Caproni Ca.3 / Ca.33

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  • Bombardier trimoteur biplan italien de la première guerre mondiale.

    Vers les années 1910, Giovanni Battista Caproni est le second concepteur, après le russe Sikorsky, à développer un avion équipé de plusieurs moteurs : nombreux étaient ceux qui craignaient une perte totale du contrôle de l’avion en cas de panne d’un des moteurs. Le gouvernement et les responsables militaires italiens ne s’intéressent pas à son projet, mais le commandant du bataillon d'aviateurs italien Giulio Douhet, qui sera parmi les premiers théoriciens du bombardement stratégique, l’aide à le mener à bien.

    Un second biplan est développé, très proche du premier, mais avec trois moteurs FIAT A.10 de 100ch, ce qui explique la désignation d’usine "Caproni 300 hp". Plus de 160 exemplaires entrent en service dans les unités de bombardement du Corpo Aeronautico Militare sous la désignation de Ca.1. Ils seront redésignés Ca.32 après le conflit.

    Bien que le Corpo Aeronautico Militare semble satisfait, Gianni Caproni est certain de pouvoir améliorer les performances du C.1 en remplaçant le moteur FIAT central par un Isotta-Fraschini V.4B de 150ch. Son entreprise étant nationalisée, il doit attendre plusieurs mois avant de recevoir le moteur désiré. Dès les premiers vols d’essais en mai 1915, le Caproni 350hp montre des vitesses horizontale et ascensionnelle plus importantes. Alors qu’une petite série de 9 exemplaires est construite et incorporée sous la désignation de Ca.2 par le Corpo Aeronautico Militare.

    Les responsables militaires italiens, surpris par l’amélioration des performances apportée par cette remotorisation partielle, commandent 150 appareils motorisés par trois de ces moteurs. Si le remplacement du moteur central FIAT A.10 par un Isotta-Fraschini V.4B n’a pas posé beaucoup de problèmes, le remplacement des deux autres moteurs installés sur les longerons du plan inférieur est plus complexe. En effet, s’ils sont plus puissants, les nouveaux moteurs pèsent chacun près de 75kg de plus, ce qui pose certains problèmes d’équilibrage et oblige à renforcer les longerons.

    Par conséquent, ce n’est qu’en février 1917 que la fabrication des premiers exemplaires peut enfin commencer. Ces appareils, désignés Caproni 450hp, reçoivent la désignation militaire Ca.3 et seront renommés Ca.33 par Caproni au début des années 1920.

    Une seconde commande de 100 autres appareils est passée en juin, lorsque les premiers exemplaires entrent en service. Les 250 C.3 sont tous livrés au cours de l'année et, en novembre 1917, 20 autres exemplaires sont commandés, ils sont livrés en février de 1918. Entre-temps, la production de 83 Caproni 450hp sous licence par la société Robert Esnault-Pelterie (REP) débute en France.

    La configuration générale du Caproni 450hp reste, dans les grandes lignes, semblable aux Caproni 300hp et Caproni 350hp. Il garde les deux poutres de queue terminées par l’empennage horizontal surmonté de trois dérives. Le train d’atterrissage tricycle fixe est complété par des patins en bouts d’ailes et sous les poutres de queue pour éviter de toucher le sol quand il opère depuis un terrain peu préparé. Les deux pilotes sont installés côte-à-côte au centre de la nacelle, avec un observateur/mitrailleur dans la partie avant du cockpit disposant d'une ou deux mitrailleuses Revelli de 7,7mm. Une mitrailleur arrière est placé sur une sorte de piédestal équipée d’une barrière circulaire placé au niveau du plan supérieur, ce qui lui permet de tirer par-dessus le disque de l’hélice propulsive avec sa (ou ses) mitrailleuses Revelli de 7,7mm. Les mitrailleuses situées à l’avant sont parfois remplacées par un canon de 25 mm, sur affût, installé juste devant le bord d’attaque du plan supérieur. Une version transport de blessés est également construite aves des carénages fermés les poutres de queue peuvent accueillir jusqu’à quatre blessés graves sur civière et deux blessés légers dans le fuselage central.

    270 exemplaires, des différentes versions, sont construits entre 1916 et 1918 par Caproni pour équiper douze escadrilles du Corpo Aeronautica Militare et une escadrille navale italienne en Albanie à partir de 1917. La société Robert Esnault-Pelterie (REP) acquière une licence et construit 83 exemplaires en France, de différentes versions également.

    En décembre 1917, à la demande du commandement suprême français, le groupe de bombardement XVIII est formé, formé par les 3a, 14a e 15a Squadriglia, destiné à opérer sur le front franco-allemand. En février 1918, le groupe s'installe en France. Les unités françaises et italiennes sont souvent associées, principalement dans des rôles stratégiques. En effet, de nombreux bombardements sont conduits en pénétrant profondément au-dessus du territoire allemand avec des raids de jour comme de nuit dans de nombreuses villes, notamment Cologne, Stuttgart et même Friedrichshafen, au bord du lac de Constance. Ce dernier avait obligé les équipages à voler plus de 600km au-dessus du territoire ennemis.

