CJ-6 de 1973
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Nanchang CJ-6
Rappels
- Catégorie : Avion d'entraînement de base
- Constructeur : Nanchang
- Premier vol : 27 août 1958
- Production : 2 400 appareils construits (cellules neuves)
- Voir aussi… : Yakovlev Yak-18 (OTAN : Max, Mouse)
Historique
Après la prise du pouvoir par les communistes en Chine continentale, en 1949, les dirigeants politiques chinois se tournèrent résolument vers l'Union Soviétique, notamment dans le domaine militaire. La Chine partait pratiquement de zéro : il n'y avait pas d'industrie digne de ce nom, et la fourniture des troupes engagées contre les forces japonaises avant et pendant la Seconde Guerre Mondiale avait dépendue presque uniquement d'approvisionnements extérieurs, notamment en provenance des Etats-Unis.Dès 1949-1950, ce soutien états-unien disparut, remplacé par une aide massive des Soviétiques. Ceux-ci fournirent à la Chine une aide précieuse, consistant en des machines et un soutien technique (envoi de conseillers et d'ingénieurs). Ils équipèrent également les forces armées chinoises.
En 1954, l'Union Soviétique accorda à l'usine de construction aéronautique de Nanchang une licence pour la production du Yakovlev Yak-18, l'appareil d'entraînement de base alors le plus répandu dans les pays communistes. Des exemplaires en pièces détachées avaient déjà été envoyés en Chine et montés sur place, mais entre 1954 et 1958, l'usine Nanchang produisit elle-même près de 379 Nanchang CJ-5. Mais le CJ-5, tout comme le Yak-18, était un appareil issu du Yak-3 de la Seconde Guerre Mondiale, et il ne possédait pas un certain nombre de caractéristiques plus modernes.
Tandis que les Soviétiques travaillaient à une version améliorée, le Yak-18A, les ingénieurs chinois de l'usine de Shenyang, en Mandchourie, décidèrent de concevoir un nouvel appareil, sur place. Leurs travaux débutèrent en 1957 et s'inspirèrent largement du modèle soviétique. Toutefois, contrairement à ce qui fut parfois dit, le nouvel appareil n'était pas une simple copie du Yak-18A.
Les essais au sol et en soufflerie se révélant satisfaisants, le programme fut transféré à l'usine de Nanchang. En août 1958, un prototype, désigné comme le Hongzhuan 502, effectua son premier vol. Il mit en lumière certains problèmes, notamment le manque de puissance du moteur, alors un modèle tchécoslovaque Praga M-11ER refroidi par air, de 145 ch seulement. On décida de le remplacer par un moteur soviétique de neuf cylindres, l'Ivchenko Al-14R (produit sous licence comme le HS-6), d'une puissance de 260 ch. Après cette modification, la production en série débuta et les premiers appareils parvinrent aux écoles chinoises en 1960.
Le CJ-6 ressemble à bon nombre d'appareils d'entraînement de son temps. Il s'agit d'un monomoteur à ailes droites, la voilure affectant une forme d'aile de mouette inversée. Le fuselage, semi-monocoque, est entièrement métallique comme le reste de l'appareil. Le cockpit accueille un pilote débutant à l'avant, et un instructeur à l'arrière, ce dernier étant placé à la même hauteur que le premier. Le train d'atterrissage est complètement rétractable et de conception tricycle.
Rustique, le CJ-6 était agréable à piloter et pourvu de performances tout à fait honorables. Il pouvait également opérer à partir de pistes peu ou pas préparées, un avantage certain dans une Chine alors peu pourvue en infrastructures aéronautiques. Il permit ainsi à la Chine de se doter de milliers de pilotes.
Après la rupture avec l'Union Soviétique, la Chine perdit une aide précieuse. Elle dût se contenter de ses propres modèles, ne pouvant plus en acheter à Moscou. Le CJ-6 devient alors encore plus important. De nouvelles versions furent alors proposées, certaines produites en série, la plus importante numériquement étant le CJ-6A.
Versions principales :
- Hongzhuan 502 : prototype initial
- CJ-6 : la première grande série de production, pourvue d'un moteur HS-6
- CJ-6A : variante améliorée, équipée d'un moteur HS-6A plus puissant, de 285 ch ; premier vol en 1961
- CJ-6B : variante armée de deux mitrailleuses de calibre 7,62 mm, conçue pour des missions de patrouille aérienne ; 10 exemplaires construits
- Haiyan A/B/C : appareils produits pour le marché civil ; le Haiyan B, monoplace et pourvu d'un moteur HS-6 poussé à 345 ch, est conçu pour l'épandage aérien et la lutte contre les incendies
La Chine fut naturellement le principal utilisateur du Nanchang CJ-6. A l'heure actuelle, 9 des 10 académies (xueyuan) sont équipées de CJ-6 (les CJ-6A ayant remplacé les CJ-6 plus anciens), la marine chinoise disposant également de CJ-6 pour l'entraînement de ses propres pilotes.
