Hughes XR-11

  • Le Hughes XF-11 est un prototype d’avion de reconnaissance bimoteur, biplace, muni d’ailes médianes, d’un empennage bipoutre et d’un train d’atterrissage tricycle escamotable.

    Un peu avant que les USA ne s’engagent dans la seconde guerre mondiale, le millionnaire Howard Hughes désire développer un bombardier. Il le fait dans le plus grand secret et l’avion, qui est désigné D-2 est construit dans un hangar sur Harper Dry Lake, près de la base aérienne de Muroc Dry Lake. Le colonel Elliot, qui est finalement autorisé à voir l’appareil, est impressionné et recommande à l’Etat-Major d’en commander rapidement. C’est durant cette période de tractation que le hangar est touché par la foudre et prend feu, détruisant l’appareil.
    Malgré cet accident, d’autres responsables de l’USAAF se disent intéressées. Entre autres, on trouve le colonel Roosevelt, le fils du président, qui recherche un avion de reconnaissance à haute altitude spécialement conçu pour ce genre de mission, et non pas un avion modifié qui reste toujours un compromis plus ou moins réussi.
    Un second D-2 est construit et effectue deux vols, dont le premier le 20 juin 1943. De nombreux ingénieurs sont sceptiques quant aux qualités du Duramold, une sorte de contreplaqué de bois imprégné de résine polymérique qui est largement utilisé pour construire l’appareil.

    Il est par conséquent demandé à Hugues de reprendre le projet, mais avec un avion construit en aluminium et motorisé par deux Pratt & Whitney R4360. Suite à cela, un accord est signé pour la fabrication de deux prototypes désignés XF-11, puis de 98 F-11 de série.
    L’avion obtenu garde la forme générale du D-2, mais il est désormais plus grand et surtout plus lourd, ressemblant à un grand P-38. Sur le premier prototype, chacun des deux moteurs Pratt & Whitney R4360 entrainent deux hélices quadipales contrarotatives. Le fuselage est constitué d’une nacelle relativement courte entièrement pressurisée. Il abrite le cockpit, muni d’une verrière en forme de goutte d’eau, et le poste du navigateur/photographe à l’avant, le nez vitré lui permettant d’effectuer la navigation et les prises de vues. Les ailes, longues et effilées, sont droites et soutiennent les deux poutres de queues. À l’avant de ces dernières sont installés les moteurs et, à l’arrière, les dérives ainsi qu’un plan horizontal les reliant entre elles et qui sert d’empennage. Le train d’atterrissage tricycle, escamotable, est déployé et rétracté grâce à un système motorisé. Le train avant est muni d’une seule roue et prend place dans la nacelle de fuselage, alors que les trains principaux, qui sont munis de roues en diabolo, s’escamotent dans les poutres de queue.

    Suite à diverses pressions qui assuraient qu’Hugues n’aurait jamais les capacités industrielles pour fabriquer ces appareils, le 29 mai 1945 l’USAAF annule finalement sa commande concernant les 98 appareils de série, mais autorise la construction des deux prototypes du XF-11.

