Douglas SBD-3 Dauntless
Rappels
- Catégorie : Avion embarqué
- Constructeur : Douglas
- Premier vol : 1941
- Version du : Douglas SBD Dauntless
- Production : 584 appareils construits (cellules neuves)
- Missions : Appareil embarqué, Lutte anti-navires
Historique
Meilleur blindage pour l'équipage et les réservoirs de carburant, réservoirs auto-obturants, moteur R-1820-53 de même puissance (1000 hp) mais avec des améliorations techniques. 260 US gallons de plus.
La RNZAF en reçut 18 exemplaires.
Le SBD-3 avait à l'origine été conçu pour l'Aéronavale française, qui en avait commandé 174 exemplaires. Sa capitulation intervint avant toute livraison et ces Dauntless furent reversés à l'US Navy, qui en commanda 410 exemplaires supplémentaires. Apparue en 1941, elle est livrée à partir de mars cette année-là.
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En 1937, la première firme Northrop fut acquise par Douglas pour devenir sa filiale d'El Segundo. Dans ses bagages, elle apportait le XBT-2, une version très retravaillée du BT-1, un bombardier en piqué embarqué.
Ce XBT-2 effectua son premier vol le 25 avril 1938, mais avait encore besoin d'être amélioré et dut passer des tests en soufflerie. C'est en février 1939, après d'autres modifications menées par Ed Heinemann, qu'il fut accepté par l'US Navy. 144 exemplaires furent commandés à ce moment-là, sous la désignation SBD-1. Le SB était pour Scout Bomber (bombardier éclaireur) et le D pour Douglas.
Le SBD était un biplace en tandem, mais les deux membres d'équipage (le pilote et l'opérateur radio) se tournaient le dos. L'opérateur radio avait aussi pour mission de défendre l'arrière avec une mitrailleuse Browning de 7,62 mm. Comme autres mitrailleuses, se trouvaient dans la partie supérieure du nez 2 Browning M2 de 12,7 mm synchronisées avec l'hélice.
La charge offensive du Dauntless consistait essentiellement en une bombe de 1600 livres (environ 725 kg) en position ventrale, et une bombe de 100 livres (45 kg) sous chaque aile. Le Dauntless était motorisé par un moteur de 1000 hp, un Wright R-1820-32 Cyclone à neuf cylindres en étoile actionnant une hélice tripale.
La configuration était classique : train classique, avec un train principal rétractable et une roulette de queue fixe, empennage conventionnel, ailes basses. Celle-ci, curieusement pour un avion embarqué, n'étaient pas repliables. En revanche, elles contenaient l'intégralité des réservoirs de carburant, soit une capacité de 210 US gallons (environ 716 litres). Avec une pleine charge, cela limitait le rayon d'action à 200 miles nautiques (environ 370 km). Les fameux volets perforés servant de freins de piqué ont été ajoutés afin d'éliminer un problème de buffeting lors des piqués.
Le Dauntless effectua son premier vol le 1er mai 1940 et les livraisons commencèrent à la fin 1940. L'US Navy lui reprochait, outre la faible autonomie, son manque de blindage. Elle accepta cependant les premiers exemplaires parce que Douglas travaillait déjà sur une nouvelle version, le SBD-2. Celui-ci emportait plus de carburant, disposait d'un autopilote, mais n'était guère plus apte au combat. Les Marines auraient d'ailleurs eu raison de se plaindre car ils touchèrent les SBD-1 en juin 1940 quand l'US Navy reçut les SBD-2, et ainsi de suite.
La version suivante, le SBD-3, était au départ prévue pour l'Aéronavale française. Mais la France capitula avant de recevoir ses Dauntless et non seulement l'US Navy reçut les 174 exemplaires commandés, mais de plus en commanda 410 de mieux. Celui-ci était globalement mieux protégé.
Les versions qui suivirent entrèrent en service pendant la guerre : Le SBD-4 voyait son alimentation électrique passer en 24 volts, ce qui lui permettait d'emporter entre autres un radar. Le SBD-5, le plus répandu, était doté d'un moteur passant à 1200 hp. Le SBD-6 était lui aussi plus puissant (1350 hp), mais franchement dépassé, il ne fut pas envoyé au combat et resta cantonné à des missions de patrouille côtière et d'entraînement.
Une poignée de Dauntless aurait été modifiée pour la reconnaissance, donnant naissance aux versions SBD-1P, SBD-2P, SBD-3P et -4P. Très peu d'infos circulent à leur sujet et leur existence n'a pas été confirmée.
Au moment de Pearl Harbor, le Dauntless était considéré comme obsolète. Les SBD-1 du MAG (Marine Air Group) 21 étaient alors stationnés à Hawaï et 17 d'entre eux furent détruits, les 12 autres gravement endommagés. Ils détruisirent cependant l'I-70 le 10 décembre, enregistrant la première victoire du Dauntless.
