Le Convair YB-60 est un prototype de bombardier stratégique propulsé par huit réacteurs, muni d’ailes hautes, d’un empennage conventionnel, d’une soute à bombe et d’un train d’atterrissage escamotable.
Le 25 août 1950, Convair propose à l’USAF une version très améliorée de son B-36 : l’XB-36G qui est propulsé par huit réacteurs et muni d’ailes en flèche. Il intéresse suffisamment l’USAF pour qu’elle accepte, le 15 mars 1951, la modification par Convair de deux cellules de B-36F, les 49-2676 et 49-2684. Cette nouvelle configuration est jugée suffisamment différente de la précédente pour que l’USAF décide de renommer ces deux prototypes YB-50.
Pour diminuer les frais, le maximum de composants du B-36 sont conservés. Le fuselage est essentiellement le même, excepté l’avant qui est rallongé pour installer plus de matériel et une sonde dans le prolongement du nez. Le nouveau cockpit est pressurisé et situé au-dessus du nez. Il est abrité par une bulle en grande partie vitrée et accueille les cinq membres de l’équipage, soit deux pilotes, un navigateur, un opérateur radio-bombardier et un opérateur radio responsable également des canons d’autoprotection. La propulsion est assurée par huit réacteurs Pratt & Whitney J57-P-3 qui sont installés deux par deux dans quatre nacelles sous les ailes. Ces dernières, en position haute, ont une flèche de 37°. L’empennage, conventionnel, est également en flèche. Le train d’atterrissage est constitué du train tricycle du B-36, mais les ailes en flèche ont fait reculer le centre de gravité. Pour éviter que l’appareil ne bascule au sol, une jambe de train supplémentaire est rajoutée à l’arrière du fuselage. Elle est déployée à l’atterrissage après que le train d’atterrissage ait touché le sol et au décollage elle est escamotée au roulage juste avant la rotation. Pour pallier les difficultés engendrées par une vitesse d’approche plus rapide à cause des ailes en flèche, il est décidé de munir l’YB-60 de parachutes de freinage dans le cône de queue. Par contre, il est difficile de savoir si le prototype a bel et bien été muni de ce dispositif.
Son autoprotection est assurée par une tourelle arrière commandée à distance par l’opérateur radio/mitrailleur. Elle est équipée de deux canons de 20mm et un radar AN/APG-32 permet de localiser les cibles. La charge offensive emportée en soute peut atteindre les 33’000kg de bombes.
Peu satisfaite du nombre d’arme d’autoprotection, l’USAF demande à Convair de rajouter des tourelles escamotables au-dessus et au-dessous du fuselage, ainsi qu’à l’avant. Ces nouveaux postes portent l’équipage total à neuf personnes, soit quatre mitrailleurs de plus.
La conversion du B-36F 49-2676 commence au printemps 1951 et après 8 mois et 28% des pièces de l’appareil changées ou modifiées, le premier YB-60 est prêt à voler… ou presque. En effet, la livraison des réacteurs J-57 tarde et ce n’est que le 6 avril 1952 que l’avion est complet, devenant alors le plus grand avion à réaction au monde.
Son premier vol a lieu le 18 avril 1952, avec le chef des pilotes d’essai de chez Convair, Beryl A. Erikson, aux commandes.
Assez rapidement on remarque des problèmes de pompe à essence, des tremblements dans les commandes de vol, des ratés dans le système de contrôle électrique des moteurs et surtout une stabilité très moyenne due à une efficacité insuffisante des ailerons.
De plus, quelques jours avant son premier vol, un concurrent a lui aussi effectué son premier vol : l’YB-52. Bien que moins cher que ce dernier grâce aux pièces en commun qu’il a avec le B-36 et capable d’emporter une charge offensive plus importante, l’YB-60 a des performances nettement en dessous. Sa vitesse maximale de près de 820km/h était loin des 980km/h de l’YB-52, par exemple.
Par conséquent, l’USAF annule le programme YB-60 en janvier 1953, avant que le second prototype ait pu voler. L’YB-60 49-2676 a volé un total de 66 heures.
Par la suite, Convair a fait plusieurs propositions à l’USAF : modifier les B-36 encore en ligne de production dans le standard B-60 sans hausse des coûts pour l’Air force, utiliser l’YB-60 comme banc d’essai volant pour les nouveaux réacteurs ou comme prototype pour tester la propulsion nucléaire X-6. Toutes ces propositions sont refusées.
Une adaptation du B-60 pour en faire un avion de transport commercial a également été évoquée, mais le projet n’est pas allé plus loin.
Bien que la Force aérienne ait finalement officiellement accepté les deux YB-60 à la mi-1954, les essais en vol étaient déjà terminés et les deux avions sont laissés à terre, sur le côté de la piste à Fort Worth. À la fin juillet 1954, ils sont mis au rebut, seuls certains composants en communs avec les B-36F seront récupérés.
Versions :
XB-36G: Première désignation des B-36F munis de réacteurs, redésignés ensuite YB-60.
YB-60 : Désignation des deux prototypes propulsés par huit réacteurs Pratt & Whitney J57-P-3 de 38kN de poussée unitaire, un seul prototype testé (49-2676).
B-60 : Désignation des YB-60 de série, jamais produits.
Utilisateurs militaires :
Aucun. Un appareil en test au sein de l’USAF.
Caractéristiques YB-60:
Equipage : 5
Longueur : 52,1m
Envergure : 62,8m
Hauteur : 18,4m
Surface alaire : 486,7m2
Masse à vide : 69’407kg
Masse en charge : 73’000kg
Masse maximale au décollage : 140’000kg
Points d’attache : 0
Moteurs :
8 réacteurs Pratt & Whitney J57-P-3 de 38kN (3’873kgp) de poussée unitaire.
Performances :
Vitesse max : 818km/h
Vitesse ascensionnelle : 5,38m/s
Vitesse de décrochage : 212km/h
Plafond opérationnel : 16’200m
Distance franchissable : 13’000km
Rayon de combat : 4’700km
Distance de décollage : 2’478m
Distance d’atterrissage : 2’045m
Armement :
2 canons de 20mm en tourelle de queue. Jusqu’à 33’000kg de bombes en soute.
Liens internet :
https://en.wikipedia.org/wiki/Convair_YB-60
http://www.fiddlersgreen.net/models/aircraft/Convair-YB-60.html
http://www.joebaugher.com/usaf_bombers/b60.html
http://www.aviastar.org/air/usa/convair_yb-60.php
http://www.globalsecurity.org/wmd/systems/b-60.htm
http://www.airplanesofthepast.com/convair-yb60.htm
Convair YB-60
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" J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch
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Merci Clans!Clansman a écrit
La fiche sur le site" J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch -
Super fiche, très classe.¤ Nicolas Sur AMN : Nico2, inscrit le 09 Jan 2006, 16:45>> N'oubliez pas de lire et de relire le Règlement du forum.>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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