Martin P4M Mercator
Rappels
- Catégorie : Avion de patrouille maritime
- Constructeur : Martin
- Premier vol : 20 septembre 1946
- Production : 21 appareils construits (cellules neuves)
Historique
En 1944, la firme Martin plancha sur un successeur au PB4Y Privateer, un dérivé du B-24 servant à la patrouille maritime. Le Martin 219, à long rayon d'action, pouvait être envisagé pour l'invasion du Japon. L'US Navy signa un contrat pour 2 prototypes XP4M-1 le 6 juillet 1944.Le premier d'entre eux s'envola le 20 septembre 1946, avec O.E. "Pat" Tibbs aux commandes. Mais il souffrit d'un concurrent de taille : le P2V Neptune. Il était équipé de moteurs R-4360-4 et de réacteurs J-33-A-17. Comparativement, il était bien plus lourd, plus cher, plus complexe donc moins fiable, conçu trop tardivement, même s'il était nettement plus rapide de 100 mph avec ses réacteurs allumés. De plus, la compagnie n'en fit guère la promotion. Malgré tout, l'US Navy commanda 19 P4M-1 de série en 1947.
Le premier d'entre eux effectua son roll-out le 18 juillet 1949. Si sa silhouette était classique, sa motorisation l'était moins. Il disposait de deux Pratt & Whitney R-4360-20A de 3250 hp, ainsi que de deux réacteurs Allison J33-A-23 de 2085 kgp (une copie du de Havilland Goblin) situés à l'arrière de la nacelle des moteurs à hélice.
Il possédait un lourd armement défensif : une tourelle de nez Emerson avec 2 canons de 20 mm, une tourelle de queue Martin avec 2 autres canons de 20 mm, et une tourelle dorsale Martin avec 2 mitrailleuses de 12,7 mm. Sa soute à bombe était large mais pas très haute, ce qui la rapprochait des standards anglais. Les soutes à l'américaine sont plutôt profondes et étroites. Cela permettait une plus grande possibilité d'emploi de munitions : 12 charges de profondeur de 275 kg, 2 torpilles 13-3, 12 mines de 1000 livres ou 6 mines de 2000 livres, voire 4 réservoirs supplémentaires. En revanche, aucun point d'emport externe n'était prévu.
Le radar de recherche du P4M était un AN/APS-33, dont le radome de l'antenne était situé en-desous et à l'arrière du fuselage. Une petite antenne en avant de la soute à bombe contenait peut-être un radar de guidage à courte portée. L'équipage, constitué de 9 personnes, disposait d'un appareil assez confortable, grâce à ses dimensions tout de même imposantes.
En tant que patrouilleur, sa vie opérationnelle fut assez courte, concurrencé qu'il était par le P2V Neptune plus simple. Il servi globalement à larguer des mines marines à haute vitesse. Il entra en service au sein de la VP-21 le 28 juin 1950, et y resta jusqu'en février 1953. Il était basé à Port-Lyautey au Maroc. 12 appareils seulement furent construits au standard P4M-1, et encore le dernier s'écrasa avant même la livraison. Les P4M-1 furent livrés du 22 décembre 1949 au 23 septembre 1950.
L'US Navy songea que ses performances le destinait à être plutôt une plate-forme de renseignement électronique. Les 7 appareils qui restaient à livrer furent construits au standard P4M-1Q. 10 P4M-1 furent également convertis à ce standard, le 11e s'étant lui aussi écrasé.
Le P4M-1Q vola pour la première fois en février 1951. Les conversions furent effectuées par la Navy elle-même, à Norfolk. Extérieurement, ils se distinguaient bien entendu par de nombreuses antennes. L'équipage passa à 14 puis 16 personnes, et l'appareil devint encore plus lourd.
Il entra en service au sein de la VC-11 en octobre 1951, aux Philippines. D'autres appareils furent livrés à la VQ-1 basée au Japon en juin 1955. La VQ-2 récupéra les appareils de la VP-21 une fois modifiés et l'utilisa de Port-Lyautey, dans la Méditerrannée et l'Atlantique.
Son armement défensif fut enlevé, jusqu'à ce que l'un d'eux fut descendu par des MiG chinois, près de Shangaï, le 22 août 1956. L'armement revint, mais un autre appareil fut endommagé le 16 juin 1959 par des MiG-17 nord-coréens. Ces 2 appareils appartenaient à la VQ-1. 4 autres appareils furent perdus par accident. Le manque de pièces de rechange fit qu'ils furent retirés du service en juillet 1960, et les survivants tous ferraillés.
Aucun détail n'est connu sur les missions accomplis par les P4M, au point d'utiliser des marquages fantaisistes ou de se faire passer, lors des transmissions radio, pour des P2V. On peut cependant imaginer qu'il servit au recueil de renseignements électroniques le long des frontières chinoises, par écoute des communications ou analyse des fréquences radars. Il fut remplacé par l'EA-3 Skywarrior et le Warning Star.
Ancien pays utilisateur
- États-Unis : US Navy (19 exemplaires)
Versions
- Martin P4M-1 : Version de patrouille maritime, 12 appareils construits.
