Mise à jour de janvier 2023. Contrairement à ce que j'avais écrit en novembre, la commande algérienne est en cours de livraison, le premier exemplaire est sorti du hall d'assemblage de Taganrod en tout début 2023 :
https://www.menadefense.net/algerie/premiere-image-du-beriev-be-200-algerien/
Beriev Be-200
Rappels
- Catégorie : Hydravion
- Constructeur : Beriev
- Premier vol : 24 septembre 1998
- Production : 14 appareils construits (cellules neuves)
Historique
Le Beriev Be-200 est un hydravion amphibie conçu d'abord pour la lutte contre les incendies, mais plusieurs versions en cours de développement en font un appareil polyvalent. Son étude commença en 1989 sous la responsabilité d'Alexander Yavkin, qui se basa sur le Beriev A-40 Albatross tout en en réduisant les dimensions. Le projet fut approuvé par le gouvernement russe le 8 décembre 1990. Une maquette fut exposée au salon du Bourget en 1991.Beriev et Irkoutsk s'associèrent, le premier pour la conception et les essais des prototypes, le second pour la fabrication des machines-outils puis des prototypes. Le nom d'Altaïr fut choisi en 2003 à la suite d'une compétition entre les deux firmes : il ne représente pas seulement l'étoile de la constellation de l'Aigle, mais est aussi l'acronyme d'ALbatross, TAganrog, IRkoutsk.
Beriev développa un équipement de lutte contre le feu unique pour le Be-200, qui lui permet d'écoper de l'eau à une vitesse équivalente à 90 ou 95 % de sa vitesse de décollage. Ce système fut testé sur un Be-12 modifié, le Be-12P, qui servit aussi à valider les doctrines d'utilisation du Be-200.
Le Be-200 dispose de 8 réservoirs d'eau en alliage d'aluminium situés sous le plancher, et de 4 écopes rétractables qui lui permettent d'écoper 12 tonnes d'eau en 14 secondes. Ces réservoirs peuvent être enlevés afin d'aménager le Be-200 en transport de fret. Il peut aussi emporter 1,2 mètres cube de retardants chimiques. Il est propulsé par 2 D-436TP placés sur pylones à l'arrière. Le D-436TP est une version du D-436 capable de résister à la corrosion.
Le Be-200 dispose aussi de commandes de vol électriques, d'une navigation par GPS, d'un radar météo et d'une avionique ARIA 200-M (conçue en collaboration avec AlliedSignal) comportant 6 écrans à cristaux liquides pour ses 2 membres d'équipage. Il est à ailes hautes, construit en alliage d'aluminium-lithium traités contre la corrosion et son fuselage est pressurisé. Certaines parties sont en titane ou en composites. Pas moins de 2300 mètres lui sont nécessaires pour décoller à partir d'un plan d'eau, avec une profondeur minimale de 2,5 mètres et des vagues d'une hauteur maximale de 1,3 mètres.
Le vol inaugural du Be-200, prévu pour 1997, n'eut finalement lieu que le 24 septembre 1998. Il fut dévoilé au salon du Bourget en 1999. Le premier décollage à partir de l'eau eut lieu le 10 septembre 1999 à Taganrog. Le deuxième prototype vola le 27 août 2002. Il fut construit au standard Be-200ES (ou Be-200ChS), correspondant aux spécifications demandées par le ministère russe des situations d'urgence, son client de lancement.
Afin de promouvoir son dernier-né, Beriev le fit participer à plusieurs exhibitions en Malaisie et en Corée du Sud en 2001, puis en France et en Grèce en 2002. Dès mai 2002, une lettre d'intention fut signée entre Beriev et EADS afin de promouvoir une version occidentalisée propulsée par des Rolls-Royce BR715, le Be-200RR. Une étude de marché avait révélée que 320 appareils pourraient être vendus sur 20 ans.
Le premier appareil de série, un Be-200ES, vola pour la première fois le 17 juin 2003. Il fut livré au ministère des situations d'urgence le 31 juillet 2003. Il fut également évalué en 2003 par la Sécurité civile, afin de remplacer les Canadair. Le Dash-8 lui fut finalement préféré.
Sa première utilisation officielle eut lieu du 20 août au 30 septembre 2004 en Italie. 4 incendies furent éteints et 324 tonnes d'eau larguées par un Be-200ES piloté par un équipage mixte russo-italien. Il y fut de nouveau utilisé en 2005, puis au Portugal et en Indonésie en 2006, de nouveau au Portugal et en Grèce en 2007. En 2010, il fut utilisé en Russie et en Israël.
