CAMS 37

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  • Hydravion biplan de reconnaissance aérienne français des années 1920.

    Au début de l’année 1924, le directeur technique des Chantiers aéro-maritimes de la Seine (CAMS), Raffaele Conflenti, quitte l’entreprise. Il est alors remplacé en mai par Maurice Hurel, un ingénieur qui est aussi officier de marine et pilote. C’est également à ce moment que sont ouverts le nouveau bureau d’études et l’usine de Sartrouville. Hurel y achève le nouvel hydravion militaire des C.A.M.S., le type 37.

    Sa conception est très proche de celles de ses prédécesseurs. Son fuselage est muni d’une coque centrale redessinée en bois. Les deux plans des ailes, d’envergure égales, sont maintenus ensemble par deux paires de mâts et des haubans. Le plan inférieur est en position haute par rapport au fuselage. L'appareil est muni de roues escamotables pour faciliter son déplacement sur terre ferme et de flotteurs, afin de permettre une bonne stabilité sur les plans d’eau. Destiné à recevoir un moteur à neuf cylindres en étoile Gnome & Rhône Jupiter, actionnant une hélice bipale propulsive, le bâti moteur est installé à l’aide de mâts sous le plan supérieur. L’empennage cruciforme est constitué d’une dérive légèrement en flèche et d’un empennage horizontal droit. Le poste de pilotage, ouvert, est situé à l’avant des ailes. Un mitrailleur pour l’autodéfense de l’appareil est installé à l’arrière, entre les ailes et la dérive, armé d’une mitrailleuse Lewis de 7,7mm sur un anneau. Des lance-bombes Alkan peuvent être installés sous les plans inférieurs, afin d’emporter jusqu’à 300 kg de bombes. Mais un des plus grands atouts de cet appareil, c’est certainement sa capacité à replier ses ailes vers l’arrière, ce qui lui donne un encombrement d’à peine plus de 3 mètres, l’envergure de son empennage horizontal !

    En 1924, la Marine Nationale commande deux prototypes triplaces à ailes repliables, destinés à l’observation et au réglage de tir. Le premier, qui n’est pas muni de train d’atterrissage, doit être équipé d’un moteur Lorraine V12 de 400 ch. Le second, équipé d’un train d’atterrissage principal escamotable, doit être motorisé par un Lorraine W12 de 450 ch. Leur fuselage est rallongé afin d'aménager un poste d’observateur à l’avant, protégé de l'eau par une sorte de plateforme arrondie installée au-dessus de l’étrave de la coque. Il peut également être équipé d’une mitrailleuse Lewis de 7,7mm sur un anneau pour améliorer l’autodéfense de l’appareil. Ces prototypes effectuent leur premier vol à Sartrouville au début de l’année 1926, pilotés par Maurice Hurel.

    Parmi les premières missions effectuées avec un CAMS 37, une mission de repérage des possibles terrains d’aviation civile en France métropolitaine est effectuée par le lieutenant de vaisseau Louis Demougeot, spécialiste des hydravions de bord et des catapultages. Pour cela, il effectuera le premier tour de France en hydravion à bord du prototype n°002, muni d’un train d’atterrissage escamotable.

    Les deux premières versions de production sont le CAMS 37A, équipée d’un train d’atterrissage escamotable, et le CAMS 37-2. Ils seront produits à 230 exemplaires entre 1928 et 1937. Cet hydravion entre rapidement en service la Marine Nationale, dans laquelle il effectue de nombreuses missions aussi diverses que des patrouilles maritimes, les liaisons et l’entrainement des nouveaux équipages. Ils sont utilisés à partir de bases navales terrestres comme à l’étang de Berre, Brest, Hyères, Karouba en Tunisie, Orly, Rochefort ou Saint Mandrier dans le Var, mais aussi embarqués sur de nombreux bateaux. Parmi ceux-ci on note par exemple le croiseur-école Jeanne d'Arc, les croiseurs Duquesne, Edgar Quinet, Tourville, Waldeck-Rousseau, le porte-avions Béarn et le Commandant Teste. Sur ces navires, l'appareil n'est pas catapulté, mais mis à la mer par l'intermédiaire d'une grue et récupéré de la même façon.
    L'Armée de l'Air française utilise également une douzaine de CAMS 37A en Indochine. L’aéronautique militaire française en utilise également une douzaine. La marine portugaise en achète six exemplaires en 1929, motorisés par un Hispano V12 de 450 ch. Un aéro-club situé en Martinique, dans les Antilles, utilise aussi quelques exemplaires non armés.

