Amiot 122

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  • Bombardier monomoteur français, à ailes biplan, des années 1920 et 1930.

    Vers le milieu des années 1920, le constructeur français SECM-Amiot (Société d'Emboutissage et de Constructions Mécaniques Amiot) travaille sur la conception d’un bombardier moyen biplan. La structure du fuselage est en tubes de duralumin, recouverts de plaques du même alliage, au niveau du moteur et de toile sur le reste de l’appareil. Le moteur en ligne Renault 12Ma de 580 ch actionnant une hélice bipale est installé à l’avant. Les trois membres d’équipage sont installés dans des cockpits ouverts, en tandem. Les ailes sont maintenues entre elles à l’aide d’une paire de mât et de haubans. L’envergure du plan inférieur est nettement plus petite que celle du plan supérieur. Le train d’atterrissage classique est fixe, avec un patin à l’arrière.

    Désigné Amiot 120 BN2 et immatriculé F-AHCR, le prototype effectue son premier vol en 1924. Présenté à l’armée de l’air française, il n’est pas retenu pour une éventuelle commande. Néanmoins, il est mis à la disposition du Capitaine de Corvette Paul Teste, un pionnier de l’aviation embarquée française, en vue d’une tentative de vol transatlantique avec l’installation de réservoirs de plus grandes capacités. Malheureusement, Paul Teste se tue sur ce prototype, à Villacoublay, le 13 juin 1925.

    Après quelques modifications et essais, l’Amiot 122 BN2 prend l’air en 1927, motorisé par un Lorraine 18 Kd de 650 ch. L’Armée de l’Air semble relativement intéressée par une version triplace. Pour démontrer les qualités de son appareil et tester de nouveaux équipements de radionavigation par goniométrie, SECM-Amiot construit le prototype Amiot 122 S immatriculé [F-AIUQ] pour effectuer quelques raids spectaculaires. Il est confié au capitaine Georges Pelletier-Doisy qui décolle de Villacoublay le 13 septembre 1927 pour effectuer un tour de 10’800 km autour de la Méditerranée via Vienne, Beyrouth, Le Caire, Benghazi, Tunis, Casablanca et retour à Villacoublay. Du 3 au 5 avril 1928, le lieutenant Girardot le fait traverser le Sahara, sur l'itinéraire Paris - Tombouctou - Dakar - Paris, soit une boucle de 10’100 km. Un vol Paris-Colomb-Béchar, de 2’100 km, est effectué sans escale en 11h30 quelques mois plus tard. Au total l’avion a volé 69h15 min en effectuant des boucles de Paris à… Paris.

    Après ces démonstrations, 80 Amiot 122 BP3 sont commandés par l'armée de l'air française comme bombardiers et avions de reconnaissance. À partir de 1930, ils remplacent les Breguet XIV et Breguet 19 du 11e régiment d'aviation de Metz où ils sont surnommés "Grosse Julie" par les pilotes. Ils restent en service jusqu’à l’arrivée des Bloch MB.200 en 1935. Son armement consiste en 5 mitrailleuses de 7,5 mm : 2 fixes vers l’avant, 2 mobiles à l’arrières et 1 ventrale utilisée par l’observateur par une ouverture au travers du plancher. Il peut également emporter jusqu’à 800 kg de bombes sous les ailes. En 1931, le Brésil commande à son tour cinq exemplaires, mais seuls quatre exemplaires semblent avoir été livrés et utilisés jusqu'en 1936. Un de ces appareil est utilisé du côté du gouvernement lors d'un coup d'État en juillet 1932.

