Bombardier monomoteur français de la Première Guerre Mondiale de configuration biplan.

En 1914, au début de la Première Guerre Mondiale, certains planificateurs français montrent une nette préférence pour les avions équipés d’hélices propulsives. Pour satisfaire à leur demande, le constructeur aéronautique Bréguet Aviation décide de modifier la configuration de son Breguet Type IV qu’il est en train de développer. L’avancée de l’armée allemande, qui menace les ateliers de La Brayelle à Douai, oblige l’évacuation plus à l’Ouest du prototype presque terminé ainsi que les machines et les mécaniciens. L’appareil est ensuite achevé à Villacoublay où il effectue son premier vol la même année, ainsi que ses essais en vol.

Le Breguet 4 est un biplan à deux plans de même envergure et non décalés. La structure des ailes est en bois, recouverte de toile. Le fuselage, relativement court, est constitué d’une nacelle en bois contreplaqué de section transversale rectangulaire dans laquelle les deux membres d’équipage prennent place dans des cockpit ouverts en tandem. L'observateur installé sur le siège avant a une excellente visibilité lui offrant un large champ de tir pour sa mitrailleuse sur affût Lewis de 7.7 mm. Derrière le pilote est installé le moteur qui actionne une hélice bipale propulsive située juste derrière le bord de fuite des ailes. Des montants reliés aux deux plans des ailes et passant de chaque côté de l’hélice se rejoignent à l’arrière pour maintenir l’empennage. Ce dernier est de type cruciforme, avec une importante surface horizontale et une dérive aux extrémités arrondies. De chaque côté de cette dernière, deux stabilisateurs verticaux sont ajoutés pour améliorer la stabilité en vol. Le train d’atterrissage fixe est de type tricycle, avec un patin sous la dérive pour éviter qu’elle s’abime si l’avion devait basculer en arrière durant les phases de décollage ou d’atterrissage. Jusqu’à 300 kg de bombe peut être emporté sous deux points d’emports renforcés situés sous le plan inférieur.

Alors que le Bréguet 4 est prêt à être produit, André et Édouard Michelin proposent au gouvernement français de parrainer la construction d’une centaine de bombardiers pour l'Aéronautique militaire. Ils obtiennent ainsi une licence de construction du biplan de Bréguet, sous le nom de BUM ("B" pour "hélice propulsive", "U" pour le moteur Salmson "Canton-Unné", "M" pour "Michelin"). Par la suite, une version équipée d’un moteur Renault 12Fb et désignée BLM est également produite par Michelin. Ces deux modèles sont également désignés par la suite, respectivement BrM 2B.2 et BrM 4B.2.

Le BUM est à peine entré en service que déjà l’Aéronautique militaire commande un avion d’escorte pour protéger ses bombardiers des interceptions. Bréguet met au point une version équipée d’un canon Hotchkiss de 37 mm destiné à abattre les chasseurs ennemis avant d’être à portée de leurs mitrailleuses. Cet avion d’escorte entre en service sous la désignation de BUC ("C" pour chasse) lorsqu’il est motorisé avec un Salmson "Canton-Unné" et BLC avec le Renault 12Fb.

Finalement, peu d’avions d’escorte BUC et BLC ont été construits, leurs performances étant insuffisantes. De plus, en France, la doctrine du chasseur d’escorte armé d’un canon est rapidement abandonnée au profit de vrais chasseurs capables de rivaliser en combat aérien avec les intercepteurs adverses. Bréguet a construit 17 exemplaires, équipés de moteurs britanniques Sunbeam Mohawk ou Rolls-Royce Falcon pour le Royal Naval Air Service de la Royal Navy britannique. Ils y sont désignés "Bréguet de Chasse" et servent aux côtés des Caudron G.4 au sein du 5 Wing RNAS, la première unité de la Royal Navy spécifiquement entraînée pour les bombardements à longue distance. Ils resteront en service, à Dunkerque, de mai à juin 1916 avant d’être retirés de la ligne de front en raison de leurs performances trop limitées.


Versions :
Type IV (BU.3) : Prototype de Bréguet à la configuration classique, équipé d’un moteur dans le nez et d’une hélice tractrice.

Bréguet 4 : Prototype muni d’une hélice propulsive qui servira de base aux versions militaires. 

BUM (BrM 2B.2) : Version bombardier construite par Michelin et motorisée par un Salmson "Canton-Unné".

BLM (BrM 4B.2) : Version bombardier construite par Michelin et motorisée par un Renault 12Fb.

BUC : Version chasseur d'escorte construite par Michelin à moteur Salmson "Canton-Unné".

BLC : Version de chasseur d'escorte construite par Michelin à moteur Renault 12Fb.

Bréguet de Chasse : Version de chasseur d'escorte (BLC) à longue distance pour le Royal Naval Air Service, motorisée par un moteur Sunbeam Mohawk ou Rolls-Royce Falcon.


Utilisateurs militaires :
France : Aéronautique militaire, quelques dizaines d’exemplaires des versions BUM, BLM, BUC et BLC.

Roumanie : Quelques exemplaires au sein du Corps de l’Air roumain.

Royaume-Uni : 17 BUC et BLC au sein de la RNAS de la Royal Navy d’avril à juin 1936.


Caractéristiques et performances Breguet BUC :
Equipage : 2 (un pilote et un tireur)
Longueur : 9,50 m
Envergure : 16,40 m
Hauteur : 3,70 m
Surface alaire : 54,0 m2
Masse à vide : 1'160 kg
Masse maximale au décollage : 1'535 kg
Points d’emport : 2 sous l’aile inférieure
Moteurs : un moteur radial Salmson 2M7 refroidi par eau de 200 ch (147 kW)
Vitesse max basse altitude : 138km/h
Plafond opérationnel : 3’700 m
Endurance : 3 h
Distance franchissable : 399 km
Armement : une mitrailleuse Lewis de 7.7 mm ou un canon Hotchkiss de 37 mm dans le cockpit avant et jusqu’à 300 kg de bombes




Liens internet :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Breguet_4

https://en.wikipedia.org/wiki/Br%C3%A9guet_4

https://www.aviafrance.com/aviafrance1.php?ID=4872&ID_CONSTRUCTEUR=249&ANNEE=0&ID_MISSION=0&MOTCLEF=

http://www.airwar.ru/enc/fww1/buc.html