Halberstadt CL.II

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  • Historique :

    La Première Guerre Mondiale vit l'apparition, dans le cadre d'un conflit de plus en plus âpre, de forces aériennes de taille conséquente, capables chacune de mettre en œuvre plusieurs centaines voire milliers d'appareils. Mais si la propagande et la mémoire populaire étaient davantage attirées par les chasseurs, il existait d'autres spécialités que la chasse, souvent tout aussi importantes.

    La reconnaissance tactique était d'une importance capitale pour les états-majors, et cela avait été démontré dès le début des hostilités. Il fallait déterminer la position des armées ennemies, leur importance et l'état de leurs positions. Aussi les avions et les ballons de reconnaissance étaient-ils des proies essentielles pour la chasse adverse, et par conséquent ils nécessitaient souvent une escorte. Pour répondre à cette demande, les deux camps lancèrent le développement d'appareils spécifiquement conçus pour les escorter.

    A la fin de l'année 1916, l'inspection générale de l'aviation allemande demanda à plusieurs constructeurs de concevoir un chasseur d'escorte, destiné à protéger les avions de reconnaissance de la série C. L'entreprise Halberstadt proposa un modèle conçu à partir de son chasseur D.IV, qui n'avait pas été commandé en série. Les essais menés au printemps 1917 furent suivis de l'autorisation du lancement de la production en série. Le nouvel appareil fut accepté au sein des Schützstaffeln (escadrilles de protection) allemandes en août 1917.

    L'Halberstadt CL.II était un chasseur biplan classique, avec un train d'atterrissage conventionnel (deux jambes fixes et une béquille de queue) et un fuselage de forme allongée, s'affinant aux deux extrémités. Il était entièrement construit en bois et contreplaqué, les ailes étant couvertes de toile. L'équipage se composait de deux hommes, prenant place dans un unique cockpit ouvert, sous le plan de voilure supérieur, offrant une bonne visibilité.

    Le bloc moteur situé à l'avant abritait un moteur à pistons Mercedes D.III, développant environ 160 ch, et entraînant une hélice bipale en bois. Le D.III était alors très répandu parmi les avions allemands et austro-hongrois, équipant aussi bien les chasseurs Albatros et Pfalz que certains modèles produits par Junkers ou Roland. Il fut un moment prévu de le remplacer par une de ses évolutions, le D.IIIa de 170 ch (version CL.IIa), mais la chose ne se fit pas.

    Un soin particulier fut porté au choix de l'armement. L'Halberstadt CL.II disposait initialement d'une unique mitrailleuse synchronisée tirant vers l'avant, et d'une autre arme de même calibre montée sur affut mobile, à l'arrière de l'habitacle. L'affut fut cependant surélevé, ce qui permettait au mitrailleur de viser aussi bien vers l'arrière que vers l'avant, par dessus le plan de voilure supérieur. Par la suite, certains CL.II furent pourvus d'une seconde mitrailleuse fixe à l'avant, pour accroître la puissance de feu.

    Entrés en service en août 1917, les CL.II ne tardèrent pas à se trouver une autre vocation : l'attaque au sol. Très vite, les appareils en service furent versées dans des unités spécifiques, les Schlachtstaffelen . On les équipa alors de râteliers pouvant porter jusqu'à cinq bombes de 10 kilos. Des grenades à main lancées par le mitrailleur pouvaient être disposées dans des corbeilles montées sur chaque côté du fuselage, pour attaquer des objectifs d'opportunité.

    Très rapidement, de nombreux rapports très positifs remontèrent auprès des autorités militaires allemandes. Les CL.II s'attirèrent la faveur de leurs équipages : très maniables, dotés d'une bonne vitesse ascensionnelle et pourvus d'un armement bien conçu, ils n'étaient pas des proies faciles pour les chasseurs alliés et pouvaient mener des raids à basse altitude contre des cibles au sol. Ils rendirent aussi de grands services aux forces terrestres en prenant en enfilade les tranchées adverses lors des concentrations de troupes préalables aux offensives.

    Ainsi, lors de la bataille de Cambrai, en novembre et décembre 1917, les troupes alliées furent attaquées par des dizaines de CL.II, qui mitraillaient tout ce qui bougeait et larguaient des bombes et des grenades sur toutes les positions qu'ils trouvaient. D'autres attaques furent menées contre des colonnes d'infanterie en marche ou contre des ponts, causant des pertes sensibles aux forces alliées. Les CL.II furent encore déployés lors des grandes offensives allemandes de mars 1918.

    Au printemps 1918, Halberstadt stoppa la production du CL.II, au profit du CL.IV. Mais les exemplaires survivants servirent jusqu'à la fin du conflit. On en retrouva également après-guerre en Lituanie et en Pologne, durant quelques années. La production totale a été estimée à 900 exemplaires (d'autres sources avancent plus d'un millier d'appareils), dont 200 par la Bayerische Flugzeug-Werke bavaroise (ancêtre de Messerschmitt, puis de MBB).

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    Caractéristiques :

    Version :

    Halberstadt CL.II

    Type :

    Avion d'appui tactique et d'escorte

    Equipage :

    1 pilote, 1 observateur-mitrailleur

    Motorisation :

    1 moteur à pistons Mercedes D.III, de 6 cylindres en ligne, à refroidissement liquide, développant 160 ch

    Poids :

    Masse à vide : 772 kg
    Masse maximale au décollage : 1 130 kg

    Performances :

    Vitesse maximale : 165 km/h
    Plafond pratique : 5 100 m
    Endurance : 3 h

    Dimensions :

    Envergure : 10,77 m
    Hauteur : 2,75 m
    Longueur : 7,30 m
    Surface alaire : 27,50 mètres carrés

    Armement :

    1 (parfois 2) mitrailleuse synchronisée LMG 08/15 de calibre 7,92 mm
    1 mitrailleuse Parabellum de calibre 7,92 mm, montée sur affut mobile à l'arrière
    Charge militaire extérieure de 50 kg (grenades antipersonnel, ou bombes de 10 kg)

    Pays utilisateurs :

    Allemagne, Lituanie, Pologne

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    Images :

    :arrow: Vue de profil d'un CL.II
    :arrow: Photographie d'époque, prise au sol
    :arrow: Ca change du camouflage pixellisé, pas vrai ?
    Ah que je destroye tout ! Ou pas. :pSur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18
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