    Le premier prototype (44-70155) prend l’air le 7 juillet 1946, piloté par Howard Hugues, depuis l’aérodrome privé d’Hugues Aircraft situé à Culver City, en Californie. Ce vol qui devait durer une vingtaine de minutes a été prolongé volontairement par le pilote pour, semble-t-il, le montrer à un maximum de personnes habitant les quartiers huppés de Los Angeles et Beverly Hills. Hélas, après une heure de vol, une fuite du liquide hydraulique empêche le changement de pas de l’hélice arrière droite, ce qui a provoqué une diminution de la propulsion. Au lieu de débrayer l’hélice pour la mettre en drapeau, Hugues préfère modifier la puissance du moteur gauche. Finalement l’avion perd de l’altitude et le pilote tente de rejoindre le terrain de golf du Los Angeles Country Club pour un atterrissage en catastrophe, mais il s’écrase finalement sur trois maisons, dont la dernière est entièrement détruite par les flammes. Hugues s’en sort, mais sur son lit d’hôpital il demande à ce que le second prototype soit équipé d’hélices conventionnelles.
    L’USAF exige que ce ne soit pas Howard Hugues qui pilote ce second appareil, mais après un versement de 5 millions de $ pour la sécurité, il est finalement autorisé à en prendre les commandes. C’est ainsi qu’il effectue le premier vol sur le second prototype le 5 avril 1947, sans aucun problème cette fois-ci. Le prototype est ensuite envoyé à Eglin Field pour y être testé, et se révèle être un avion très stable et relativement maniable à vitesse élevées, mais difficile à piloter à faible vitesse.
    Au moment où l’USAF devient une force indépendante, soit en septembre 1947, la désignation des prototypes est modifiée en XR-11.
    L’appareil est testé jusqu’en juillet 1949, lorsque l’USAF abandonne ce projet, ainsi que celui de son concurrent direct le XR-12, au profit du Boeing RB-50 jugé plus économique.

    La cellule est transférée sur la base aérienne de Sheppard AFB pour former les techniciens de maintenance au sol. Le XR-11 est finalement retiré de l’inventaire de l’USAF en novembre 1949.


    Versions :
    D-2 : Désignation d’usine d’un premier prototype construit en grande partie en bois imprégné de polymères, deux vols effectués seulement, l’USAAF demande la construction d’une version en aluminium qui sera désigné XF-11.

    XF-11 : Prototype biplace en aluminium, munis de moteurs Pratt & Whitney R-4360-31, d’une nacelle de fuselage pressurisée. Le premier prototype, équipé d’hélices contrarotatives se crashe lors de son premier vol le 7 juillet 1946. Le second, équipé d’hélices quadripales conventionnelles vole le 5 avril 1947. Il est évalué par l’USAF, mais il sera finalement abandonné en juillet 1949 en faveur du Boeing RB-50.

    XR-11 : Désignation donnée au XF-11 suite à la constitution de l’USAF comme force indépendante.

    F-11 : Version de série du XF-11, une commande de 98 appareils est effectuée par l’USAAF, mais elle sera annulée le 29 mai 1945.


    Utilisateurs militaires :
    Aucun. USA : En test auprès de l’USAF jusqu’en 1949.


    Caractéristiques :
    Equipage : 2
    Longueur : 19,94m
    Envergure : 30,89m
    Hauteur : 7,06m
    Surface alaire : 91,3m2
    Masse à vide : 16’800kg
    Masse maximale au décollage : 26’400kg
    Points d’attache : 0

    Moteurs :
    Deux moteurs à pistons Pratt & Whitney R-4360-31 de 28 cylindres en étoile de 2’240kW (3’046cv) chacun.

    Performances :
    Vitesse max : 720km/h
    Plafond opérationnel : 13’415m
    Distance franchissable : 8’000km

    Armement :
    Sans.


    Liens internet :
    https://en.wikipedia.org/wiki/Hughes_XF-11

    http://www.militaryfactory.com/aircraft/detail.asp?aircraft_id=478

    http://fas.org/irp/program/collect/xr-11.htm

    http://www.defensemedianetwork.com/stories/xf-11-was-howard-hughes-might-have-been-reconnaissance-aircraft/

    http://www.aviastar.org/air/usa/hughes_xf-11.php

    http://www.boeing.ch/history/products/xf-11-reconnaissance-aircraft.page

    https://books.google.ch/books?id=V9Fx47DJF68C&pg=PA109&lpg=PA109&dq=Hughes+XR-11&source=bl&ots=kAwRHFXWZ1&sig=oGUoqRdSbEov9wBxf4rTJ1n8DKc&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwjF37jF4bzJAhVGew8KHZzBA2AQ6AEIXjAJ#v=onepage&q=Hughes%20XR-11&f=false

    http://www.check-six.com/Crash_Sites/XF-11_crash_site.htm

    http://digital.library.unlv.edu/hughes/xf11.php
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