Arado Ar 234 Blitz

Rappels

  • Catégorie : Bombardier
  • Constructeur : Arado drapeau du pays
  • Premier vol : 30 juillet 1943
  • Production : 270 appareils construits (cellules neuves)
Arado Ar 234 Blitz

Historique

Au tout début de l'année 1941, le RLM lança un appel d'offres pour un appareil de reconnaissance équipé des futurs réacteurs et capable de franchir 2150 km. Arado fut la seule firme à répondre. Son projet E.370, mené par Walter Blume et Hans Rebeski, était un élégant monoplace biréacteur à ailes hautes et fuselage semi-monocoque. Afin de l'alléger, l'avion n'avait pas de train d'atterrissage. Il décollait à partir d'un chariot largable de 600 kg et atterrissait sur des patins.

Bien que la distance franchissable calculée ne fut que de 2000 km, Le RLM commanda 2 prototypes, qui furent prêts avant que l'année 1941 ne se termine. Mais la difficulté de conception des réacteurs, en l'occurrence les Jumo 004, fit qu'ils ne furent pas disponibles avant 1943.

Le prototype V1 effectua son vol inaugural le 30 juillet 1943 aux mains du Fugkapitan Selle. 7 autres prototypes furent construits, dont 2 étaient propulsés par 4 BMW 003. Le V8, le premier quadriréacteur au monde, vola le 4 février 1944, avant le V6. Le V1 fut détruit le 29 août, le V2 et le V6 furent également perdus dans des accidents.

Devant les performances de l'appareil, la Luftwaffe songea rapidement à en faire un bombardier. La cellule étant entièrement occupée par les réservoirs de carburant, la charge devait être emportée en externe, obligeant les ingénieurs à opter pour un train tricycle et à élargir le fuselage. Tout cela contribuait à ralentir légèrement l'appareil. Un armement défensif, constitué de 2 MG-151 placés à l'arrière, fut donc prévu, puis démonté lorsqu'il se révéla impraticable.

En cours de bombardement, l'Ar-234 entamait sa passe à 30 km de l'objectif. Le pilote branchait alors le pilote automatique Patin, déplaçait ses commandes sur le côté, et allait s'allonger devant le viseur de bombardement Lotfe 7K. Le périscope de ce viseur était situé dans un carénage au dessus de l'habitacle. Le viseur étant relié au pilote automatique, le pilote pouvait ajuster sa cible tout en dirigeant l'appareil. Si l'habitacle était pressurisé, le pilote ne disposait pas de siège éjectable, au contraire de certains prototypes.



Le prototype de l'Ar-234B, le V9, effectua son vol inaugural le 10 mars 1944. Il fut suivi par un autre prototype, le V10. Le V12 et le V13 furent détruits, l'un lors d'un bombardement et l'autre lors de son premier vol. Lors du débarquement de Normandie, vingt Ar-234B-0, la variante de présérie, avaient été livrés à la KG76. La cadence de production avait fortement été ralentie par les bombardements.

Au total, 210 exemplaires Ar-234B-1 de reconnaissance et Ar-234B-2 de bombardement, propulsés par des Jumo 004B, furent construits. Il fut le premier appareil à utiliser un parachute-frein. 2 B-2 au moins furent transformés en chasseurs de nuit sur le terrain. Ils furent équipés d'une nacelle Waffenbehalter WB151 contenant 2 canons MG-151 de 20 mm montée sous l'avion, et d'un radar "Neptun". Ces 2 appareils furent désignés Ar-234B-2N, et étaient en service en mars 1945, mais ne remportèrent aucune victoire.

L'Ar-234C était propulsé par 4 BMW 003 logés dans 2 nacelles doubles. Le BMW 003 était moins puissant, mais plus léger par le Jumo 004, et plus disponible. Cela donnait un appareil plus rapide. Le prototype V19 vola le 16 octobre 1944. Il fut suivi par le V20 et V21. 14 exemplaires furent produits, dont 3 Ar-234C-3N de chasse de nuit, équipés d'un radar FuG 218 "Neptun" à large bande et d'une nacelle WB-151.

Plusieurs projets avaient été lançés : l'Ar-234D était une version biplace équipée de deux réacteurs HeS 011. L'Ar-234E était une version de chasse lourde. L'Ar-234P était un projet de chasseur de nuit biplace. L'E-560 était doté d'une aile en flèche. Les prototypes V15 et V16, inachevés, devaient expérimenter l'aile en croissant, le V16 étant détruit par les britanniques. Pour augmenter l'autonomie, on testa des réservoirs tractés, ressemblant étrangement au V1. Mais l'arrivée de l'Armée Rouge et le sabotage de l'usine d'Arado mit fin aux projets.

