Mitsubishi Ki-83

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  • Poursuivons notre découverte des appareils japonais, avec un modèle peu connu et qui ne put participer à la Seconde Guerre Mondiale, le Ki-83.

    Historique :

    Durant la Seconde Guerre Mondiale, l'essentiel des chasseurs mis en ligne par le Japon, et par l'Armée impériale, était composé de modèles monomoteurs, légers et agiles. Mais comme de nombreux belligérants, le Japon aligna aussi des modèles plus lourds, et de conception bimoteur. Certains ne purent participer au conflit, car ils arrivèrent trop tardivement. Ce fut le cas ici pour le Ki-83.

    Durant l'année 1943, l'Armée impériale japonaise demanda le développement d'un tout nouveau chasseur à long rayon d'action. L'entreprise Mitsubishi décida de relever le défi, et chargea l'ingénieur Tomiô Kubo de sa réalisation. Kubo n'était pas un inconnu dans les sphères militaires japonaises. On lui devait notamment la conception du Mitsubishi Ki-46, l'appareil de reconnaissance standard des unités de l'Armée impériale.

    Kubo se mit au travail, dans un contexte de plus en plus sombre pour le Japon. Malgré les bombardements de plus en plus fréquents et la désorganisation croissante de l'économie japonaise, il parvint à ses fins. Le 18 novembre 1944, le Mitsubishi Ki-83 effectua son vol initial. Il révéla d'emblée des performances très élevées, et suscita tout aussi rapidement l'intérêt des autorités. Cependant, le programme pâtit de la priorité officielle des autorités, à savoir d'abord remplacer les appareils détruits au combat par des modèles similaires. Le développement de tous nouveaux modèles était vu alors comme secondaire.

    Malgré tout, Mitsubishi mena le programme jusqu'à son terme, en produisant quatre prototypes, entre octobre 1944 et avril 1945. Les essais ne révélant aucun problème majeur, Mitsubishi se concentra alors sur la production en série du Ki-83, qui ne fut malheureusement pas lancée avant la fin de la guerre. Lors de leur arrivée au Japon, les militaires états-uniens découvrirent le programme, dont ils ignoraient l'existence (ce qui explique que le Ki-83 ne reçut aucun surnom officiel de la part des services de renseignement alliés), et mirent la main sur les prototypes. Un seul d'entre eux était encore en état de vol, et il fut rapidement testé.

    Le Ki-83 était un appareil d'une très grande élégance. Il se présentait sous la forme d'un grand bimoteur, à voilure médiane. Il reposait au sol sur deux grandes roues, assistées par une roulette de queue escamotable. Construit entièrement en métal, la structure bénéficiait d'un aérodynamisme très soigné et ne présentait aucune excroissance visible. Les nacelles des moteurs avaient ainsi été très soignées, avec une seule prise d'air et une seule tubulure d'échappement.

    L'équipage comptait deux hommes. Le pilote était installé dans le cockpit, juste au-dessus de la voilure. Il bénéficiait d'une excellente visibilité, aussi bien à l'avant qu'à l'arrière. Son coéquipier, assurant la fonction de radio-navigateur, disposait quant à lui d'un petit emplacement, à l'arrière de la voilure, pourvu de deux petites fenêtres latérales de forme rectangulaire.

    Pour la motorisation, les ingénieurs choisirent le Ha-211 Ru. Ce moteur, turbocompressé, délivrait une très grande puissance en vol (2 200 ch au décollage, 1 930 ch à 6 400 m d'altitude et encore 1 720 ch à 9500 m). Il entraînait une grande hélice quadripale métallique à vitesse constante. Son système de refroidissement par air le rendait plus fiable qu'un moteur à refroidissement liquide.

    Conçu comme chasseur d'escorte, le Ki-83 fut doté d'un armement lourd. Quatre canons, deux de calibre 20 mm et deux de calibre 30 mm, furent installés dans la partie inférieure de son nez, de forme ogivale. Ainsi équipé, le Ki-83 aurait sans nul doute constitué un adversaire redoutable pour les bombardiers alliés, et sans doute aussi pour les troupes au sol. Il pouvait aussi recevoir deux bombes de 50 kilos, les deux étant installées dans une petite soute ventrale.

    Les tests menés par les pilotes alliés surprirent grandement les responsables militaires. Le Ki-83 apparut comme un chasseur très manœuvrant et agile, capable de rivaliser avec les meilleurs chasseurs du moment. Ses performances en vol attirèrent également l'attention. En effet, les essais démontrèrent que le Ki-83 était l'équivalent sur bien des points du tout nouveau chasseur bimoteur états-unien, le Grumman F7F Tigercat.

    Il faut toutefois nuancer ce tableau optimiste. Dans le Japon ravagé par les bombes de l'été 1945, il aurait sans doute été très difficile de lancer une production en série. De plus, le manque de carburant de bonne qualité, les déficiences de la main d'oeuvre japonaise, les problèmes rencontrés au niveau de la qualité des appareils finis et le manque de pilotes expérimentés, auraient sans doute grandement réduit l'efficacité théorique du Ki-83.

    Cela n'en reste pas moins un appareil exceptionnel, sur bien des points.


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    Caractéristiques :

    Version :

    Mitsubishi Ki-83

    Type :

    Chasseur à long rayon d'action

    Équipage :

    2 hommes

    Moteur :

    2 Mitsubishi turbocompressés Ha-211 Ru, refroidis par air, de 18 cylindres en double étoile, d'une puissance maximale de 2 200 ch (2 070 ch à 1 000 mètres d'altitude)

    Poids :

    Masse à vide : 6 308 kg
    Masse maximale au décollage : 8 795 kg

    Performances :

    Vitesse maximale : 704 km/h à 9 000 m
    Vitesse de croisière : 450 km/h
    Vitesse ascensionnelle : 10 000 m en 10 min
    Plafond opérationnel : 12 600 m
    Distance franchissable maximale : 3 500 km

    Dimensions :

    Envergure : 15,50 m
    Hauteur : 4,60 m
    Longueur : 12,50 m
    Surface alaire : 33,52 mètres carrés

    Armement :

    2 canons Ho-5 de calibre 20 mm (200 obus chacun)
    2 canons Ho-155-ii de calibre 30 mm (100 obus chacun)
    100 kilos de bombes

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    Images :

    :arrow: Ki-83 au sol, lors des essais de la fin 1944
    :arrow: Ki-83 essayé en vol par l'USAAF, sous cocardes états-uniennes
    Ah que je destroye tout ! Ou pas. :pSur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18
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  • Belle bête. Valait mieux ne pas être dans l'axe de ses canons en effet…
    Escaladant le bleu brûlant du vaste ciel J'ai survolé les cimes battues par les vents Et sous la coupole sainte de l'espace infini , Tendant la main, j'ai touché la face de Dieu.1/13 Artois
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  • Ouaip, ça m'a assez impressionné.
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