Breguet Br.960 Vultur

  • Prototype d'avion embarqué d'attaque à propulsion mixte français des années 1950.

    Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, l'Aéronavale française était sur le point de mettre en chantier un porte-avions moderne, le PA28. Celui-ci devait embarquer plusieurs types d'avions, dont un appareil moderne destiné à l'attaque au sol, à la lutte anti-navires et anti sous-marine. Ce dernier devait emporter un armement moderne (roquettes et missiles, qu'on appelait encore à l'époque engins téléguidés ou engins spéciaux).

    La souplesse d'emploi réclamée fut telle que la première idée émise par l'Aéronavale fut de demander un appareil à propulsion mixte, doté d'un turbopropulseur pour la patrouille et d'un turboréacteur pour le combat et le décollage.

    Cette demande fut officiellement transmise le 28 mars 1947, auprès de Bréguet, de Nord-Aviation et de la SNCASO. Le 12 novembre 1947, l'Aéronavale précisa les missions attendues : attaque des navires (à l'aide de torpilles, missiles et roquettes), recherche et destruction de sous-marin (à l'aide de grenades et roquettes).

    Bréguet remporta un contrat de construction de 2 prototypes avec son projet Br.960 Vultur le 23 avril 1948. Cet appareil avait été conçu par une équipe formée autour de M. Allain. En juillet la même année, la Marine précisa plusieurs spécifications, telles que possibilité de décoller à l'aide de fusées d'appoint, autonomie de 4 heures au niveau de la mer entre 300 et 400 km/h, vitesse d'atterrissage inférieure à 155 km/h, poste de pilotage blindé, emploi de missiles, large voie permettant l'emport de charge sous fuselage.

    Le Bréguet 960 Vultur était un biplace, avec un pilote et un co-pilote placés côte-à-côte dans un habitacle fermé. Cette disposition permettait au co-pilote, chargé de guider les missiles, de bénéficier d'une grande visibilité. Le train d'atterrissage était tricycle et rétractable, avec le train avant se rétractant vers l'arrière dans le fuselage et le train principal logé sous les ailes et se rétractant vers l'intérieur. La voie était de 7,5 m afin de permettre l'emport des charges demandées.

    Il était propulsé par un turbopropulseur Armstrong-Siddeley Mamba placé dans le nez et actionnant une hélice Rotol tractrice et quadripale, ainsi que par un réacteur Rolls-Royce Nene (construit sous licence par Hispano-Suiza) placé dans la queue. Le turbopropulseur servait au vol en croisière, et sa faible consommation permettait une grande autonomie (neuf heures de patrouille).

    Le réacteur, alimenté par des entrées d'air à la racine des ailes, fournissait une puissance supplémentaire lors du décollage ou des combats. Il atteint ainsi une vitesse de 850 km/h, comparable à la vitesse des avions à réaction de l'époque et supérieure aux 800 km/h espérés.

    C'était un monoplan cantilever, à ailes basses en flèche de 16°10 (dont le bord de fuite était droit) avec un dièdre positif. Les ailes étaient repliables. Ses dispositifs hypersustentateurs lui permettent d'atterrir à 155 km/h, ce qui répondait au cahier des charges.

    L'unique dérive avait une légère flèche, était de type cruciforme avec l'empennage horizontal à sa base. Cet empennage horizontal était également en flèche avec un bord de fuite droit, et accusait un dièdre positif très prononcé. Les premiers dessins montrent un empennage bidérive qui fut conservé jusqu'en avril 1948, mais abandonné après.

    Sa construction est entièrement métallique. Le fuselage est de section elliptique, avec un construction monocoque. Les aérofreins sont placés latéralement à l'arrière du fuselage et actionnés hydrauliquement. 2 soutes à armement étaient placées derrière l'habitacle, l'une contenant bouées et marqueurs et l'autre un lance-roquettes MATRA.

    Sa charge typique était constitué d'une unique bombe de 1000 kg (ou 1000 livres) placée sous le fuselage et de 8 roquettes HVAR de 127 mm placées sous les ailes. Aucun armement interne (canon ou mitrailleuse) n'était envisagé. Des torpilles et missiles Hs 293 étaient prévus.

    Un radar était contenu dans une nacelle au bout de l'aile droite tandis qu'un réservoir de carburant était logé dans une nacelle au bout de l'aile droite. Un radar de recherche de grande dimension, peut-être un radar américain AN/ASQ-2, pouvait être emporté sous le fuselage.

    2 prototypes furent construits, le Br.960-1 dont le vol inaugural eut lieu le 3 août 1951 et le Br.960-2 qui vola à partir du 15 septembre 1952. Dans les 2 cas, le pilote fut Yves Brunaud et le lieu Toulouse-Blagnac.

