Les anecdotes de l'Histoire aéronautique...

Nous avons parmis nous quelques membres dont l'expérience et les différents récits dont ils nous gratifient genereusement, nous montre que l'aventure aéronautique est tout d'abord une histoire aéronautique.
Comme toute histoire, celle-ci est émaillée de nombreuses anecdotes truculentes, malheureusement parfois passées sous silence, ou tout simplement oubliées.
Je vous inivite tous ici à poster les petites anecdotes/faits divers dont vous auriez eu connaissance…

Je commence sur un ton badin, avec Jean Navarre

En poste à Brias (Somme), un jour de pluie il n'y a rien à faire. Il décide d'aller faire une virée à Amiens accompagné d'un officier observateur alors qu'il est aux arrêts de rigueur pour avoir fait des vrilles interdites. Ils vont manger des pâtisseries et boivent du porto. Il décolle pour rentrer mais avant il fait un meeting au-dessus de la ville et ils lancent des bouquets de fleurs dans la rue principale. Apercevant une jeune femme qui leur fait des signes de son balcon il atterrit de nouveau dans la campagne et ils vont chez leur admiratrice qui leur offre encore du porto. Pour passer la nuit en ville Navarre téléphone à son capitaine en prétendant être en panne. Le lendemain, par camaraderie, l'équipe de mécaniciens venue réparer l'avion qui est en parfait état ne souffle mot de cette affaire.

D'autres anecdotes de ce joyeux luron

Je prends la suite avec une anecdote concernant l'as de chasse US, Richard Bong:

"Le 7 juillet 1942 à 10 heures du matin, le général Kenney, commandant la 4ème Air Force américaine, se trouvait dans son bureau à San Francisco, un rappprt posé sur sa table. Voici ce que contenait ce rapport : Un jeune sous lieutenant pilote du nom de Richard Bong avait trouvé amusant de boucler la boucle autour de l'arche centrale du pont Golden Gate; ensuite, il avait parcouru plusieurs rues de la ville et des environs en volant au niveau du deuxième étage. A la suite de quoi, le chef de la police avait reçu une centaine de lettres de protestation qu'il avait fait suivre à Washington. Un officier enquêteur avait été désigné. Le dossier était revenu l'avant veille au général Kenney avec les copies des lettres de protestation. L'une d'elles émanait d'une habitante d'Oakland qui disait qu'elle n'avait nullement besoin des aviateurs pour faire voltiger son linge étendu à sécher. L'officier enquêteur parlait de la sécurité de le population; il demandait, en conclusion, le conseil de guerre pour le délinquant.
Une secrétaire entrouvit la porte :
"Sir, le pilote que vous avez convoqué est là, dans l'antichambre. L'acrobate.
- Faites le entrer !" dit le général.
Il fixa la porte d'un air furieux. La forte tête allait comprendre instantanément qu'elle trouvait à qui parler. Ce gaillard là devait avoir besoin d'être maté.
La forte tête pénétra, se présenta au garde-à-vous. Le général dut faire un effort pour ne pas laisser paraître se stupéfaction. Un chérubin, voilà ce qu'il avait devant ses yeux. Un adolescent blond et rose, paraissant à peine dix huit ans. Une face ronde enfantine, de grands yeux innocents, effrayés. Le général abaissa son regard, le releva; il s'éclaircit la gorge et se mit à crier:
" Alors quoi, vous êtes complétement fou ? Je tiens à vous dire que la 4ème Air Force n'est pas une troupe de jockeys irresponsables. Vous voyez cette pile de papiers ? C'est votre dossier. Tout ça rien que pour vous ! Avec le travail que j'ai ! A cause de vous, j'ai sur les bras le gouverneur, le maire, le chef de la police ! Vous croyez que ça m'amuse ? "
Le chérubim ne répondit pas. Son visage rose avait pâli. Le général baissa à nouveau les yeux sur les papiers, les compulsa en grognant et en haussant les épaules. Lorsqu'il releva les yeux, il lui semblait que le pilote acrobate, troujours au garde-à-vous était sur le point de se sentir mal.
"Est-ce que vous savez que vous risquez d'être exclu de l'aviation ? "
Une voix blanche lui répondit :
" Oui sir, on me l'a dit "
- Repos " dit le général.
Il feuilleta encore ses papiers.
"Dites moi, demanda t'il soudain, est-ce que vous n'avez pas été gêné par les remous en volant dans les rues à hauteur du second étage ?
- Un peu gêné, oui, sir, mais je contrôlais parfaitement l'appareil. La commande des ailerons est parfaite sur le P.48…"
La réponse avait jailli instantanément, la couleur était revenue aux joues du chérubin. Puis il s'était tu de nouveau, reprenant son expression effrayée. Le général referma le dossier.
" Tout celà est grave, reprit-il. remarquez que si vous n'aviez jamais éprouvé l'envie de faire ce que vous avez fait, je vous tiendrais incapable de servir adns la 4ème Air Force. Mais vous recommencerez jamais ce petit exploit, c'est moi qui vous le dis. Si j'entends de nouveau parler de vous, ce sera le conseil de guerre. Et je demanderai votre exclusion".
Le général saisit alors le rapport et commança à le déchirer, jetant les morceaux dans la corbeille à papier. Du coin de l'oeil, il observait le sous-lieutenant. Les yeux bleus semblaient devenir plus foncés, le visage rosissait. Le général tendit une lettre :
" Lundi matin, vous vous rendrez à cette adresse. C'est le jour ou cette femme fait sa lessive. Vous l'aiderez à mettre son linge à sécher. Vous tâcherez de vous rendre réellement utile. Si vous laissez tomber une pièce de linge, vous la relaverez vous-même. Je veux que cette femme sache que les aviateurs sont bons à autre chose qu'à embêter les gens. Et maintenant, filez en vitesse avant que je ne change d'avis. C'est tout.
- Oui sir "
Une seconde plus tard, le chérubin avait disparu. Le général se mit alors à rire tout seul pendant au moins une minute."
…