Les Dauntless eurent un rôle essentiel lors des batailles de la mer de Corail et de Midway. Pour la première, ce fut un Dauntless qui repéra l'une des flottes japonaises (celle de soutien, conduite par l'amiral Goto), ce furent les Dauntless qui constituèrent le gros de la force qui coula le Shoho le 7 mai puis endommagèrent le Shokaku le lendemain.
L'absence de ces 2 porte-avions japonais devait contribuer à la victoire américaine de Midway. Le 4 juin 1942, 8 Dauntless sur les 16 engagés furent abattus. Mais 3 autres escadrons de Dauntless menés par Clarence McClusky coulèrent le Kaga, le Soryu et l'Akugi (une seule bombe suffit pour ce dernier). D'après Chester Nimitz, la décision de McClusky de poursuivre les recherches, ainsi que le fait de les avoir trouvé au moment où leur pont était totalement encombré d'avions, a changé le sort de la bataille. Qui elle-même est considérée comme le tournant de la guerre du Pacifique. Le Hiryu fut coulé le lendemain, portant à 4 le nombre de porte-avions japonais coulés pendant la bataille de Midway. Cela représentait, en tonnage, quasiment la moitié de la flotte japonaise de porte-avions.
Considéré comme obsolète, le Dauntless aurait du être remplacé par le SB2C Helldiver. Mais celui-ci se montra décevant et le SBD, surnommé "Slow But Deadly" (lent mais mortel), resta en service plus longtemps que prévu. Bien que ses performances soient dépassées et son armement défensif plutôt léger, il s'avéra robuste et efficace, des qualités appréciées en temps de guerre. On le retrouvera encore à Guadalcanal en août 1942 (où il coula encore le porte-avions Ryujo), lors de l'invasion de l'Afrique du nord en novembre 1942, et même dans une opération en Norvège en octobre 1943, l'opération Leader. La dernière bataille d'envergure à laquelle participa le Dauntless fut celle de la mer des Philippines. Cependant, il n'y avait que 26 Dauntless et ce furent surtout les Avenger qui firent le gros du boulot.
De son côté, l'USAAF ayant noté le succès (apparent) du Stuka lors de la Campagne de France, opta pour le Dauntless. Elle reçut d'abord des SBD-3 à partir de 1941 (désignés A-24), puis des SBD-4 et SBD-5 (A-24A et B). Les premiers souffrirent des combats (en particulier aux Philippines, à Java et à Bali) et furent retirés des premières lignes dès 1942. Les A-24A et B ne connurent pas le combat, mais restèrent en service jusqu'en 1950.
La Grande-Bretagne évalua le Dauntless, mais ne s'intéressant pas au bombardement en piqué elle ne donna pas suite. La Nouvelle-Zélande, elle, reçut quelques dizaines d'exemplaires qu'elle employa avec succès dans le Pacifique sud. Ils furent utilisés par le squadron 25 qui les remplaça plus tard par des F4U Corsair. La Nouvelle-Zélande envisageait au départ d'équiper 4 squadrons avec le Dauntless.
La France finit par obtenir des Dauntless, dès novembre 1943 : les Français libres reçurent environ 80 SBD-5 et A-24B, utilisés pour l'entraînement et le soutien aux troupes. Utilisés lors de la guerre d'Indochine à partir de l'Arromanches, les Dauntless français furent certainement les derniers de leur type à connaître le combat. Ils furent retirés des premières lignes en 1949 et servirent à l'entraînement jusqu'en 1953, à Meknès au Maroc.
La force aérienne mexicaine fut l'ultime utilisatrice militaire du Dauntless : utilisés pour des missions de patrouille, ses quelques exemplaires furent utilisés jusqu'en 1959.
5787 Dauntless furent construits, 4924 SBD et 863 A-24. Il n'était pas, et de loin, le meilleur avion de combat de la seconde guerre mondiale. Ses pilotes le considéraient comme lent, faiblement armé et ayant trop peu d'autonomie. En revanche, sa contribution aux moments clés de la guerre du Pacifique a été considérable.
25 exemplaires ont survécu, de presque toutes les versions, dont pas moins de 6 sont en état de vol. Pensacola expose même un SBD-2 qui a survécu à Pearl Harbor et Midway.
Versions :
SBD-1 : Version initiale de série. 57 exemplaires.
Moteur Wright R-1820-32 Cyclone de 1000 hp, 210 US gallons de carburant, une mitrailleuse derrière et 2 mitrailleuses devant. Par rapport à ses successeurs, il se distinguait par un capot moteur assez proéminent qui ne lui donnait pas un aspect moderne.
SBD-2 : Deuxième version de série, 87 exemplaires.
