Loire 130
Rappels
- Catégorie : Hydravion
- Constructeur : Loire
- Premier vol : 14 novembre 1934
- Lancement du projet : 1933
- Production : 130 appareils construits (cellules neuves)
- Missions : Appareil embarqué, Patrouille maritime, Reconnaissance
Historique
C’est en 1933 que la Marine Nationale publie un cahier des charges pour un le nouvel hydravion dont elle veut se doter. Destiné à la reconnaissance maritime, il doit embarquer trois membres d’équipage et pouvoir être catapulté à partir des ponts des croiseurs ou des cuirassés.Les Ateliers et Chantiers de la Loire proposent un hydravion à coque centrale de construction entièrement métallique. Le cockpit, entièrement fermé, est muni de deux sièges côte-à-côte. Un troisième poste, ouvert et protégé par un pare-brise celui-là, est situé juste derrière le cockpit, sur le toit de l’appareil. Si besoin, il est possible de transporter jusqu’à quatre passagers dans la cabine. Les ailes, contreventées par une structure tubulaire, sont en position haute avec une légère flèche et les extrémités arrondies. Pour limiter l’encombrement à bord, ses ailes sont repliables et les saumons de voilure peuvent être démontés. Elles supportent les flotteurs qui sont montés environ à mi-envergure. L’empennage est de type cruciforme avec une dérive de grandes dimensions et des empennages horizontaux munis d’ailettes à l’extrémité de leurs partie fixe. Le moteur Hispano-Suiza 12Xirs, un V12 à refroidissement liquide de 720 ch (540 kW), est installé à l’aide de mats au-dessus de l’aile. Il entraîne une hélice tripale propulsive. L’armement est constitué de deux mitrailleuses Darne de 7,5mm pour son autodéfense et de deux grenades sous-marines de 75kg ou deux bombes G-2.
Le prototype effectue son premier vol le 19 novembre 1934. Immédiatement, les pilotes d’essais remarquent de sérieux problèmes de stabilité. Plusieurs modifications sont apportées et ce n’est qu’en 1936 que les deux versions définitives sont enfin disponibles. Le Loire 130M (Métropole) est la version de base, alors que le Loire 130C (Colonial) est modifié avec une structure renforcée et un radiateur de plus grande dimension pour son moteur en vue de son utilisation dans l’environnement chaud des territoires de l'Afrique occidentale française (AOF).
Après avoir évalué le Loire 130 et les Breguet Bre 610, Gourdou-Leseurre GL-820 HY, Levasseur PL 200 et CAMS 120, la Marine française choisi le premier modèle. Le 1er août 1934, elle commande un premier lot de 45 exemplaires à Loire, comprenant 40 Loire 130M et 5 Loire 130C. La production en série commence en août 1936 dans les usines de Saint-Nazaire qui, en raison de la nationalisation des entreprises aéronautiques françaises de guerre, ont été absorbées par le consortium Société Nationale des Constructions Aéronautiques de l'Ouest (S.N.C.A.O.). Les modèles gardent néanmoins leur désignation d’origine. D’autres commandes sont passées les années suivantes : 10 exemplaires de plus en 1936, 20 en mars 1937 et 19 en octobre 1938.
En octobre 1939, les ingénieurs de Loire mettent au point une aile en bois réalisée à l'usine de Saint-Nazaire, afin d'économiser du métal. Elle est installée sur l’hydravion de série N°18, mais les essais en vol effectués à partir du 20 novembre 1939 ne sont pas concluants et cette version équipée d’une aile en bois n’est jamais entrée en production.
Lors de l’offensive allemande en juin 1940, la production est stoppée alors que tous les appareils commandés ne sont pas encore sortis des ateliers. L’Allemagne acceptera toutefois que la production d’une trentaine d’appareil reprenne à la fin de l’année jusqu’en 1941.
Au total, 124 exemplaires des différentes versions sont construits. Il y a eu un prototype, resté chez Loire, 111 appareils pour la Marine Nationale et 12 pour l’Armée de l’Air.
Il semble que les premiers exemplaires de série, livrés en 1937, ne sont répartis dans les escadrilles de l'Aéronavale que l’année suivante. Ils équipent, en 1939, les croiseurs de combat de classe "Dunkerque", du croiseur lourd "Algérie" et des quatre de la classe "Suffren", du croiseur léger "Jeanne d'Arc" et du navire de soutien et porte-hydravions "Commandant Teste".
A partir du 10 mai 1940, date du début de la campagne de France, les Loire 130 de la Marine sont affectés, en plus de ceux embarqués, sur le territoire national à Cherbourg (Escadrilles de Surveillance 1S1) dans le nord de la France, ainsi que dans les territoires coloniaux : l’escadrille 8S2 à Fort-de-France, la 8S3 à Dakar et la 8S4 à Tripoli, au Liban. En Indochine, une douzaine d’exemplaires basés à Cat-Laï sont utilisés par l'escadrille 1/CBS de l'Armée de l'Air. Pendant la période des combats et de l'invasion allemande, les Loire 130 sont essentiellement employés à la surveillance des eaux territoriales françaises.
Après la capitulation française et la mise en place du régime de Vichy, les spécimens survivants équipent les départements de la Marine nationale reconstituée. Au début de l'année 1941, les Loire 130 participent au conflit avec la Thaïlande et dans la défense de Dakar contre la tentative d'invasion franco-anglaise. Durant le mois octobre 1942, ils équipent tous les navires de la flotte française pour accomplir des missions diverses : reconnaissance, observation, réglage de l'artillerie de marine, surveillance côtière, escorte de convois et vols de liaison. En novembre 1942, durant l'invasion de la zone libre par les troupes du Reich, une partie de ces machines est détruite, d’autres s'envolent pour rejoindre les Alliés, alors que le reste est capturé par les Allemands. A partir du mois de novembre 1942, toutes les catapultes à bord des bâtiments de la marine française sont démontées, par conséquent tous les Loire 130 sont désormais basés à terre. Les troupes de la "France Libre" à Dakar utilisent leurs Loire 130C jusqu'au début de l'année 1944.
À la fin du conflit et à la reconstitution de la marine et de l'Armée de l’Air françaises, les exemplaires encore en état de fonctionner, et bien que désormais obsolètes, sont maintenus en service opérationnel jusqu'à l'automne 1947 en France métropolitaine et jusqu’en novembre 1950 en Indochine.
Anciens pays utilisateurs
- Allemagne du IIIe Reich : Luftwaffe (IIIe Reich)
- Loire 130M (1 exemplaire)
- France : Aéronautique navale
- Loire 130C (5 exemplaires)
- Loire 130M (106 exemplaires)
- France : Armée de l'Air et de l'Espace
- Loire 130C (12 exemplaires)
Versions
- Loire 130 : Prototype désigné 130.01 selon les conventions françaises de l'époque.
- Loire 130C : "C" pour "Colonial" ; version spécialement adaptée aux conditions climatiques tropicales ; probablement 17 exemplaires construits.
- Loire 130M : "M" pour "Métropole" ; version de base destinée à une utilisation en métropole ou dans un environnement froid ou tempéré ; probablement 106 exemplaires construits.