    Après l'entrée en guerre des États-Unis, des pilotes américains sont envoyés se former en France, au Royaume-Uni et en Italie, où deux centres de formation existaient déjà. L'un de ces centres, situé à Foggia, est destiné aux pilotes de l’AEF (American Expeditionary Force) de l’Air Service. Formés au bombardement, ils volent sur Caproni 450hp. Environ 500 candidats pilotes passent par ce centre de formation avant de servir sur le front français dans les départements de l'AEF, tandis que 75 d'entre eux sont regroupés dans des unités sur le front autrichien. Le trimoteur Caproni a rapidement gagné les faveurs des pilotes américains pour sa maniabilité et sa robustesse. Parmi ses admirateurs, on trouve également le major Fiorello La Guardia, député du Congrès des États-Unis et maire de New York à trois reprises depuis 1934, qui commande l'état-major de l'AEF en Italie.

    On remarquera également que dans un premier temps, c’est avec deux Ca.3 que Gabriele d’Annunzio prévoit effectuer son "vol fou" au-dessus de Vienne. Alors que deux appareils modifiés avec des réservoirs supplémentaires pour leur permettre une autonomie de 900km étaient prêts, le haut commandement interdit d’effectuer ce vol. Ce sera donc plus tard, avec des Ansaldo S.V.A. qu’il réalisera ce raid au-dessus de la capitale autrichienne.

    Les derniers Ca.3 en service, dans leur version Ca.36, ont pris leur retraite en 1929.


    Versions :
    Caproni 350hp : Amélioration du Caproni 300hp avec un moteur Isotta-Fraschini V.4B de 150ch en position centrale, permettant de meilleures performances. 9 exemplaires construits.

    Caproni 450hp : Version motorisée par trois moteurs Isotta-Fraschini V.4B offrant une puissance totale de 450hp, redésigné plus tard Ca.33. Construit à 270 exemplaires environ.

    Ca.2 : Désignation militaire du Caproni 350hp.

    Ca.3 : Désignation par le Corpo Aeronautico Militare italien des modèles de production Caproni 450hp.

    Ca.3 RM : Version marine capable d’emporter des charges de profondeur.
    Cette version est spécialement modifiée pour permettre d’emporter des charges de profondeur à la place de bombes classiques. Deux de ces appareils sont également modifiés en torpilleurs Ca.3 "Silurante".

    Ca.3 "Silurante" : Désignation militaire d’une version torpilleur, deux prototypes construits.
    En juillet 1917, environ un mois avant l’attaque de la base de Pula qui aura lieu le 2 août, il est décidé de développer une version du Ca.3 capable de larguer des torpilles. L’objectif étant de couler les navires à l'ancre dans cette importante base austro-hongroise sur l’Adriatique. Deux ca.3 RM sont alors modifiés pour transporter une torpille de 800 kg, une arme qui doublait presque la charge de guerre utilisée habituellement. Plusieurs modifications sont apportées, notamment pour permettre de voler malgré un centre de gravité déplacé, ainsi que l'abandon de la paire de roues avant du train d’atterrissage. Les premiers essais sont effectués par le pilote Luigi Ridolfi, mais ils ne démontrent pas d’excellentes capacités dans ce rôle de bombardier torpilleur. Cette version ne sera finalement jamais construite en série, ni même utilisée durant le conflit.

    Ca.3 "Aerombulanza" : Désignation militaire d’une version avion-ambulance pouvant emporter jusqu’à 6 blessés, dont quatre sur civières.
    Ces appareils ont été parmi les tout premiers avions-ambulances. Deux carénages fermés situés sur chacune des deux poutres de queue peuvent accueillir jusqu’à quatre blessés graves sur civière et permettre leur évacuation vers l’arrière. Deux autres blessés légers peuvent être logés dans le fuselage central avec l'équipage.

    Ca.3 "Cannoncino" : Désignation militaire d’une version équipée d’un canon de 25 mm sur un affût à l’avant.
    Parmi les différentes configurations testées pour l'armement d’autodéfense, allant généralement de deux à quatre mitrailleuses, une version équipée d’un canon de 25mm (ou 25,4mm selon les sources) situé sur affût en hauteur, le canonnier se trouvant debout juste devant le bord d’attaque du plan supérieur des ailes. Il semblerait que seuls 7 à 10 exemplaires aient été équipés ainsi.

    CAP.2 BN.2 : Désignation au sein de l’Armée de l’air française des 44 Caproni 450hp construits par Caproni.