Le 6 août 1945, le jour où pour la première fois les humains décidèrent d'utilser la bombe atomique, Richard Bong se tuait lors d'un d'entraînement à Los Angeles. Il avait à son actif 40 victoires.

Voilà, je trouvais cette histoire assez touchante.
Source: Les princes du ciel de Georges Blond. Livre en état de décomposition avancée qui traîne sur mes rayonnages depuis plus de trente ans.

Une autre, nettement plus tragique, concerne le pilote de l'aéronavale américaine Greg Hanson.
Il était pilote sur F-4F Wildcat et égalait alors en victoires aériennes le plus grand des as américains, à savoir Richard Bong (lui était sur P-38 Lightning).
Lors de sa dernière sortie, les paris allaient bon train entre les mécanos et le personnel de sa base, persuadés qu'il allait dépasser Bong dès que ses trains retoucheraient le tarmac…
Et effectivement, il abattit deux avions du Soleil levant et… Pendant le chemin du retour, il repéra le phare japonais qui avait la réputation de gêner la navigation alliée dans les eaux alentour. Il le signala à son chef de patrouille et bascula sur l'aile pour aller mitrailler le phare. Son chef le vit s'éloigner mais ne le vit plus jamais revenir… et plus personne ne le reverra vivant non plus…
Le ciel était pourtant "vidé" de toutes patrouilles japonaises et le phare en question n'était pas particulièrement défendu…

Alors, qui ose prétendre que le "mauvais oeil" n'est qu'une légende ?

Bong s'est tué pendant les essais du P80. Il est mort peu de temps après son ami McGuire, tué au combat et titulaire de 38 victoires, soit deux de moins que Bong.

Ciders a écrit

Bong s'est tué pendant les essais du P80. Il est mort peu de temps après son ami McGuire

C'est ça Ciders… mais je dirais "rival amical" car ces deux hommes se livraient entre eux à une impitoyable compétition au score de japonais abattus. Il faut savoir que M Guire, qui appartenait à une escadrille différente que celle de Bong (ils n'ont volé qu'une seule fois ensemble et ont abattu un avion chacun au grand désaroi de Mc Guire..) est resté durant presque une année à huit victoires derrière Bong (ce qui lui a valu le surnom de "huit derrière"). Il était remonté à -2 lorsque Bong a été envoyé par le Général Kenney (qui voulait le protéger en le retirant des combats) faire de la promo dans les villes des USA.
C'est le 7 janvier 1945 lors d'un virage fantastiquement serré pris à basse altitude (700m) pour porter secours à un de ses jeunes ailiers attaqué par un japonais qu'il (Mc Guire) a cassé ses ailes et s'est écrasé au sol.
Curieu destin de ces deux as. Bong s'est tué au manche de son P80 en cassant ses ailes dans un virage d'enfer.

Sacrés bonhommes !

PCmax a écrit

Ciders a écrit

Bong s'est tué pendant les essais du P80. Il est mort peu de temps après son ami McGuire

C'est le 7 janvier 1945 lors d'un virage fantastiquement serré pris à basse altitude (700m) pour porter secours à un de ses jeunes ailiers attaqué par un japonais qu'il (Mc Guire) a cassé ses ailes et s'est écrasé au sol.
Curieu destin de ces deux as. Bong s'est tué au manche de son P80 en cassant ses ailes dans un virage d'enfer.

