Fokker D.VII (MAG)
Rappels
- Catégorie : Avion de combat
- Constructeur : Fokker
- Construit sous license par : MAG
- Premier vol : 1918
- Version du : Fokker D.VII
- Production : 50 appareils construits (cellules neuves)
- Missions : Chasse
Historique
Destinés aux forces aériennes d'Autriche-Hongrie, ils n'eurent pas le temps d'entrer en service avant la fin de la guerre. Les 10 premiers devaient être livrés en décembre 1918.
En novembre 1918, 35 étaient en cours d'assemblage final, les autres à divers stades de construction. Il semble cependant que 9 exemplaires purent être terminés, avec comme codes 93.01 à 93.09. Le 93.07 aurait au moins eu les marquages austro-hongrois.
La plupart furent reversés à la Hongrie et à la Tchécoslovaquie nouvellement indépendantes. Au moins 9, peut-être plus, furent utilisés par la force aérienne hongroise dans sa période soviétique de 1919. 5 exemplaires connurent un usage civil en Hongrie. Il semble que la Tchécoslovaquie n'utilisa qu'un seul exemplaire, 38-67. Les autres exemplaires en Tchécoslovaquie connurent un usage civil, peut-être pour l'entraînement clandestin des pilotes militaires.
Le D.VII (MAG) trouve son origine dans le V22, qui fut livré à l'Autriche-Hongrie. 150 exemplaires devaient être construits, avec un moteur Daimler de 225 cv et des mitrailleuses Schwarzlose.
Sur le forum…
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Ayant perdu fin 1917 la supériorité aérienne face aux nouveaux chasseurs alliés comme le Camel ou le SE.5, les Allemands décidèrent de lancer un concours pour un nouveau chasseur qui se déroulerait en janvier 1918 à Adlershof.
Fokker vint avec pas moins de 8 prototypes, dont le V13 et le V11. Ces deux prototypes avaient été conçus par Reinhold Platz. En tout, 31 modèles différents furent présentés.
Le V11, qui avait été terminé juste avant la compétition commençant le 21 janvier, n'était pas parfait : Manfred von Richthofen le testa en vol et le trouva déplaisant à piloter et instable en piqué. Le V13 fut choisi faute de mieux et fit l'objet d'une commande sous la désignation D.VI.
Cependant, Platz n'abandonna pas et allongea la partie arrière du fuselage, tout en rajoutant une arête dorsale devant la dérive. Ainsi modifié, cela donna un nouveau prototype, le V18, qui fut de nouveau testé par le Baron Rouge. Cette fois, il fut impressionné par les performances malgré un moteur dépassé (le Mercedes D.IIIa, de 175 cv), cette fois agréable à piloter et sécurisant. Soutenu par d'autres pilotes, il le recommanda pour la production et l'Idflieg (le commandement aérien allemand) le suivit en commandant une première tranche de 400 appareils. Dès août 1918 le nouvel appareil, qui avait pris la désignation D.VII, avait définitivement remplacé sur les chaines de montage le D.VI qui lui resta limité à 60 exemplaires.
En réalité, ce sont plus de 3000 exemplaires qui allaient être construits : l'Idflieg demanda donc à Albatross et AEG de le construire sous licence. AEG n'en construisit aucun, mais Fokker envoya un D.VII à Albatross pour qu'il le copie. Albatross reçut une première commande de 600 exemplaires, répartie sur 2 usines. Chaque usine avait tendance à appliquer son propre camouflage. A la fin de 1918, la compagnie austro-hongroise MAG (Magyar Általános Gépgyár) entama la construction sous licence d'une cinquantaine d'exemplaires, qui se termina en 1919.
Le D.VII était un biplan classique (avec contreventement en N, caractéristique de Fokker), à ceci près que sa construction était mixte, avec une structure en tubes d'acier qui le rendait plus solide que ses contemporains en bois. Les ailes par contre était en bois, recouvertes de toile tout comme le fuselage, parfois de contreplaqué. Il s'avérait ainsi facile à construire et à réparer. L'armement était constitué de deux mitrailleuses MG 08-15 de 7,92 mm, synchronisées avec l'hélice.
Le baron rouge mourut le 21 avril 1918, à peine quelques jours avant que le D.VII n'arrive en unité.* Celui-ci entra en service opérationnel début mai 1918, au sein du Jasta 10. Dans un premier temps, les pilotes alliés sous-estimèrent l'appareil, à cause de son aspect "carré". Ils allaient vite déchanter : durant le seul mois d'août, le D.VII avait enregistré 565 victoires, alors qu'il n'y en avait que 828 en service.
Le D.VII n'était pas exempt de défauts, en particulier de fabrication et de disponibilité. L'aile était fragile et si elle ne fut jamais brisée, elle dut être renforcée. Les munitions, stockées trop près du moteur, avaient tendance à s'enflammer en vol : c'est d'ailleurs grâce au témoignage d'un des premiers pilotes à utiliser son parachute en vol que l'énigme pu être résolue.
En fait, non seulement Albatross construisit davantage de D.VII que Fokker (une source indique respectivement 1749 et 877 exemplaires) mais de plus ils étaient de meilleure qualité. Malgré ses défauts, il était remarquablement agile, montait bien, piquait sans crainte de destruction et sortait facilement de vrille.** Une certaine citation dit de lui qu'il transformait un pilote médiocre en bon pilote et un bon pilote en as. Sa grande particularité était de pouvoir voler à très basse vitesse, grâce à une aile particulièrement épaisse et rigide.
