PCmax a écrit
Je suppose que t'as tout fait au niveau de la recherche d'un éditeur…
Mais ne peux tu pas éditer ton bouquin toi même ?
Quels avantages et/ou inconvénients ?
Ah tiens, le bon sujet que voilà. En général, je ne peux que m'incliner devant la science des autres intervenants, cette fois, je vais pouvoir dire quelque petites choses
Un petit peu en vrac:
L'expérience des mes amis "auto-édité" est qu'ils ne profitent pas des possibillités de contact qu'offre un éditeur (salon, festival, passerelle vers d'autres éditeurs et auteurs, etc..).
Il y a le réseau de distribution. Même si certains éditeurs offrent (contre rétribution) un accès à leur réseaux de distribution, ce seront toujours leurs ouvrages édités qui profiteront des primeurs et des meilleures occasion. Il faudra vraiment cartonner pour que l'éditeur change la méthode.
L'auteur ne doit pas s'occuper de la fabrication de son ouvrage. Quand un éditeur laisse passer une (grosse) erreur, il recommence le tirage. L'auteur "tout seul"… eh ben, il va le sentir passer.
Un petit livre en BD (environ 5 cm de haut pour 10 de large) est vendu 10 euros par un ami. C'est quasi le prix de fabrication, presque pas de bénéfice à ce prix. Un grand éditeur, de par son volume, peut faire passer le prix de fabrication en dessous de quelques euros (photogravure, graphisme couverture, relecture, mise en page compris). Ce qui laisse plus de place aux bénéfices. Les derniers chiffres de distribution des rentrées que j'ai eu (qui date de 2006) sont d'une moyenne de 20 à 30 % pour l'auteur (dont c'est souvent les seules rentrées d'argent pour l'année), 20 à 30% pour l'éditeur (qui doit aussi payer son fonctionnement sur cette rentrée), mes 40 à 60 % étant alloués au circuit de distribution (distributeur + detaillant ou grands réseaux tels que FNAC, Carrefour, etc…).
Le système des avances est aussi un avantage des éditeurs, permettant à des auteurs de se consacrer à leurs travail. Hélas, ce système à de sérieuses limites. Dans tout le catalogue d'un éditeur, entre 10 et 15 % (chiffres, parait'il à la baisse) sont des "produits" rentables. Ce qui signifie qu'entre 85 et 90% de son catalogue sopnt financés par les rares livres qui se vendent bien. Cela signifie aussi que beaucoup d'auteur ont donc reçus des avances qui dépassent les ventes de leurs livres. Ausi, beaucoup d'éditeurs ont crées un système de "dettes" qui est remboursé sur le livre suivant. Un auteur qui aligne deux ou trois mauvaise ventes se retrouve quasiment sans le sous. Heureusement, beaucoup d'éditeurs font un geste. Une maison comme Casterman (par exemple), ne transfère pas les dettes d'un auteur d'un album à l'autre. Ce qui permet à certains auteurs de vivre décemment (ben que ce ne soit pas la moyenne et que beaucoup d'auteurs doivent trouver une activitée complémentaire pour beurrer leur tartine).
Juste pour donner une idée d'échelle, en 2002, un auteur dans une collection jeunesse, touchait comme avance sur son album d'illustrations, la somme de 7.500 euros. Il faut savoir qu'une année complète est nécessaire pour réaliser un album (l'auteur en question n'a jamais vendu que 350 exemplaire, à un prix moyen de 15 euros, et c'était son troisième flop !). Le coût de fabrication de l'album a 2000 exemplaire, été d'environ 10.000 euros.
Le plus difficille reste tout de même de trouver un éditeur. La plupart préfère s'occuper d'un auteur déjà édité. Eh oui, c'est le premier éditeur qui est le plus difficille à trouver. Et c'est bien là qu'est le seul avanatage de l'édition à compte d'auteur: montrer qu'on a un livre qui se vend "tout seul" !
Toutefois, d'autres amis se sont regroupés autour de différent projet de fanzines. Plusieurs d'entre-eux sont devenus (petits) éditeurs. Avec comme contrainte que leurs auteurs qui ont réussi finissent par attérir chez de grands éditeurs. Mais vu la faiblesse des sommes d'argent qui circulent, personne ne penserait à blamer ces auteurs.
C'était un point de vue orientés BD (je sais qu'à part les prix de fabrication et de droits d'auteurs, les autres chiffres sont très proches de ceux des éditeurs musicaux et cinéma). Je ne connais pas très bien le monde du "livre". La seule chose que j'en sais, c'est ce que raconte une amie écrivain qui a quitté son Bruxelles adoré pour Paris, car c'est là que ça se passe.
C'était vraiment en vrac.