MiG-28 Foolday (1er avril 2011)

En 1958, MiG décida de concevoir un nouvel appareil de chasse, librement inspiré du F-5 Freedom Fighter. Mais son plus talentueux ingénieur, Youri Vassilievitch Touchmapine, avait été envoyé compter les arbres dans un goulag sibérien. Il avait en effet commis l'étourderie, lorsque Khrouchtchev lui demanda de se présenter, de ne répondre que par son patronyme. Il fut finalement libéré sur un malentendu, le gardien étant sourd comme un pot de fer.

Touchmapine alla fêter ça, accompagné de Mikoyan et de Gourevitch, au restaurant moldo-valaque le plus proche dans une soirée très arrosée, même selon la norme soviétique alors en standard et en accord avec le Plan quinquennal de 1956. Touchmapine jeta les premières esquisses sur une nappe de restaurant, Mikoyan l'appela Projekt I-13580-TV-Juju-75. Ce ne fut pas la première fois qu'un avion fut conçu par des géniteurs bourrés, mais ce genre de choses arrive même à des gens très bien.

L'appareil se présentait comme un avion à ailes cantilever, c'est-à-dire sans ces horribles montants renforçant les ailes qu'on voyait encore sur sur certains chasseurs d'avant la 2e guerre mondiale. Dire d'un avion moderne qu'il a des ailes cantilever n'est donc franchement pas une info, et ça me gonfle de voir un truc pareil dans des fiches. Pas vous ? Bon, vous saviez peut-être pas ce qu'est une aile cantilever. Vous n'aurez pas perdu votre journée.

Et à part ça ? Ben il était de construction semi-monocoque, en alliage d'aluminium parce qu'on avait pas encore inventé la fibre de carbone. Mais il avait un revêtement travaillant, parce que dans le paradis des travailleurs même le revêtement travaille, sauf le dimanche. Ce revêtement était tissé main par de valeureux volontaires des Jeunesses Communistes, en fibres de kevlar Max Havelaar, donc écolo, bio et alter-mondialiste.

Le cockpit était étonnamment moderne pour l'époque : il était pourvu d'une cafetière, d'un jacuzzi, de la Hi-Fi stéréo, d'un samovar, d'un narguilé, du Kama-Sutra non expurgé et en version originale sous-titrée. Son siège éjectable Kayak-1 à double salto avait trois position : debout, intermédiaire et allongé (pour 2 personnes). Le collimateur avait une position tête haute (pour les missions réussies) et tête basse (pour les missions ratées). Cependant, Touchmapine ne put faire admettre le bien-fondé d'un plancher en bois de teck dans le cockpit.

Côté armement, il était pourvu de missiles R-17M à renifleur super-perfectionné, de bombes MouarfAB-250 (chacune pouvant délivrer près de 250 kilos de poil à gratter ou 220 litres de gaz hilarant), de roquettes UV-15-24 (surnommées "boomerang" par les pilotes soviétiques, pour leur capacité à revenir à l'envoyeur si elles manquaient leur cible).

Pour ce qui est des moteurs, il avait 2 Koukougnoff 63087-JOJO-67 à double primogéniture injectée, capables de fonctionner aussi bien avec du pétrole que des idées, de l'huile de friture, de l'eau de mer ou de la vodka (ce dernier fut rarement utilisé comme carburant pour l'avion, plutôt pour le pilote). Ces moteurs étaient alimentés par trois entrées d'air rétractables. Quant au radar, un Arsenal VK-32 (code Otan : Big Foot), il pouvait fonctionner sur plusieurs modes différents : télévision, four à micro-ondes ou bocal à poissons rouges.

Le prototype effectua son vol inaugural le 1er avril 1960. Il fut réussi du premier coup, battit tous les records possibles et imaginables de sa catégorie et il fallut même en inventer. Le contrat de production fut signé dans un moment de distraction par Khrouchtchev, alors qu'il ressemelait sa chaussure. Il fut donc baptisé MiG-28, "Foolday" pour l'OTAN.

L'appareil entra donc en service le 1er avril 1961 au sein du 666e régiment aérien de la Garde, à Embroktaviok en Sibérie. Il montra d'emblée d'excellentes dispositions pour la chasse au canard, à l'ours de Sibérie, aux ballons-sonde envoyés régulièrement par la CIA (cible : 1000 points). Il était très rapide pour l'époque, volait très haut, allait très loin, était très maniable, et fut capable de faire à peu près n'importe quelle mission qu'on puisse demander à un avion. Il arrêta même un OVNI pour excès de vitesse. Bref, le chasseur parfait, bien mieux que le F-35.

