L'AF Guardian, un chasseur de sous-marin, opérait par paires : l'un pour la détection, l'autre pour la destruction. C'est ce que les Américains nomment la tactique Hunter-Killer. Mais pour faire de la place sur les porte-avions, et les progrès de l'électronique aidant, ils demandèrent, à la fin des années 1940, qu'un seul appareil puisse effectuer les 2 missions.
Grumman proposa donc son G-89, un appareil navalisé, bimoteur, à ailes hautes et dérive classique. 2 prototypes XS2F-1 et 15 YS2F-1 de présérie furent commandés simultanément, le 30 juin 1950.
Le vol inaugural fut effectué le 4 décembre 1952. Les appareils étaient propulsés par des R-1820-76WA de 1450 hp. Les YS2F-1 furent redésignés YS-2A.
L'appareil entra en service au sein de la VS-26, en février 1954. Il gagna, à cause de sa désignation, le surnom de "Stoof". Il fut, dès lors, le premier appareil de lutte contre les sous-marins capable de remplir à la fois les missions de détection et de destruction.
Le S2F-1 (plus tard S-2A), fut construit à 740 exemplaires et était équipé de R-1820-82WA de 1525 hp. Le S-2A fut vendu à la marine Argentine (7 exemplaires en 1962), au Brésil (sous la dénomination P-16A), à la marine japonaise (50 exemplaires de 1957 à 1984, baptisés Aotaka (faucon bleu), à la marine Turque dans les années 1960, à la marine uruguayenne (3 exemplaires le 10 avril 1965). 1 appareil fut vendu au Canada avant la mise en place de la chaine de fabrication locale : il est actuellement en cours de restauration.
Le S2F-1T était une variante d'entraînement, rebaptisée TS-2A en 1962. De même, il exista une variante de transport léger et de remorquage de cibles, le S2F-1U, qui fut redésigné US-2A (4 S-2A japonais furent convertis à ce standard). Le S2F-1S était équipé du sonar Julie/Jezebel, et reçut la désignation S-2B. La plupart des S-2B, ainsi que 66 S-2A, furent convertis en US-2B, dont les missions étaient similaires au US-2A.
Le S-2A servit de base au CS2F-1 (CP-121 Mk 1 en 1968), une version produite sous licence par De Havilland Canada. 42 exemplaires furent produits, afin de remplacer les TBM-3E à bout de souffle. Ils entrèrent en service en 1956 et furent notamment basés sur le porte-avions Bonaventure. 2 d'entre eux furent convertis en transport en 1964. 17 d'entre eux furent livrés à la marine hollandaise en 1960, et servirent sur le Karel Doorman jusqu'en 1968.
De Havilland Canada construisit également le CS2F-2 (CP-121 Mk2 en 1968) à 57 exemplaires. Ils bénéficiaient d'un équipement de navigation conçu par Litton. 43 d'entre eux virent leur équipement électronique modernisés et furent rebaptisés CS2F-3 (CP-121 Mk 3). Le Bonaventure fut désarmé en 1970 et les Tracker furent finalement retirés du service dans les années 1990.
Le S2F-2 était un S2F-1 doté d'une soute à bombe rallongée, et des empennages de queue légèrement agrandis. 77 exemplaires furent construits et ils reçurent la désignation S-2C en 1962. Le S2F-2P, futur RS-2C, en étaient une variante de reconnaissance photographique. Quand au S2F-2U ou futur US-2C, ils servaient au transport léger ou au remorquage de cibles.
Le S2F-3 (futur S-2D), voyait son fuselage allongé à l'avant, ses empennages agrandis, sa capacité en carburant accrue, et les soutes des nacelles moteurs agrandies afin de loger 32 bouées sonores. 100 exemplaires furent construits. Ils entrèrent en service en juin 1961 au sein de la VS-35.
Il fut suivi du S2F-3S, équipé du sonar Julie/Jezebel, dont 252 exemplaires furent construits. Il était capable d'emporter des charges de profondeurs nucléaires, telles le Mk57 ou le Mk101, et disposait de 6 points d'emport. Redésigné S-2E en 1962, il sera également vendu à l'export. Il fut livré à la marine argentine (6 exemplaires en 1978), à la marine australienne (entre 1967 et 1984), au Brésil (désignation P-16E), à la marine péruvienne (12 exemplaires entre 1975 et 1989), Taïwan (au moins 25), la marine turque (ils remplacèrent les S-2A et furent retirés du service en 1994).
