Kawasaki Ki-56 Thalia
Rappels
- Catégorie : Avion de transport
- Constructeur : Kawasaki
- Premier vol : 1940
- Production : 121 appareils construits (cellules neuves)
- Missions : Transport de fret, Transport de troupes, Transport tactique, Transport VIP et liaison, Evacuation sanitaire
Historique
Durant les années 1930, le gouvernement japonais accrut encore ses efforts pour moderniser et renforcer ses forces armées. L'Armée et la Marine impériale rivalisaient alors à tous les niveaux, chacune s'efforçant d'être plus efficace, plus forte et mieux pourvue que sa voisine. Cette concurrence permit de soutenir la croissance de l'industrie japonaise dans un contexte économique mondial assez peu favorable, après la crise de 1929.
L'Armée impériale cherchait notamment à disposer de moyens de transport supplémentaires. Les distances entre les différents théâtres d'opération, éventuels ou en cours, nécessitaient un nombre croissant de navires et d'avions, pour soutenir les forces au sol. Faisant feu de tout bois, ses responsables décidèrent de se fournir au Japon et à l'étranger. Un des pays choisis pour équiper l'aviation de l'Armée impériale était les États-Unis.
En 1937, le constructeur américain Lockheed fut contacté et accepta une commande portant sur 20 Lockheed Model 14, modèle qui serait plus connu par la suite sous sa désignation Super Electra. Les premiers exemplaires parvinrent au Japon à partir du printemps 1938. Dans le même temps, une compagnie aérienne civile, la Japan Air Transport (Nihon Kôkû Yusô K.K, qui devait très peu de temps après être intégrée à une nouvelle entité étatique, l'Imperial Japanese Airways ou Dai Nippon Kōkū Kabushiki Kaisha) se portait acquéreuse de 10 exemplaires.
Les opérations en Chine consommant de plus en plus de matériels, l'Armée impériale franchit un cap et négocia avec Lockheed une licence de production au Japon. Le constructeur Tachikawa fut désigné pour mener à bien cette mission. Les 45 Super Electra fabriqués par Tachikawa (entre 1940 et 1942) reçurent la désignation appareil de transport de l'Armée type LO, et étaient strictement identiques au Lockheed, à l'exception de leur motorisation (ils furent pourvus de Mitsubishi Ha-26-1, d'une puissance unitaire de 850 ch, plus puissants que les moteurs Wright d'origine). La production étant jugée trop lente, l'Armée impériale décida d'ouvrir une seconde chaîne de fabrication, et s'adressa à l'été 1939 à Kawasaki, tout en profitant de l'occasion pour demander des améliorations du modèle d'origine. Une première tentative ayant été jugée positive, Kawasaki fut chargée de produire un second dérivé, plus performant. C'est ce second appareil qui devait recevoir la désignation de Kawasaki Ki-56.
Le Ki-56 fut développé sous la direction de l'ingénieur Takeô Doï. Il prit pour base le Lockheed Model 18 (ou Lonestar), une version agrandie du Model 14. Diverses modifications structures furent mises en oeuvre, et deux prototypes étaient prêts à l'automne 1940. Les essais se déroulant de manière satisfaisante, l'appareil fut adopté par l'Armée impériale sous la désignation appareil de transport de fret de l'Armée type 1, ou Ki-56. Il entra en production immédiatement.
Plus grand d'un mètre que le Super Electra produit initialement, le Ki-56 s'en distinguait aussi sur d'autres points. La voilure, toujours montée en position médiane, avait été allégée et dotée de nouveaux volets plus efficaces. Ses capacités étaient légèrement supérieures : 14 passagers (au lieu de 12) pouvaient prendre place dans le fuselage, qui conserva les hublots du Super Electra d'origine. La porte d'accès placée côté gauche du fuselage était plus grande, facilitant ainsi le chargement et le déchargement du fret. Un treuil à bras, monté de série, permettait le transbordement de charges lourdes.
La motorisation était également plus puissante, dans le dessein d'augmenter les performances. Les Ha-26 furent remplacés par des Ha-25, d'une puissance unitaire de 990 ch, chacun entraînant une hélice tripale à pas variable. Cependant, il s'avéra à l'usage que le Ki-56 n'était pas plus performant que le Lockheed ou que les modèles produits sous licence. Agréable à piloter et pourvu d'une excellente autonomie, le Ki-56 se révéla très utile pour des missions de transport à travers le gigantesque espace contrôlé par le Japon. En revanche, il n'était pas armé, ce qui en faisait une proie facile en cas de mauvaise rencontre.
