Dzyne Technologies ULTRA
Rappels
- Catégorie : Drone
- Constructeur : Dzyne Technologies
- Premier vol : 2019
- Missions : Guerre électronique, Observation, Reconnaissance, Renseignement électronique, Drone, Search And Rescue
Historique
Mis en service en 2007, le MQ-9 Reaper est un drone destiné à effectuer des missions ISR (renseignement, surveillance et reconnaissance), mais également d’attaque au sol grâce à un équipement de pointe. Le revers de la médaille, c’est que ce concentré de technologie est cher à l’achat, mais aussi coûteux à l’utilisation avec une logistique et une mise en œuvre assez lourde. Bien que son prix unitaire soit passé de 30 à 23 millions de dollars entre 2008 et 2023, chaque perte n’est pas négligeable, même pour l’USAF. De plus, la très grande majorité des missions qu’il effectue sont des missions non armées qui ne nécessiteraient pas toute la technologie qu’il embarque. C’est sur ce constat que l’USAF a chargé l'Air Force Research Laboratory (AFRL) et le Center for Rapid Innovation (CRI) de trouver une alternative moins chère pour effectuer des missions de reconnaissance pure.
En 2019, l’AFRL et le CRI commencent l’étude du futur drone et font appel à l’entreprise privée Dzyne Technologies Incorporated. Cette dernière avait déjà travaillé sur le programme LEAP (Long Endurance Aircraft Program) et avait même construit un aéronef autonome déployé en 2016 et capable de voler jusqu'à 40 heures. Pour diminuer les coûts de développement, ils décident de partir d’une cellule de motoplaneur sportif commercial Stemme S12.
Ce dernier est un biplace muni de deux sièges côte-à-côte, offrant plus d’espace dans le fuselage. Le moteur turbocompressé Rotax 914, installé derrière le poste de pilotage, entraine l’hélice située dans le nez de l’appareil à l’aide d’un arbre de transmission. Les ailes en position haute sont équipées de volets et d’ailettes à leurs extrémités. L’empennage est en "T". De nombreuses modifications sont apportées pour retirer le matériel non indispensable et intégrer le système de communication et de pilotage à distance, les réservoirs de carburant supplémentaires et le matériel d’observation et d’écoute. Le drone qui en résulte est désigné ULTRA, soit l’acronyme de Unmanned Long-endurance Tactical Reconnaissance Aircraft.
Le système ULTRA est conçu comme une plate-forme reconfigurable équipée d'une gamme de capteurs électro-optiques et infrarouges (EO/IR), de radiofréquences (RF) et de collecte de renseignements. L’appareil patrouillant à moins haute altitude, les instruments optiques peuvent être moins puissants et, par conséquents, plus légers et moins chers. Le système de commande et de contrôle permet de déterminer l’endroit où l’appareil doit se rendre d’un simple "clic" sur une carte interactive située sur l’écran de contrôle, l’ULTRA s’y rend ensuite grâce à son GPS. Les opérations à longue distance sont possibles grâce à une liaison par satellite qui fournit aux opérateurs toutes les informations recueillies en temps réel. Cette configuration et ces choix permettent d’obtenir un drone ISR capable de voler durant 80 heures avec 180 kg de matériel pour environ 9 millions de dollars. Pour donner un exemple de ses capacités, le drone peut patrouiller durant un jour complet au-dessus d'une zone située à plus de 3’200 km de sa base.
Depuis le début de l’année 2024, l’ULTRA est en cours d’introduction dans l’USAF. Bien que cette dernière ait officiellement révélé son existence, elle reste particulièrement discrète sur son utilisation et les bases accueillant l’appareil. Néanmoins, le commandement central américain a révélé qu’au moins un exemplaire de l'ULTRA a été exploité depuis la base aérienne d'Al Dhafra aux Émirats Arabes Unis en mai 2024, en publiant par inadvertance des photographies de l’appareil prises sur place.
En juillet 2024, un vol d'essai de trois jours consécutifs a été décrit. Une demande d’achat d’au moins quatre ULTRA est prévue dans l’enveloppe budgétaire 2025.
La demande de surveillance au Moyen-Orient s’est accrue depuis que la guerre entre Israël et le Hamas a déclenché une crise régionale en automne 2023. De plus, après leur départ du Niger, les États-Unis n’ont plus leur base d’opération principale dans la région du Sahel. Avec l’ULTRA, ils pourront effectuer leurs missions de surveillance au-dessus de ces régions depuis la base aérienne sicilienne de Sigonella, facilitant encore la maintenance en n’utilisant plus qu’une seule base aérienne.
Pays utilisateur
- États-Unis : USAF
Caractéristiques
- Masse normale au décollage : 1 360 kg (2 998 lbs)
- Surface alaire : 31,5 m² (339,063 sq. ft)
- Envergure : 25,07 m (82,251 ft)
- Longueur : 8,42 m (27,625 ft)
Performances
- Vitesse de croisière : 130 km/h (81 mph, 70 kts)
- Distance de décollage : 1 520 m (4 987 ft)
- Distance d'atterrissage : 1 520 m (4 987 ft)
- Endurance maximale : 80 h
- Distance franchissable : 10 400 km (6 462 mi, 5 616 nm)
- Plafond opérationnel : 7 620 m (25 000 ft)
- Vitesse maximale HA : 178 km/h (111 mph, 96 kts)
Motorisation
- 1 × moteur à pistons Rotax 914 de 75 kW (101 ch, 100 hp)
Charge utile
- Charge utile : 181 kg (399 lbs)