Fieseler Fi 103R Reichenberg

Rappels

  • Catégorie : Avion d'assaut
  • Constructeur : Fieseler drapeau du pays
  • Premier vol : septembre 1944
  • Production : 175 appareils construits (cellules neuves)
Fieseler Fi 103R Reichenberg

Historique

Durant les dernières phases de la Seconde Guerre Mondiale, le Japon ne fut pas le seul pays à mettre en œuvre, de manière organisée, des unités d'attaque-suicide. L'Allemagne fut également fortement tentée de recourir à ce genre de missions. Ainsi, le 16 avril 1945, 39 pilotes d'une des dernières unités de bombardement allemande, la KG 200, menèrent une mission d'attaque-suicide contre les ponts installés par le 1er Front de Biélorussie. Dans le même temps, des militaires allemands employèrent également cette tactique désespérée, à titre individuel, notamment en combat aérien.

A l'été 1944, alors que les premières fusées de type Fieseler Fi-103 (plus connues sous la désignation Vergeltungswaffe 1, ou V-1) commençaient à être lancées, le DFS (Deutsche Forschungsanstalt für Segelflug), un institut de recherches allemand spécialisé dans le vol à voile, reçut la mission de débuter la production d'un V-1 piloté. On ignore qui fut à l'origine de l'idée de transformer une bombe volante en appareil piloté, certaines sources avançant le nom d'Otto Skorzeny, un des meilleurs spécialistes en coups tordus du conflit, d'autres évoquant l'Oberleutnant Karl-Heinz Lange. Dans tous les cas, l'étude initiale sembla aller vite, la production démarrant rapidement.

L'idée était de lancer des fusées pilotées, analogues aux missiles de croisière actuels, à partir d'avions. Les cibles prioritaires de ce système d'armes étaient les navires alliés croisant en Manche, ou des objectifs importants sur le territoire britannique (centrales énergétiques, ponts, usines…), et éventuellement ailleurs. Le pilote devait guider son appareil avec plus de précision qu'une fusée classique, et devait pouvoir s'éjecter au dernier moment, après avoir aligné son appareil sur sa cible. Approuvé malgré quelques réticences, notamment chez Heinrich Himmler, le chef de la SS, le programme fut baptisé Reichenberg.



Le Fi 103R ne différait que sur quelques points du Fi-103 d'origine. Il s'agissait d'un Fi 103 Prévu pour être lancé à partir d'un bombardier Heinkel He-111, le F-103R n'était pas pourvu d'un train d'atterrissage (les versions d'entraînement étaient pourvues d'un ski sous le fuselage). La seule modification d'importance concernait l'implantation d'un cockpit très rudimentaire, prévu pour un unique pilote et fermé par une verrière monobloc. L'avionique était extrêmement réduite, avec seulement une poignée d'instruments (palonnier, pédales de commande et rétroviseur). Les deux petites ailes furent renforcées pour couper les filins des ballons antiaériens et pourvues de volets de profondeur, tandis que le gouvernail de direction était agrandi.

Le moteur du Fi 103 non-piloté fut conservé. Attaché au fuselage par deux mâts verticaux, ce pulsoréacteur d'une poussée de 350 kgp était alimenté par une unique prise d'air circulaire. Il donnait assez de poussée pour que l'appareil atteigne les 650 km/h. La vitesse était l'unique défense du Fi 103R, le pilote ne disposant d'aucune protection à l'exception d'une petite plaque de blindage sur l'avant de sa verrière. Il ne disposait pas non plus d'armement défensif. La charge militaire embarqué par le Fi-103R se situait à l'avant de la fusée, dans le nez conique. Elle se composait de 850 kg d'explosifs, qui détonaient à l'impact.

Plusieurs prototypes, désignés Fi-103R1, étaient prêts au début de l'été 1944. Les essais de l'appareil révélèrent un certain nombre de problèmes inhérents à la nature même de l'engin. Conçu pour nécessiter un entraînement minimal, le Fi-103R se révéla maniable en vol mais dangereux dans les phases d'atterrissage. Plusieurs accidents graves eurent lieu à la fin de l'été 1944, avant l'intégration au programme de la pilote d'essai Hannah Reitsch, qui permit d'aplanir certaines difficultés. Les premiers largages depuis un bombardier eurent lieu en septembre et octobre 1944. Trois autres versions furent développées, avec l'accord du ministère de l'Air allemand, le RLM :



- Fi-103R-II : planeur biplace destiné à l'instruction des équipages, à double commande

- Fi-103R-III : biplace motorisé

- Fi-103R-IV : version opérationnelle

On envisagea aussi plus ou moins sérieusement des variantes plus spécialisées, contre les cibles terrestres ou destinées à frapper sous la ligne de flottaison des navires adverses, mais aucune ne vit le jour.

