Nieuport-Delage NiD.62

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  • Avion de chasse français sesquiplan, utilisé dans les années 1930.

    Au début des années 1920, le Service technique de l'aéronautique français (STAé) décide de remplacer les Nieuport-Delage NiD.29 et les chasseurs de la première guerre mondiale encore en service. Pour y répondre, de nombreux constructeurs aéronautiques français travaillent sur leurs projets respectifs. Parmi eux, Nieuport-Delage développe une version militaire de de son NiD.42S de sport remporte plusieurs courses et bat des records de vitesses. Durant les essais effectués par l’Aéronautique militaire en 1924, aucun appareil n’est jugé satisfaisant et tous les candidats sont recalés. La version militaire C1 du NiD.42 est jugée performante, mais peu maniable, instable et produisant d’importantes vibrations dans certaines conditions de vol. Nieuport corrige ces défauts en installant de petites ailes en position basse, lui donnant ainsi une configuration de sesquiplan. Un total, seuls 27 exemplaires sont commandés en 1924 et 1925 et l’ingénieur Gustave Delage décide de construire d’autres exemplaires pour effectuer différents essais, principalement sur la motorisation.

    Malgré ces modifications, le NiD.42 C1 a encore tendance à se cabrer, ce qui provoque généralement un décrochage et une chute en vrille plate. Des essais démontrent qu’on peut y remédier en réduisant la corde de l’aile supérieure et en augmentant les surfaces horizontales de l’empennage. Suivant ces observations, deux prototypes sont construits : le NiD.52 à la structure entièrement métallique et le NiD.62 qui conserve la structure mixte bois-métal du NiD-42.

    Si le NiD.52 est préféré par l’Espagne, l'Aéronautique Militaire et l'Aviation Maritime françaises choisissent le NiD.62 moins cher et capable de performances au moins aussi bonnes. Sa configuration de type sesquiplan comporte une aile supérieure en parasol, consolidée par une entretoise en "V" comme sur le NiD.42, mais avec une surface légèrement inférieure. Les nervures en bois des ailes sont remplacées par des tubes d’alliage léger, alors que le revêtement reste de la toile spécialement traitée. L’empennage horizontal arrière est elliptique et la dérive est arrondie et en flèche. Le moteur est un Hispano-Suiza 12Hb de 500 ch actionnant une hélice bipale. Le train d’atterrissage classique est fixe, avec un axe entre les roues du train principal et un patin à l’arrière. L’armement est constitué de deux mitrailleuses Vickers de 7,7mm tirant au travers du disque de l’hélice. En résumé, cet avion est en quelque sorte un hybride entre le NiD.42 dont il conserve le fuselage et le NiD.52 dont il reprend l’aile supérieure et l’empennage.

    Un total de 320 exemplaires sont commandés. La France est la plus grande utilisatrice avec 50 exemplaires pour son Aéronavale et 265 pour l’Aéronautique militaire. De plus, les NiD.42 livrés à l’Aéronautique Militaire sont par la suite mis au standard NiD.62 au cours des premiers mois de 1928. Si les modifications permettent une meilleure stabilité que le NiD.42, l’appareil a encore tendance à partir en vrille à plat en raison du positionnement de son centre de gravité.

    En tout, une douzaine de versions sont ensuite développées, se différenciant généralement entre elles par leur motorisation et par quelques modifications destinées à corriger son attrait pour les vrilles.

    Malgré sa rapide obsolescence, il est également exporté au Brésil, au Pérou et en Turquie. La Belgique et la Roumanie évaluent également quelques exemplaires chacune, mais sans passer de commande.

    Lors du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939, plus aucun NiD.62 français n’est utilisé dans les escadrilles de combat de première ligne. Il en reste tout de même 153 en service : 5 stockés dans des dépôts, 39 au sein d’unités opérant en Afrique du Nord et 109 dans les unités régionales. Dans ces dernières unités, ils sont généralement utilisés comme avion de formation ou comme remorqueur de cible pour les unités d’artillerie antiaérienne. Après l'armistice franco-allemand de juin 1940 et l'occupation allemande de la partie Nord de la France, les NiD.62 sont mis au rebut par les responsables de la Luftwaffe. Il semble qu’à la fin de la seconde guerre mondiale, plus aucun NiD.62 français n’était encore en état de vol.


