Le Mitsubishi MU-2 est un avion bimoteur de transport léger, à ailes hautes, muni d’un train d’atterrissage tricycle escamotable et d'une cabine pressurisée pouvant accueillir, selon les versions, jusqu’à 12 passagers.
Premier avion à avoir été développé par Mitsubishi après la seconde guerre mondiale, l’étude du MU-2 (Mitsubishi Utilitary n°2) commence en 1956. Le but recherché étant de produire un avion de transport léger bimoteur pouvant intéresser les clients civils et militaires.
Le prototype effectue son premier vol le 14 septembre 1963 propulsé par des turbopropulseurs Turbomeca Astazou. Ces derniers propulsent également, par la suite, les trois MU-2A de présérie. Les MU-2 de série seront finalement équipés de turbopropulseurs Garrett TPE331.
La même année, Mitsubishi accorde les droits d’assemblage et de vente à l’entreprise Mooney Aircraft. Cette entreprise construit une usine à San Angelo, au Texas, où elle monte les pièces construites au Japon, y installe l’intérieur des cabines et les turbopropulseurs. La peinture et les essais en vol y sont également effectués avant la livraison aux clients.
En 1969, Mooney Aircraft est en difficulté financière et Mitsubishi la rachète pour continuer la production.
Le cockpit du MU-2 accueille les deux membres d’équipage dans des sièges côte-à-côte. La cabine qui, selon les versions, peut recevoir jusqu’à 12 passagers est pressurisée et accessible par une porte sur la gauche à l’arrière du fuselage. Les ailes, droites et en positions hautes, sont équipées de volets à double fentes. La dérive est en flèche, et les empennages horizontaux sont droits. Le train d’atterrissage tricycle est escamotable. Les moteurs sont installés sur les ailes et sont équipés d’hélices tripales, voir quadripales. Dans les versions plus récentes, le train principal prend place dans des carénages latéraux à la base du fuselage.
Des versions munies d’un fuselage rallongé de 1,91 mètre sont également construites à partir de 1969. Certaines versions sont également équipées de réservoirs de carburant en bout d’ailes. Les différentes versions possèdent en général deux désignations différentes, par exemple la version commerciale MU-2D est également désignée MU-2B-10 au sein de l’entreprise.
Les forces d’autodéfense japonaises (Japanese Ground Self Defense Force) commandent 4 MU-2C, une version non pressurisée, pour les missions de liaisons, de reconnaissance et les photographies aériennes. Ils sont désignés LR-1, comme par la suite les 16 MU-2K commandés pour les mêmes missions. Au sein de la force aérienne (Japanese Air Self Defense Force), 28 MU-2E sont utilisés pour les missions de recherche et de sauvetage sous la désignation de MU-2S. Ils sont équipés d’un radar de recherche, de réservoirs de carburant de plus grande capacité, de hublots bombés pour faciliter l’observation et de larges portes latérales permettant de larguer des radeaux de sauvetage.
Des MU-2 sont utilisés dans des contrats avec l’USAF pour la formation au sein de l’Air Battle Manager (ABM) à Tyndall Air Force Base, en Floride, afin de former les nouvelles recrues à diriger des appareils avant de s’entrainer sur des appareils à hautes performances.
La Royal New-Zealand Air Force utilise également quatre cellules de MU-2 ne volant plus comme aide à la formation sur avions au sol.
Un tour du monde a également été effectué en 2013 par Mike Collins sur un MU-2B, en faisant étape au Japon le 14 septembre, le jour du 50eme anniversaire du premier vol de l’appareil.
Le Mu-2 a été construit à 795 exemplaires aux USA et au Japon entre 1963 et 1987.
De nombreux crashs impliquant cet appareil ont fait 330 morts et la FAA a fait une enquête en 2005 pour comprendre les raisons de ces accidents. Il s’est révélé que les principales causes sont un entretient non conforme et un manque d’expérience de la part des pilotes. Il se trouve que dans certaines conditions, le MU-2 ne réagit pas comme prévu aux procédures d’urgence classiques, lors d’une panne moteur par exemple. Une formation spécifique a donc été exigée pour voler sur ce type d’appareil, et depuis il n’y a eu que deux accidents mortels impliquant un MU-2 en 13 ans.
