Henschel Hs 132
Rappels
- Catégorie : Prototype
- Constructeur : Henschel
- Premier vol : 1944
- Production : 3 appareils construits (cellules neuves)
Historique
Dans les premières phases de la Seconde Guerre Mondiale, un des symboles de la Blitzkrieg était le bombardier en piqué. Bien que la Luftwaffe ait mis en ligne plusieurs types de bombardiers en piqué, un seul parvint au statut de légende, le Junkers Ju-87 Stuka. Cependant, en 1943, la légende était une espèce menacée.Lent et peu maniable, le Stuka était une cible de choix sur les champs de bataille, et faisait l'objet de l'attention meurtrière des canons de DCA adverses. De surcroît, la Luftwaffe, accablée par un nombre de missions croissant, n'avait plus les effectifs en hommes et en matériels suffisants pour assurer des escortes conséquentes à ces appareils.
C'est pourquoi, en février 1943, le RLM (Reichsluftfahrtministerium, littéralement Ministère de l'Air du Reich), demanda aux constructeurs allemands le développement d'un tout nouvel appareil conçu pour mener des missions d'attaque au sol. Henschel, qui fournissait depuis des années des avions conçus dans ce but, releva le défi et proposa un concept révolutionnaire, le Henschel Hs 132.
Les études débutèrent à l'été 1943 et progressèrent malgré des difficultés nombreuses, liées notamment aux effets des bombardements alliés sur les usines aéronautiques allemandes. Le projet ayant attiré l'attention des autorités allemandes, Henschel put cependant avancer, en ayant notamment recours à la coopération du constructeur Heinkel. En mai 1944, le RLM valida officiellement le projet d'Henschel et commanda un total de six prototypes.
Le Hs 132 était par bien des aspects un appareil novateur, et très intéressant. Henschel le conçut dès le départ comme un avion très simple, facile à construire. La structure était largement construite en bois, un matériau léger et plus facile à trouver en 1944-1945 que les alliages utilisés normalement par la Luftwaffe. Le fuselage était de forme arrondie, supporté par un train d'atterrissage tricycle (les roues arrières étant carénées).
La propulsion était assurée par un unique réacteur BMW, monté sur le fuselage. La voilure était placée en position médiane, et complétée à l'arrière par un empennage bidérive. Surtout, le Hs 132 se distinguait par son cockpit : protégé par une verrière blindée, le pilote était installé en position couchée, sur le ventre. Cette position devait lui permettre d'encaisser jusqu'à 12 G au moment de la ressource, après une attaque en piqué. L'armement du Hs 132 était constitué d'une unique bombe de 500 kilos (certaines sources avançant une charge militaire pouvant aller jusqu'à 1 400 kilos). Les ingénieurs de Henschel avaient aussi prévu l'installation de canons sur les modèles suivants, de calibre 20 et/ou 30 mm.
Malheureusement, le Hs 132 n'effectua jamais son premier vol. Trois prototypes seulement furent construits (un quatrième était semble t-il également en cours de production). Les soldats de l'Armée Rouge prirent possession des usines et des prototypes, et firent prisonniers une partie des ingénieurs et techniciens du projet.
L'appareil ne prit donc aucune part à la Seconde Guerre Mondiale, et son efficacité ne peut pas vraiment être discuté. On peut cependant émettre quelques réserves : bien que rapide, le Hs 132 n'aurait certainement pas été invulnérable, notamment face aux nouveaux chasseurs alliés à réaction, qui faisaient leur apparition sur le front. De plus, le pilotage particulier du Hs 132 n'aurait pas convenu à des équipages allemands de moins en moins entraînés.
Il semble aussi que l'appareil ne disposait pas de freins de piqué, ce qui aurait pu nuire à la précision des attaques. Enfin, la position du réacteur, derrière le poste de pilotage, interdisait de facto l'éjection du pilote, à un moment où la Luftwaffe se trouvait de plus en plus à court d'équipages expérimentés.
Texte de Ciders, avec son aimable autorisation.
Versions
- Henschel Hs 132A : Version de bombardement en piqué.
- Henschel Hs 132B : Projet d'une version anti-chars, dotée d'un moteur Jumo 004, de 2 canons MG-151 et jusqu'à 8 roquettes anti-chars.
- Henschel Hs 132C : Version dotée d'un moteur He S 011, de deux canons MG-151 et de deux canons MK103 de 30 mm.
- Henschel Hs 132D : Projet d'une version à l'envergure agrandie.
Sur le forum…
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Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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Pour la question de d9, ça aurait dû être le cas. Mais dans la mesure où aucun vol d'essai n'a eu lieu (du moins en Allemagne). Peut-être que les Soviétiques en ont retiré quelques enseignements de leur côté, mais à ma connaissance, aucun avion à poste de pilotage ventral n'est sorti des usines de l'Est.Ah que je destroye tout ! Ou pas. Sur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18
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Je ne crois pas qu'il y ait confusion : les trains d'atterrissage diffèrent. Celui d'Heinkel, de mémoire, se rétracte entièrement dans le fuselage.Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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Est-ce que la position couchée sur le ventre aurait vraiment permis d'alléger les conséquences d'une ressource brutale ?
