Aer Lualdi L.59

  • L’Aer Lualdi L.59 est un hélicoptère léger monomoteur, muni d’un rotor de sustentation et d’un rotor de queue bipales, de patins, et pouvant emporter jusqu’à quatre personnes.

    Carlo Leopoldo Lualdi, un ingénieur italien ayant effectué ses études en Italie, puis en Suisse, est passionné d’aéronautique et construit un avion en bois et en toile à l’âge de 20 ans (1930). Par la suite, il fait connaissance avec Corradino D'Ascanio, un pionnier dans l’histoire des voilures tournantes modernes. En 1945, Lualdi fonde une fabrique d’instruments de chirurgie dans le nord-est de l’Italie. Durant la Guerre de Corée, il est impressionné par les images des hélicoptères effectuant des missions de sauvetage. Il pense que la fabrication de ce genre d’appareil pourrait être un moyen de développer ses activités et se lance en autodidacte dans la construction d’un premier hélicoptère qui vole pour la première fois en 1953 : l’ES 53 (Elicottero Sperimentale 53).
    Il décide ensuite de réaliser un autre appareil, bon marché et facile à piloter, qui pourrait être produit en série. Pour cela, il s’associe avec les ingénieurs Glauco Corbellini et Arnaldo Bertuzzi pour fonder l’Aer Lualdi & C. SpA en 1956. La même année, Aer Lualdi achète une licence de production du système Rotor-Matic de l’américain Hiller et devient un des représentants de ce constructeur aéronautique en Italie.
    Plusieurs appareils sont construits, dont une sorte de chaise volante Hiller et un prototype biplace désigné L.55. Ce dernier est parfois désigné L.57 puisqu’il n’a jamais volé avant cette année-là.
    Il est ensuite décidé de faire une version quatre places du L.55 qui est par la suite désigné L.59.

    Le premier prototype est construit dans les usines de Macchi, dans la province de Varese. La structure du fuselage est métallique et la cabine, largement vitrée y compris vers l’arrière, est équipée de deux rangées de deux sièges. On y accède par de larges portes situées de chaque côté et les sièges avant son munis de doubles-commandes. Un nez assez proéminent permet de contenir le moteur Continental IO-470-D de 194kW auquel on accède en soulevant la partie supérieure du nez qui s’ouvre comme le capot d’une automobile. Le système de transmission allant à l’hélice de sustentation passe à l’intérieur de la cabine. Au-dessus de cette dernière, deux carénages profilés sont situés autour de l’axe du rotor de sustentation. Ce dernier est bipale et muni de deux petites barres stabilisatrices. La poutre de queue, construite en fibres de verre, est fixée à la base de la cabine. Elle est muni d’un stabilisateur horizontal de chaque côté et un arceau de protection du rotor de queue bipale. Le train d’atterrissage est constitué de deux patins tubulaires. Pour faciliter la manutention et le déplacement au sol, deux roues stockées dans une trappe à la base de la poutre de queue peuvent y être fixées. La commande du pas cyclique est de type Rotor-Matic de Hiller et un système de stabilisation gyroscopique, produit par Aer Lualdi, facilite le contrôle en vol.
    Il est prévu de pouvoir transporter deux civières et installer un treuil sur le côté pour effectuer des missions de sauvetage.

    Les essais moteurs s’effectuent avec un L.59 fixé au sol, permettant de faire fonctionner le moteur durant quatre jours à plein régime. Suite à ces tests, l’hélicoptère est testé en vol durant l’été 1959 sans aucun souci.
    L’appareil est ensuite présenté é la FAA pour sa certification civile, qu’il a obtenue sans aucun problème. Il a même été souligné que l’appareil était exempt de vibration et que ses capacités de levage étaient plus importantes que celle annoncées. En effet, bien que son prix ne soit que la moitié de celui du Bell 47, ses performances sont assez comparables et sa capacité de levage supérieure à l’appareil américain selon les essais effectués.