S'il avait été engagé en combat, le Fi-103R aurait dû être largué depuis un bombardier, à une altitude d'environ 2 000 m. Une fois lancé, il devait atteindre rapidement sa cible, en raison de son autonomie réduite, tout en évitant les chasseurs et les défenses antiaériennes. Une fois à très courte porté de la cible, le pilote devait s'éjecter en ouvrant la verrière puis en sautant. Dans les faits, cette opération eut été quasiment impossible, en sachant qu'il disposait au mieux d'une poignée de secondes pour le faire… et que le poste de pilotage se situait juste devant l'entrée d'air du pulsoréacteur.

Malgré tout, le programme se poursuivit jusqu'en mars 1945. Environ 175 exemplaires du Fi-103R furent construits dans une usine à Dannenberg, sur l'Elbe. Des dizaines de volontaires acceptèrent le moment venu de mener des missions-suicide à bord de ses appareils, et furent intégrés à la KG 200, dans un escadron spécial baptisé l'escadron Leonidas. Mais aucun de ces appareils ne sera jamais engagé au combat. Par manque de carburant, mais aussi par abandon du projet au profit du système composite Mistel (et peut-être enfin par répugnance d'une partie du commandement d'ordonner des missions-suicide), aucun Fi-103R ne fut déployé au combat.

La plupart des exemplaires produits tombèrent aux mains des Alliés, lors de la capture de leurs bases. Ils furent inspectés, puis ferraillés, certains d'entre eux étant conservés à des fins d'exposition.


Texte de Ciders, avec son aimable autorisation.

Ancien pays utilisateur

Versions

  • Fieseler Fi 103R-1 : Prototypes monoplaces, apparemment planeurs.
  • Fieseler Fi 103R-II : Planeur biplace destiné à l'instruction des équipages, à double commande.
  • Fieseler Fi 103R-III : Biplace motorisé.
  • Fieseler Fi 103R-IV : Version monoplace opérationnelle.

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    Je sais pas comment j'ai fait pour la zapper celle-là. Toutes mes confuses. :mrgreen:
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  • Historique :

    Durant les dernières phases de la Seconde Guerre Mondiale, le Japon ne fut pas le seul pays à mettre en œuvre, de manière organisée, des unités d'attaque-suicide. L'Allemagne fut également fortement tentée de recourir à ce genre de missions. Ainsi, le 16 avril 1945, 39 pilotes d'une des dernières unités de bombardement allemande, la KG 200, menèrent une mission d'attaque-suicide contre les ponts installés par le 1er Front de Biélorussie. Dans le même temps, des militaires allemands employèrent également cette tactique désespérée, à titre individuel, notamment en combat aérien.

    A l'été 1944, alors que les premières fusées de type Fieseler Fi-103 (plus connues sous la désignation Vergeltungswaffe 1, ou V-1) commençaient à être lancées, le DFS (Deutsche Forschungsanstalt für Segelflug), un institut de recherches allemand spécialisé dans le vol à voile, reçut la mission de débuter la production d'un V-1 piloté. On ignore qui fut à l'origine de l'idée de transformer une bombe volante en appareil piloté, certaines sources avançant le nom d'Otto Skorzeny, un des meilleurs spécialistes en coups tordus du conflit, d'autres évoquant [l'i]Oberleutnant Karl-Heinz Lange. Dans tous les cas, l'étude initiale sembla aller vite, la production démarrant rapidement.

    L'idée était de lancer des fusées pilotées, analogues aux missiles de croisière actuels, à partir d'avions. Les cibles prioritaires de ce système d'armes étaient les navires alliés croisant en Manche, ou des objectifs importants sur le territoire britannique (centrales énergétiques, ponts, usines…), et éventuellement ailleurs. Le pilote devait guider son appareil avec plus de précision qu'une fusée classique, et devait pouvoir s'éjecter au dernier moment, après avoir aligné son appareil sur sa cible. Approuvé malgré quelques réticences, notamment chez Heinrich Himmler, le chef de la SS, le programme fut baptisé Reichenberg.

    Le Fi 103R ne différait que sur quelques points du Fi-103 d'origine. Il s'agissait d'un Fi 103 Prévu pour être lancé à partir d'un bombardier Heinkel He-111, le F-103R n'était pas pourvu d'un train d'atterrissage (les versions d'entraînement étaient pourvues d'un ski sous le fuselage). La seule modification d'importance concernait l'implantation d'un cockpit très rudimentaire, prévu pour un unique pilote et fermé par une verrière monobloc. L'avionique était extrêmement réduite, avec seulement une poignée d'instruments (palonnier, pédales de commande et rétroviseur). Les deux petites ailes furent renforcées pour couper les filins des ballons antiaériens et pourvues de volets de profondeur, tandis que le gouvernail de direction était agrandi.