La Chine s'est intéressée fort tard au remplacement des CJ-6. Le projet le plus avancé est celui du Hongdu L-7 Baby Eagle, qui devrait faire son premier vol cette année, et qui est développé en coopération avec le bureau russe Yakovlev. A l'export, le CJ-6 a dû affronter une très forte concurrence. Il n'a véritablement percé que dans les pays sous influence chinoise. Ainsi, l'Albanie, après sa rupture politique avec l'Union Soviétique, a reçu des Nanchang PT-6 (désignation export du CJ-6).
Les chiffres de production ne sont certains, comme de coutume pour des appareils chinois. Mais on estime 2400 exemplaires le nombre de Nanchang CJ-6/PT-6 produits.
Texte de Ciders, avec son aimable autorisation.
Pays utilisateurs
- Bangladesh : Armée de l'air bangladaise
- Nanchang PT-6A (40 exemplaires initialement, 24 exemplaires actuellement)
- Chine : Aéronavale chinoise
- Nanchang CJ-6A (53 exemplaires initialement, 38 exemplaires actuellement)
- Chine : Armée de l'air chinoise (400 exemplaires actuellement) — Estimation
- Corée du Nord : Armée de l'air nord-coréenne (180 exemplaires)
- Equateur : Armée de terre équatorienne
- Nanchang PT-6 (2 exemplaires)
- Soudan : Armée de l'air soudanaise
- Nanchang PT-6A (8 exemplaires)
- Tanzanie : Armée de l'air tanzanienne
- Nanchang PT-6A (8 exemplaires)
Anciens pays utilisateurs
- Albanie : Armée de l'air albanaise (20 exemplaires) — PT-6A
- Cambodge : Armée de l'air cambodgienne (1 exemplaire)
- Myanmar : Armée de l'air birmane (4 exemplaires) — PT-6
- Sri Lanka : Armée de l'air srilankaise (12 exemplaires) — PT-6
Versions
- Nanchang CJ-6 : Version de base motorisée par un HS-6.
- Nanchang CJ-6A : Version améliorée motorisée par un HS-6A de 285 ch plus puissant.
- Nanchang CJ-6B : Version de patrouille aérienne armée de deux mitrailleuses de 7,62 mm. 10 exemplaires.
- Nanchang PT-6 : Version export du CJ-6.
- Nanchang PT-6A : Version export du CJ-6A.
Sur le forum…
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Hop, rajouté. Reste plus que le cas litigieux du Laos.Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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Ah que je destroye tout ! Ou pas. Sur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18
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600e fiche sur le site
Pour l'Equateur, il s'agirait de l'armée de terre. Pour le Laos et le Cambodge, je n'ai rien trouvé, même sur Scramble.Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres. -
Nous poursuivons ici dans la découverte des appareils de production chinoise. Et de mon côté, je continue de m'intéresser à des avions méconnus, parfois cavalièrement évoqués comme des avions d'aéroclub. Mais avant de faire le malin dans un jet, tout pilote ne doit-il pas apprendre… à voler ?
…
Après la prise du pouvoir par les communistes en Chine continentale, en 1949, les dirigeants politiques chinois se tournèrent résolument vers l'Union Soviétique, notamment dans le domaine militaire. La Chine partait pratiquement de zéro : il n'y avait pas d'industrie digne de ce nom, et la fourniture des troupes engagées contre les forces japonaises avant et pendant la Seconde Guerre Mondiale avait dépendu presque uniquement d'approvisionnements extérieurs, notamment en provenance des Etats-Unis. Dès 1949-1950, ce soutien états-unien disparut, remplacé par une aide massive des Soviétiques. Ceux-ci fournirent à la Chine une aide précieuse, consistant en des machines et un soutien technique ( envoi de conseillers et d'ingénieurs ). Ils équipèrent également les forces armées chinoises.
En 1954, l'Union Soviétique accorda à l'usine de construction aéronautique de Nanchang une licence pour la production du Yakovlev Yak-18, l'appareil d'entraînement de base alors le plus répandu dans les pays communistes. Des exemplaires en pièces détachées avaient déjà été envoyés en Chine et montés sur place, mais entre 1954 et 1958, l'usine Nanchang produisit elle-même près de 379 Nanchang CJ-5. Mais le CJ-5, tout comme le Yak-18, était un appareil issu du Yak-3 de la Seconde Guerre Mondiale, et il ne possédait pas un certain nombre de caractéristiques plus modernes. Tandis que les Soviétiques travaillaient à une version améliorée, le Yak-18A, les ingénieurs chinois de l'usine de Shenyang, en Mandchourie, décidèrent de concevoir un nouvel appareil, sur place. Leurs travaux débutèrent en 1957 et s'inspirèrent largement du modèle soviétique. Toutefois, contrairement à ce qui fut parfois dit, le nouvel appareil n'était pas une simple copie du Yak-18A.
