Xian H-8
Historique
C’est en 1970 que le constructeur aéronautique chinois Xian propose une version quadriréacteur de son H-6. Ce dernier, qui est en quelque sorte une version chinoise du Tu-16 Badger soviétique, se voit équipé, en plus des deux réacteurs situés de part et d’autre du fuselage, de deux autres installés dans des nacelles sous les ailes. La conception de ce nouvel appareil, qui reçoit la désignation de H-6I, commence en février 1971, peu après avoir reçu l’accord du gouvernement.
En 1973, l'Armée de l'air de l'Armée populaire de libération (PLAAF) apporte quelques exigences supplémentaires, les plus importantes étant qu’elle puisse rejoindre le programme d’étude et que l’appareil soit capable d’effectuer des missions de lutte antinavire.
Le premier prototype est terminé en 1977 et effectue son premier vol en janvier 1978 sous la désignation de H-6I. En plus des deux réacteurs supplémentaires, son fuselage est allongé pour permettre l’emport de plus de carburant. Les quatre réacteurs utilisés sont des Rolls-Royce Spey Mk 512 achetés auparavant par la Chine comme moteurs de rechange pour ses Hawker Siddeley Trident. Durant les essais en vol, sa puissance supplémentaire et l’emport de plus de carburant lui permettent une vitesse ascensionnelle 40% plus importante que celle du H-6 et une distance franchissable de 11’000km, soit près d’un tiers de mieux.
Par la suite, le H-8I est proposé comme étant la continuité logique du programme. L’appareil possède désormais un fuselage de section circulaire, reprenant les sections avant et arrière du H-6, ainsi que l’empennage. L’équipage est toujours formé de six membres, répartis dans deux compartiments pressurisés. Le pilote, le copilote, le navigateur et le mécanicien bombardier sont assis dans le cockpit à l’avant, alors que l’officier de guerre électronique et le canonnier de queue sont installés dans le compartiment arrière. Les ailes en position médiane sont en flèche avec, comme sur le H-6, des carénages pour le train d’atterrissage principal. Les quatre moteurs WS-6J sont situés dans des nacelles sous les ailes.
L’armement d’autoprotection est composé d’un double canon de 23mm dans une tourelle de queue. Dans sa soute ventrale d’environ 8,6 x 1,8 x 2,7 mètres, il peut emporter jusqu’à 18 tonnes de bombes diverses, conventionnelles ou nucléaires. Il semblerait toutefois qu’il ne puisse en embarquer plus de 7 tonnes pour garder un rayon d’action maximal. Le H-8 peut également emporter trois missiles antinavires de grandes dimensions, dont un est semi-encastré dans la soute à bombe et les deux autres emportés sous les ailes. La plus grande partie de l’avionique embarquée est conçue par rétro-ingénierie de systèmes américains récupérés sur des appareils capturés durant la guerre du Vietnam.
Malgré ces nombreux avantages que possède cet appareil, le gouvernement décide d’abandonner le H-8 au début des années 1980. Afin de sauver le programme, Xian propose la version H-8II. Son fuselage est encore rallongé, le nez n’est plus vitré pour permettre l’emport de radars, la dérive est modifiée et la motorisation est désormais assurée par six réacteurs en nacelle sous les ailes. Cette version est, comme la précédente, écartée et le H-8 ne sera jamais produit.
Texte de Jéricho, avec son aimable autorisation.
Versions
- Xian H-6I : Prototype reprenant une cellule de H-6 munie de deux réacteurs supplémentaires en nacelle sous les ailes ; premier vol en janvier 1978.
- Xian H-8I : Version initiale au fuselage et aux ailes modifiés et rallongés, propulsé par quatre turboréacteurs installés dans des nacelles sous les ailes ; jamais construit.
- Xian H-8II : Version proposée suite au refus du H-8I, muni d’un fuselage et d’ailes de plus grandes dimensions, il est propulsé par six turboréacteurs installés dans des nacelles sous les ailes ; jamais construit.
Sur le forum…
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Merci pour la photo !
Bin je confirme : ça fait bizarre de voir ça.Et tous ces points d'exclamation, vous avez remarqué ? Cinq ! C'est la marque d'un aliéné qui porte son slip sur la tête. L'opéra fait cet effet à certains.Terry Pratchett -
Merci! Si c'est les même nacelles qu'ils ont installées pour le H-8, leur forme devrait pas trop induire de traînée.Clansman a écrit
Une photo de H-6 quadriréacteur" J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch -
Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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À voir si c'était vraiment des nacelles de cette forme…Clansman a écrit
Ouh dis donc, ce sont des nacelles d'avion de ligne, j'sais pas ce que ça aurait donné comme traînée aérodynamique." J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch -
Ouh dis donc, ce sont des nacelles d'avion de ligne, j'sais pas ce que ça aurait donné comme traînée aérodynamique.Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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De rien, de rien… :d9pouces a écrit
Merci pour la fiche !Aucune photo ? J'aurais bien aimé voir ce que donne un Tu-16 quadri-réacteur
Alors là, désolé, mais je n'ai trouvé que quelques dessins, comme sur ce site: https://www.globalsecurity.org/military/world/china/h-8.htm
.
Et encore, on trouve également des représentations montrant un bombardier en forme d'aile-volante moderne, mais il pourrait y avoir une confusion avec le programme "H-20" qui a la même configuration…Est-ce que les WS-6J ont un lien avec les Spey d'origine ?