En voyant l'image, je me suis demandé s'il n'y avait pas confusion entre Henschel et Heinkel tant les deux appareils se ressemblent :]Et tous ces points d'exclamation, vous avez remarqué ? Cinq ! C'est la marque d'un aliéné qui porte son slip sur la tête. L'opéra fait cet effet à certains.Terry Pratchett -
Je ne l'ai pas précisé dans la fiche (oubli de ma part), mais les deux appareils sont assez proches en termes de configuration. Cela s'explique sans doute par la coopération entre les ingénieurs des deux entreprises.
On notera par exemple qu'ils utilisent le même moteur, qu'ils ont des dimensions très proches (même envergure, 15 centimètres d'écart pour la longueur) et qu'ils utilisaient (ou allaient utiliser) les mêmes canons.Ah que je destroye tout ! Ou pas. Sur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18 -
Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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Historique :
Dans les premières phases de la Seconde Guerre Mondiale, un des symboles de la Blitzkrieg était le bombardier en piqué. Bien que la Luftwaffe ait mis en ligne plusieurs types de bombardiers en piqué, un seul parvint au statut de légende, le Junkers Ju-87 Stuka. Cependant, en 1943, la légende était une espèce menacée. Lent et peu maniable, le Stuka était une cible de choix sur les champs de bataille, et faisait l'objet de l'attention meurtrière des canons de DCA adverses. De surcroît, la Luftwaffe, accablée par un nombre de missions croissant, n'avait plus les effectifs en hommes et en matériels suffisants pour assurer des escortes conséquentes à ces appareils.
C'est pourquoi, en février 1943, le RLM (Reichsluftfahrtministerium, littéralement Ministère de l'Air du Reich), demanda aux constructeurs allemands le développement d'un tout nouvel appareil conçu pour mener des missions d'attaque au sol. Henschel, qui fournissait depuis des années des avions conçus dans ce but, releva le défi et proposa un concept révolutionnaire, le Henschel Hs 132. Les études débutèrent à l'été 1943 et progressèrent malgré des difficultés nombreuses, liées notamment aux effets des bombardements alliés sur les usines aéronautiques allemandes. Le projet ayant attiré l'attention des autorités allemandes, Henschel put cependant avancer, en ayant notamment recours à la coopération du constructeur Heinkel. En mai 1944, le RLM valida officiellement le projet d'Henschel et commanda un total de six prototypes.
Le Hs 132 était par bien des aspects un appareil novateur, et très intéressant. Henschel le conçut dès le départ comme un avion très simple, facile à construire. La structure était largement construite en bois, un matériau léger et plus facile à trouver en 1944-1945 que les alliages utilisés normalement par la Luftwaffe. Le fuselage était de forme arrondie, supporté par un train d'atterrissage tricycle (les roues arrières étant carénées). La propulsion était assurée par un unique réacteur BMW, monté sur le fuselage. La voilure était placée en position médiane, et complétée à l'arrière par un empennage bidérive. Surtout, le Hs 132 se distinguait par son cockpit : protégé par une verrière blindée, le pilote était installé en position couchée, sur le ventre. Cette position devait lui permettre d'encaisser jusqu'à 12 G au moment de la ressource, après une attaque en piqué. L'armement du Hs 132 était constitué d'une unique bombe de 500 kilos (certaines sources avançant une charge militaire pouvant aller jusqu'à 1 400 kilos). Les ingénieurs de Henschel avaient aussi prévu l'installation de canons sur les modèles suivants, de calibre 20 et/ou 30 mm.
Malheureusement, le Hs 132 n'effectua jamais son premier vol. Trois prototypes seulement furent construits (un quatrième était semble t-il également en cours de production). Les soldats de l'Armée Rouge prirent possession des usines et des prototypes, et firent prisonniers une partie des ingénieurs et techniciens du projet. L'appareil ne prit donc aucune part à la Seconde Guerre Mondiale, et son efficacité ne peut pas vraiment être discuté. On peut cependant émettre quelques réserves : bien que rapide, le Hs 132 n'aurait certainement pas été invulnérable, notamment face aux nouveaux chasseurs alliés à réaction, qui faisaient leur apparition sur le front. De plus, le pilotage particulier du Hs 132 n'aurait pas convenu à des équipages allemands de moins en moins entraînés. Il semble aussi que l'appareil ne disposait pas de freins de piqué, ce qui aurait pu nuire à la précision des attaques. Enfin, la position du réacteur, derrière le poste de pilotage, interdisait de facto l'éjection du pilote, à un moment où la Luftwaffe se trouvait de plus en plus à court d'équipages expérimentés.
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Caractéristiques :
Version :
Henschel Hs 132A
Type :
Bombardier en piqué
Equipage :
1 homme
Moteur :
1 turboréacteur BMW 109-003E-2 de 800 kg de poussée
Poids :
A vide : inconnu
Maximal au décollage : 3 400 kg
Performances :
Vitesse maximale à 6 000 mètres : 780 km/h
Plafond pratique : 10 250 m
Rayon d'action de combat : 680 km
Autonomie : 1 120 km
Dimensions :
Envergure : 7,20 m
Hauteur : inconnue
Longueur : 8,90 m
Surface alaire : 14,82 mètres carrés
Armement :
Jusqu'à 500 kg de charge militaire
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Images :
Vues sur plusieurs angles
La plus connue des photographies du Hs 132… qui serait en réalité un montage
L'oeuvre d'un maquettiste de talent…notez la bombe sous le fuselageAh que je destroye tout ! Ou pas. Sur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18