Sud-Ouest SO.95 Corse

Rappels

  • Catégorie : Avion de transport
  • Constructeur : Sud-Ouest drapeau du pays
  • Premier vol : 16 août 1943
  • Production : 67 appareils construits (cellules neuves)
Sud-Ouest SO.95 Corse

Historique

Le Sud-Ouest Corse était un avion de transport bimoteur pour une dizaine de passagers et de liaison français, conçu avant guerre, développé pendant l'Occupation et qui fut mis en service après guerre.

Son prototype, le SO.90 Cassiopée, était motorisé par 2 Béarn 6D-07 de 350 cv et pouvait emporter 7 passagers. Les ailes étaient médianes, le train d'atterrissage conventionnel était rétractable, la construction était entièrement métallique. Il fut conçu à la fin des années 1930 par les équipes de Marcel Bloch sous la désignation MB 80, puis transféré à la SNCASO et désigné SO.80.

L'appareil intéressa la Luftwaffe, et la commission d'armistice accepta le développement de cet appareil en SO.90. En revanche, tout vol d'essai fut interdit pour empêcher une évasion. La construction a lieu à Cannes, alors sous contrôle italien beaucoup plus compréhensif.

Le 16 août 1943, Maurice Hurel et 8 passagers (dont ses 3 fils et Jean Turk, concepteur du système de guidage de la bombe volante BHT-38) font malgré tout décoller cet appareil pour fuir vers Philippeville en Algérie. Le SO.90 est incomplet (notamment au niveau du tableau de vol) et ce vol inaugural hors norme est en réalité une évasion. Il vole pendant 3 heures au ras de l'eau. La DCA britannique est empêchée in extremis d'intervenir et le SO.90 verra son mécanisme de pas endommagé à l'atterrissage. Réparé, il effectuera quelques essais en Algérie et ne reviendra en France que le 16 décembre 1944, pour être présenté au CEV de Marignane. Le prototype sera accidenté en octobre 1947.

25 SO.90 de série furent commandés le 8 janvier 1945, mais le moteur Béarn 6D, fragile et peu disponible, posa des problèmes à tous les appareils qui en étaient équipés. A priori, seuls 5 exemplaires furent construits. Les SO.90 furent retirés du service dès 1950 après avoir principalement servis aux essais. 2 d'entre eux furent utilisés par Air Services of India pour des liaisons Bombay-Bangalore et Bombay-Delhi, avant d'être retirés du service dès 1950. Le nombre de passagers était trop faible pour que l'appareil soit rentable.



Le SO.93 fut une évolution du SO.90. Celui-ci était propulsé par deux Argus As.411 de 440 cv et pouvait emporter 10 passagers. Il dispose lui d'un train tricycle rétractable. Le SO.93 effectue son vol inaugural le 17 août 1945 avec Fernand Lefèbvre aux commandes. L'Argentine se montre intéressée et le SO.93 y est transporté par bateau. Mais l'aile gauche se détacha lors d'une démonstration le 27 juillet 1946 et l'appareil s'écrasa en tuant son équipage, Fernand Lefèbvre et Georges Sixdenier. L'Argentine ne donna pas suite et aucune commande ne fut alors signée. Il avait été construit à un seul exemplaire.

Le SO.94 Corse I était motorisé par des Renault 12S00 de 600 cv (dérivés de l'Argus 411 qui fut construit en France) et capable d'emporter 13 passagers ou 800 kg de fret. Comme le SO.93, son train d'atterrissage est tricycle. Il effectua son vol inaugural le 6 mars 1947. Il fut mis en concurrence avec le NC-701 Martinet et le MD-315 Flamant pour équiper l'armée française d'un avion de transport colonial. Il perdit cet appel d'offres face au Flamant.

Malgré tout, la Marine française en commanda 75 exemplaires qui furent ramenés à 15 exemplaires en tout. 10 SO.94M (pour Marine) furent utilisés pour des missions de transport et de liaison, ainsi que 5 SO.94R (pour Radar). 4 SO.94R reçurent un radar britannique ASV Mk-III et le dernier un radar américain AN/APS-3. Ils se distinguaient par un nez allongé pour loger ce radar. Ils furent utilisés notamment au sein de la flottille 56S pour l'entraînement à la patrouille maritime à partir de l'automne 1949.

Le SO.95 Corse II fut la version définitive de série. Il était motorisé avec 2 Renault 12S-02-201 de 590 cv entraînant des hélices tripales. Son train d'atterrissage est redevenu conventionnel. Une utilisation sur porte-avions fut envisagée et des crosses d'appontage installées, puis finalement enlevées.

Le SO.95 vola pour la première fois le 17 juillet 1947. Conçu pour répondre à une demande d'Air France pour ses lignes intérieures, il fut cependant jugé insuffisant pour cette dernière. La Marine française en commanda 45 exemplaires : 20 SO.95M, 5 SO.95R et 20 SO.95V. Des SO.95R, quatre étaient équipés d'un radar ASV Mk XIII, le cinquième d’un Thomson RDC. Ils servirent à des missions de liaison en métropole ou en Afrique du Nord pendant la guerre d'Algérie (SO.95M et SO.95V), mais aussi à l'entraînement des équipages de P5M Marlin, au remorquage de cibles, et à la surveillance (SO.95R). Ils furent utilisés notamment au sein des flottilles 5S et 2S jusqu'au début des années 1970 avant leur remplacement par le Nord 262.