Sacrés bonhommes !

Tiens ! Détail intéressant, PCmax ! Le P80 était donc bien entré en contact avec l'ennemi (même une fois) avant la fin des hostilités ? Je l'ignorais totalement.
Je ne connais que "l'épisode terrestre" du Pershing.

Guns a écrit

PCmax a écrit

Ciders a écrit

Bong s'est tué pendant les essais du P80. Il est mort peu de temps après son ami McGuire

C'est le 7 janvier 1945 lors d'un virage fantastiquement serré pris à basse altitude (700m) pour porter secours à un de ses jeunes ailiers attaqué par un japonais qu'il (Mc Guire) a cassé ses ailes et s'est écrasé au sol.
Curieu destin de ces deux as. Bong s'est tué au manche de son P80 en cassant ses ailes dans un virage d'enfer.

Sacrés bonhommes !

Tiens ! Détail intéressant, PCmax ! Le P80 était donc bien entré en contact avec l'ennemi (même une fois) avant la fin des hostilités ? Je l'ignorais totalement.
Je ne connais que "l'épisode terrestre" du Pershing.

euh Mc Guire s'est tué avec un avion quelconque en combattant les Japonais, et Bong pendant les essais du P-80 (mais sans Japonais), non ?

Guns a écrit

Tiens ! Détail intéressant, PCmax ! Le P80 était donc bien entré en contact avec l'ennemi (même une fois) avant la fin des hostilités ? Je l'ignorais totalement.
Je ne connais que "l'épisode terrestre" du Pershing.

Non Guns… Toi pas compris…
Mc Guire s'est tué au manche d'un P.38 en combattant les japonais et Bong à bord d'un P.80 Shooting lors d'essais… Le seul point commun dans la disparition de ces deux as, c'est qu'ils ont conu le même type d'incident en brisant les ailes de leur zing.
Quant au P.80 (notre fameux ex T.33 !) il a été engagé en Europe lors des derniers mois de la seconde guerre mondiale où il a effectué quelques missions opérationelles sans jamais ne rencontrer d'avions ennemis.
Il n'a connu le feu que lors de la guerre de Corée durant laquelle le P.80 a réuni une quarantaine de victoires à son actif.. tout celà, jusqu'à l'arrivée sur le font des premiers MIG-15 contre lesquels il ne faisait pas le poids …

Quant au "Pershing"… à part un char US qui s'est fait éclater par les "Tiger"… Mais.. ne serions nous pas HS ?

Edit : OK D9pouces… T'avais bien lu … (toi)………Vrrrrrrrrooooooooommmmmmm j'suis plus là

PCmax a écrit

Edit : OK D9pouces… T'avais bien lu … (toi)………Vrrrrrrrrooooooooommmmmmm j'suis plus là

Eh dis donc… Traite-moi de distrait pendant que tu y es…

Oh Seigneur !!! Je me coupe une main en punition si tu penses que j'ai pu un seul instant envisager celà …Voyons …
T'inquiètes pas Guns, moi aussi un jour j'ai mal lu un texte….. :D












Heu…j'hésite… Je sais plus si c'était en 1965 ou 1966 lors d'une étude de texte…

PCmax a écrit

Heu…j'hésite… Je sais plus si c'était en 1965 ou 1966 lors d'une étude de texte…

Ouah, 65 ou 66 ? Un doyen !

Ok, à moi de m'incliner.

He oui, en 65, j'avais déjà des mètres d'étagères remplies de maquettes d'avions (à hélice…) !
Mais, dites moi M Guns, vous ne connaissez donc pas votre personnel ?
Allez, je fini mon apéro à ta santé…

Plus exactement, 4 YP-80A furent envoyés en Europe, dans le cadre d'une mission appelée Project Extraversion.

2 restèrent en Grande-Bretagne, où ils disparaîtront dans un accident.

Les 2 autres furent envoyés en Italie de décembre 1944 à juin 1945, où ils participèrent à quelques missions d'escorte de B-26, sans rencontrer de chasseurs ennemis.

PCmax a écrit

Mais, dites moi M Guns, vous ne connaissez donc pas votre personnel ?

Nul n'est omniscient, PCmax. Je parie que Patton ne connaissait pas le nom de son vaguemestre non plus…

Reçu…

Allez, j'en cherche une autre (anecdote) dans mes vieux bouquins car l'idée de Pit est excellente. L'histoire de l'aéronautique en regorge.










Vaguemestre…vaguemetre… et pourquoi pas facteur aussi ?