Versions :
MU-2 : Prototype propulsé par des turbopropulseurs Turbomeca Astazou MkII de 570cv.
MU-2A : Appareils de développement construits à 3 exemplaires, propulsés par des turbopropulseurs Turbomeca Astazou MkII de 570cv.
MU-2B : Premiers appareils de série construits à 34 exemplaires, ils sont motorisés par des turbopropulseurs Garrett TPE331-25AA de 583cv et munis de réservoir de 246L de carburant en bout d’ailes.
MU-2C : (MU-2B-10) Version non pressurisée, motorisée par des Garrett TPE331-1-151A de 674cv. Quatre exemplaires sont commandés par les forces armées japonaises (JGSDF) sous la désignation de LR-1.
MU-2D (MU-2B-10): Semblable au MU-2B, mais avec un plafond opérationnel plus élevé, produite à 18 exemplaires.
MU-2DP : (MU-2B-15) : Semblables au Mu-2D, mais avec des turbopropulseurs Garrett TPE331-1-151A de 674cv et muni de réservoirs de 340L en bout d’ailes, trois appareils construits.
MU-2E: Version de recherche et sauvetage non pressurisée, motorisée par des turbopropulseurs Garrett TPE331-1-151A de 674cv, 18 exemplaires commandés par les forces armées d’autodéfense japonaises (JGSDF) sous la désignation de MU-2S.
MU-2F : (MU-2B-10) Version motorisée par des Garrett TPE331-1-151A de 674cv, munie de réservoirs de plus grandes dimensions, certifiée avec une masse maximale au décollage de 4’500kg et pouvant emporter jusqu’à huit passagers, 95 exemplaires construits.
MU-2G : (MU-2B-30) Version avec un fuselage rallongé de 1,91m, munie d’un nouveau train d’atterrissage et propulsée par des Garrett TPE331-1-151A de 674cv, 46 exemplaires construits.
MU-2J : (MU-2B-35) Version à fuselage rallongé et à la masse maximale au décollage de 4’900kg, propulsée par des Garrett TPE 331-6-251-M de 852cv détarré à 674cv, 108 exemplaires construits.
MU-2K : (MU-2B-25) MU-2J au fuselage court, propulsé par des Garrett TPE 331-6-251-M de 852cv détarrés à 674cv, 83 appareils construits, 16 appareils livrés aux forces armées japonaises (JGSDF) et utilisés sous la désignation de LR-1.
MU-2L : (MU-2B-36) MU-2J possédant une masse maximale de 5’250kg, une pressurisation plus importante et des turbopropulseurs Garrett TPE 331-6-251-M détarrés à 725cv, 36 appareils construits.
MU-2M (MU-2B-26) : MU-2K possédant une masse maximale de 4’750kg et une pressurisation plus importante, 83 appareils construits.
MU-2N : (MU-2B-36A) Version au fuselage allongé motorisée par des Garrett TPE331-5-252M de 674cv actionnant des hélices quadripales, 36 appareils construits.
MU-2P (MU-2B-26A) Version à fuselage court motorisée par des Garrett TPE331-5-252M de 674cv actionnant des hélices quadripales, 31 appareils construits.
MU-2S : Désignation des MU-2E de recherche et sauvetage au sein de la force aérienne d’autodéfense japonaise (JASDF), 29 appareils livrés.
LR-1 : Désignation au sein des forces armées d’autodéfense japonaises (JGSDF) des 4 MU-2C et des 16 MU-2K livrés.
Solitaire (MU-2B-40) : Version munie d’une plus grande capacité en carburant et motorisée par des turbopropulseurs Garrett TPE331-60 de 1’014cv détarrés à 674cv, 57 appareils construits entre 1979 et 1985.