    Ca.33 : Nouvelle désignation du Caproni 450hp, motorisé par des moteurs Isotta-Fraschini V.4B, version construite à environ 170 exemplaires par Caproni.

    Ca.34 : Nouvelle désignation d’une version du Caproni 450hp démuni du train avant.

    Ca.35 : Nouvelle désignation d’une version du Caproni 450hp munie d’une nacelle centrale ovale avec les deux pilotes installés en tandem, probablement jamais construit en série.

    Ca.36 : Nouvelle désignation d’une version du Caproni 450hp dont les sections extérieures d'ailes sont démontables pour faciliter le stockage et éventuellement le transport par bateau ou par train.
    Ca.36M : ou Ca.36 mod, version simplifiée et allégée construite après la première guerre mondiale, 153 exemplaires fabriqués dont 144 livrés à la nouvelle Regia Aeronautica.

    Ca.36S : Désignation d’usine d’une version du Ca.36 destinée au transport de blessés, quelques Ca.36M convertis.
    Ces appareils ont été parmi les tout premiers avions-ambulances. Deux carénages fermés situés sur chacune des deux poutres de queue peuvent accueillir jusqu’à quatre blessés graves sur civière et permettre leur évacuation vers l’arrière. Deux autres blessés légers peuvent être logés dans le fuselage central avec l'équipage.

    Ca.37 : Nouvelle désignation d’une version du Caproni 450hp munie d’ailes à l'envergure réduite.

    Ca.38 : Version dérivée du Ca.37, équipée de poutres de section ovale et d’une nacelle modifiée.

    Ca.39 : Nouvelle désignation d’un projet d'hydravion dont la cellule est celle du Caproni 450hp muni d’un énorme flotteur sous le fuselage central.

    Ca.56a : Version de transport, capable d’embarquer jusqu’à six passagers.



    Utilisateurs militaires :
    Argentine : 4 Ca.33 au sein de la Fuerza Aérea Argentina à partir de 1919, plus en service.

    Etats-Unis : ? exemplaires au sein de l’American Expeditionary Force, plus en service.

    France : 44 Caproni HP450 construits par Caproni et 83 (?) exemplaires construits par la société Robert Esnault-Pelterie, en service à partir d’août 1917, plus en service.

    Italie : 9 Ca.2 au sein du Corpo Aeronautico Militare à partir de 1915. Environ 250 Ca.3 au sein du Corpo Aeronautico Militare et entre 15 et 20 Ca.3 au sein de la Regia Marina Italiana (principalement au sein de la 201a Squadriglia) ; en service de mars 1917 à 1929.


    Caractéristiques et performances Ca.33 (Ca.3) :
    Equipage : 4
    Longueur : 11,05 m
    Envergure : 22,74 m
    Hauteur : 3,71 m
    Surface alaire : 95,6 m2
    Masse à vide : 2'300 kg
    Masse maximale au décollage : 3'800 kg
    Moteurs : 3 moteurs à pistons Isotta-Fraschini V.4B d’une puissance unitaire de 112kW (150ch).
    Vitesse max basse altitude: 137 km/h
    Vitesse ascensionnelle : 2,08 m/s
    Plafond opérationnel : 4'844 m
    Rayon d’action : 599 km
    Endurance : 4h45
    Armement : deux ou quatre mitrailleuses FIAT-Revelli de 7.7mm ou un canon de 25,4mm à l’avant et une ou deux mitrailleuses FIAT-Revelli de 7.7mm à l’arrière ; 450 kg de bombes sous le fuselage.



    Liens internet :
    https://it.wikipedia.org/wiki/Caproni_Ca.33

    https://en.wikipedia.org/wiki/Caproni_Ca.3_(1916)

    https://www.aresgames.eu/2239

    https://www.militaryfactory.com/aircraft/detail.asp?aircraft_id=774

    http://www.aresgames.eu/2239

    http://www.airwar.ru/enc/bww1/ca3.html

    http://albindenis.free.fr/Site_escadrille/Avions_Caproni.htm

    http://www.ilmioatelier.com/caproni-ca33-storia.html

    https://mastodon.bida.im/interact/100877496852507872

    http://www.difesaonline.it/news-forze-armate/storia/la-marina-ricorda-lingegner-caproni
    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
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  • La fiche sur le site.
    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
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  • Merci pour cette fiche ! Mine de rien, ça commence à être un petit succès, quand on dépasse les 300 exemplaires.

    Je n'aurais pas aimé être l'un des blessés embarqués dans cet appareil, et avec un canon de 25mm, j'aurais peut-être eu peur que l'appareil se désintègre à chaque coup smiley
    Et tous ces points d'exclamation, vous avez remarqué ? Cinq ! C'est la marque d'un aliéné qui porte son slip sur la tête. L'opéra fait cet effet à certains.Terry Pratchett
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