    Versions :
    NiD.62 : Version initiale reprenant le moteur Hispano-Suiza 12Hb et le fuselage du NiD.42, avec le plan supérieur des ailes et l’empennage du NiD.52 ; 320 exemplaires construits.
    Cette version développée en parallèle du NiD.52 est en quelque sorte un hybride entre ce dernier à structure entièrement métallique et le NiD.42 dont ils sont issus. En effet, il reprend le moteur Hispano-Suiza 12Hb de 500 ch, les deux mitrailleuses synchronisées Vickers de 7,7 mm tirant au travers du disque de l’hélice, ainsi que le fuselage de son prédécesseur. En revanche, ses ailes sont désormais construites autour des mêmes longerons métalliques que celles du NiD.52, dont il reprend également l’empennage.
    Moins cher que le NiD.52 sélectionné par l’Espagne, le NiD.62 est choisi par la France pour équiper son Aéronavale et son Aviation militaire. La Roumanie et la Turquie le choisissent également, mais en commandent de plus petites quantités. Au total, ce sont 320 exemplaires qui sont construits. Le premier, avec son numéro de série 26, est monté sur la chaîne de production juste après le dernier NiD.42 construit. Le dernier à en sortir, en 1930, porte le N°345. Bien que plus stable que le NiD.42, le NiD.62 a également tendance à partir en vrille à plat en raison du positionnement de son centre de gravité. Le no 50 est équipé à titre expérimental d’un Hispano-Suiza 12 Lb de 600 ch. Deux exemplaires sont par la suite modifiés temporairement en NiD.621, avec des flotteurs à la place des roues avant, afin d’entraîner les pilotes français participant à la Coupe Schneider aux phases de déjaugeage et d’amerrissage.

    NiD.621 : Deux NiD.62 équipés de flotteurs en 1930, afin d’entrainer les pilotes français devant participer à la Coupe Schneider, notamment pour les phases de déjaugeage et d’amerrissage. Ils sont remis au standard NiD.62 après la compétition.

    NiD.622 : Version principale motorisée par un Hispano-Suiza 12Hb V-12 de 373 kW (500 hp) et munie d’ailes redessinées ; 130 exemplaires construits.
    Le gros défaut, toujours non résolu, des NiD.42 et NiD.62 reste leur propension à partir en vrille à plat. Pour y remédier, l’ingénieur Gustave Delage décide de redessiner les ailes, mais sans déplacer les longerons, afin de reculer le centre de poussée de l’avion. La nouvelle voilure, d’une surface diminuée de 1,69m2, possède un bord d’attaque plus en arrière et un bord de fuite pourvu d’ailerons sur toute sa longueur, excepté le décrochement au-dessus du cockpit. Bien que dépassé par les avions plus récents, 180 exemplaires sont commandés en septembre 1930, recevant des numéros de série à partir 346 et mis en service sous la désignation NiD.622. À mesure de leur passage chez Nieuport-Astra pour révision, les NiD.62 en service sont portés au standard NiD.622 en recevant les nouvelles ailes, mais sans changement de numéro de série. L’Aéronautique militaire française réceptionne 68 NiD.622 neufs et 62 exemplaires sont livrés à l’Aéronautique navale. Des essais sont effectués avec des moteurs équipés de turbocompresseurs différents. Un exemplaire redésigné NiD.628, équipé d’un turbocompresseur à deux étages Farman-Waseige, est évalué en comparaison d’un exemplaire équipé d’un compresseur Szydlowski-Planiol. Ce second, redésigné NiD.629, est jugé plus fiable et plus performant. Par conséquent, les 50 derniers exemplaires de NiD.622 sont équipés de ce dispositif et livrés sous la désignation de NiD.629. Finalement, seuls 130 exemplaires de NiD.622 seront finalement construits entre 1930 et 1932.

    NiD.623 : Version monoplan parasol, motorisée par un Lorraine 12Fa Courlis de 600 ch ; un prototype construit.
    Cette version motorisée par le puissant Lorraine 12Fa Courlis de 600 ch est équipée d’un radiateur frontal et d’ailes redessinées. Le prototype, immatriculé F-AIPO, est construit à partir du NiD.622 N°61 en 1931. Il atteint la vitesse de 280 km/h en altitude.

    NiD.624 : Version monoplan parasol semblable au NiD.623, mais motorisé par un Hispano-Suiza 12M de 500 ch, il atteint 278 km/h ; deux prototypes construits.

    NiD.625 : NiD.622 modifié pour effectuer des essais d’ouverture de parachute à grande vitesse durant l’année 1929 ; un exemplaire modifié.

