Tsybine RS

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  • Au début des années 1950, les missiles balistiques à longue portée étaient encore en développement et la dissuasion nucléaire reposait en grande partie sur les bombardiers.

    C'est dans cet état d'esprit que Tsybine lança l'étude d'un bombardier stratégique à hautes performances, le RS (Reaktivnyi Samolyot, avion à réaction en russe).

    L'idée maîtresse du RS était d'en faire un appareil propulsé par statoréacteurs et largué d'un avion porteur. Le RS était un monoplace de 27 mètres de long, pesant 5 tonnes à vide et 21 tonnes en charge, dont 15 tonnes de carburant. Sa charge militaire était constituée d'un missile de croisière emportant une bombe nucléaire 244N d'une tonne.

    L'avion porteur devait être un Tu-95N (version spécifiquement construite), avec le RS placé sous le Tupolev. Le largage devait s'effectuer à 9000 mètres d'altitude. Une fois largué, le RS était d'abord propulsé par deux moteurs-fusées jusqu'à la vitesse de 3000 km/h, puis par deux statoréacteurs Bondaryuk RD-013 qui assuraient une vitesse de croisière de 2800 km/h. Le tout combiné assurait une distance franchissable d'environ 13000 km.

    Le RS se présentait comme un avion au fuselage cylindrique, particulièrement effilé. Il disposait de plans canards très en avant et d'une aile en diamant en arrière du fuselage. Les statoréacteurs étaient placés en bout d'ailes. Il avait une dérive unique, en diamant et sans empennage horizontal. Curieusement, le missile de croisière, lui aussi pourvu d'ailes delta, était fixé à la queue de l'appareil.

    Tsybine présente son projet aux autorités soviétiques le 4 mars 1954. Le 23 mai 1955 il était autorisé à fonder son propre bureau d'étude, l'OKB-256. Un premier prototype est alors prévu pour le 1er février 1957 et un second pour le 15 avril. Le 31 janvier 1956, le projet est examiné dans son détail, coûts préliminaires inclus.

    Cependant, le RS est annulé en 1957 : d'une part parce que le principe de l'avion porteur le rend difficile à utiliser en opérations, et d'autre part parce que les missiles balistiques font de rapides progrès. Le R-7 (SS-6 Sapwood), celui-là même qui permit de lancer Spoutnik, vole dès fin 1956. Son premier essai réussi, le 21 août 1957, entraîne la fin du programme RS.

    Cependant, une variante de reconnaissance, le 2RS, et une variante à décollage conventionnel, le RSR, sont étudiés encore quelques temps.


    http://www.krasnayazvezda.com/air/appareils/bombardiers/tsybiners.php


    http://prototypes.free.fr/nm1/nm1-1.htm


    http://prototypes.free.fr/nm1/nm1-2.htm


    https://en.wikipedia.org/wiki/Tsybin_RSR


    https://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=it&u=https://it.wikipedia.org/wiki/Tsybin_RS&prev=search


    https://www.testpilot.ru/russia/tsybin/rs/rs_e.htm


    http://www.century-of-flight.net/Aviation%20history/evolution%20of%20technology/sov_composites.htm


    http://www.ussr-airspace.com/index.php?main_page=document_general_info&cPath=28_39_38_108&products_id=2537
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  • 13'000 km de rayon d'action total, dont j'imagine une grande partie sous le Tu-95N… on a une petite idée du rayon d'action du RS seul ? :interr:

    Au fait, on pensait aussi au retour du pilote du RS, ou ça devait être un aller-simple ? :?
    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
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  • La fiche sur le site

    13'000 km de rayon d'action total,

    Attention, c'est la distance franchissable. Pour le rayon d'action il faut diviser par deux sans compter le temps d'action sur zone.

    dont j'imagine une grande partie sous le Tu-95N

    Une des sources indique qu'il devait le larguer au bout de 2485 miles. Soit environ 4000 km (rajouté dans la fiche du site)

    on pensait aussi au retour du pilote du RS, ou ça devait être un aller-simple ?

    Une vitesse et une distance d'atterrissage ont été calculées, donc j'imagine que oui. :mrgreen:
    Mis à part les kamikazes, c'est un principe de base de penser au retour du pilote, même en URSS. Cela dit, à l'époque bcp considérait qu'une mission de frappe nucléaire était un voyage sans espoir de retour, y compris pour nos équipages de Mirage IV.
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  • Merci pour les compléments d'infos.

    Cela dit, à l'époque bcp considérait qu'une mission de frappe nucléaire était un voyage sans espoir de retour, y compris pour nos équipages de Mirage IV.
    C'est un peu ce que je me disais, d'autant plus que vu l'appareil, il n'avait pas forcément une très grande manœuvrabilité et qu'à cette vitesse il devait probablement avoir des difficultés à faire un 1/2 tour… :roll:
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