    À cette époque, le ministère de la défense italien cherche un hélicoptère léger multirôle destiné à l’armée de terre. Les clauses de ce contrat prévoient la fourniture de deux prototypes et d’une première série de 20 hélicoptères.
    Aer Lualdi propose son L.59 et, comme le ministère de la défense décide de lui acheter un prototype à des fins d’évaluations, un second appareil est construit.

    En 1961, le L.59 est présenté au salon du Bourget à Paris.

    Le 25 juin 1962, le prototype immatriculé I-GOGO est présenté au sol et en vol à Fiumicino, devant les autorités civiles et militaires et un nombreux public. Il est par la suite immatriculé MM576 pour son évaluation au sein de l’Esercito et de l’Aeronautica Militare.
    Malheureusement, les forces armées italiennes lui préférèrent le Bell 47/H-13, un hélicoptère certes plus cher que le L.59, mais qui a déjà fait ses preuves dans d’autres armées.
    Malgré de réelles qualités de vol, Aer Lualdi n’arrive pas non plus à vendre son hélicoptère auprès de clients civils et l’entreprise est contrainte de fermer en 1964.

    Un Aer Lualdi L.59 est encore visible au Museo storico dell'Aeronautica Militare di Vigna di Valle dans la commune de Bracciano, dans la province de Rome. Le second appareil semble être au Parco del Volo de Campoformido, dans la province d’Udine.


    Versions :
    L.55 : Version biplace motorisée par un Lycoming A1A de134kW (182cv), parfois désigné L.57, un prototype construit.

    L.59 : Version quatre places dérivée du L.57, motorisée par un moteur Continental IO-470-D de 194kW (264cv), deux prototypes construits.


    Utilisateurs militaires :
    Aucun.
    Italie : Un prototype en évaluation au sein de l’armée de terre (Esercito) et de l’aviation (AMI).


    Caractéristiques :
    Equipage : 1
    Passagers : 3
    Longueur : 9,08m
    Hauteur : 3,00m
    Diamètre du rotor principal : 10,60m
    Surface du rotor principal: 88,2m2
    Diamètre du rotor de queue : 1,70m
    Surface du rotor de queue: 2,27m2
    Masse à vide : 740kg
    Masse au décollage : 1’200kg
    Masse de carburant emporté : 110kg
    Charge utile : 350kg
    Points d’attache : 0

    Moteurs :
    Un moteur Continental IO-470-D de 194kW (264cv).

    Performances :
    Vitesse max : 160km/h
    Vitesse de croisière : 139km/h
    Vitesse ascensionnelle : 4,2m/s
    Plafond opérationnel sans effet de sol : 1’700m
    Plafond opérationnel max : 5’900m
    Endurance : 3,5h
    Distance franchissable : 490km
    Distance de décollage : 0m
    Distance d’atterrissage : 0m

    Armement :
    Sans.


    Liens internet :
    https://it.wikipedia.org/wiki/Aer_Lualdi_L-59

    https://en.wikipedia.org/wiki/Aer_Lualdi_L.59

    http://www.aviastar.org/helicopters_eng/lualdi_l-59.php

    http://all-aero.com/index.php/35-helicopters/copters/154-aer-lualdi-l59-

    http://central.gutenberg.org/article/WHEBN0000920325/Aer%20Lualdi%20L.59

    http://america.pink/aer-lualdi_261199.html


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    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
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  • La fiche sur le site

    Dommage, il avait un vrai potentiel. J'ai l'impression que le gouvernement italien a cherché à favoriser Agusta dont le partenariat avec Bell avait pris de l'ampleur…
    Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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  • Clansman a écrit

    La fiche sur le site
    Merci.


    Clansman a écrit

    Dommage, il avait un vrai potentiel. J'ai l'impression que le gouvernement italien a cherché à favoriser Agusta dont le partenariat avec Bell avait pris de l'ampleur…
    C'est bien possible.
    En faisant mes fiches, j'ai surtout l'impression que le gouvernement italien ne voulait pas prendre de risque et a quasiment toujours choisi un appareil US qui est déjà sur le marché, quitte à ce qu'il soit ensuite construit sous licence par Agusta. Après, qu'il ait eu raison ou non, c'est une autre histoire.
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