Les essais au sol et en soufflerie se révélant satisfaisants, le programme fut transféré à l'usine de Nanchang. En août 1958, un prototype, désigné comme le Hongzhuan 502, effectua son premier vol. Il mit en lumière certains problèmes, notamment le manque de puissance du moteur, alors un modèle tchécoslovaque Praga M-11ER refroidi par air, de 145 ch seulement. On décida de le remplacer par un moteur soviétique de neuf cylindres, l'Ivchenko Al-14R ( produit sous licence comme le HS-6 ), d'une puissance de 260 ch. Après cette modification, la production en série débuta et les premiers appareils parvinrent aux écoles chinoises en 1960.
Le CJ-6 ressemble à bon nombre d'appareils d'entraînement de son temps. Il s'agit d'un monomoteur à ailes droites, la voilure affectant une forme d'aile de mouette inversée. Le fuselage, semi-monocoque, est entièrement métallique comme le reste de l'appareil. Le cockpit accueille un pilote débutant à l'avant, et un instructeur à l'arrière, ce dernier étant placé à la même hauteur que le premier. Le train d'atterrissage est complètement rétractable et de conception tricycle. Rustique, le CJ-6 était agréable à piloter et pourvu de performances tout à fait honorables. Il pouvait également opérer à partir de pistes peu ou pas préparées, un avantage certain dans une Chine alors peu pourvue en infrastructures aéronautiques. Il permit ainsi à la Chine de se doter de milliers de pilotes.
Après la rupture avec l'Union Soviétique, la Chine perdit une aide précieuse. Elle dût se contenter de ses propres modèles, ne pouvant plus en acheter à Moscou. Le CJ-6 devient alors encore plus important. De nouvelles versions furent alors proposées, certaines produites en série, la plus importante numériquement étant le CJ-6A.
Versions principales :
- Hongzhuan 502 : prototype initial
- CJ-6 : la première grande série de production, pourvue d'un moteur HS-6
- CJ-6A : variante améliorée, équipée d'un moteur HS-6A plus puissant, de 285 ch ; premier vol en 1961
- CJ-6B : variante armée de deux mitrailleuses de calibre 7,62 mm, conçue pour des missions de patrouille aérienne ; 10 exemplaires construits
- Haiyan A/B/C : appareils produits pour le marché civil ; le Haiyan B, monoplace et pourvu d'un moteur HS-6 poussé à 345 ch, est conçu pour l'épandage aérien et la lutte contre les incendies
La Chine fut naturellement le principal utilisateur du Nanchang CJ-6. A l'heure actuelle, 9 des 10 académies ( xueyuan ) sont équipées de CJ-6 ( les CJ-6A ayant remplacé les CJ-6 plus anciens ), la marine chinoise disposant également de CJ-6 pour l'entraînement de ses propres pilotes. La Chine s'est intéressée fort tard au remplacement des CJ-6. Le projet le plus avancé est celui du Hongdu L-7 Baby Eagle, qui devrait faire son premier vol cette année, et qui est développé en coopération avec le bureau russe Yakovlev. A l'export, le CJ-6 a dû affronter une très forte concurrence. Il n'a véritablement percé que dans les pays sous influence chinoise. Ainsi, l'Albanie, après sa rupture politique avec l'Union Soviétique, a reçu des Nanchang PT-6 ( désignation export du CJ-6 ).
Les chiffres de production ne sont certains, comme de coutume pour des appareils chinois. Mais on estime entre 2 000 et 3 000 exemplaires le nombre de Nanchang CJ-6/PT-6 produits.
…
Caractéristiques :
Type : appareil d'entraînement de base
Premier vol : 27 août 1958
Entrée en service : 1960
Version : Nanchang CJ-6A
Motorisation : 1 moteur Zhuzhou HS-6A, d'une puissance de 285 ch
Equipage : 1 pilote, 1 instructeur
Vitesse maximale : 300 km/h
Plafond pratique : 6 250 m
Distance franchissable maximale : 640 km
Masse à vide : environ 1 000 kg
Masse maximale au décollage : 1 400 kg
Envergure : 10,22 m
Hauteur : 3,3 m
Longueur : 8,46 m
Surface alaire : indeterminée
Armement : aucun
Pays utilisateurs : Albanie, Bangladesh, Cambodge ( ? ), Chine, Corée du Nord, Equateur ( ? ), Laos ( ? ), Sri Lanka, Tanzanie, Zambie
…
Sources :
Mention spéciale au numéro mythique de la revue d'Air Fan, où FF a essayé de nous faire croire que l'Albanie avait encore une force aérienne
Pour le reste :
- Chinese Air Power, de Yefim Gordon et Dmitriy Komissarov
- http://en.wikipedia.org/wiki/Nanchang_CJ-6
- http://www.sinodefence.com/airforce/trainer/cj6.asp
- http://www.warbirdalley.com/cj6.htm
- http://www.worldwidewarbirds.com/CJ6_CJ6.html
- http://www.aviastar.org/air/china/namc_cj-6.php
( je vous le met vraiment pour la forme, mais on ne peut pas dire que sur le coup, Aviastar se soit surpassé )Ah que je destroye tout ! Ou pas. Sur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18
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