    D’autres versions sont également construites : les triplaces 37 A-2 et 37 A-3 avec une coque rallongée, les 37 A6 et 37 A9 LIA non armés avec un cockpit fermé pour le transport des VIP de la Marine Nationale, etc.

    Durant l’été 1926, une version civile est proposée sous l’appellation de CAMS 37C, pour "commercial". L’appareil est modifié pour effectuer des vol longue distance, destiné entre autres aux vols postaux. Le premier exemplaire de série effectue un raid à travers l’Afrique jusqu’à Madagascar. Parti le 12 octobre 1926, le voyage est interrompu un mois après leur départ à la suite d’une panne de moteur. Après avoir été réparé, l’appareil regagne la France, parcourant ainsi 22’600 km. Des essais effectués en 1929 et 1930 avec des CAMS 37/10 spécialement conçus pour les vols postaux démontrent qu’avec 850 litres d’essence, leur autonomie dépasse 1’000 kilomètres.

    En 1930, l’entreprise est en difficulté financière et se fait absorber par la Société Générale Aéronautique (S.G.A.). La production continue et d’autres versions sont encore développées jusqu’en 1932, entre-autre la 37-11 destinée à former les équipages d’hydravions.

    En France, le CAMS 37 est graduellement retiré du service opérationnel à partir du milieu des années 1930. Lorsque la Deuxième Guerre mondiale débute, en septembre 1939, cet hydravion est relégué à des missions d'entraînement et de communication. On remarque qu’à la mobilisation des troupes françaises, des CAMS 37/11 sont à nouveau employés pour assurer des patrouilles côtières jusqu'en août 1940. Hors territoire métropolitain, les hydravions d'entraînement 37/11 sont utilisés dans une unité de la "France Libre" à Tahiti, jusqu'en janvier 1941, et dans les forces du Régime de Vichy, en Indochine, jusqu'en 1942.

    Le paquebot Ile-de-France de la Compagnie Générale Transatlantique, mis en service en juin 1927, est le premier bateau à être équipé d'un hydravion postal. Sa rampe de lancement est située à l'arrière du navire, côté tribord, et permet de catapulter l'appareil, à environ 650 km des côtes américaines ou françaises. Ce système permet d'apporter le courrier des passagers, un jour avant l'arrivée du navire au port. Le premier vol avec un CAMS 37/10, le numéro 46, a lieu en août 1928 devant les passagers à la fois curieux et admiratifs. Malheureusement, ce service postal est jugé trop onéreux et est abandonné assez rapidement. Des essais de catapultage ont aussi été fait depuis ce paquebot avec un hydravion Lioré et Olivier H-198 immatriculé F-AIQP.

    Au total, 360 exemplaires de CAMS 37 des différentes versions ont été construits. Les derniers exemplaires sont retirés du service en 1942.



    Versions :
    37 : Prototype d’hydravion à ailes repliables vers l’arrière, motorisé par un Gnome & Rhône Jupiter de neuf cylindres en étoile ; deux exemplaires construits en 1924.

    37A : Version amphibie, soit équipée d’un train d’atterrissage escamotable, au fuselage rallongé pour accueillir un observateur-mitrailleur à l’avant ; 185 exemplaires construits.

    37/2 : Version hydravion, au fuselage rallongé pour accueillir un observateur-mitrailleur à l’avant ; 45 exemplaires construits.

    37A/3 : Version équipée d’une coque renforcée ; 2 exemplaires construits.

    37A/6 : Version à cabine fermée pour le transport VIP ; 3 exemplaires construits.

    37A/7 : également dénommée 37Lia ; version quadriplace munie d’une cabine fermée et d’un train d’atterrissage escamotable ; 36 exemplaires construits.

    37A/9 : Version de transport pour les officiers de la Marine, équipée d’une coque métallique en duralium ; 4 exemplaires pour la Marine Nationale.