Il y eut donc : un prototype et au moins 5 SO.90 de série, un SO.93, 15 SO.94, et 45 SO.95 de construits, soit 67 exemplaires. Il est parfois fait mention de 15 SO.95 supplémentaires destinés au marché civil, mais il s'agit sans doute d'une confusion avec les SO.90, SO.94 voire SO.95V.

Ancien pays utilisateur

Versions

  • Bloch MB 80 : Première étude du SO.95 Corse.
  • Sud-Ouest SO.80 : Désignation du MB 80 une fois transféré à Sud-Ouest.
  • Sud-Ouest SO.90 Cassiopée : Moteurs Béarn 6D-07 de 350 cv : un prototype et au moins 5 exemplaires.de série.
  • Sud-Ouest SO.93 : Moteurs Argus As.411 de 440 cv, train tricycle. Un prototype.
  • Sud-Ouest SO.94M Corse I : Moteurs Renault 12S00 de 600 cv, train tricycle. 10 exemplaires.
  • Sud-Ouest SO.94R Corse I : Version d'entraînement à la patrouille maritime, 5 exemplaires.
  • Sud-Ouest SO.95M Corse II : Moteurs Renault 12S-02-201 de 590 cv, train classique. 20 exemplaires.
  • Sud-Ouest SO.95R Corse II : Version d'entraînement à la patrouille maritime, 5 exemplaires.
  • Sud-Ouest SO.95V Corse II : Version de transport VIP, 20 exemplaires.
Longueur Envergure Hauteur Surface alaire Masse à vide Masse maxi au décollage Plafond opérationnel Vitesse de croisière Vitesse maximale HA Distance franchissable Charge utile en interne Équipage
Sud-Ouest SO.95M Corse II12,32 m (40,42 ft)18,01 m (59,088 ft)4,3 m (14,108 ft)36,6 m² (393,959 sq. ft)4 024 kg (8 871 lbs)5 605 kg (12 357 lbs)7 000 m (22 966 ft)330 km/h (205 mph, 178 kts)350 km/h (217 mph, 189 kts)1 300 km (808 mi, 702 nm)800 kg (1 764 lbs)2
Sud-Ouest SO.9312,32 m (40,42 ft)16,8 m (55,118 ft)5 160 kg (11 376 lbs)6 750 m (22 146 ft)455 km/h (283 mph, 246 kts)1 200 km (746 mi, 648 nm)
Sud-Ouest SO.94M Corse I12,32 m (40,42 ft)16,2 m (53,15 ft)4,12 m (13,517 ft)32,6 m² (350,903 sq. ft)3 600 kg (7 937 lbs)5 430 kg (11 971 lbs)390 km/h (242 mph, 211 kts)1 800 km (1 118 mi, 972 nm)
Sud-Ouest SO.90 Cassiopée12,11 m (39,731 ft)15,97 m (52,395 ft)

Sur le forum…

  • Exact, et des belles de surcroît !! :)
    ¤ Nicolas Sur AMN : Nico2, inscrit le 09 Jan 2006, 16:45>> N'oubliez pas de lire et de relire le Règlement du forum.>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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  • Y'en a même 8, de photos (tout en bas). :)
    Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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  • Avec une photo en plus, magnifique !! :)
    ¤ Nicolas Sur AMN : Nico2, inscrit le 09 Jan 2006, 16:45>> N'oubliez pas de lire et de relire le Règlement du forum.>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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  • La fiche sur le site
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  • Le Sud-Ouest Corse était un avion de transport bimoteur pour une dizaine de passagers et de liaison français, conçu avant guerre, développé pendant l'Occupation et qui fut mis en service après guerre.

    Son prototype, le SO 90 Cassiopée, était motorisé par 2 Béarn 6D-07 de 350 cv et pouvait emporter 7 passagers. Les ailes étaient médianes, le train d'atterrissage conventionnel était rétractable, la construction était entièrement métallique. Il fut conçu à la fin des années 1930 par les équipes de Marcel Bloch sous la désignation MB 80, puis transféré à la SNCASO et désigné SO 80.

    L'appareil intéressa la Luftwaffe, et la commission d'armistice accepta le développement de cet appareil. En revanche, tout vol d'essai fut interdit pour empêcher une évasion. La construction a lieu à Cannes, alors sous contrôle italien beaucoup plus compréhensif.

