Loire 70
Rappels
- Catégorie : Hydravion
- Constructeur : Loire
- Premier vol : 28 décembre 1933
- Lancement du projet : 1932
- Production : 8 appareils construits (cellules neuves)
- Missions : Lutte anti-navires, Lutte anti-sous-marine, Patrouille maritime, Reconnaissance
Historique
En 1932, la Marine Nationale publie une demande d’offre pour un hydravion d’exploration et de reconnaissance lointaine. Selon le cahier des charges, l’appareil doit pouvoir effectuer des missions de patrouille maritime, de reconnaissance et d’attaque de navires depuis les bases maritimes situées dans les colonies françaises.Pour y répondre, les ateliers de Loire Aviation travaillent sur la conception d’un hydravion monoplan dont le fuselage est muni d’une coque entièrement métallique à deux redans. Les ailes, en position haute et contreventées, sont droites avec des saumons arrondis. Leur structure métallique est recouverte de plaques d’aluminium sur l’intrados, alors que l’extrados est recouvert de toile traitée. Afin de garder une bonne stabilité sur l’eau, l’avion est équipé de flotteurs maintenus par des entretoises aux ailes et au fuselage. Les trois moteurs sont des Gnome-Rhône à cylindres en étoile de 550 ch installés au-dessus des ailes par des mâts. Les deux moteurs extérieurs entrainent des hélices tractrices, alors que le moteur central entraine une hélice propulsive. Les trois hélices, bipales, sont construites en métal. L’empennage, de type cruciforme avec des plans horizontaux contreventés, est constitué d’une structure métallique recouverte de toile. Des postes de mitrailleurs ouverts sont installés à l’avant u fuselage, ainsi qu’à l’arrière de l’aile pour l’autodéfense.
Une maquette présentée aux responsables de la Marine, est suivie par une commande d’un prototype. Ce dernier, qui est désigné Loire 70.01, effectue son premier vol le 28 décembre 1933. Durant les vols d’essais effectués, il devient évident que certaines modifications doivent être apportées. La motorisation jugée trop peu puissante est remplacée par trois Gnome-Rhône 9Kfr de 740 ch chacun, entraînant des hélices métalliques tripales. La stabilité est améliorée par l’augmentation de la surface de la dérive et par l’ajout de deux plans verticaux sur l’empennage horizontal. Les réservoirs de carburants passent de 3'200 à 4'200 litres. Le fuselage est modifié, principalement à l’avant. Les postes de navigateurs et d’observateur sont déplacés, alors que les postes des mitrailleurs sont désormais fermés. L’équipage est constitué de sept à huit personnes, selon le nombre de mitrailleurs embarqués. L’armement se compose désormais de six mitrailleuses Darne de 7,5 mm. Elles sont installées dans le nez, dans une tourelle à l’avant des ailes, dans un poste situé juste à l’arrière des ailes et dans un dernier poste situé à l’arrière de la coque, sous la poutre de queue. À ce poste, le tireur est couché à plat ventre, l’arme a peu de débattement et surtout elle doit être retirée avant l’amerrissage. Quatre bombes de 150kg ou des charges de profondeur peuvent également être embarquées sous les ailes. Un projet d’embarquer des torpilles est abandonné.
Alors que le constructeur effectue des essais en vol et travaille sur les améliorations à apporter, en 1934 la Marine commande sept exemplaires de série. Ces appareils sont livrés entre juin 1937 et juin 1938. La pression de l’Italie mussolinienne en Méditerranée se faisant plus importante, la Marine nationale demande que le prototype puisse également lui être livré. Après modifications, il sera le cinquième appareil livré de la série. Les huit exemplaires sont mis en service dans l’escadrille E7 stationnée à Karouba, en Tunisie. Ils doivent effectuer des missions de surveillance maritime en Méditerranée, ainsi que des missions de bombardement et d’attaque de navire ou de sous-marins en cas de besoin. Ce dernier type de mission est malheureusement peu adapté au Loire 70, vu sa faible vitesse et sa maniabilité plutôt médiocre.
Relativement fragiles et victimes de plusieurs pannes, seuls cinq exemplaires sont encore opérationnels lorsque la seconde guerre mondiale débute en septembre 1939. Un de ceux-ci est rapidement perdu en mer au cours d’un vol de routine. Les quatre Loire 70 restant effectuent environ 70 missions de patrouille aérienne dans les mois qui suivent.
Le 12 juin 1940, les installations navales et aériennes de Karouba et Sidi-Ahmed sont la cible d’un raid aérien de la Regia Aeronautica italienne, mené par 21 Savoia SM.79 escortés par des Fiat CR.42. Malgré la protection aérienne alliée, qui abat tout de même un CR.72, de nombreuses installations et stock de carburant sont détruits, de même que trois Loire 70 et un Caudron C.440 Goéland. Un Caudron C.440 Goéland, un Potez 567 et le quatrième Loire 70 sont également endommagés. Il semble que ce dernier, jugé irréparable, est ensuite ferraillé sur place.
Les Loire 70, construits à seulement huit exemplaires, n’auront servis que deux ans. La moitié de ces appareils a été perdue à la suite d’accidents ou de pannes, l’autre moitié lors de leur baptême du feu.
Ancien pays utilisateur
- France : Aéronautique navale (8 exemplaires)
Caractéristiques
- Masse maxi au décollage : 10 500 kg (23 149 lbs)
- Masse à vide : 6 500 kg (14 330 lbs)
- Surface alaire : 136 m² (1 464 sq. ft)
- Hauteur : 6,75 m (22,146 ft)
- Envergure : 30 m (98 ft)
- Longueur : 19,5 m (63,976 ft)
Équipage
- Équipage : 8
Performances
- Vitesse de croisière : 165 km/h (103 mph, 89 kts)
- Endurance maximale : 18 h
- Distance franchissable : 3 000 km (1 864 mi, 1 620 nm)
- Plafond opérationnel : 4 000 m (13 123 ft)
- Vitesse maximale BA : 235 km/h (146 mph, 127 kts)
- Rapport puissance/masse maxi au décollage : 0.16 kW/kg
- Charge alaire maxi au décollage : 77.21 kg/m²
- Rapport puissance/masse à vide : 0.25 kW/kg
- Charge alaire à vide : 47.79 kg/m²
Motorisation
- 3 × moteurs à cylindres en étoile Gnome et Rhône 9Kfr de 550 kW (748 ch, 738 hp)
- Carburant (volume) : 4 200 l (1 110 US Gal., 924 UK Gal.)
Armement
- Nombre de points d'emport : 4
Armement fixe
- 6 × mitrailleuses Darne Mle 33 de 7,5 mm (0,3 in) et jusqu’à 4 bombes ou charges de profondeurs de 250 kg