    37/10 : Version construite pour être catapultés à partir de navires et pour différents essais ; 2 exemplaires construits en 1927.
    Destinés spécifiquement au transport postal, ils sont vendus à la Compagnie Générale Transatlantique. Ces deux hydravions sont catapultés depuis le paquebot Ile-de-France à 750 km des côtes, ce qui fait gagner un jour au courrier. Ces deux machines servent en 1929 et 1930 à des vols d’essais, tous parfaitement réussis, qui démontrent qu’avec 850 litres d’essence, leur autonomie dépasse 1’000 kilomètres.

    37/11 : Version quadriplace de liaison et de formation, munie d’une coque en bois ; 110 exemplaires construits.
    Répondant à un programme d’hydravions écoles triplaces de transformation des pilotes à l’aviation maritime, le CAMS type 37-11 (ou 37 E) est développé en 1931 au sein de la S.G.A. (qui a absorbé CAMS) et livré à 28 exemplaires aux écoles de la Marine nationale de Hourtin et Saint-Raphaël en 1937. Trois exemplaires sont utilisés par l’école Gnôme & Rhône de Saint-Chamas à Berre de 1938 à 1940.

    37/12 : Version civile quadriplace à cabine fermée ; 1 exemplaire construit.

    37/13 : Également désignée 37bis ; version à coque métallique destinée à être lancée par une catapulte à partir de navires.

    37C : Prototype d’hydravion commercial construit en été 1926 ; converti en 37GR.

    37GR : (GR - Grands Raids) Version long courrier converti à partir du prototype du type 37C.
    L’appareil est modifié pour effectuer des vol longue distance, destiné entre autres aux vols postaux. Le premier exemplaire de série est utilisé par le lieutenant de vaisseau René-Cyprien Guilbaud, chef de mission, accompagné du premier maître Georges Bougault, lors du raid à travers l’Afrique jusqu’à Madagascar. Ils sont accompagnés par le lieutenant de vaisseau Marc Bernard qui pilote un Lioré et Olivier H-194 durant ce voyage. Ils décollent de l’étang de Berre le 12 octobre 1926, mais le moteur du CAMS 37 coule une bielle le 3 janvier suivant, l’empêchant d’atteindre Madagascar. Après réparation, l’appareil regagne Marseille le 9 mars 1927, parcourant 22’600 km en 38 étapes et 240 heures de vol.

    37Lia : Version de liaison avec cabine fermée, voir la version 37A/7.

    37E : (E pour "Ecole") Désignation des CAMS 37/11 au sein de l’Aéronavale.

    37bis : Voir la version 37/13


    Utilisateurs militaires :
    France : exemplaires au sein de l’Aéronavale et 12 exemplaires au sein de l’Armée de l’Air ; en service de 1928 à 1942.

    Portugal : 6 exemplaires au sein de l’Aéronavale portugaise à partir de 1929 ; plus en service.


    Caractéristiques et performances CAMS 37A:
    Equipage : 3
    Longueur : 11,43 m
    Envergure : 14,50 m
    Hauteur : 4,04 m
    Surface alaire : 58 m2
    Masse à vide : 1’950 kg
    Masse maximale au décollage : 2'850 kg
    Moteurs : un Lorraine 12Ed à 12 cylindres refroidi par eau, d’une puissance de 331 kW (450 ch)
    Vitesse max basse altitude : 185 km/h
    Vitesse minimale : 90 km/h
    Vitesse ascensionnelle : 1,5 m/s
    Plafond opérationnel : 4’500 m
    Distance franchissable : 1’200 km
    Armement : 4 mitrailleuses Lewis de 7,7mm : deux à l’avant et deux à l’arrière ; jusqu’à 300kg de bombes sous l’aile inférieure.




    Liens internet :
    https://www.hydroretro.net/etudegh/cams.pdf

    https://fr.wikipedia.org/wiki/CAMS_37

    https://en.wikipedia.org/wiki/CAMS_37

    http://jnpassieux.fr/www/html/Cams37.php

    https://www.aviafrance.com/aviafrance1.php?ID=7964&ID_CONSTRUCTEUR=284&ANNEE=0&ID_MISSION=0

    https://www.aviafrance.com/c-a-m-s-37-2-aviation-france-7975.htm

    https://www.aviafrance.com/c-a-m-s-37-a-6-lia-aviation-france-7977.htm

    http://www.flottille9f.net/cd/hyd-cams37.htm
    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
      Lien   Revenir ici   Citer modifié par jericho le 3 juin 2021 11:00
  • Le CAMS 37 sur le site.
    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
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