Marquise : (MU-2B-60) : Version au fuselage allongé motorisée par des turbopropulseurs Garrett TPE331-60 de 1’014cv détarrés à 725cv, 139 appareils construits.
Utilisateurs militaires :
Japon : 29 MU-2S dans la force aérienne japonaise (Japan Air Self Defense Force), plus en service, et 20 LR-1 en service dans l’armée japonaise (Japan Ground Self Defense Force).
Zaïre : 3 appareils dans la force aérienne, plus en service.
Caractéristiques MU-2L:
Equipage : 2
Passagers : 12
Longueur : 12,01m
Envergure : 11,94m
Hauteur : 4,17m
Surface alaire : 16,55m2
Masse à vide : 3’433kg
Masse maximale au décollage : 5’250kg
Moteurs :
Deux Garrett TPE 331-6-251-M de 852cv détarrés à 725cv.
Performances :
Vitesse max haute altitude: 547km/h
Vitesse de croisière : 483km/h
Vitesse de décrochage : 142km/h
Vitesse ascensionnelle : 13,4m/s
Plafond opérationnel : 9’020m
Distance franchissable : 2’334km
Distance de décollage : 661m
Distance d’atterrissage : 360m
Armement :
Sans.
Liens internet :
http://mu-2aircraft.com/
http://en.wikipedia.org/wiki/Mitsubishi_MU-2
http://www.airliners.net/aircraft-data/stats.main?id=288
http://www.planeandpilotmag.com/aircraft/international-aircraft-directory/multi-engine-aircraft/mitsubishi-mu-2.html
http://www.militaryfactory.com/aircraft/detail.asp?aircraft_id=287
Mitsubishi MU-2
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" J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch
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Merci Jericho
j'ai toujours eu un petit faible pour le MU 2.
Cet avion avait plusieurs caractéristiques, qui le rendait un peu spécial, et parfois déroutant pour des pilotes habitués à des bimoteurs plus classiques.
Afin d'obtenir des vitesses de croisières relativement élevées, sans pour autant avoir une sur-motorisation, les ingénieurs de Mitsubichi l'avaient doté d'une voilure avec un profil se rapprochant des profils supercritiques. Un tel profil diminue la trainée, mais est très sensible à tout ce qui peut détruire la pureté du profil (déformation, saleté, givre, …). De plus, l'aile avait un surface relativement faible, et donc un charge alaire assez élevée, ce qui favorisait aussi la vitesse. Et ce fut le premier bimoteur léger à avoir des spoiler, en lieux et place des ailerons, ce qui permettait de doter l'ensemble du bord de fuite de volets de courbure, pour abaisser la vitesse d’atterrissage (élevée du fait de la charge alaire importante).
Toutes ces caractéristiques en faisant un avion qui ne pardonnait pas les erreurs et les approximations, contrairement aux autres bimoteurs légers. D'où effectivement un nombre d'accident plus important. Si il était maintenu et piloté de façon professionnelle, selon les manuels, alors tout se passait bien. Mais par contre, si il était entretenu de façon plus laxiste, et piloté sans trop de rigueur, alors il pouvait rapidement devenir mortel. Beaucoup des accidents furent avec des avions pilotés par leur propriétaire, plus habitué à des machines plus placides comme le Beech 18, Baron, Piper Aztec, et autres Cessna 310.
C'est un peu le même cas que les monoturboprops haut de gamme actuels (TBM 700/850, PC 12, Piper Meridian) -
Merci pour ces précisions JFF." J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch
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Merci Clans'!Clansman a écrit
La fiche sur le site" J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch -
(a japanese said) a écrit
"The last LR-1 made its last flight on 15 Feb., 2016 at JGSDF Kisarazu, Japan.
Whole Mitsubishi MU-2 series a/cs are now retired from Japan."
a découvrir au musée désormais -
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Clansman a écrit
MAJ sur le site.
Merci Clans
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