Textron AirLand Scorpion

Historique

Lors des opérations en Irak et en Afghanistan, l'USAF utilisa principalement des A-10, des F-15 et des F-16, des avions de combat conçus pendant la guerre froide et qui accomplirent parfaitement leurs missions, mais à des coûts élevés et dans un environnement dépourvu de menaces aériennes.

En octobre 2011, la toute jeune entreprise Airland Enterprises (fondée l'année même) approcha Textron avec l'idée de concevoir un appareil à réaction tactique plus abordable, ce qui aboutit d'abord à une joint-venture nommée Textron Airland. L'étude de l'appareil proprement dit commença en janvier 2012. Cependant, Textron et Airland n'avaient aucune expérience des aéronefs à ailes fixes…

Le projet fut gardé secret et reçut le nom de code SCV12-1. Cependant, le nom Scorpion fut rapidement trouvé et le premier concept était monoréacteur. La raison était simple : les avions de combat étaient de plus en plus chers alors que les budgets militaires étaient à la baisse.

Début 2012, pas moins de 200 personnes travaillaient sur le projet, mais l'effectif baissa à 170 personnes dont 120 ingénieurs, principalement de Cessna. Pas moins de 12 concepts furent proposés et 4 furent retenus. En définitive, il évolua vers un biplace biréacteur. Le concept fut alors gelé en mai 2012.

Le programme ne partait d'aucune commande officielle, dont les spécifications peuvent atteindre plusieurs centaines de pages. En revanche, Textron Airland fit un marché d'étude et une analyse des besoins de forces aériennes qui n'avaient pas été remplis.

L'équipe de conception fut réunie dans un immeuble avec pour seule mission cette étude, ce qui fit que des décisions prenant habituellement des jours se faisaient en quelques heures. Le secret fut maintenu, surtout vis-à-vis de concurrents potentiels.

Le Scorpion fut dévoilé au public le 16 septembre 2013. Fin novembre, le porte-parole de Textron confirma que si Cessna construisait le prototype, elle ne participerait pas à la production du Scorpion. Ce dernier réutilise cependant des technologies de Cessna (notamment Citation) ou d'autres. Les livraisons peuvent commencer 15 à 18 mois après une première commande.



Le Scorpion est un biréacteur biplace en tandem, à ailes hautes et droites, et deux dérives. Les entrées d'air se trouvent sous les apex des ailes. Il est construit entièrement en matériaux composites, avec une durée de vie estimée à 20000 heures. Bien que biplace, il peut être piloté par un seul membre d'équipage. En revanche, il ne dispose pas de commandes de vol électriques pour rester le plus simple possible. Son cockpit dispose d'écrans multifonctions.

Le Scorpion peut remplir des missions typiquement dévolues à l'Air National Guard, comme l'interdiction locale, des patrouilles aériennes, des alertes rapides en cas de désastre naturel et des missions de combat sur des théâtres à basse intensité. Une heure de vol coûterait 3000 dollars, et le prix unitaire de l'appareil environ 20 millions de dollars.

Même si les États-Unis ne sont pas intéressées (et Textron n'y croit guère), l'appareil pourrait s'adresser à des pays du Moyen-Orient et du Pacifique. Textron pense que 60 pays seraient intéressés par un tel appareil, moins cher que le F-16 mais plus performants que des appareils à turbopropulseurs. Cela équivaudrait à 2000 exemplaires. Il est également sur les rangs sur le programme T-X, quitte à recevoir des moteurs plus puissants et des ailes plus courtes. Il est candidat officiel depuis le 23 août 2014.

Le Scorpion a effectué son vol inaugural le 12 décembre 2013 à Wichita entre les mains de Dan Hinson. La certification devrait prendre au moins 2 ans. Un des tests a montré sa capacité à intercepter un Cessna 182, et donc sa capacité à voler à de basses vitesses. Peu de vols d'essais furent annulés, plutôt à cause du mauvais temps, et il a montré une bonne disponibilité. Quelques modifications ont déjà été apportées, tels q'une échelle intégrée et un OBOGS.

Il a participé à un exercice avec l'Air National Guard où il transmit des données vidéos en temps réel de l'accident simulé d'un train transportant des produits chimiques, permettant la préparation de l'évacuation de la zone. L'essai a été très satisfaisant.



Le Scorpion a fait sa première démonstration publique à Farnborough en juillet 2014.

Il a été proposé à la Suisse en remplacement de l'achat avorté de Gripen en 2014, mais sans réponse officielle. En novembre 2014, il était considéré par les Émirats Arabes Unis pour équiper la patrouille acrobatique Al Fursan. Mais ces derniers rechignent à être le client de lancement. Ce même mois, le Nigéria exprimait son intérêt pour l'appareil

Des discussions préliminaires ont lieu avec l'Arabie Saoudite, Bahreïn, Brunei, l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines et le Qatar. L'USAF elle-même le considère comme une alternative si le A-10 est retiré du service.

En 2015, il est présenté à la Colombie qui cherche à remplacer ses A-37. La même année, il pourrait être présenté en juin à la force aérienne indienne dans l'attente de la mise au point du jet d'entraînement HJT-36 Sitara. Il sera également présent au salon du Bourget cette année. Au 31 mars 2015, il était toujours à la recherche de son premier client, mais le général Hawk Carlisle, commandant de l'Air Combat Command, admettait que le Scorpion pouvait être un candidat à une future requête d'avion de support aérien rapproché. En 2016, il fut proposé à la Royal Air Force.


Texte de Clansman.

Versions

• Cessna E530 : Désignation du premier prototype construit par Cessna avant sa fusion avec Textron.
• Textron AirLand Scorpion : Prototypes. 2 exemplaires.