Parmi ces as, on retrouve Hermann Göring, Erich Löwenhardt, Ernst Udet… Cela dit, le D.VII dut subir quelques pertes tout de même (Ernst Udet fut justement abattu, par un Breguet XIV). En fait, seuls le Sopwith Snipe ou le Spad XIII furent en mesure de s'opposer à lui.
Les premiers D.VII construits étaient motorisés avec un Mercedes D.IIIa de 175 cv. Très rapidement, ce moteur fut remplacé par un Mercedes D.IIIaü de 180 à 200 cv. Enfin, un nouveau motoriste, BMW, fit son apparition et proposa son BMW IIIa, doté d'un compresseur et développant 185 cv. Le premier D.VII à être doté de ce moteur effectua son vol inaugural le 25 avril 1918, et fin juin 1918, les premiers D.VII à moteur BMW IIIa entrèrent en service au sein de la Jasta 11. Ce dernier moteur pouvait fournir, en cas d'urgence et pour une durée limitée, jusqu'à 240 cv. Cette dernière version, appelée D.VII(F) (pour Fritz, du nom du concepteur du moteur), fut particulièrement réclamée par les pilotes. Mais ce moteur était peu répandu et le D.VII fut surtout équipé du Mercedes D.IIIaü.
Le D.VII équipa finalement pas moins de 46 Jagdstaffeln. Pendant la guerre, le D.VII équipa les forces aériennes d'Allemagne et d'Autriche-Hongrie (marines comprises), ainsi que celle de la Bulgarie et de l'empire Ottoman (la future Turquie).
C'est dès l'armistice, le 11 novembre 1918, que les Alliés réclamèrent spécifiquement tous les exemplaires du D.VII. Ces derniers n'étaient pourtant pas si nombreux : à l'armistice, 1700 avaient été construits, dont environ 750 D.VII(F), mais ils étaient seulement 775 à être en service, sur 1200 chasseurs tous types confondus.
Parmi les exemplaires confisqués, 142 furent cédés aux USA qui les répartit entre l'USAAS et l'US Navy. Certains furent remotorisés avec un Liberty L-6 de 215 hp. La France, la Grande-Bretagne et le Canada (22 exemplaires) reçurent un bon nombre d'exemplaires confisqués.
C'est surtout après-guerre que le D.VII fit carrière. La Hongrie d'après-guerre l'employa lors de son conflit avec la Roumanie en 1919, et 3 exemplaires participèrent à l'occupation de Budapest par l'amiral Horthy. La Pologne disposa de 50 exemplaires, qui furent utilisés dans des missions d'attaque au sol contre les Soviétiques lors de la guerre de 1919-1921.
Anthony Fokker, revenu aux Pays-Bas après la guerre, avait utilisé 6 trains de 60 wagons chacun, remplis de pièces détachées d'avions, dont 120 D.VII. Le stock initial lui permit de fonder une nouvelle société, et de vendre et construire de nouveaux exemplaires. Dès avril 1919, la force aérienne et la marine hollandaise commandaient chacune 20 D.VII, avec des mitrailleuses Vickers à la place des MG 08 Spandau.
C'est ainsi que la Belgique, le Danemark, la Finlande, les Pays-Bas (marine et force coloniale comprises), la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, la Suède; la Suisse et la Tchécoslovaquie furent équipés de D.VII. La marine argentine obtint un des D.VII confisqués par les Français. L'Union Soviétique obtint également 50 D.VII, achetés en 1921. Ils furent conservés jusqu'en 1932. Les 8 derniers exemplaires furent construits en… 1929, par Alfred Comte pour les Suisses. Ces derniers conservèrent leurs D.VII jusqu'en… 1938.
Enfin, le D.VII donna naissance à un biplace de reconnaissance, le C.I, que ne connut carrière qu'après la première guerre mondiale.
Sur les plus de 3000 exemplaires construits, 8 exemplaires originaux au moins ont survécus, grâce à la décision de les confisquer tous après-guerre. Ils sont exposés dans des musées, dont un aux Etats-Unis, un en Hollande, deux au Canada, un en Allemagne, un au musée du Bourget en France, un en Suisse et un au Royal Air Force Museum de Londres. Il faut de plus rajouter les répliques, en état de vol ou non.
* on frémit à l'idée du carnage qu'il aurait pu faire avec cet avion, nettement moins surestimé que le Dr.I.
** Corky Meyer testa une réplique de D.VII et fut particulièrement impressionné par sa facilité à se mouvoir dans un mouchoir de poche…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fokker_D.VII
http://memorial.flight.free.fr/fokkerDVII.html
https://encyclopedie-des-armes.com/index.php/aviation/avions-de-combat/1184-fokker-d-vii
https://www.avionslegendaires.net/avion-militaire/fokker-d-vii/
http://www.aamalebourget.fr/le-foker-d-vii/
https://www.lecharpeblanche.fr/registre/fokker-d-vii-f-azlm/
https://en.wikipedia.org/wiki/Fokker_D.VII
https://airandspace.si.edu/collection-objects/fokker-dvii
https://www.nationalmuseum.af.mil/Visit/Museum-Exhibits/Fact-Sheets/Display/Article/198094/fokker-d-vii/
https://www.militaryfactory.com/aircraft/detail.asp?aircraft_id=395
https://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=ru&u=http://www.airwar.ru/enc/fww1/fokd7.html&prev=search
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