Les prototypes V5 et V7 furent les premiers engagés, en l'occurrence dans des missions de reconnaissance au dessus de la Normandie à partir du 2 août 1944. Ils étaient équipés de 2 caméras Rb50/30, qui leur permettaient de prendre des photos sur une surface de 10 km de part et d'autre de l'avion. Volant à 9000 m et à 760 km/h, ils ne furent même pas repérés. Les Ar-234B, eux, furent les derniers appareils de la Luftwaffe à survoler l'Angleterre, sans être inquiétés.



9 appareils, armés d'une unique bombe de 500 kg, bombardèrent Liège le 25 décembre 1944, lors de l'offensive des Ardennes. Ils effectuèrent le premier bombardement de nuit par des avions à réaction le 1er janvier 1945. Ils attaquèrent également les troupes autour d'Aix-la-Chapele, et le pont de Remagen en mars 1945. Las, les résultats furent souvent décevants, du fait de l'omniprésence de la chasse alliée, de la faiblesse de la charge militaire (1500 kg), du faible nombre d'avions, du manque de carburant et du fait que le pilote devait en même temps faire office de bombardier.

Au moins 3 appareils furent descendus par des Spitfire, et plusieurs par la DCA lors d'attaques à basse altitude. Sur 38 appareils restants en avril 1945, 15 furent récupérés par les Alliés, dont 3 par l'USAF et 1 par les Soviétiques. La dernière mission opérationnelle fut effectuée le 30 avril 1945.

L'Arado 234 fut le premier avion de reconnaissance et le premier bombardier à réaction opérationnel. Il fut considéré comme agréable à piloter, mais souffrit du manque de fiabilité et de la forte consommation de ses réacteurs. Son apparition déclencha nombre de programmes de bombardier à réaction, notamment aux Etats-Unis. Sa valeur militaire resta limitée en tant que bombardier, et s'il fut un excellent appareil de reconnaissance, il ne put que démontrer l'ampleur de la défaite allemande.

Il fut construit à 244 exemplaires aptes au service actif (20 Ar-234B-0, 210 Ar-234B-1 et B-2, 14 Ar-234C), mais peu entrèrent en service du fait des bombardements alliés. Une trentaine de prototypes furent construits, mais la moitié ne furent pas achevés pour diverses raisons. Il en reste un seul survivant aujourd'hui, un Ar-234B-2 exposé au Smithsonian Institution's Air & Space Museum.

Ancien pays utilisateur

Versions

  • Arado Ar 234A : Version de série initiale dotée de skis.
  • Arado Ar 234B-0 : Version de présérie, 20 exemplaires.
  • Arado Ar 234B-1 : Version de reconnaissance.
  • Arado Ar 234B-2 Blitz : Version de bombardement.
  • Arado Ar 234B-2N : Version de chasse de nuit, 2 B-2 modifiés.
  • Arado Ar 234C-1 : Version quadriréacteur avec 4 BMW 003.
  • Arado Ar 234C-2 : Version quadriréacteur similaire à l'Ar 234B-2.
  • Arado Ar 234C-3 : Version polyvalente, armée de 2 canons MG 151/20 de 20 mm.
  • Arado Ar 234C-3/N : Projet d'une version de chasse de nuit.
  • Arado Ar 234C-4 : Version de reconnaissance armée, 2 appareils photos et 4 canonsMG 151/20 de 20 mm.
  • Arado Ar 234C-5 : Projet d'une version avec un habitacle côte-à-côte.
  • Arado Ar 234C-6 : Projet d'une version de reconnaissance biplace.
  • Arado Ar 234C-7 : Version de chasse de nuit avec un habitacle côte-à-côte.
  • Arado Ar 234C-8 : Projet d'une version bombardier monoplace.
  • Arado Ar 234D-1 : Projet d'une version de reconnaissance, non construite.
  • Arado Ar 234D-2 : Projet d'une version bombardier, non construite.
  • Arado Ar 234P-1 : Version quadriréacteur (BMW 003A-1), biplace, armée.
  • Arado Ar 234P-2 : Version biplace avec un cockpit redessiné et mieux protégé.
  • Arado Ar 234P-3 : Similaire à l'Ar 234P-2, avec des réacteurs HeS 011A.
  • Arado Ar 234P-4 : Similaire à l'Ar 234P-5, avec des réacteurs Jumo 004D.
  • Arado Ar 234P-5 : Version triplace avec des réacteurs HeS 011A.
  • Arado Ar 234R : Version de reconnaissance à haute altitude.
  • Arado Ar 234V : Prototypes, 30 exemplaires.

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