Le Be-200 reçut sa certification européenne le 7 septembre 2010, alors qu'elle était espérée pour 2008. Depuis, Le ministère des situations d'urgence a commandé en tout 13 appareils dont 5 sont en service, l'Azerbaïdjan un Be-200ES en 2008 (devenant ainsi son premier client export). En juin 2012, la firme américaine TTE commandait 10 exemplaires de cet appareils, destinés à être loués à des opérateurs dans des missions de lutte contre le feu. Son premier utilisateur militaire est le ministère de la défense russe, qui a commandé 2 Be-200ES et 4 Be-200PS en mai 2013. Ils sont certainement destinés à la marine.
Plusieurs versions sont prévues, dont le Be-210 destiné au transport de passagers et le Be-220 de patrouille maritime. Mais le Be-200 en lui-même peut être configuré de différentes manières : pour le transport de fret (7,5 tonnes), de passagers (72), de blessés (30 civières et 7 personnels médicaux), pour la recherche et le sauvetage (avec des senseurs, des phares, un radeau gonflable : il peut recueillir 45 personnes). Il peut aussi accomplir des missions de patrouille maritime (y compris surveillance des côtes et lutte contre la pollution) et de lutte contre les sous-marins. Des versions de transport de VIP ou même de veille aérienne sont envisagées.
Le Be-200, grâce à ses réacteurs, est un des bombardiers d'eau les plus efficaces. Ses vitesses et sa capacité d'emport lui permettent de larguer 270 tonnes d'eau en un vol, y compris dans des zones montagneuses.
Versions
- Beriev Be-200 : Prototype. 1 exemplaire.
- Beriev Be-200ChS : Version multirôle destinée au Ministère des situations d'urgence russe.
- Beriev Be-200E : Projet de version du Be-200ChS dotée d'une avionique anglophone.
- Beriev Be-200ES : Désignation internationalisée du Be-200ChS.
- Beriev Be-200P : Projet de version de lutte ASM dotée du système Novella Sea Dragon.
- Beriev Be-200PS : Version Search & Rescue.
- Beriev Be-200RR : Projet de version dotée de moteurs Rolls-Royce.
- Beriev Be-210 : Projet de version de transport de passagers.
- Beriev Be-220 : Projet de version de patrouille maritime.
- Beriev Be-250 : Projet de version AWACS.
Sur le forum…
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jericho a dit le 29/11/2022 à 14:32 :
Oh, pas besoin, il y arrive très bien tout seul ……. et le pire est que, en regardant d'un peu plus près, ce sont quasiment tous les programmes (et plus particulièrement civils) qui souffrent de retards et de difficultés technologiques.Il semblerait donc que ce programme soit très mal en point, sans réelles perspectives d'avenir.
Un de plus…
Eh, dis, tu n'es pas en train d'essayer de saper le moral du gouvernement russe par hasard? -
Il semblerait donc que ce programme soit très mal en point, sans réelles perspectives d'avenir.
Un de plus…
Eh, dis, tu n'es pas en train d'essayer de saper le moral du gouvernement russe par hasard?" J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch -
Une petite mise à jour sur le programme du Beriev Be-200
Les commandes annoncées pour des opérateurs américain (Seaplane Global Air Services, 4 ex.) et chilien (Asesorias SVR Ltda, 2 ex.) ne se sont pas concrétisées, de même que celle de la Chine.
Seule une commande du Ministère russe de la défense s'est concrétisée, concernant trois appareils de secours en mer pour la Marine. Le premier exemplaire (Bort 20 jaune) a fait son premier vol le 20 février 2020, depuis Taganrod. Ce contrat avec la Marine Russe est un serpent de mer, ayant été placé une première fois en mai 2013 (6 exemplaires), pour des livraisons devant échelonner entre fin 2014 et fin 2016. Cependant, du fait des problèmes techniques et de manque de main d'oeuvre, Beriev ne put honorer ce contrat, et, après un jugement du Tribunal de Moscou, dut rembourser l'avance de 6,726 Milliards de Roubles (108 millions de dollars), fin 2017. Malgré cette déconvenue, un nouveau contrat était placé en 2018, pour la fourniture de 3 Be-200 ChS pour l'Aviation de la Marine.
Ces appareils sont toujours équipés de turbofans Progress D-436TP, de fabrication ukrainienne, ce qui pose un problème majeur. Une première solution envisagée fut de remplacer ces turbines par des Safran-Saturn M-146 (qui équipent le SSJ-100), mais la crainte du renforcement de sanctions occidentales fit écarter cette hypothèse au profit du nouveau PD-8 d'Aviadvitgel, qui devrait équiper également la nouvelle version du SSJ.
