Mikoyan-Gourevitch SM-12

Historique

Le MiG SM-12 était à la fois l'aboutissement de la série des Izdeliye SM commencée avec l'I-340, et une extrapolation du MiG-19 à laquelle elle avait menée. On peut aussi le voir comme l'aboutissement du MiG-19 (la version S entrait alors en service, en 1956), et un programme de secours en cas d'échec du MiG-21. L'ordre de son développement fut donné en conseil des ministres le 12 décembre 1956.

En fait, il s'agissait grosso modo d'un MiG-19 avec le nez d'un MiG-21. Cette entrée d'air permettait d'éliminer autant de sources de traînée que possible.

3 exemplaires furent construits : le SM-12/1 était pratiquement un MiG-19S avec un nez allongé, et un cône réglable sur 2 positions. Les premiers vols commencèrent le 19 avril 1957.

Mais si les 2 premiers prototypes étaient propulsés par 2 RD-9BF, le troisième était motorisé avec des R3-26 de 3600 kgp avec réchauffe chacun. Ce réacteur avait été conçu par V.N. Sorokin. Il remplaçait ainsi le RD-9BF-2 dont le développement prenait du retard. Il prit l'air courant 1957, peut-être le 21 octobre. Les essais étatiques commencèrent le 19 décembre 1957. Le SM-12/1 y effectua 40 vols et le SM-12/3 112 vols.

Ainsi équipé, le SM-12/3 atteignait 1430 km/h (Mach 1,16) au niveau de la mer et 1930 km/h (Mach 1,8) à 12000 mètres d'altitude, ainsi qu'un plafond entre 17500 et 18000 mètres. De l'autre côté, par rapport au MiG-19, il était moins économe en carburant. Un MiG-19 fut également modifié en SM-12/4. Ces excellentes performances incitèrent MiG à concevoir d'autres dérivés afin d'aboutir à un chasseur de défense de zone : le SM-12PM et le SM-12PMU.

Le SM-12PM échangeait les canons NR-30 de 30 mm des premiers SM-12 (73 obus chacun), qui étaient placés à la racine des ailes, contre 2 missiles K-5M (les RS-2U qui allaient être utilisés avec le MiG-19PM) placés sous des pylônes APU-4 qui emportaient auparavant 16 roquettes de 57 mm. Il disposait également d'un radar TsD-30 (RP-21) logé dans le cône de nez, lui-même agrandi par rapport à celui des premiers prototypes.

Le SM-12PM commença à voler le 27 mai 1958, et effectua les essais constructeurs jusqu'au 10 novembre, en 63 vols. Un seul exemplaire fut construit. Les essais étatiques commencèrent le 17 novembre 1958 et montrèrent une vitesse maximale de 1720 km/h, un plafond opérationnel de 17400 m, une distance franchissable de 1700 km et un taux de montée à 10000 m en 4 minutes.

Le SM-12PMU était motorisé par des R3M-26 offrant 3800 kgp avec réchauffe, ainsi qu'un moteur-fusée RU-013 de 3000 kgp. Celui-ci, mis au point par D.D. Sevruk, était placé dans une nacelle ventrale U-19D qui contenait également ses réservoirs de diergol. 3 exemplaires ont été construits, sur ordre du conseil des ministres le 16 avril 1958.

Le SM-12PMU commença ses essais en vol entre juillet et septembre 1958. Les essais étatiques commencèrent le 20 décembre la même année. Il atteignit la vitesse de Mach 1,69 et l'altitude de 24000 m. Cependant, les missiles RS-2U étaient assez inefficaces et l'absence de canon fut déplorée. le gouvernement lui préféra le Ye-7, construit sous la désignation MiG-21P, et le SM-12 fut abandonné. Cependant, les SM-12 servirent de banc d'essais pour le développement du missile K-13, à partir du 21 octobre 1959.

Versions

• Mikoyan-Gourevitch SM-12 : Version de base, 4 prototypes dont un MiG-19 de série modifié.
• Mikoyan-Gourevitch SM-12PM : Version de défense de zone, un exemplaire.
• Mikoyan-Gourevitch SM-12PMU : Version dotée d'une fusée d'appoint, 3 exemplaires.