    Le moteur du Fi 103 non-piloté fut conservé. Attaché au fuselage par deux mâts verticaux, ce pulsoréacteur d'une poussée de 350 kgp était alimenté par une unique prise d'air circulaire. Il donnait assez de poussée pour que l'appareil atteigne les 650 km/h. La vitesse était l'unique défense du Fi 103R, le pilote ne disposant d'aucune protection à l'exception d'une petite plaque de blindage sur l'avant de sa verrière. Il ne disposait pas non plus d'armement défensif. La charge militaire embarqué par le Fi-103R se situait à l'avant de la fusée, dans le nez conique. Elle se composait de 850 kg d'explosifs, qui détonaient à l'impact.

    Plusieurs prototypes, désignés Fi-103R1, étaient prêts au début de l'été 1944. Les essais de l'appareil révélèrent un certain nombre de problèmes inhérents à la nature même de l'engin. Conçu pour nécessiter un entraînement minimal, le Fi-103R se révéla maniable en vol mais dangereux dans les phases d'atterrissage. Plusieurs accidents graves eurent lieu à la fin de l'été 1944, avant l'intégration au programme de la pilote d'essai Hannah Reitsch, qui permit d'aplanir certaines difficultés. Les premiers largages depuis un bombardier eurent lieu en septembre et octobre 1944. Trois autres versions furent développées, avec l'accord du ministère de l'Air allemand, le RLM :

    - Fi-103R-II : planeur biplace destiné à l'instruction des équipages, à double commande
    - Fi-103R-III : biplace motorisé
    - Fi-103R-IV : version opérationnelle

    On envisagea aussi plus ou moins sérieusement des variantes plus spécialisées, contre les cibles terrestres ou destinées à frapper sous la ligne de flottaison des navires adverses, mais aucune ne vit le jour.

    S'il avait été engagé en combat, le Fi-103R aurait dû être largué depuis un bombardier, à une altitude d'environ 2 000 m. Une fois lancé, il devait atteindre rapidement sa cible, en raison de son autonomie réduite, tout en évitant les chasseurs et les défenses antiaériennes. Une fois à très courte porté de la cible, le pilote devait s'éjecter en ouvrant la verrière puis en sautant. Dans les faits, cette opération eut été quasiment impossible, en sachant qu'il disposait au mieux d'une poignée de secondes pour le faire… et que le poste de pilotage se situait juste devant l'entrée d'air du pulsoréacteur.

    Malgré tout, le programme se poursuivit jusqu'en mars 1945. Environ 175 exemplaires du Fi-103R furent construits dans une usine à Dannenberg, sur l'Elbe. Des dizaines de volontaires acceptèrent le moment venu de mener des missions-suicide à bord de ses appareils, et furent intégrés à la KG 200, dans un escadron spécial baptisé l'escadron Leonidas. Mais aucun de ces appareils ne sera jamais engagé au combat. Par manque de carburant, mais aussi par abandon du projet au profit du système composite Mistel (et peut-être enfin par répugnance d'une partie du commandement d'ordonner des missions-suicide), aucun Fi-103R ne fut déployé au combat.

    La plupart des exemplaires produits tombèrent aux mains des Alliés, lors de la capture de leurs bases. Ils furent inspectés, puis ferraillés, certains d'entre eux étant conservés à des fins d'exposition.

    ………………………………………………………………………………………

    Caractéristiques :

    Version :


    Fieseler Fi-103R-IV

    Type :

    Bombe volante pilotée

    Equipage :

    1 pilote

    Motorisation :

    1 pulsoréacteur Argus 109-014, d'une puissance de 390 kgp

    Poids :

    Masse à vide : inconnue
    Masse au lancement : 2 180 kg (d'autres sources indiquent 2 250 kg)

    Performances :

    Vitesse maximale : 650 km/h
    Vitesse maximale en piqué : 800 km/h
    Distance franchissable maximale : 300 km

    Dimensions :

    Envergure : 5,71 m
    Hauteur : 1,49 m
    Longueur : 8 m (d'autres sources indiquent 8,50 m)
    Surface alaire : inconnue

    Armement :

    Charge militaire maximale de 850 kg

    Pays utilisateurs :

    Allemagne

    ………………………………………………………………………………………

    Images :

    :arrow: Comparaison entre les profils du Fi-103 et du Fi-103R
    :arrow: Fi-103R au sol
    :arrow: Fi-103R conservé

    ………………………………………………………………………………………

    Sources :

    - Encyclopédie des Armes, volume 2, Editions Atlas
    - http://kiwiwebhost.exon.net.nz/~terryjs/index.php?option=com_content&view=article&id=3581:fieseler-fi-103r-reichenberg&catid=45

    - http://www.aviastar.org/air/germany/fi-103.php

    - http://www.avionslegendaires.net/avion-militaire/fieseler-fi-103-v1/

    - http://www.militaryfactory.com/aircraft/detail.asp?aircraft_id=213

    - http://en.wikipedia.org/wiki/Fieseler_Fi_103R_Reichenberg

    - http://v1armedudesespoir.free.fr/reichenberg.htm
    Ah que je destroye tout ! Ou pas. :pSur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18
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