    Le Br.960-1 était propulsé par un Mamba A.S.Ma.1 de 730 kW (980 hp) et un Nene 101 de 4850 lbf (2200 kgp), mais s'avéra sous-motorisé. En effet, le Mamba ne permettait pas de voler à pleine charge sans le réacteur. Le Br.960-2 était plus puissant avec son Mamba 3 de 985 kW (1320 hp) et son Nene 103 (ou 104 selon certaines sources) de 5000 lbf (2270 kgp). Des Rolls-Royce Dart ou Snecma TB 1000 furent envisagés mais jamais montés.

    Les essais en vol montrèrent que l'appareil répondait aux spécifications demandées (notamment autonomie et vitesse), et les essais d'appontage eurent lieu avec succès à Farnborough de février à avril 1953.

    Bien qu'il soit réussi et susceptible d'être construit en série, le Br.960 fut rejeté en tant que tel. En effet, le PA28 avait depuis été abandonné et l'avion était trop lourd pour les porte-avions français de l'époque. De plus, la Marine préférait désormais les avions à réaction pour l'attaque au sol et contre les navires.

    Quand à la lutte sous-marine, elle réclamait des avions spécialisées. Mais pour cela, il fallait modifier un peu le Br.960. Bréguet reçut alors un contrat pour modifier le second prototype en conséquence. Celui-ci, qui prit la désignation Br.965 Épaulard, est le prédécesseur direct du Bréguet Alizé. D'après certaines sources, il aurait directement été construit en tant que tel, voire que l’Épaulard est le premier nom de l'Alizé. Un troisième prototype est parfois évoqué.

    Peu de choses sont connues du Br.965 Epaulard, qui servit sans doute de banc d'essais ou de démonstrateur. On constatera sur l'Alizé que le réacteur fut remplacé par un radar CSF, et que le Mamba fut remplacé par un Rolls-Royce Dart de 2100 hp. Les ailes furent redessinées pour devenir effilées. Le fuselage fut agrandi pour loger un 3e membre d'équipage et davantage d'équipement.

    Le Br.960 fut proposé dans 2 versions dénavalisées auprès de l'Armée de l'Air, sans doute pour des missions de guerre en Algérie, les Br.961 et 962. Mais ces propositions restèrent sans suite. Le Br.960-01 aurait été transformé en Br.963 afin de tester une voilure soufflée en 1953, au sein du CEV.


    Versions :

    Br.960 : Prototypes, 2 exemplaires.

    Version embarquée dédiée à l'attaque au sol.


    Br.961 : Projet d'une version basée à terre.

    Le Br.961 était monoplace, destiné à l'attaque au sol et fut proposé à l'Armée de l'Air, sans doute en réponse au programme d'appareil d'appui-feu et de lutte anti-guérilla lors de la guerre d'Algérie. Il fut proposé notamment avec un réacteur Atar 101B. Il ne fut jamais construit.


    Br.962 : Projet d'une version basée à terre.

    Le Br.962 fut également proposé à l'Armée de l'Air dans le cadre de la guerre d'Algérie. Il ne fut jamais construit.


    Br.963 : Br.960-01 modifié pour tester une voilure soufflée en 1953.


    Br.965 Epaulard : Br.960-02 modifié pour servir de démonstrateur au Br.1050 Alizé.



    https://fr.wikipedia.org/wiki/Breguet_Br.960_Vultur


    http://www.ffaa.net/aircraft/alize/alize_fr.htm


    http://prototypes.free.fr/fr1/fr1-10.htm


    http://prototypes.free.fr/fr1/fr1-11.htm


    http://www.aviafrance.com/breguet-br-960-01-vulture--aviation-france-9294.htm


    http://www.aviafrance.com/breguet-br-960-02-vulture--aviation-france-9295.htm


    http://www.avionslegendaires.net/avion-militaire/breguet-br-960-vultur-br-965-epaulard/


    https://en.wikipedia.org/wiki/Breguet_Vultur


    http://www.airvectors.net/avalize.html#m1


    http://www.aviastar.org/air/france/breguet_vultur.php


    http://www.frenchwings.net/navy/gallery/thumbnails.php?album=78


    https://books.google.fr/books?id=15HnYySUWm4C&pg=PA48&lpg=PA48&dq=breguet+961&source=bl&ots=L0M4e8wAZb&sig=wuae-sYkpLp6y8o1iCDZkyd4lrI&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjIkdik_qbJAhVE1xoKHedDA_kQ6AEINDAC#v=onepage&q=breguet%20961&f=false


    https://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=ru&u=http://www.airwar.ru/enc/attack/br960.html&prev=search
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    Même problème au niveau des photos libres de droits que pour les protos russes, malheureusement…
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