    Le 16 août 1943, Maurice Hurel et 8 passagers (dont ses 3 fils et Jean Turk, concepteur du système de guidage de la bombe volante BHT-38) font malgré tout décoller cet appareil pour fuir vers Philippeville en Algérie. Le SO 90 est incomplet (notamment au niveau du tableau de vol) et ce vol inaugural hors norme est en réalité une évasion. Il vole pendant 3 heures au ras de l'eau. La DCA britannique est empêchée in extremis d'intervenir et le SO 90 verra son mécanisme de pas endommagé à l'atterrissage. Réparé, il effectuera quelques essais en Algérie et ne reviendra en France que le 16 décembre 1944, pour être présenté au CEV de Marignane. Le prototype sera accidenté en octobre 1947.

    25 SO 90 de série furent commandés le 8 janvier 1945, mais le moteur Béarn 6D, fragile et peu disponible, posa des problèmes à tous les appareils qui en étaient équipés. Les SO 90 furent retirés du service dès 1950 après avoir principalement servis aux essais. 2 d'entre eux furent utilisés par Air Services of India pour des liaisons Bombay-Bangalore et Bombay-Delhi, avant d'être retirés du service dès 1950. Le nombre de passagers était trop faible pour que l'appareil soit rentable.

    Le SO 93 fut une évolution du SO 90. Celui-ci était propulsé par deux Argus As.411 de 440 cv et pouvait emporter 10 passagers. Il dispose lui d'un train tricycle rétractable. Le SO 93 effectue son vol inaugural le 17 août 1945 avec Fernand Lefèbvre aux commandes. L'Argentine se montre intéressée et le SO 93 y est transporté par bateau. Mais l'aile gauche se détacha lors d'une démonstration le 27 juillet 1946 et l'appareil s'écrasa en tuant son équipage, Fernand Lefèbvre et Georges Sixdenier. L'Argentine ne donna pas suite et aucune commande ne fut alors signée. Il avait été construit à un seul exemplaire.

    Le SO 94 Corse I était motorisé par des Renault 12S00 de 600 cv (dérivés de l'Argus 411 qui fut construit en France) et capable d'emporter 13 passagers ou 800 kg de fret. Comme le SO 93, son train d'atterrissage est tricycle. Il effectua son vol inaugural le 6 mars 1947. Il fut mis en concurrence avec le NC-701 Martinet et le MD-315 Flamant pour équiper l'armée française d'un avion de transport colonial. Il perdit cet appel d'offres face au Flamant.

    Malgré tout, la Marine française en commanda 75 exemplaires qui furent ramenés à 15 exemplaires en tout. 10 SO 94M (pour Marine) furent utilisés pour des missions de transport et de liaison, ainsi que 5 SO 94R (pour Radar). 4 SO 94R reçurent un radar britannique ASV Mk-III et le dernier un radar américain AN/APS-3. Ils se distinguaient par un nez allongé pour loger ce radar. Ils furent utilisés notamment au sein de la flottille 56S pour l'entraînement à la patrouille maritime à partir de l'automne 1949.

    Le SO 95 Corse II fut la version définitive de série. Il était motorisé avec 2 Renault 12S-02-201 de 590 cv entraînant des hélices tripales. Son train d'atterrissage est redevenu conventionnel. Une utilisation sur porte-avions fut envisagée et des crosses d'appontage installées, puis finalement enlevées.

    Le SO 95 vola pour la première fois le 17 juillet 1947. Conçu pour répondre à une demande d'Air France pour ses lignes intérieures, il fut cependant jugé insuffisant pour cette dernière. La Marine française en commanda 45 exemplaires : 20 SO 95M, 5 SO 95R et 20 SO 95V. Des SO 95R, quatre étaient équipés d'un radar ASV Mk XIII, le cinquième d’un Thomson RDC. Ils servirent à des missions de liaison en métropole ou en Afrique du Nord pendant la guerre d'Algérie (SO 95M et SO 95V), mais aussi à l'entraînement des équipages de P5M Marlin, au remorquage de cibles, et à la surveillance (SO 95R). Ils furent utilisés notamment au sein des flottilles 5S et 2S jusqu'au début des années 1970 avant leur remplacement par le Nord 262.

    15 autres SO 95 auraient été construits et utilisés par des compagnies civiles.



    http://fr.wikipedia.org/wiki/SNCASO_SO.95_Corse


    http://www.avionslegendaires.net/avion-militaire/sud-ouest-so-94-so-95-corse/


    http://avions-de-la-guerre-d-algerie.over-blog.com/article-les-sncaso-so-94-so-95-58445432.html


    http://fnaca-estrablin.pagesperso-orange.fr/htmljournal/avions/sncaso9495/sncasoso9495.htm


    http://jn.passieux.free.fr/html/Corse.php


    http://aeronavale-porteavions.com/viewtopic.php?f=30&t=2091


    http://aviateurs.e-monsite.com/pages/de-1939-a-1945/evasions-du-so-90.html


    http://www.aviafrance.com/aviafrance1.php?ID=9926


    http://www.aviafrance.com/aviafrance1.php?ID=9925


    http://www.aviafrance.com/aviafrance1.php?ID=7199


    http://www.aviafrance.com/aviafrance1.php?ID=2158


    http://en.wikipedia.org/wiki/Sud-Ouest_Corse


    http://www.aviastar.org/air/france/so_corse2.php
    Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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