310 US gallons de carburant, une mitrailleuse derrière et plus qu'une devant.
Le SBD-2 fut conçu afin d'emporter davantage de carburant que le SBD-1 à la demande de l'US Navy. Afin de compenser le poids supplémentaire, une des mitrailleuses tirant vers l'avant fut souvent retirée sur le terrain.
SBD-3 : Troisième version de série, 584 exemplaires.
Meilleur blindage pour l'équipage et les réservoirs de carburant, réservoirs auto-obturants, moteur R-1820-53 de même puissance (1000 hp) mais avec des améliorations techniques. 260 US gallons de plus.
La RNZAF en reçut 18 exemplaires.
SBD-4 : 4e version de série pour l'US Navy, 780 exemplaires.
système électrique en 24 volts, permettant d'améliorer l'avionique (radar ASB, navigation), hélice Hamilton Standard à pas variable. Les livraisons commencèrent en octobre 1942.
La RNZAF en reçut 23 exemplaires.
SBD-5 : Version la plus répandue, 2965 exemplaires.
Moteur Wright R-1820-60 Cyclone de 1200 hp. Viseur plus moderne, possibilité d'emporter des réservoirs externes.
La Grande-Bretagne en reçut 9 exemplaires pour évaluation, baptisés "Dauntless I". Malgré des tests intensifs, ni la RAF ni la Fleet Air Arm n'étaient intéressés par des bombardiers en piqué. Ils en conclurent qu'il était vulnérable et fatiguant à piloter.
Les Français libres en reçurent 32 en 1944, pour les flottilles 3FB et 4FB (16 Dauntless chacune).
SBD-5A : A-24B de l'USAAF reversés aux Marines, 60 exemplaires.
SBD-6 : Dernière version de série, 450 exemplaires.
Moteur R-1820-66 de 1350 hp.
A-24 Banshee : Version terrestre du SBD-3 pour l'USAAF, 78 exemplaires.
L'USAAF avait constaté le succès apparent du Ju 87 Stuka lors de la Campagne de France, et le Dauntless semblait lui convenir, au moins dans un premier temps. C'est pourquoi elle commanda 78 SBD-3 dénavalisés, sans crosse d'appontage mais avec des pneus plus larges.
Ils furent désignés A-24 Banshee et livrés pendant le second semestre 1941. Cependant, il ne fut jamais apprécié des équipages de l'USAAF et souffrit pendant les combats contre les Japonais. Il fut retiré des premières lignes avant la fin de 1942 et relégué aux missions d'entraînement.
A-24A : 170 SBD-4 modifiés pour l'USAAF.
A-24B : Version terrestre du SBD-5 pour l'USAAF, 615 exemplaires.
Ils furent livrés à partir de 1943. 60 de ces appareils furent reversés aux Marines sous la désignation SBD-5A.
Lorsque l'USAF devint indépendante en 1947, des A-24 étaient encore en service. Le changement de nomenclature entraîna la disparition momentanée de la catégorie A pour Attack et les A-24 furent désignés… F-24 Banshee (le B pour Bomber était réservé aux multimoteurs).
Les Français libres reçurent entre 40 et 50 exemplaires en 1943, au Maroc et en Algérie. Le I/17 Picardie utilisa quelques A-24B pour la patrouille côtière, mais ce fut surtout le GC 1/18 Vendée qui l'employa, en particulier en soutien au débarquement dans le Midi, voire aux résistants autour de Toulouse une fois celle-ci libérée. Ils attaquèrent les villes encore occupées sur la façade atlantique. Les Dauntless français souffrirent de la Flak allemande et en avril 1945, chaque Dauntless effectuait 3 missions par jour.
La force aérienne chilienne utilisa également des A-24B Banshee.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Douglas_SBD_Dauntless
https://en.wikipedia.org/wiki/Douglas_SBD_Dauntless
http://www.airvectors.net/avsbd.html
https://www.avionslegendaires.net/avion-militaire/douglas-sbd-dauntless/
http://avions-de-la-guerre-d-algerie.over-blog.com/article-125-douglas-sbd-dauntless-et-a-24-francais-115547392.html
http://les-avions-de-legende.e-monsite.com/pages/les-bombardiers/les-bombardiers-americains/douglas-sbd-dauntless.html
http://www.ffaa.net/aircraft/dauntless/dauntless_fr.htm
https://encyclopedie-des-armes.com/index.php/unites-mobiles/1939-1945/58-aviation/avions-embarqu-1939-1945/1211-douglas-sbd-dauntless
https://warfarehistorynetwork.com/daily/wwii/the-stunning-combat-record-of-the-douglas-sbd-dauntless/
https://www.pacificaviationmuseum.org/pearl-harbor-blog/douglas-sbd-dauntless-scout-dive-bomber/
http://www.warbirdalley.com/sbd.htm
http://www.aviation-history.com/douglas/sbd.html
https://www.boeing.com/history/products/sbd-a-24-dauntless.page
Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.