Historique
Le Sikorsky S-76 est un hélicoptère de transport de taille moyenne, biturbine, muni d’un rotor principal et d’un rotor de queue quadripales, d’un train d’atterrissage tricycle rétractable et pouvant transporter jusqu’à 13 passagers.
Répondant aux nombreuses demandes venant d’entreprises privées, dont de nombreux exploitants de plateformes de forage pétrolier en mer, pour un hélicoptère de transport de taille moyenne, Sikorsky décide vers le milieu des années 1970 de se lancer dans le développement du S-74. C’est la première fois que cette entreprise étudie un hélicoptère spécifique pour des utilisateurs civils.
L’appareil est équipé de deux turbines Allison 250-C30 de 640 cv (478kW) chacune, placées au dessus de la cabine. Un nouveau système de transmission permet de diminuer le nombre de pièces de 30%, diminuant les coûts et facilitant l’entretien.
Le nez de l’appareil est en fibres de verre, alors que la cabine et la poutre de queue sont construites en alliage léger, avec une structure en nid d’abeille. Le poste de pilotage accueille deux pilotes et jusqu’à douze passagers peuvent prendre place dans la cabine, sur trois rangées de quatre sièges.
Le train d’atterrissage, tricycle, est entièrement rétractable.
Le rotor principal est muni de quatre pales, de même que le rotor de queue. Les têtes de rotors, ainsi que les pales, sont directement inspirées du S-70. Le moyeu du rotor principal en aluminium est muni de supports en élastomère permettant d’être utilisé sans avoir besoin de lubrification ou d’entretien spécifique. Les pales du rotor principal sont munies de longerons en titane, augmentant leur résistance, et leurs extrémités, devenant plus étroites, sont ramenées vers l’arrière. Les commandes de vols, servo-assistées, permettent une grande stabilité à l’appareil. Un système de flottaison de secours, constitué de sacs de flottaison gonflables en cas d’amerrissage forcé, peut être installé.
En 1976, l’appareil change de désignation et devient le S-76 "Spirit" en l’honneur du bicentenaire des Etats-Unis !
Le premier vol du prototype est effectué le 13 mars 1977 au Sikorsky Development Flight Center de West Palm Beach, en Floride. Il obtient sa certification le 21 novembre 1978. Deux ans plus tard, suite à des problèmes de traduction dans certaines langues, Sikorsky abandonne le nom "Spirit" et renomme l’appareil S-76 "Eagle".
La première version produite, désignée S-76A, est munie de turbines plus puissantes et enregistre plusieurs records du monde dans sa catégorie en 1982. Diverses versions voient le jour par la suite, équipées de turbines plus puissantes, de rotor en composites, de divers système de réduction des vibrations, de filtres à air plus efficaces et d’un poste de pilotage équipé d’écrans à cristaux liquides.
Des versions spécifiquement militaires ont également été développées, mais sans faire l’objet de commande. Le H-76B "Eagle" a été proposé comme une alternative bon marché à l’AH-64 "Apache". Cet appareil est basé sur une cellule de S-76B équipée de deux turbines Pratt & Whitney Canada PT6B-36 de 716 kW (973 cv) chacune, de blindage, de systèmes redondants et de réservoirs auto-obturant anti crash. Le H-76B peut être armé de missiles antichars TOW ou Hellfire, de paniers à roquettes de 70mm et de mitrailleuses de 7,62mm en nacelle.
Le H-76N est une version navale munie d’un radar de recherche, d’un treuil et pouvant être armé de torpilles et de missiles air-surface, elle a été abandonnée avant la fin de son développement.
Plusieurs programmes de recherche ont également été testés sur des cellules de S-76, principalement deux qui ont rapport avec le programme LHX qui a débouché sur le RAH-66 "Comanche" : les S-76B "Fantail" et le S-76 "Shadow".
Le premier est un S-76B muni d’un rotor de queue caréné du genre fenestron. Il a permis de tester cette configuration dans toutes les phases de vol et dans différentes conditions. L’appareil avait de meilleures performances en virage et pouvait se déplacer latéralement à plus de 110km/h.
Le S-76 "Shadow" (Sikorsky S-76 Helicopter Advance Demonstrator of Operators Workload) a testé le système MANPRINT destiné au RAH-66, permettant l’interface entre le pilote et les différents systèmes de l’hélicoptère. Pour cela, l’appareil est muni d’un poste de pilotage monoplace équipé de cette technologie situé à l’avant du nez de l’appareil.
Si les S-76 sont essentiellement utilisés par des civils, un certain nombre équipent ou ont équipés les forces aériennes ou les gouvernements de plusieurs pays : l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Espagne, le Guatemala, Hong-Kong, le Japon, la Jordanie, les Philippines, la Serbie, Taïwan, la Thaïlande et Trinidad et Tobago.
Toujours en production, plus de 750 S-76 des différentes versions ont déjà été construits en 2013.
Utilisateurs militaires ou gouvernementaux :Arabie Saoudite : 12 à 15 S-76D pour le transport VIP du gouvernement.
Argentine : 2 S-76B MkII au sein des forces aériennes (Fuerza Aérea Argentina) en 1996, plus en service.
Espagne : 8 S-76 au sein des forces aériennes (Ejército del Aire) et 2 S-76C+ au sein des Gardes-côtes depuis 1992.
Guatemala : 3 S-76A au sein des forces aériennes de 1989 à 1997.
Hong Kong : 8 S-76 au sein de la Royal Hong Kong Auxiliary Air Force, en service entre 1993 et 2006.
Japon : 4 S-76C au sein des Gardes-côtes depuis 1990.
Jordanie : 14 S-76A et 2 S-76B au sein des forces aériennes (al quwwat al-jawwiya al-malakiya al-urduniya). Plus en service.
Philippines : 10 S-76A au sein des forces aériennes (Hukbóng Pamhimpapawid ng Pilipinas).
Serbie : 1 S-76B pour le transport VIP du gouvernement.
Taïwan : 2 S-76B au sein du National Airborne Service Corps, plus en service.
Thaïlande : 6 S-76B au sein de la marine, 4 encore en service.
Trinidad et Tobago : 2 S-76A au sein des Gardes-côtes.
Texte de Jericho, avec son aimable autorisation.
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