Il connut rapidement le succès à l'export, et plusieurs variantes furent développées afin de répondre aux besoins spécifiques des clients : une version armée de harpons pour la chasse à la baleine (variante japonaise), une spécialisée dans la chasse à courre (version anglaise), une autre dans la corrida (version espagnole, dite aussi "les 2 oreilles et la queue" et reconnaissable à ses antennes en forme de cornes), et même une pour le safari (version africaine). En France, on utilisa la version dite "Obélix", spécialisée dans la chasse au sanglier et reconnaissable à sa livrée bleue et blanche. Quand à la version américaine, destinée à la chasse au bison, elle fut annulée car le bison devint espèce protégée.

Ses aptitudes aidant, il fut décliné en plusieurs versions :

- une variante transport d'assaut (transport de six soldats, ou d'un commissaire politique à jeun)

- une variante hydravion (flotteurs en option, selon les stocks disponibles)

- une variante attaque anti-gnous (développée spécifiquement pour l'Ethiopie)

- une variante leurre gonflable (qui n'a pas marché, le samovar ayant tendance à faire des trous dans le fuselage

- une variante brise-glace, basée à Mourmansk et sur la Moskova

Le MiG-28 eut une longue carrière et connut un notable succès à l'export. Plusieurs pays le mirent en ligne à partir des années 1960. Cuba reçut ainsi à partir de 1971 24 MiG-28 (ex-soviétiques), qui servirent au sein du 121è Escadron de Chasseurs-Bombardiers, à Camaguey. Ces appareils ne furent cependant pas engagés en Angola, leurs entrées d'air rétractables ayant tendance à se fermer toutes seules en vol. Parmi les autres pays utilisateurs, on compta, en plus de l'URSS, le Vietnam de l'Est, la Moldo-Valaquie, la Pologne (où il fut construit sous licence sous la désignation Lim-9M), le Congo et la Bulgarie.

Toutefois, il sombra peu à peu dans l'oubli, face à l'arrivée d'appareils moins modernes mais aussi moins coûteux et finalement moins performants. Aujourd'hui, on ne se souvient de lui qu'à travers de sombres navets hollywoodiens, tels que "Top Gun" ou "Hot Shots", où il réussit malgré tout à locker et même à endommager une brouette volante.

Chiche de la laisser?

Contrairement à ce que beaucoup s'imaginent, les ingénieurs soviétiques n'étaient pas des branleurs!

Juste énorme

Vraiment monstrueuse cette fiche, je me suis bien fendu la poire !

Merci

J'ai perdu, Clans. Ca a tenu deux heures.

ciders a écrit

J'ai perdu, Clans. Ca a tenu deux heures.

J'imagine qu'il n'y a personne qui est passé sur le site entre 9h15 et 11h43…
En tous cas, vraiment grandiose comme fiche. Au fait, Clans, tu as pris beaucoup de temps pour la faire?…

En fait, nous l'avons écrit à 2, avec Ciders. On a dû commencer y'a 3 semaines, et il a apporté d'excellentes idées (les versions, la carrière opérationnelle, les entrées d'air rétractables qui m'ont bien fait rire, par exemple).

Je pense qu'on va la laisser en ligne quelques jours. Merci !

Si jamais Google référence le MiG-28… on va doubler la fréquentation.

Dites, l'alcool au travail, c'est mal !

(je me suis bien marré, n'empêche )




au fait… c'est vrai pour l'OVNI arrêté ?

au fait… c'est vrai pour l'OVNI arrêté ?

Absolument. Il faut dire que les extraterrestres écoutaient le dernier album de Nolween Leroy à fond la caisse, d'où un manque d'attention.

Nolween Leroy ? En 1971 ?

Ils sortaient d'une faille spatio-temporelle. Et en plus, ils ont oublié de mettre le clignotant.

ça ma rappelle un film ça, le porte avions américains (l'Entreprise je crois )qui se retrouve en plein assaut sur Pearl Harbor…

Nimitz Retour vers l'Enfer avec le "Saint Matou"

Je découvre cette fiche, et je me suis vraiment bien marré !! Joli !

Il n'y a pas que l'avion, qui marche à la vodka…