Le renseignement allié attribua deux noms de code à ces appareils : les type LO produits sous licence furent appelés Thelma, les Ki-56 Thallia. Ils connurent une carrière très discrète, menant des missions ingrates mais essentielles de liaison et de transport, mais on le vit aussi aux côtés des troupes parachutistes japonaises. 14 exemplaires participèrent ainsi à l'opération du 14 février 1942, contre les installations pétrolières de Palembang (Indonésie), larguant des troupes et déposant du ravitaillement. Il resta en ligne jusqu'à la fin du conflit, aux côtés du Mitsubishi Ki-57 et d'autres modèles.
La production prit fin en 1943. Il faut distinguer ici :
- les Super Electra produits sous licence par Tachikawa : 45 exemplaires, produits entre 1940 et 1942
- les Super Electra légèrement modifiés et produits sous licence par Kawasaki : 55 exemplaires, produits entre 1940 et 1941
- les Ki-56 produits exclusivement par Kawasaki : 121 exemplaires (dont 2 prototypes), produits entre 1940 et 1943
Soit un total de 121 Ki-56 et de 130 Super Electra produits sous licence.
Texte de Ciders, avec son aimable autorisation.
Ancien pays utilisateur
- Japon impérial : Armée de l'air japonaise impériale (119 exemplaires)
Caractéristiques
- Masse maxi au décollage : 8 025 kg (17 692 lbs)
- Masse à vide : 4 895 kg (10 792 lbs)
- Surface alaire : 51,2 m² (551,112 sq. ft)
- Hauteur : 3,6 m (11,811 ft)
- Envergure : 19,96 m (65,486 ft)
- Longueur : 14,9 m (48,885 ft)
Équipage
- Équipage : 4
Performances
- Distance franchissable : 3 300 km (2 051 mi, 1 782 nm)
- Plafond opérationnel : 8 000 m (26 247 ft)
- Vitesse maximale HA : 400 km/h (249 mph, 216 kts)
- Rapport puissance/masse maxi au décollage : 0.17 kW/kg
- Charge alaire maxi au décollage : 156.74 kg/m²
- Rapport puissance/masse à vide : 0.29 kW/kg
- Charge alaire à vide : 95.61 kg/m²
Motorisation
- 2 × moteurs à cylindres en étoile Nakajima Ha-25 de 699 kW (950 ch, 937 hp)
Armement
- Charge utile en interne : 2 400 kg (5 291 lbs)
Sur le forum…
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Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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Merci pour cette nouvelle fiche de cet appareil ancien.¤ Nicolas Sur AMN : Nico2, inscrit le 09 Jan 2006, 16:45>> N'oubliez pas de lire et de relire le Règlement du forum.>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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Historique :
Durant les années 1930, le gouvernement japonais accrut encore ses efforts pour moderniser et renforcer ses forces armées. L'Armée et la Marine impériale rivalisaient alors à tous les niveaux, chacune s'efforçant d'être plus efficace, plus forte et mieux pourvue que sa voisine. Cette concurrence permit de soutenir la croissance de l'industrie japonaise dans un contexte économique mondial assez peu favorable, après la crise de 1929.
L'Armée impériale cherchait notamment à disposer de moyens de transport supplémentaires. Les distances entre les différents théâtres d'opération, éventuels ou en cours, nécessitaient un nombre croissant de navires et d'avions, pour soutenir les forces au sol. Faisant feu de tout bois, ses responsables décidèrent de se fournir au Japon et à l'étranger. Un des pays choisis pour équiper l'aviation de l'Armée impériale était les États-Unis.
En 1937, le constructeur américain Lockheed fut contacté et accepta une commande portant sur 20 Lockheed Model 14, modèle qui serait plus connu par la suite sous sa désignation Super Electra. Les premiers exemplaires parvinrent au Japon à partir du printemps 1938. Dans le même temps, une compagnie aérienne civile, la Japan Air Transport (Nihon Kôkû Yusô K.K, qui devait très peu de temps après être intégrée à une nouvelle entité étatique, l'Imperial Japanese Airways ou Dai Nippon Kōkū Kabushiki Kaisha) se portait acquéreuse de 10 exemplaires.
Les opérations en Chine consommant de plus en plus de matériels, l'Armée impériale franchit un cap et négocia avec Lockheed une licence de production au Japon. Le constructeur Tachikawa fut désigné pour mener à bien cette mission. Les 45 Super Electra fabriqués par Tachikawa (entre 1940 et 1942) reçurent la désignation appareil de transport de l'Armée type LO, et étaient strictement identiques au Lockheed, à l'exception de leur motorisation (ils furent pourvus de Mitsubishi Ha-26-1, d'une puissance unitaire de 850 ch, plus puissants que les moteurs Wright d'origine). La production étant jugée trop lente, l'Armée impériale décida d'ouvrir une seconde chaîne de fabrication, et s'adressa à l'été 1939 à Kawasaki, tout en profitant de l'occasion pour demander des améliorations du modèle d'origine. Une première tentative ayant été jugée positive, Kawasaki fut chargée de produire un second dérivé, plus performant. C'est ce second appareil qui devait recevoir la désignation de Kawasaki Ki-56.
