Iliouchine Il-40T

Rappels

Historique

L'Il-40T, basé sur le fuselage de l'Il-40K, était une version torpilleur. Les vitres étaient plates afin de faciliter la visée du bombardier. Cependant, le travail sur cette version n'avança guère avant l'annulation du projet.

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  • A partir de 1950, Iliouchine étudia un appareil à réaction pour succéder à ses modèles d'avions d'assaut à hélice, les fameux Il-2 et Il-10. Cet appareil devait les dépasser autant que possible en terme de performances. A la fin de 1951, le projet était gelé et consistait en un biplace blindé, propulsé par 2 réacteurs Mikouline AM-5 (ou RD-9) de 2150 kgp à sec et 2700 kgp avec poussée. L'offre technique fut envoyée au gouvernement en janvier 1952, et rapidement acceptée. Cela déboucha sur la construction d'un premier prototype.

    L'Il-40 se présentait comme une espèce d'Il-2 à réaction : ses ailes basses avaient cependant une flèche de 35° et son train rétractable était tricycle. Son empennage était cruciforme. Les réacteurs étaient contenus dans des nacelles de part et d'autre du fuselage, à la manière du futur Tu-16. Le blindage protégeant les pilotes atteignait 10 mm pour le pilote, entre 4 et 10 mm pour le mitrailleur. La verrière avait une épaisseur de 8 mm et était à l'épreuve des balles. Le blindage atteignait 1918 kg. Les 2 membres d'équipage possédaient un siège éjectable.

    Afin d'améliorer sa manœuvrabilité en plongée, l'Il-40 était équipé de 3 aérofreins percés à l'arrière du fuselage, un de chaque côté et le troisième ventral. Il était armé de 6 NR-23 de 23 mm placés dans le nez : 3 de chaque côté avec une provision de 150 obus. Un NR-23 fut placé dans une tourelle de queue Il-K10 et doté de 200 obus. Son débattement était de 55° vers le haut, 40° vers le bas et 60° vers chaque côté.

    Sa charge normale était de 400 kg, voire 1000 en surcharge. Il disposait de 4 soutes internes d'une contenance de 100 kg chacune. 4 points d'emport sous les ailes lui permettaient d'emporter jusqu'à 500 kg de bombes, 12 roquettes TSR-82 de 82 mm ou 8 TSR-132 de 132 mm, ou des réservoirs largables avec une capacité totale de 1100 l. 2 appareils photos furent placés à l'arrière du fuselage afin d'enregistrer les dégâts, de jour comme de nuit.

    Le vol inaugural eut lieu le 7 mars 1953. Les essais montrèrent que le centre de gravité était un peu trop à l'arrière, mais c'était un détail mineur influant surtout sur les phases de décollage et d'atterrissage. L'appareil se comportait plutôt bien en vol.

    Le problème principal venait des canons eux-même : leur gaz d'éjection venaient perturber l'écoulement de l'air dans les réacteurs, ce qui se vit dès le premier tir d'essai fin mars 1953. L'éclair aveugla temporairement le pilote et les 2 réacteurs s'éteignirent simultanément. Le pilote put les redémarrer et atterrir sain et sauf. Les essais au sol menés lors de l'enquête montrèrent qu'aucun frein de bouche ne permettait de résoudre le problème : la moindre rafale de plus de 5 obus coupait les réacteurs.

    La première solution envisagée consista à remplacer les 6 NR-23 par 4 canons AM-23, dotés de 225 obus chacun (et dont la cadence de tir était supérieure de 50%), et de les placer à l'extrémité du nez. Ils étaient placés dans une chambre isolée, mais l'accumulation des gaz pouvait déformer cette même chambre, pourtant en acier spécial. Il fallut revoir la ventilation pour résoudre le problème.

    Ces difficultés de mise au point retardèrent les tests étatiques : la commission chargée de ces tests fut composée le 31 décembre 1953, les tests constructeurs prirent fin en janvier 1954. Les tests étatiques eurent lieu entre le 21 janvier et le 15 mars 1954. Ils montrèrent que l'Il-40 était un bon avion : facile à piloter, suffisamment manoeuvrable pour rester en soutien des MiG-15 et 17. En revanche, le problème des gaz d'éjection des canons étouffant les réacteurs se posait toujours.

    Iliouchine devait en avoir marre, car il préconisa une solution radicale : passer à une double entrée d'air frontale, avec les canons en arrière des entrées d'air. Cela lui donna un aspect étrange, le faisant ressembler à un fusil à double canon. La roulette de nez fut allongée du même coup. Les réacteurs AM-5F furent remplacés par des Tumansky RD-9V, et la charge utile passa à 1000 kg en conditions normales, 1400 en surcharge. Un rétroviseur fut également installé.

    Cela donna donc l'Il-40P. La construction de ce prototype fut acceptée le 16 octobre 1954 et il effectua son vol inaugural le 14 février 1955. Les tests d'acceptation commencèrent le 12 octobre 1955. Pour étrange que paraisse le nouveau concept, il s'avéra efficace car tous les problèmes rencontrés par le premier prototype disparurent. Une commande d'un premier lot de 40 appareils fut alors passée.

    5 appareils furent construits au printemps 1956, et commencèrent les tests au sol. Iliouchine commença à étudier deux nouvelles variantes.

    L'Il-40K servait au réglage d'artillerie et accueillait un 3e membre d'équipage. Il revenait à la formule d'origine, les canons étaient placés dans la soute pour ne poser aucun problème aux réacteurs. Le 3e membre était placé dans un nez vitré, blindé et à l'épreuve des balles. Un exemplaire était presque terminé.

    L'Il-40T, basé sur le fuselage de l'Il-40K, était une version torpilleur. Les vitres étaient plates afin de faciliter la visée du bombardier. Cependant, le travail sur cette version n'avança guère.

    Mais le 13 avril 1956, le projet fut annulé. Les forces aériennes soviétiques étaient en pleine réorganisation : l'aviation d'assaut de la VVS passait sous les ordres de la branche de chasse-bombardement. Cela impliqua un changement de doctrine radical : la VVS ne fournirait plus de soutien rapproché aux troupes au sol, mais interviendrait avec des bombes tactiques nucléaires si besoin est. Tous les appareils en cours de fabrication furent ferraillés.

    L'Il-40 revit le jour à la fin des années 1960, sous la forme de l'Il-42. Il reprenait le concept biplace avec une tourelle arrière. Il fut d'emblée rejeté par l'armée soviétique. Retravaillé, il donnera naissance à l'Il-102, le concurrent malheureux du Su-25.

    http://en.wikipedia.org/wiki/Ilyushin_Il-40


    http://www.aviastar.org/air/russia/il-40.php


    http://s362974870.onlinehome.us/forums/air/index.php?showtopic=215304


    (pour se donner une idée du premier prototype)
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