    En 1928, les autorités polonaises s’intéressent à un avion ayant une grande autonomie, afin d’effectuer le premier vol transatlantique vers l’Ouest. SECM-Amiot conçoit la version Amiot 123, avec des réservoirs de grandes capacités. Le premier exemplaire, probablement le prototype 123.01, est motorisé par un Lorraine 18 Kdrs de 710 ch. Livré à la Pologne en 1928, il est baptisé Marszałek Piłsudski (Maréchal Józef Piłsudski). Il décolle le 3 août 1928, depuis l’aérodrome du Bourget à Paris, avec comme équipage le pilote Ludwik Idzikowski et le navigateur Kazimierz Kubala. Après 3’200 km au-dessus de l'océan, ils remarquent un niveau d’huile trop bas, provenant d’une fissure dans le réservoir. Ils décident de retourner en Europe, la durée du trajet étant vraisemblablement plus court qu’à contre vent en direction de l’Amérique. Après 31 heures de vol, à environ 70 km des côtes portugaises, le réservoir d’huile est à sec. Idzikowski décide de se poser sur l’eau, à proximité du navire marchand allemand Samos. L’équipage du navire les secoure et récupère l’avion qui est fortement endommagé.
    Un second Amiot 123 est acheté par la Pologne en 1929. Equipé d’un moteur Lorraine 18 Kdrs de 785 ch, il est à son tour modifié avec des réservoirs de plus grandes capacités. Baptisé Orzeł Biały (l'Aigle blanc), il décolle le 13 juillet 1929 du Bourget avec le même équipage constitué du pilote Ludwik Idzikowski et de son navigateur Kazimierz Kubala. Après 2’140 km de vol au-dessus de l'océan, le moteur perd de la puissance, devenant bruyant. Ils décident de se poser sur l'île de Faial, aux Açores. Les problèmes moteurs devenant critiques, Idzikowski décide de faire un atterrissage d'urgence sur l’île de Graciosa, plus proche. Lors de l'atterrissage sur un terrain, au crépuscule, l'avion heurte un muret de pierre et se renverse. Dans l'accident, Ludwik Idzikowski est tué, tandis que Kazimierz Kubala est légèrement blessé. L’avion a quant à lui été détruit par le feu provoqué par des habitants qui se sont approchés de l’épave avec des torches pour éclairer le lieu de l’accident.

    L’Amiot 124 BP3 et l’Amiot 125 BP3, probablement des appareils remotorisés respectivement par un Hispano-Suiza 18Sbr de 1’000 ch et un Renault 18Jbr de 700 ch, volent en 1931. Selon certaines sources, un Amiot 126 motorisé par un Lorraine 18 Gad de 700 ch a également été construit. Mais aucune de ces versions ne sont commandées par l’Armée de l’Air. Au total, 90 exemplaires des différentes versions ont été construits.


    Versions :
    Amiot 120 BN2 : Prototype de bombardier de nuit léger biplace, motorisé par un Renault 12Ma de 580 ch ; un prototype construit.

    Amiot 121 BN2 : Projet similaire à l’Amiot 120 BN2, avec moteur Lorraine-Dietrich 18Kd de 650 ch.

    Amiot 122 BN2 : Prototype biplace d’une évolution de reconnaissance et de bombardement de l'Amiot 120, équipé d’un moteur Lorraine-Dietrich 18Kd de 650 ch ; un prototype construit.

    Amiot 122 S : Prototype de démonstration aérienne, effectuant de nombreux vols à longue distance afin de démontrer les capacités de l’appareil ; un prototype construit.

    Amiot 122 BP3 : Version triplace de l’Amiot 122 BP3, réalisé à la demande de l'Aéronautique militaire, le prototype [F-AIUQ] est légèrement agrandi et équipé d’un moteur Lorraine-Dietrich 18Kd de 650 ch ; 80 appareils commandés par l’Aéronautique militaire française et 5 par le Brésil.

    Amiot 123 : Version destinée à la Pologne équipée de réservoirs de grandes capacités, afin de réaliser une traversée transatlantique d’est en ouest ; deux appareils construits en 1928 et 1929.

    Amiot 124 BP3 : Un appareil de série modifié avec un Hispano-Suiza 18Sbr de 1’000 ch.

    Amiot 125 BP3 : Un appareil de série modifié avec un Renault 18Jbr de 700 ch.

    Amiot 126 BP3 : Un appareil de série modifié avec un Lorraine-Dietrich 18Gad de 700 ch.


    Utilisateurs militaires :
    Brésil : 5 Amiot 122 BP3 commandés, mais probablement seulement 4 livrés à l’armée brésilienne.

    France : 80 Amiot 122 BP3 en service au sein de l’Armée de l’Air de 1930 à 1937.

    Pologne : 2 Amiot 123 en 1928 et 1929.


    Caractéristiques et performances Amiot 122 BP3 :
    Equipage : 3
    Longueur : 13,72 m
    Envergure : 21,50 m
    Hauteur : 5,15 m
    Surface alaire : 95,0 m2
    Masse à vide : 2800 kg
    Masse maximale au décollage : 4200 kg
    Moteurs : un Lorraine-Dietrich 18Kd de 650 ch
    Vitesse max haute altitude : 212 km/h
    Vitesse de croisière : 182 km/h
    Plafond opérationnel : 6'200 m
    Rayon d’action : 1000 km
    Armement : 5 mitrailleuses de 7,5 mm (2 à l’avant, 2 à l’arrières, 1 ventrale) et jusqu’à 800 kg de bombes diverses sous les ailes.



    Liens internet :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Amiot_122

    https://en.wikipedia.org/wiki/Amiot_120

    https://www.aviafrance.com/amiot-122-bp3-aviation-france-5689.htm
    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
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  • La fiche sur le site, avec quelques photographies.
    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
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