Le Ki-56 fut développé sous la direction de l'ingénieur Takeô Doï. Il prit pour base le Lockheed Model 18 (ou Lonestar), une version agrandie du Model 14. Diverses modifications structures furent mises en oeuvre, et deux prototypes étaient prêts à l'automne 1940. Les essais se déroulant de manière satisfaisante, l'appareil fut adopté par l'Armée impériale sous la désignation appareil de transport de fret de l'Armée type 1, ou Ki-56. Il entra en production immédiatement.
Plus grand d'un mètre que le Super Electra produit initialement, le Ki-56 s'en distinguait aussi sur d'autres points. La voilure, toujours montée en position médiane, avait été allégée et dotée de nouveaux volets plus efficaces. Ses capacités étaient légèrement supérieures : 14 passagers (au lieu de 12) pouvaient prendre place dans le fuselage, qui conserva les hublots du Super Electra d'origine. La porte d'accès placée côté gauche du fuselage était plus grande, facilitant ainsi le chargement et le déchargement du fret. Un treuil à bras, monté de série, permettait le transbordement de charges lourdes.
La motorisation était également plus puissante, dans le dessein d'augmenter les performances. Les Ha-26 furent remplacés par des Ha-25, d'une puissance unitaire de 990 ch, chacun entraînant une hélice tripale à pas variable. Cependant, il s'avéra à l'usage que le Ki-56 n'était pas plus performant que le Lockheed ou que les modèles produits sous licence. Agréable à piloter et pourvu d'une excellente autonomie, le Ki-56 se révéla très utile pour des missions de transport à travers le gigantesque espace contrôlé par le Japon. En revanche, il n'était pas armé, ce qui en faisait une proie facile en cas de mauvaise rencontre.
Le renseignement allié attribua deux noms de code à ces appareils : les type LO produits sous licence furent appelés Thelma, les Ki-56 Thallia. Ils connurent une carrière très discrète, menant des missions ingrates mais essentielles de liaison et de transport, mais on le vit aussi aux côtés des troupes parachutistes japonaises. 14 exemplaires participèrent ainsi à l'opération du 14 février 1942, contre les installations pétrolières de Palembang (Indonésie), larguant des troupes et déposant du ravitaillement. Il resta en ligne jusqu'à la fin du conflit, aux côtés du Mitsubishi Ki-57 et d'autres modèles.
La production prit fin en 1943. Il faut distinguer ici :
- les Super Electra produits sous licence par Tachikawa : 45 exemplaires, produits entre 1940 et 1942
- les Super Electra légèrement modifiés et produits sous licence par Kawasaki : 55 exemplaires, produits entre 1940 et 1941
- les Ki-56 produits exclusivement par Kawasaki : 121 exemplaires (dont 2 prototypes), produits entre 1940 et 1943
Soit un total de 121 Ki-56 et de 130 Super Electra produits sous licence.
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Caractéristiques :
Version :
Kawasaki Ki-56
Type :
Appareil de transport
Équipage :
1 pilote, 1 copilote, 1 navigateur, 1 opérateur-radio
Motorisation :
2 Nakajima Ha-25 à refroidissement par air, de 14 cylindres en double étoile, d'une puissance unitaire de 990 ch
Poids :
Masse à vide : 4 895 kg
Masse maximale au décollage : 8 025 kg
Performances :
Vitesse maximale : 400 km/h à 3 500 m
Vitesse ascensionnelle : 3 000 m en 12 mn 38 s
Plafond pratique : 8 000 m
Autonomie maximale : 3 300 km
Dimensions :
Envergure : 19,96 m
Hauteur : 3,60 m
Longueur : 14,90 m
Surface alaire : 51,2 mètres carrés
Armement :
Aucun
Capacités :
2 400 kg de fret, ou 14 passagers
Pays utilisateurs :
Japon
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Images :
Parachutistes montant à bord d'un Super Electra produits sous licence avant une mission d'entraînement
Plan trois vues d'un Ki-56
Profil couleurs d'un Ki-56
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Sources :
- L'Encyclopédie des Armes, Atlas
- Bernard Baeza, Les avions de l'armée impériale japonaise, 1940-1945, Editions Lela Presse
- http://en.wikipedia.org/wiki/Kawasaki_Ki-56
- http://www.historyofwar.org/articles/weapons_kawasaki_ki-56.html
- http://www.daveswarbirds.com/Nippon/aircraft/Thalia.htm
- http://www.pilotfriend.com/photo_albums/timeline/ww2/Kawasaki%20Ki%2056%20Thalia.htm
- http://les-avions-de-legende.e-monsite.com/pages/les-avions-de-transport/les-avions-de-transports-japonais/kawasaki-ki-56.html
Ah que je destroye tout ! Ou pas. Sur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18