Avion-fusée Trident...

Un HS d'Air&Cosmos consacré à cet appareil m'interpelle un peu plus qu'un autre, car non seulemant son moteur SEPR (futur SEP) devait au travers de sa turbopompe (améliorée) assurer par la suite la propulsion du 3e étage d'Ariane (mon gagne pain durant un certain temps), mais aussi m'impliquer dans une conférence dédiée au sein du musée de l'Air en 1998. 

Depuis les années 50, le SNCASO/Sud Aviation Trident a généré des "tonnes" d'écrits (livres, revues, etc.), faisant de lui le prototype français le plus médiatisé de l'histoire. 

Son abandon fut vécu comme un véritable drame par les acteurs concernés (relayé par la presse). Cependant, il faut bien reconnaître que son concept intercepteur-fusée (très faible en autonomie) ne tenait pas la route face au Mirage III, bien plus polyvalent et bénéficiant des avancées en terme de puissance des turboréacteurs.

Paul Gauge en gardera une certaine amertume et ne cessera d'accomplir une croisade pour le réhabiliter. Dans les années 90, cet ancien directeur industriel adjoint d'Arianespace sollicita cette dernière pour l'aider à préparer une conférence sur le sujet au Bourget. 
Arianespace devait accepter sa demande et c'est ainsi que je fus détaché pour réaliser une quarantaine de planches devant accompagner sa démarche. Une secrétaire se joignit à nous pour assurer la frappe des textes relatant le déroulement du projet, P. Gauge apportant des photos de sa collection pour les insérer dans l'ouvrage. 

Il ne faut pas croire que ce travail fut "un long fleuve tranquille" car il m'a pris plus d'un mois à temps plein, beaucoup de planches étant très sophistiquées. Toutefois étant motivé, cela ne me fatiguait pas.

Au final, nous étions très satisfaits du résultat, et la présentation au Musée de l'Air fut un succès. Un seul regret, celui de n'avoir pas pu amplifier la diffusion du recueil par manque de budjet. 

  

Merci pour tes explications Colson.

Arianespace devait accepter sa demande et c'est ainsi que je fus détaché pour réaliser une quarantaine de planches devant accompagner sa démarche.

Vu comme tu présentes la chose, j'imagine que ce n'était probablement pas si facile de rester objectif dans le texte de présentation…

Jericho, 

P. Gauge a toujours été outré de la décision des autorités de choisir le Mirage III, mais il était conscient des lacunes de son appareil. Arianespace était neutre dans cette affaire, assurant seulement les frais de la publication pour service rendu par cet ancien directeur. 

Ci-joint quelques planches remarquables du fascicule "Gauge" qui malheureusement ont disparu avec le temps !  

P. Gauge a toujours été outré de la décision des autorités de choisir le Mirage III, mais il était conscient des lacunes de son appareil.

Je comprends tout à fait qu'après avoir créé un tel bijou on ait envie de le voir en service. Malheureusement, les avions-fusées avaient leurs limites et peu ont été produits en série…  

Arianespace était neutre dans cette affaire, assurant seulement les frais de la publication pour service rendu par cet ancien directeur.

Par conséquent, c'était probablement plus facile de rester objectif, même s'il y a toujours un peu de sentimental avec ce genre de machine.

Ci-joint quelques planches remarquables du fascicule "Gauge" qui malheureusement ont disparu avec le temps !

Merci beaucoup, elles sont magnifiques !
On ne peut être qu'admiratif devant les performances incroyables de cet appareil. On peu aussi très bien se rendre compte que le cockpit n'était pas particulièrement spacieux… 

Merci Jericho de ton intérêt…

Si Arianespace a pris totalement les frais l'opération, ce n'était pas pour promouvoir son activité car cette dernière est un opérateur de lanceurs spatiaux complétement déconnecté du Trident.

Pour le cockpit, il est représentatif des protos de l'époque, bien plus adapté des appareils type Leduc qui jouaient dans la même cour !

Pour le cockpit, il est représentatif des protos de l'époque, bien plus adapté des appareils type Leduc qui jouaient dans la même cour !

C'est vrai que si tu prends les Leduc comme référence, le Trident avait un cockpit presque ergonomique et spacieux… 

Petit rajout historique sur le motoriste du Trident…