D'un point de vue équipement, ces avions pour la Marine reçoivent un glass cockpit, permettant de réduite l'équipage à deux membres, et une suite électronique Kontur KSO-200, incluant un radar météo et une tourelle gyro-stabilisée électro-optique sous l'aile gauche. Ils peuvent emporter quatre pods de sauvetage, de 200 kg chacun, sous les ailes.
Point intéressant, cette cellule porte le numéro constructeur 311, alors que la dernière livraison, en 2018, portait le numéro 308. Où sont donc passés les deux exemplaires manquants ?
A la date de fin novembre 2022, il n'y avait aucune nouvelle d'une livraison des 2 autres exemplaires.
l'Algérie a commandé 4 appareils en juillet 2021, pour lutter contre les feux de forets qui ravagent ce pays. Cependant, vu la situation actuelle, il y a très peu de chance que ce contrat soit honoré.
Au total, fin 2022, ce sont toujours 16 avions qui ont été construits (plus deux cellules d'essais statiques), 1 (c/n 203) exporté en Azerbaïdjan, 13 pour le Ministère russe des Situations d'urgences, un qui reste propriété de Beriev, et donc le seul exemplaire de la Marine russe.
Qu'est ce qui expliquer ce très faible nombre d'exemplaires construits, alors que les performances annoncées semblent excellentes ?
Le premier point est bien le fait d'être un avion russe, avec toutes les questions que cela pose de suivi, maintenance, pièces de rechange, notamment dans la situation très tendu post-2014. Le fait que les versions actuelles soient motorisées par des turbines ukrainiennes ne fait que renforcer ce problème. Peut-être la remotorisation avec des PD-8 permettrait de lever une partie des questions, mais ce n'est même pas sur.
Ensuite, cet avion vise une niche très étroite (hydravion, lutte anti-feux, et sauvetage en mer), déjà occupée par d'autres appareils, tels les CL-415. Si, sur le papier, le Beriev possède des avantages sur son concurrent canadien (vitesse d'intervention, capacité majeure), la réalité est autre. En effet, le Be-200 souffre de nombreux inconvénients, du au choix de la formule réacteurs. L'avion russe nécessite des plans d'eau importants pour pouvoir écoper, 2700 m de long, 150 m de large, et profond de + 2,5 m. Lors des feux de forets de 2006 au Portugal, où il est intervenu, en parallèle à des CL-215 et CL-415, il ne pouvait utiliser que 13 hydrosurfaces pour écoper, alors que les appareils canadiens pouvaient se ravitailler sur 63 plans d'eau. De fait, le nombre de rotations fut bien moindre. De plus les turbofans consomment beaucoup plus (+ 60 % par rapport à un CL-415). Ce fait est confirmé par la faible utilisation des Be-200 en Russie, puisqu'entre 2017 et 2019, la flotte n'est intervenue que sur 42 feux de forets. Et quand à une utilisation depuis des aéroports, le Beriev perd alors face à des concurrents tels le Q-400, sans parler des B-737 modifiés.
Il semblerait donc que ce programme soit très mal en point, sans réelles perspectives d'avenir. -
Je trouve sympa les démos de largage d’eau, surtout ceux qui sont tricolores.Et tous ces points d'exclamation, vous avez remarqué ? Cinq ! C'est la marque d'un aliéné qui porte son slip sur la tête. L'opéra fait cet effet à certains.Terry Pratchett
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autre fond de tiroir
http://stanakshot.free.fr/photos/Russie/Beriev-Be-200ChS/2787
Be-200ChS du ministère des Situations d'urgence -
Le contrat des 6 Beriev Be-200 prévus pour la marine russe est tout simplement annulé. Beriev doit rembourser le ministère de la défense. C'est un constructeur dont la santé financière est déjà très douteuse. Les appareils auraient dû être livrés sur l'exercice 2014-2016.
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d9pouces a écrit
(au passage, sur le twitter il y a une bien belle photo du T50)
Oui mais on a pas le droit de s'en servir (je plaisante Clans tkt)
ABSOLUMENT aucune idée, c'est un spécialiste de l'aviation russe qui a sorti l'info en creusant un documents de Beriev -
Tiens, pour quel usage ?
(au passage, sur le twitter il y a une bien belle photo du T50)Et tous ces points d'exclamation, vous avez remarqué ? Cinq ! C'est la marque d'un aliéné qui porte son slip sur la tête. L'opéra fait cet effet à certains.Terry Pratchett -
La Chine vient d'acheter 4 Be-200ChS sans que l'on sache exactement qui est l'acheteur
Edit : l'acheteur est Leader Energy Aircraft Manufacturing Co
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