Mil V-7

Un beau ratage. Il semble qu'il n'a jamais décollé avec plus d'un pilote comme charge utile.

L'avantage, c'est qu'il avait de la place…

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Un beau ratage. Il semble qu'il n'a jamais décollé avec plus d'un pilote comme charge utile.

Hélicoptère expérimental bimoteur soviétique des années 1960.

Au milieu des années 1950, alors que l'étude du Mi-6 touchait à sa fin, Mil réfléchissait à la manière d'améliorer les capacités d'emport des hélicoptères. L'une des possibilités était de mettre des réacteurs en bout de pale, à la manière du Djinn français.

Mil envisageait l'étude d'un hélicoptère ultra-lourd utilisant ce concept, avec un rotor principal de pas moins de 60 mètres. Mais auparavant, il voulait tester cette solution sur un petit appareil expérimental qui servirait de démonstrateur et aiderait à résoudre les éventuels problèmes techniques.

Mil réussit à convaincre les autorités aussi bien civiles que militaires à s'intéresser au projet et obtint une directive gouvernementale en ce sens en décembre 1956. La conception du démonstrateur, appelé V-7, fut alors confiée à A. V. Kochkin, plus tard remplacé par G. G. Lazarev.

Le V-7 était un hélicoptère expérimental doté de deux statoréacteurs Ivchenko AI-7 de 70 kgp placés en bout de pales. C'était un appareil dont le fuselage en forme d'œuf pouvait contenir 4 personnes, pilote compris, ou encore une civière et un aide-soignant. Sa construction était de type semi-monocoque, entièrement métallique et rivetée.

Le train d'atterrissage était fait de patins fixes. Aussi bien le rotor principal que le rotor de queue étaient bipales. Les pales étaient entièrement métalliques, semblables à celles du Mi-1 mais en plus court.

4 exemplaires furent construits, dont le premier en 1957. Bien que manifestement purement expérimental, il semble bien qu'un usage opérationnel, militaire compris, fut envisagé. Mais les moteurs Ivchenko ne furent livrés qu'en décembre 1959, longtemps après la construction de la cellule.

Dès la première mise en route, les moteurs posèrent problème : ils n'atteignaient pas le nombre de tour requis et donc la puissance nécessaire. Ils avaient également tendance à surchauffer. Les ingénieurs durent installer un radiateur d'huile en forme de tube directement dans la prise d'air pour résoudre les problèmes.

Ce ne fut que le 19 février 1962 que le premier vol (captif) fut tenté, sans succès. L'effet gyroscopique tendait à endommager le rotor. L'aéronef était soumis à de trop fortes vibrations. Les moteurs furent renvoyés à Ivchenko pour modifications tandis que le rotor fut réparé.

Les essais reprirent en avril 1965, mais une fois de plus un des moteurs cala dès la première mise en route. Ce n'est que le 20 septembre 1965 que le premier vol (captif) put avoir lieu avec succès, et avec V. A. Koloskov aux commandes. Mais le 11 novembre 1965, lorsque l'on voulut tester la plein puissance au décollage, les deux moteurs se désintégrèrent littéralement quasiment au même moment. Les compresseurs étaient entrés en résonance…

Les ingénieurs durent admettre qu'il fallait laisser tomber le moteur AI-7. Le réacteur MD-3, conçu par le TsIAM et dont la force gyroscopique était contrée par les sens de rotations inverses du compresseur et de la turbine, semblait la solution. Mais son développement devait prendre de trop longues années. La consommation en carburant du V-7 était trop élevée. Son niveau de bruit était insupportable, même pour des oreilles soviétiques.

Mil abandonna le V-7 et chercha d'autres solutions pour améliorer la capacité de charge utile des hélicoptères, dont l'emploi de plusieurs rotors. Un exemplaire est préservé au musée de Monino.






https://en.wikipedia.org/wiki/Mil_V-7


http://www.aviastar.org/helicopters_eng/mi-7.php


http://www.unicraft.biz/on/milv7/milv7.htm


http://www.globalsecurity.org/military/world/russia/v-7.htm