Airbus-Dassault Eurodrone MALE RPAS
Historique
L’Eurodrone, aussi désigné MALE RPAS (European Medium Altitude Long Endurance Remotely Piloted Aircraft System) est un drone MALE de reconnaissance, de renseignement et d’attaque bimoteur.
Dans les années 2000, les pays européens cherchent à s’équiper de drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) de reconnaissance et d’attaque de nouvelle génération et de conception européenne. Malheureusement, plusieurs projets, tels les EADS Talarion et le Telenos conçu par Dassault Aviation et BAe sont abandonnés.
En 2011, le projet de drone "Voltigeur", un "Heron" de IAI adapté par Dassault aux besoins français, est à son tour annulé après l'élection présidentielle de 2012. Bien qu’insistant toujours sur la nécessité d'un drone de conception européenne, la France, tout comme le Royaume-Uni et l’Italie plus tôt, commande des drones MQ-9 "Reaper" américains en 2013.
En 2013, Airbus Defence and Space, Dassault Aviation et Aermacchi (groupe Finmeccanica) remettent une proposition commune pour le développement d'un nouveau drone. En mai 2015, il est décidé d’effectuer une étude sur une durée de deux ans pour définir les capacités opérationnelles, les exigences-système et la conception préliminaire.
L’OCCAR (Organisation Conjointe de Coopération en matière d'ARmement) est désignée pour gérer la définition du projet, alors que l'Agence Européenne de Défense (AED) apporte son soutien dans les domaines de l'insertion dans le trafic aérien, de la navigabilité et de la certification. De plus, l’AED gère également l'association des différents pays européens dans ce projet commun avec Airbus Defence and Space Deutschland comme Prime Contractor et Leonardo, Dassault Aviation et Airbus Defence and Space SAU (Espagne), qui rejoint le programme en 2016, comme Major Sub-Contractors.
La configuration générale du drone est difficile à établir pour contenter les différents participants au programme, ces derniers ayant parfois des demandes très différentes. Par exemple, l’Allemagne exige un bimoteur pour plus de sécurité lors des survols des zones urbaines, alors que la France préfère un appareil plus léger et moins cher pour une utilisation principale au-dessus du Sahel. Une maquette à l’échelle 1 : 1 est présentée au salon aéronautique international de Berlin en 2018.
L’Eurodrone est destiné à effectuer des missions de renseignement, de surveillance, de reconnaissance, de désignation de cibles et d'appui au sol avec des armes à guidage de précision. Il possède un long fuselage profilé de section rectangulaire. À l’avant au-dessus du fuselage, il est muni d’un léger bulbe permettant l’installation des systèmes de communications. Les ailes, à grand allongement, sont effilées. L’empennage en "T" est constitué d’une dérive en flèche et d’empennages horizontaux droits. Le train d’atterrissage de type tricycle est entièrement escamotable dans le fuselage et les ailes. La propulsion est assurée par deux turbopropulseurs General Electric Catalyst, actionnant des hélices propulsives. Ces moteurs, situés entre les ailes et la dérive, sont maintenus par deux montants fixés au fuselage en position haute. L’appareil doit pouvoir emporter tous les systèmes de reconnaissance et de collecte de données désirées par les forces armées des pays constructeurs (caméras TV/IR, radar de recherche, radar à synthèse d'ouverture, LIDAR, communications satellite, dispositifs d’écoutes électroniques et de communications, désignation laser, etc.). Un système Eurodrone est constitué de deux stations au sol et de trois drones.
Le contrat de réalisation est finalisé en novembre 2020 et approuvé par les gouvernements allemands, français, italiens et espagnols. La crise du Covid repousse les échéances et ce n’est que le 24 février 2022 que le contrat de développement et de production est approuvé. Le premier vol du prototype est prévu pour la mi-2027.
Le 25 mars 2022, Airbus Defence & Space confirme le choix du turbopropulseur General Electric Catalyst par rapport au Safran Ardiden 3TP. Ce choix est motivé par l’avancement et les qualités de ce nouveau moteur entièrement développé et fabriqué en Europe, actuellement en phase de tests et dont la certification est prévue pour 2023. De plus, ce propulseur a été conçu comme 100% sans ITAR (International Traffic in Arms Regulation), permettant ainsi une indépendance lors des ventes à l’exportation.
Pour l’OCCAR et les pays participants au programme, l’objectif est d'effectuer le premier vol en 2026 et de livrer le premier avion de série entre 2028 et 2029.
. . . programme à suivre !
Caractéristiques
- Masse maxi au décollage : 11 000 kg (24 251 lbs)
- Hauteur : 6 m (20 ft)
- Envergure : 26 m (85 ft)
- Longueur : 16 m (52 ft)
Performances
- Vitesse de croisière : 500 km/h (311 mph, 270 kts)
- Endurance maximale : 18 h
- Distance franchissable : 9 000 km (5 592 mi, 4 860 nm)
- Plafond opérationnel : 13 700 m (44 948 ft)
- Rapport puissance/masse maxi au décollage : 0.18 kW/kg
Motorisation
- 2 × turbopropulseurs General Electric Catalyst de 970 kW (1 319 ch, 1 301 hp)