Le S2F-1S1 était un S2F-1S dont le sonar Julie/jezebel était améliorée. Il reçut comme désignation en 1962 S-2F. Quelques S-2F furent convertis en US-2F de transport.
Les S-2G étaient des S-2E modernisés au niveau de l'électronique. Ils reçurent, en premier lieu, un AN/AQA-7 DIFAR et un AN/ARR-75 (reçevant les données des bouées sonores). Les S-2G furent également vendus à l'export : à la marine argentine (3 exemplaires dans les années 1990), à la marine australienne, à la marine péruvienne (4 exemplaires de 1983 à 1989), à Taïwan (au moins 7 exemplaires), à la marine uruguayenne (3 exemplaires, à partir de 1982).
Enfin, le S-2T, dit aussi Turbo Tracker, était une version modernisée. Il reçevait de nouveaux moteurs Garrett/Honeywell TPE-331-15AW de 1645 hp, à hélices quadripales. Il avait un nouveau radar Litton AN/APS-504, un nouveau MAD AN/ASQ-504 et un FLIR AN/AAS-40, un ordinateur AN/AQS-92F et un receveur de données de bouées AN/ARR-84. La charge utile, augmentée de 500 kg, permettait l'emport de torpilles Mk 44 et 46. 32 appareils taïwanais devaient être modernisés par Grumman à la fin des années 1980, mais seulement 27 le furent en réalité. Ils furent transférés à la marine taïwanaise en 1999. Actuellement, seule une moitié est opérationnelle et attend son remplacement par le P-3 Orion. L'Argentine a également fait moderniser 6 de ses appareils à ce standard par IAI. Le Brésil a modernisé un appareil, mais a abandonner l'idée à cause du prix prohibitif.
En tout, 1185 Tracker furent construits par Grumman et 99 par le Canada. Au moins 13 appareils sont conservés, en exposition ou en restauration.
L'US Navy le remplaça par le S-3 Viking. Le dernier squadron à l'utiliser, le VS-37 équipé de S-2G, fut démantelé le 29 août 1976. Il donna également naissance au C-1 Trader et au E-1 Tracer.
L'Argentine déploya les siens sur ses 2 porte-avions, l'Independancia et le Vincente de Mayo. Ils furent intensivement utilisés lors de la guerre des Malouines. Depuis 2010, ils participent à des exercices annuels sur le porte-avions brésilien Sao Paulo. L'Australie eut 2 escadrons de S-2, dont le VS-816 basé sur l'HMS Melbourne. 1 seul appareil fut perdu par accident. Les appareils brésiliens étaient déployés sur le porte-avions Minas Gerais. Les appareils uruguayens ne sont plus en état de vol depuis au moins 2004.
Il semble que la marine sud-coréenne, l'armée de l'air italienne, et la marine thaïlandaise l'ait également utilisé.
Depuis, le S-2 a connu une seconde carrière dans la lutte contre les incendies, sous le surnom de Firecat. La firme canadienne Conair Aviation a récupéré, modifié et parfois modernisé d'anciennes cellules. Certains, équipés de turbopropulseurs PT6A-67AF, sont nommés Turbo Firecat. Ils sont utilisés au Canada, en France (par la sécurité civile), aux Pays-Bas et aux Etats-Unis.
La fiche sur le site
http://fr.wikipedia.org/wiki/Grumman_S-2_Tracker
http://www.avionslegendaires.net/grumman-s-2-trader-tracker.php
http://en.wikipedia.org/wiki/Grumman_S-2_Tracker
http://www.aviastar.org/air/usa/grumman_tracker.php
http://www.globalsecurity.org/military/systems/aircraft/s-2.htm
http://www.s2ftracker.com/
http://www.warbirdalley.com/c1.htm
Grumman S-2 Tracker
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Merci stanak !
On a toujours la bougeotte à ce que je vois¤ Nicolas Sur AMN : Nico2, inscrit le 09 Jan 2006, 16:45>> N'oubliez pas de lire et de relire le Règlement du forum.>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres. -
les Firecat de la Sécurité civile mis en retraite anticipée, la chance;-)
http://stanakshot.free.fr/photos/France-securite-civile/Conair-Turbo-Firecat/2149
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