Pas sûr, le WS-9 semble bien être "très inspiré" du Spey, mais je n'en sais rien pour le WS-6. Probablement certains éléments, mais pour le reste je n'en ai aucune idée." J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch -
Merci pour la fiche !
Aucune photo ? J'aurais bien aimé voir ce que donne un Tu-16 quadri-réacteur
Est-ce que les WS-6J ont un lien avec les Spey d'origine ?Et tous ces points d'exclamation, vous avez remarqué ? Cinq ! C'est la marque d'un aliéné qui porte son slip sur la tête. L'opéra fait cet effet à certains.Terry Pratchett -
Bombardier quadriréacteur chinois des années 1970, dérivé du Xian H-6.
C’est en 1970 que le constructeur aéronautique chinois Xian propose une version quadriréacteur de son H-6. Ce dernier, qui est en quelque sorte une version chinoise du Tu-16 Badger soviétique, se voit équipé, en plus des deux réacteurs situés de part et d’autre du fuselage, de deux autres installés dans des nacelles sous les ailes. La conception de ce nouvel appareil, qui reçoit la désignation de H-6I, commence en février 1971, peu après avoir reçu l’accord du gouvernement.
En 1973, l'Armée de l'air de l'Armée populaire de libération (PLAAF) apporte quelques exigences supplémentaires, les plus importantes étant qu’elle puisse rejoindre le programme d’étude et que l’appareil soit capable d’effectuer des missions de lutte antinavire.
Le premier prototype est terminé en 1977 et effectue son premier vol en janvier 1978 sous la désignation de H-6I. En plus des deux réacteurs supplémentaires, son fuselage est allongé pour permettre l’emport de plus de carburant. Les quatre réacteurs utilisés sont des Rolls-Royce Spey Mk 512 achetés auparavant par la Chine comme moteurs de rechange pour ses Hawker Siddeley Trident. Durant les essais en vol, sa puissance supplémentaire et l’emport de plus de carburant lui permettent une vitesse ascensionnelle 40% plus importante que celle du H-6 et une distance franchissable de 11’000km, soit près d’un tiers de mieux.
Par la suite, le H-8I est proposé comme étant la continuité logique du programme. L’appareil possède désormais un fuselage de section circulaire, reprenant les sections avant et arrière du H-6, ainsi que l’empennage. L’équipage est toujours formé de six membres, répartis dans deux compartiments pressurisés. Le pilote, le copilote, le navigateur et le mécanicien bombardier sont assis dans le cockpit à l’avant, alors que l’officier de guerre électronique et le canonnier de queue sont installés dans le compartiment arrière. Les ailes en position médiane sont en flèche avec, comme sur le H-6, des carénages pour le train d’atterrissage principal. Les quatre moteurs WS-6J sont situés dans des nacelles sous les ailes. L’armement d’autoprotection est composé d’un double canon de 23mm dans une tourelle de queue. Dans sa soute ventrale d’environ 8,6 x 1,8 x 2,7 mètres, il peut emporter jusqu’à 18 tonnes de bombes diverses, conventionnelles ou nucléaires. Il semblerait toutefois qu’il ne puisse en embarquer plus de 7 tonnes pour garder un rayon d’action maximal. Le H-8 peut également emporter trois missiles antinavires de grandes dimensions, dont un est semi-encastré dans la soute à bombe et les deux autres emportés sous les ailes. La plus grande partie de l’avionique embarquée est conçue par rétro-ingénierie de systèmes américains récupérés sur des appareils capturés durant la guerre du Vietnam. Malgré ces nombreux avantages que possède cet appareil, le gouvernement décide d’abandonner le H-8 au début des années 1980.
Afin de sauver le programme, Xian propose la version H-8II. Son fuselage est encore rallongé, le nez n’est plus vitré pour permettre l’emport de radars, la dérive est modifiée et la motorisation est désormais assurée par six réacteurs en nacelle sous les ailes. Cette version est, comme la précédente, écartée et le H-8 ne sera jamais produit.
Versions :
H-6I : Prototype reprenant une cellule de H-6 munie de deux réacteurs supplémentaires en nacelle sous les ailes ; premier vol en janvier 1978.
H-8I : Version initiale au fuselage et aux ailes modifiés et rallongés, propulsé par quatre turboréacteurs installés dans des nacelles sous les ailes ; jamais construit.
H-8II : Version proposée suite au refus du H-8I, muni d’un fuselage et d’ailes de plus grandes dimensions, il est propulsé par six turboréacteurs installés dans des nacelles sous les ailes ; jamais construit.
Caractéristiques et performances prévues H-8I:
Equipage : 6
Longueur : 48,50m
Envergure : 46,47m
Hauteur : 13,85m
Surface alaire : 293m2
Masse à vide : 63’000kg
Masse en charge : 145’000kg
Masse maximale au décollage : 163’000kg
Moteurs : 4 turboréacteur Shenyang WS-6J de 107,9kN de poussée unitaire.
Vitesse max haute altitude: 1’050km/h
Vitesse de croisière : 850km/h
Plafond opérationnel : 14’000m
Rayon d’action : 5’000km
Distance franchissable : 11’000km
Armement : 2 canons NR-23 de 23mm en tourelle arrière ; jusqu’à 18’000kg de bombes conventionnelles ou nucléaires ou des missiles air-surfaces divers.
Liens internet :
https://en.wikipedia.org/wiki/Xian_H-8
https://aviatia.net/xian-h-8/
" J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch