Nieuport-Delage NiD.52

  • Chasseur sesquiplan français, monoplace et monomoteur, des années 1920

    Au début des années 1920, le Service technique de l'aéronautique français (STAé) désire remplacer ses Nieuport-Delage NiD.29 et les derniers chasseurs de la première guerre mondiale encore en service. Pour répondre à cette demande, le constructeur Nieuport-Delage travaille sur le monoplan NiD.42 dont la version sportive NiD.42S remporte plusieurs courses et bat des records de vitesses. La version militaire NiD.42 C1, moins puissante et munie d’ailes parasol, est cependant recalée durant les essais effectués par l’Aéronautique militaire en 1924, comme les 11 autres prétendants. Il lui est reproché d’être peu maniable, instable et de produire d’importantes vibrations dans certaines conditions de vol. Nieuport-Astra corrige la plupart de ces défauts en lui ajoutant de petites ailes en position basse, lui donnant par la même occasion une configuration sesquiplan. Un total de 27 exemplaires sont commandés en 1924 et 1925. En parallèle, l’ingénieur Gustave Delage décide de construire d’autres exemplaires pour effectuer différents essais, concernant notamment la motorisation.
    Un des défauts toujours pas résolu du NiD.42 C1 est sa tendance à se cabrer, entraînant une perte de vitesse et un décrochage avec un départ en vrille. Les essais effectués montrent que pour y remédier il est nécessaire de réduire la corde de l’aile supérieure et d’augmenter les surfaces horizontales de l’empennage. Deux prototypes sont alors construits avec ces nouvelles modifications : le NiD.52 à la structure entièrement métallique et le NiD.62 qui conserve la structure mixte bois-métal.

    Sur le premier de ces deux prototypes, la structure du fuselage est désormais métallique, de construction monocoque. Le moteur reste identique, soit un Hispano-Suiza 12Hb de 500 ch, refroidi par deux radiateurs Lamblin fixés sur les jambes du train d’atterrissage principal. La configuration des ailes est de type sesquiplan, avec un plan supérieur en parasol consolidé par une entretoise en forme de "V", comme son prédécesseur. Les nervures en bois des ailes sont remplacées par des tubes d’alliage léger, mais le revêtement reste de la toile traitée. De plus, le plan inférieur voit sa surface diminuée d’environ un tier. Le train d’atterrissage de type classique est fixe, avec un patin à l’arrière et un axe entre les roues avant. L’empennage horizontal arrière est elliptique et la dérive est arrondie et en flèche. L’armement est constitué de deux mitrailleuses Vickers de 7,7 mm synchronisée tirant au travers du disque de l’hélice.

    Le prototype effectue son premier vol à la fin de l’année 1927. Ses performances sont très satisfaisantes, mais le gouvernement lui préfère le NiD.62 à structure mixte, nettement moins cher.

    En Espagne, une compétition entre plusieurs avions de chasse est organisée en 1927. Le NiD.42 C1 l’a remportée et l’Espagne est sur le point d’en commander lorsque le NiD.52 effectue ses essais. Ce nouvel appareil à la structure métallique semble le bon choix et l’Espagne obtient une licence de fabrication pour la société Hispano dans son usine de Guadalajara. Les premiers Hispano-Nieuport sortent d’usine en 1929. Ils se distinguent du prototype par des radiateurs Corominas montés sous le moteur. Les 24 premiers exemplaires sont assemblés par Hispano à partir de pièces fournies par Nieuport-Astra. Par la suite, 91 exemplaires sont construits entièrement à Guadalajara. Pour finir, il a été possible de construire encore une dizaine d’avions grâce aux pièces détachées fournis par Nieuport. Un total de 125 exemplaires sont par conséquent livrés à l’Aviación Nacional entre 1930 et 1933.

    Le "Hispano-Nieuport", comme il était appelé, est impopulaire au sein des unités espagnoles. Il y est décrit comme lourd et peu manœuvrant. De plus, la vitesse de 260 km/h annoncée par Nieuport est loin d’être atteinte par les avions espagnols qui plafonnent à 225 km/h. De nombreuses pertes dans des accidents expliquent pourquoi seuls 56 exemplaires sont encore en service en juillet 1936 lorsque la guerre civile espagnole éclate.

    Ils sont toutefois surclassés par les Fiat CR.32 et Heinkel He 51 plus modernes exploités par l'Aviazione Legionaria italienne et la Légion Condor allemande soutenant les nationalistes. Selon les pilotes, il fallait trois NiD.52 pour avoir une chance de l’emporter contre un Fiat CR.32. Malgré cela, la plupart des pertes proviennent d'accidents et non de combats, en particulier lorsque des pilotes volontaires étrangers, non habitués au pilotage difficile de cet appareil, sont aux commandes. Par conséquent, la plupart de ces appareils sont relégués aux patrouilles côtières et aux missions d’entraînement dès la fin 1936. Certains exemplaires sont tout de même présents sur le front jusqu’en mars 1937. À la fin de Guerre d’Espagne, en 1939, plus aucun NiD.52 n’est encore disponible.

    Une version légèrement améliorée est proposée à l’exportation sous la désignation de NiD.72. La Belgique et la Roumanie évaluent chacun trois exemplaires, mais n’en commandent pas. Le Brésil achète quatre exemplaires qui sont mis en service en 1931. L’année suivante, ils sont utilisés durant la Révolution Constitutionnelle que seuls deux exemplaires finiront.

    Un prototype dérivé du NiD.52, désigné NiD.82, effectue des essais en vol avec un moteur Hispano-Suiza 12Lb de 600 ch, puis avec un Lorraine 12Ha Pétrel de 500 ch, mais aucune commande n’est passée.


    Versions :
    NiD.52 : Version monoplace proche du NiD.42, mais avec une structure entièrement métallique. 126 exemplaires construits.

    NiD.72 : Version équipée d’une structure métallique, motorisée par un Hispano-Suiza 12Lb de 600 ch (450 kW) ; un prototype et 10 exemplaires de série construits.
    Des dix exemplaires construits, trois ont été vendus à la Belgique pour évaluation et quatre ont été vendu au Brésil. Les trois derniers exemplaires vendus à la Roumanie ont la particularité d’avoir une partie de leur fuselage en bois.

    NiD.82 : Un prototype dérivé du NiD.52 motorisé par un moteur Hispano-Suiza 12Lb de 600 ch, puis avec un Lorraine 12Ha Pétrel de 500 ch, mais aucune commande n’est passée.


    Utilisateurs militaires :
    Belgique : 3 NiD.72 pour évaluation à partir de 1929.

    Brésil : 4 NiD.72 en service à partir de 1931, retirés du service en 1932.

    Espagne : 125 NiD.52 au sein de l’Aviación Nacional de 1929 à 1944 et 11 NiD.52 au sein de la Fuerzas Aéreas de la República Española de 1936 à 1944.

    Roumanie : 3 NiD.72 pour évaluation.


    Caractéristiques et performances NiD.52 :
    Equipage : 1
    Longueur : 7,64 m
    Envergure du plan supérieur : 12,00 m
    Hauteur : 3,00m
    Surface alaire : 27,8 m2
    Masse à vide : 1360 kg
    Masse maximale au décollage : 1800 kg
    Moteurs : 1 moteur Hispano-Suiza 12Hb de 373 kW (500 hp)
    Vitesse max (basse altitude) : 260 km/h
    Vitesse ascensionnelle : 6,2 m/s
    Plafond opérationnel : 8'200 m
    Rayon d’action : 400 km
    Armement : 2 mitrailleuses synchronisées Vickers de 7,7 mm, situées dans le nez et tirant au travers du disque de l’hélice.



    Liens internet :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Nieuport-Delage_NiD.52

    https://en.wikipedia.org/wiki/Nieuport-Delage_NiD_52

    https://www.aviafrance.com/nieuport-delage-nid-52-aviation-france-577.htm

    https://www.militaryfactory.com/aircraft/detail.php?aircraft_id=810
    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
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