Citroën RE-2
Rappels
- Catégorie : Prototype
- Constructeur : Citroën
- Premier vol : 24 décembre 1975
- Production : 1 appareil construit (cellule neuve)
- Missions : Entraînement, Essais en vol, Observation, Transport VIP et liaison
Historique
Au début des années 1970, le marché automobile ne va pas très fort et le groupe Michelin décide de diversifier ses produits. C’est le constructeur automobile français Citroën qui est désigné pour développer des projets aéronautiques qui pourraient intégrer certaines de ses technologies. Trois projets sont étudiés : un autogire, un hélicoptère léger et un avion léger. Ils sont désignés respectivement RE-1 (Recherche n°1), RE-2 (Recherche n°2) et RE-3 (Recherche n°3). La motorisation devait être assurée par un moteur Wankel à piston rotatif produit par Comotor, une société montée en commun par Citroën et l’allemand NSU.
Pour mener à bien ces projets, Citroën engage Charles Marchetti, le "père" de l’Alouette II et du Super Frelon, ainsi que l’ingénieur Autrichien Théodor Laufer qui avait travaillé au développement du Djinn. C’est finalement l’hélicoptère léger biplace, jugé plus flexible, qui est retenu avec pour but de concurrencer le Bell 47 alors largement présent sur le marché français.
Le constructeur français n’ayant aucune expérience en aéronautique, il fait appel à la société Hurel-Dubois pour dessiner la cellule. Le fuselage est soigneusement profilé, afin de gagner en aérodynamisme, et testé en tunnel de soufflerie. La cabine est équipée de deux sièges côte-à-côte pour le pilote et un passager. Sur le côté gauche du fuselage est installée une prise d’air pour le moteur Wankel à piston rotatif, développé par Citroën pour la GS Birotor (type GZ). Dérivé du Comotor 624, son carburateur Solex est remplacé par un système d’injection basse pression de chez Citroën. Il offre une puissance continue de 175 ch, avec une capacité de 190 ch durant quelques minutes durant les phases de décollage. Il est muni d’une boîte de démultiplication conçue autour de pignons de grandes dimensions indispensables pour supporter la réduction de 6000 tr/mn à 400 tr/mn alors que l’embrayage est copié sur celui de la 2CV. Un silencieux est également adapté au moteur afin d’en diminuer le bruit. Les trois pales du rotor principal en acier inoxydable sont conçues par Charles Marchetti. Robustes, performantes et d’une grande inertie, elles garantissent de bonnes capacités d’autorotation qui augmentent les chances de survie des occupants en cas de panne de moteur. Le rotor anti-couple quadripale, installé sur le côté gauche de la poutre de queue, est quant à lui fabriqué par Citroën. Des stabilisateurs verticaux, au-dessus et au-dessous, ainsi que deux stabilisateurs horizontaux en flèche protègent également des chocs le rotor de queue. Les patins ont comme particularité d’avoir une voie importante, ce qui lui garantit une bonne stabilité au sol.
Les travaux avancent rapidement et le premier vol du RE-2 N°001 (F-WZAB) est effectué le 24 décembre 1975 à la Ferté Vidame, piloté… à distance ! En effet, pour ce vol personne n’était à bord pour plus de sécurité, une technique que Charles Marchetti avait déjà employée. Ayant besoin d’un véritable pilote, Citroën engage Dominique Gilles, un pilote professionnel qui effectuera d’autres vols d’essais et de démonstration. Son expérience sera utile à l’équipe de développement. Avant même le premier vol il proposera quelques modifications sur la commande moteur et le palonnier.
Il faut une centaine de vols pour que le RE-2 puisse terminer son programme de certification, malheureusement des améliorations doivent être apportées au moteur Wankel qui a tendance à surchauffer à plein régime. Un certificat de navigabilité temporaire est néanmoins obtenu pour six mois à partir du 14 juin 1977.
Les essais reprennent et un total de 7h30 de vol est effectué au cours d’une quarantaine de vols d’essais entre janvier et juin 1977. Plusieurs modifications sont apportées, les plus visibles étant une augmentation du diamètre du rotor de sustentation et du rotor anti-couple. Ces vols sont suivis de près par des responsables de l’ALAT (Aviation Légère de l’Armée de Terre) qui pensent pouvoir l’utiliser pour la formation et l’entrainement de base de ses pilotes d’hélicoptère. Malheureusement, le 5 mai 1979 la nouvelle tombe : le projet est abandonné et il est décidé de ne plus faire voler le RE-2. L’appareil est transporté dans le musée Citroën situé dans l'enceinte même de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis où il est ensuite exposé. Il semblerait que le programme était particulièrement onéreux pour le constructeur.
Caractéristiques
- Longueur du fuselage : 7,705 m (25,279 ft)
- Diamètre du rotor de queue : 1,16 m (3,81 ft)
- Masse maxi au décollage : 840 kg (1 852 lbs)
- Masse à vide : 625 kg (1 378 lbs)
- Surface du rotor : 56,74 m² (610,744 sq. ft)
- Diamètre du rotor principal : 8,5 m (27,887 ft)
- Hauteur : 2,6 m (8,547 ft)
- Longueur : 9,83 m (32,251 ft)
Équipage
- Équipage : 1
Performances
- Vitesse de croisière : 175 km/h (109 mph, 94 kts)
- Endurance maximale : 3,5 h
- Distance franchissable : 430 km (267 mi, 232 nm)
- Plafond sans effet de sol : 2 000 m (6 562 ft)
- Plafond avec effet de sol : 3 500 m (11 483 ft)
- Vitesse ascensionnelle : 6 m/s (20 ft/s)
- Vitesse maximale BA : 205 km/h (127 mph, 111 kts)
- Rapport puissance/masse maxi au décollage : 0.17 kW/kg
- Charge alaire maxi au décollage : 14.80 kg/m²
- Rapport puissance/masse à vide : 0.22 kW/kg
- Charge alaire à vide : 11.02 kg/m²
Motorisation
- 1 × moteur rotatif Comotor 624 de 140 kW (190 ch, 187 hp) Modifié avec un système d’injection basse pression de chez Citroën.
- Carburant (volume) : 100 l (26 US Gal., 22 UK Gal.)
Charge utile
- Nombre de passagers : 1