    NiD.626 : Version d’exportation destinée au Pérou, motorisée par un Lorraine 12Hbr Petrel de 500 ch sans compresseur ; 12 exemplaires construits.
    Cette version est munie d’une voilure de NiD.622, mais sans plan inférieur. Les premiers vols sont effectués durant l’été 1932 et les appareils sont livrés au cours de l’année 1933.

    NiD.627 : …

    NiD.628 : NiD.622 motorisé par un Hispano-Suiza 12Md équipé d’un compresseur Farman-Waseige pour essais comparatifs avec le NiD.629 ; deux prototypes construit.
    Les deux prototypes sont construits en 1931 avec des Hispano-Suiza 12Md équipés d’un compresseur à entraînement mécanique Farman-Waseige. Le premier vol est effectué le 8 janvier 1932. Ils sont utilisés pour effectuer des essais comparatifs avec le NiD.629. Cette version vole à une vitesse maximale de 290 km/h à 6'000 mètres et met 17 minutes pour atteindre cette altitude (270 km/h et 23 mn pour le NiD.622 – 274 km/h et 14 mn pour le NiD.629).

    NiD.629 : NiD.622 motorisé par un Hispano-Suiza 12Md équipé d’un compresseur Szydlowski-Planiol. Construit en 1931 pour essais comparatifs avec le NiD.628 ; 2 prototypes et 50 exemplaires de série construits.
    Testé comparativement au NiD.628, il en diffère par son compresseur Szydlowski-Planiol qui est jugé plus fiable et plus performant. Les essais effectués montrent une vitesse maximale de 274 km/h à 6'000 mètres et met 14 minutes pour atteindre cette altitude (270 km/h et 23 mn pour le NiD.622 – 290 km/h et 17 mn pour le NiD.628). Redésigné Hispano-Suiza 12Mdsh, ce moteur est installé sur un second prototype, ainsi que sur les cinquante derniers exemplaires de NiD.622, encore en cours de fabrication en 1932. Ces NiD.629 remplacent donc les derniers NiD.622.



    Utilisateurs militaires :
    Belgique : 3 NiD.72 livrés en 1929 pour évaluation.

    Brésil : 4 NiD.72 au sein de l’Aviação Militar do Exército Brasileirode 1931 à 1937.

    France : 265 NiD.62, 68 NiD.622 et 50 NiD.629 à l’Aéronautique militaire ; 50 NiD.62 et 62 NiD.622 à l’Aéronavale à partir de 1928.

    Pérou : 12 NiD.626 livrés en 1933.

    Roumanie : 3 NiD.62 et 3 NiD.72 pour évaluation.

    Turquie : 2 NiD.62 livrés probablement en 1929.


    Caractéristiques et performances :
    Equipage : 1
    Longueur : 7,64 m
    Envergure : 12,0 m
    Hauteur : 3,0 m
    Surface alaire : 28,95 m2
    Masse à vide : 1324 kg
    Masse maximale au décollage : 1880 kg
    Moteurs : Hispano-Suiza 12Hb V-12 de 373 kW (500 hp)
    Vitesse max basse altitude : 270 km/h
    Vitesse ascensionnelle : 9,4 m/s
    Plafond opérationnel : 8'200 m
    Distance franchissable : 900 km
    Armement : 2 mitrailleuses synchronisées Vickers de 7,7 mm tirant au travers du cercle de l’hélice.



    Liens internet :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Nieuport-Delage_NiD.622

    https://en.wikipedia.org/wiki/Nieuport-Delage_NiD_62

    https://www.aviafrance.com/nieuport-delage-nid-62-aviation-france-668.htm

    https://www.aviafrance.com/nieuport-delage-nid-622-aviation-france-669.htm

    https://www.aviafrance.com/nieuport-delage-nid-626-aviation-france-670.htm

    https://www.aviafrance.com/nieuport-delage-nid-629-aviation-france-671.htm

    https://www.aviafrance.com/nieuport-delage-nid-72-aviation-france-9069.htm

    https://www.aviafrance.com/nieuport-delage-nid-623-aviation-france-673.htm

    https://www.aviafrance.com/nieuport-delage-nid-624-aviation-france-674.htm

    http://jnpassieux.fr/www/html/NieuportD62.php

    https://www.hydroretro.net/etudegh/les_avions_nieuport-delage.pdf

    https://www.armasnacionais.com/2016/05/nieuports-delage-na-aviacao-militar.html
    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
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    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
      Lien   Revenir ici   Citer modifié par jericho le 4 juillet 2022 13:22
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