- Martin P4M-1Q : Version de reconnaissance électronique, 7 appareils construits et 10 P4M-1 modifiés.
- Martin XP4M-1 : Prototypes, 2 exemplaires. Moteurs R-4360-4.
Sur le forum…
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En 1944, la firme Martin plancha sur un sucesseur au PB4Y Privateer, un dérivé du B-24 servant à la patrouille maritime. Le Martin 219, à long rayon d'action, pouvait être envisagé pour l'invasion du Japon. L'US Navy signa un contrat pour 2 prototypes XP4M-1 le 6 juillet 1944.
Le premier d'entre eux s'envola le 20 septembre 1946, avec O.E. "Pat" Tibbs aux commandes. Mais il souffrit d'un concurrent de taille : le P2V Neptune. Comparativement, il était bien plus lourd, plus cher, plus complexe donc moins fiable, conçu trop tardivement, même s'il était nettement plus rapide de 100 mph avec ses réacteurs allumés. De plus, la compagnie n'en fit guère la promotion. Malgré tout, l'US Navy commanda 19 P4M-1 de série.
Le premier d'entre eux effectua son roll-out le 18 juillet 1949. Si sa silhouette était classique, sa motorisation l'était moins. Il disposait de deux Pratt & Whitney R-4360-20A de 3250 hp, ainsi que de deux réacteurs Allison J33-A-10A de 2085 kgp (une copie du de Havilland Goblin) situés à l'arrière de la nacelle des moteurs à hélice.
Il possédait un lourd armement défensif : une tourelle de nez Emerson avec 2 canons de 20 mm, une tourelle de queue Martin avec 2 autres canons de 20 mm, et une tourelle dorsale Martin avec 2 mitrailleuses de 12,7 mm. Sa soute à bombe était large mais pas très haute, ce qui la rapprochait des standards anglais. Les soutes à l'américaine sont plutôt profondes et étroites. Cela permettait une plus grande possibilité d'emploi de munitions : 12 charges de profondeur de 275 kg, 2 torpilles 13-3, 12 mines de 1000 livres ou 6 mines de 2000 livres, voire 4 réservoirs supplémentaires. En revanche, aucun point d'emport externe n'était prévu.
Le radar de recherche du P4M était un AN/APS-33, dont le radome de l'antenne était situé en-desous et à l'arrière du fuselage. Une petite antenne en avant de la soute à bombe contenait peut-être un radar de guidage à courte portée. L'équipage, constitué de 9 personnes, disposait d'un appareil assez confortable, grâce à ses dimensions tout de même imposantes.
En tant que patrouilleur, sa vie opérationnelle fut assez courte, concurrencé qu'il était par le P2V Neptune plus simple. Il servi globalement à larguer des mines marines à haute vitesse. Il entra en service au sein de la VP-21 le 28 juin 1950, et y resta jusqu'en février 1953. Il était basé à Port-Lyautey au Maroc. 12 appareils seulement furent construits au standard P4M-1, et encore le dernier s'écrasa avant même la livraison.
L'US Navy songea que ses performances le destinait à être plutôt une plate-forme de renseignement électronique. Les 7 appareils qui restaient à livrer furent construits au standard P4M-1Q. 10 P4M-1 furent également convertis à ce standard, le 11e s'étant lui aussi écrasé.
Le P4M-1Q vola pour la première fois en février 1951. Les conversions furent effectuées par la Navy elle-même, à Norfolk. Extérieurement, ils se distinguaient bien entendu par de nombreuses antennes. L'équipage passa à 14 puis 16 personnes, et l'appareil devint encore plus lourd.
Il entra en service au sein de la VQ-1 en octobre 1951, dans le Pacifique, d'abord aux Philippines puis au Japon en juin 1955. La VQ-2 l'utilisa de Port-Lyautey, dans la Méditerrannée et l'Atlantique.
Son armement défensif fut enlevé, jusqu'à ce que l'un d'eux fut descendu par des MiG chinois, près de Shangaï, le 22 août 1956. L'armement revint, mais un autre appareil fut endommagé le 16 juin 1959 par des MiG-17 nord-coréens. Ces 2 appareils appartenaient à la VQ-1. 4 autres appareils furent perdus par accident. Le manque de pièces de rechange fit qu'ils furent retirés du service en juillet 1960, et les survivants tous ferraillés.
Aucun détail n'est connu sur les missions accomplis par les P4M, au point d'utiliser des marquages fantaisistes ou de se faire passer, lors des transmissions radio, pour des P2V. On peut cependant imaginer qu'il servit au receuil de renseignements électroniques le long des frontières chinoises, par écoute des communications ou analyse des fréquences radars. Il fut remplacé par l'EA-3 Skywarrior et le Warning Star.
http://en.wikipedia.org/wiki/Martin_P4M_Mercator
http://www.vectorsite.net/avp2v.html#m8
http://www.spyflight.co.uk/merc.htm
http://www.aviastar.org/air/usa/martin_mercator.php
http://www.marylandaviationmuseum.org/history/martin_aircraft/21_p4m.html
http://www.americanmilitaryhistorymsw.com/blog/532616-martin-p4m-mercator/
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