Henschel Hs 126

  • Historique :

    Au début des années 1930, les forces terrestres allemands disposaient, comme la plupart des armées de terre occidentales, de moyens aériens de reconnaissance à court rayon d'action, destinés à éclairer l'avancée des troupes sur le sol adverse. A cette époque, ce rôle était dévolu en Allemagne à deux modèles du constructeur Heinkel, les He 45 et He 46, qui assuraient également des missions de bombardement léger. En 1935, un autre constructeur allemand, Henschel, jusque-là spécialisé dans la conception et la construction de locomotives (ce qu'il fait encore à l'heure actuelle), décida de se lancer dans le développement d'un appareil susceptible de remplacer à terme ces appareils, en réponse à une demande du ministère de l'Aviation du Reich.

    Henschel proposa le Hs 122, un biplace à voilure parasol, motorisé au départ par un Rolls-Royce Kestrel V-12 britannique, puis par un moteur Siemens SAM 22 B de 620 ch. Au moins trois prototypes et plusieurs appareils de préproduction, baptisés Hs 122B-0 furent construits, mais l'appareil ne fut finalement pas retenu, du fait notamment de ses performances décevantes. Cependant, le constructeur n'abandonna pas la partie et décida de retravailler le concept initial. Ces travaux furent menés sous la conduite de l'ingénieur en chef d'Henschel, Friedrich Nicolaus, et menèrent au Hs 126.

    Nicolaus reprit en partie la structure du Hs 122. Il modifia la voilure, formé par une nouvelle aile cantilever surélevée, équipée de volets à fente et de volets hydrauliques. Le train d'atterrissage d'origine fut redessiné, et les roues furent carénées. Le cockpit du pilote fut pourvu d'une verrière et installé sous l'aile, l'observateur-mitrailleur restant pour sa part à l'air libre, derrière le pilote. Les ingénieurs de Henschel semblaient avoir adopté partiellement les mêmes solutions techniques que celles choisies par les concepteurs du Westland Lysander britannique. Le Hs 126 effectua son premier vol à la fin de l'été 1936.

    Les essais démontrèrent le potentiel du nouvel appareil. Durant ces essais, le moteur fut changé, passant d'un Junkers Jumo de 610 ch sur le premier prototype (Hs 126 V1) à un Bramo Fafnir de 830 ch sur les deux suivants (Hs 126 V2 et V3). Les performances en furent notablement accrues. En 1937, Henschel lança la production de 10 appareils de présérie, désignés comme Hs 126A-0 et basés sur le troisième prototype. Quelques exemplaires furent confiés à une unité d'évaluation de la Luftwaffe au printemps 1938. Les essais étant concluants, Henschel reçut une commande et commença à produire le Hs 126A-1, quasiment similaire aux appareils de présérie à l'exception de son moteur, un BMW 132dc en étoile de 880 ch. Les A-1 disposaient d'une caméra Rb.5/9X7 à objectif Zeiss, installée dans une trappe à l'arrière du fuselage, ainsi que d'une caméra manuelle dans le poste de l'observateur-mitrailleur. Les sites de production étaient principalement situés à Berlin, notamment à Schonefeld.

    La première unité équipée de Hs 126 fut l'Aufklärungsgruppe 35 (AufklGr.35). 6 appareils furent confiés à la Légion Condor et envoyés en Espagne, avant d'être cédés par la suite à l'armée de l'air nationaliste. Henschel reçut dans la foulée une première commande à l'exportation, portant sur 16 appareils, livrés à la Grèce en 1939. Juste avant le début de la Seconde Guerre Mondiale, le constructeur proposa une version améliorée du Hs 126, baptisée Hs 126B-1. Les principales différences avec le A-1 consistaient en un nouvel équipement radio (FuG 17), une hélice à pas variable et un nouveau moteur Bramo 323A-1 (ou au choix, le 323A-2, poussé à 900 ch). Ces appareils entrèrent en service juste à temps pour participer à la campagne de Pologne en septembre 1939.

    En mai 1940, les Hs 126 se retrouvèrent en première ligne contre les armées belges, britanniques françaises et néerlandaises. Engagés au sein d'Auflärungsstaffel(escadrilles de reconnaissance affectées à chaque corps d'armée de la Wehrmacht), les Hs 126 représentèrent une grande partie des moyens aériens de reconnaissance allemands. Conscient de leur importance, le commandement allemand leur assura de manière systématique une escorte aérienne. Efficacement protégés par les Messerchmitt Bf.109, les Hs 126 purent à peu près sans trop de problèmes fournir de nombreux renseignements aux officiers de la Wehrmacht. Cependant, les soldats alliés comprirent très vite ce à quoi ils avaient affaire, en constatant que les unités ou les obus allemands arrivaient en général peu de temps après les Hs 126.

    Plusieurs appareils furent abattus par des tirs venant du sol : durant les combats autour de Gembloux en Belgique, un Hs 126 fut ainsi pris pour cible par des tirs de fusils-mitrailleurs et d'armes légères et descendu. Après la campagne à l'Ouest, les Hs 126 furent déployés en Afrique du Nord, et surtout sur le front russe (48 Staffeln en étaient équipés). Les appareils grecs furent quant à eux engagés contre les forces italiennes à partir de la fin de l'année 1940 : un Hs 126A-1 grec fut le premier appareil grec de la guerre à être abattu. Quelques appareils furent également transférés à des forces aériennes de pays satellites de l'Axe, comme la Croatie.

    Par la suite, le Hs 126 commença à démontrer ses limites. Bien qu'armé de deux mitrailleuses, il ne faisait pas le poids face à une opposition aérienne déterminée. Ses performances ne pouvaient le mettre à l'abri des chasseurs adverses. Il était aussi moins polyvalent que les nouveaux modèles qui commençaient alors à s'imposer dans la Luftwaffe, comme le Focke Wulf Fw.189 Uhu et surtout comme le petit Fieseler Storch. Il fut donc retiré progressivement des unités de première ligne. Ils furent affectés à des missions d'entraînement ou de remorquage de planeurs.

    A partie de 1943, plusieurs dizaines d'appareils trouvèrent une nouvelle affectation, au sein des Befehlskampverbände (rebaptisés en novembre 1942 Störkampfstaffeln, escadrilles de harcèlement) puis des Nachschlachtgruppen (NSGr). Ces unités un peu spéciales utilisaient des appareils anciens mais encore valables, dans des missions d'attaque au sol, généralement nocturnes. Equipés de bombes de 20 ou de 50 kg, voire de bombes plus légères ou plus simplement de cocktails Molotov (jetés depuis le poste de pilotage), les appareils de ces unités se livraient à des opérations de harcèlement très rentables, car causant des dégâts significatifs et affectant le moral des unités ennemies. Plusieurs NSGr employèrent des Hs 126, notamment le NSGr 7 (en Croatie) ou le NSGr 11.

    Sur les 913 exemplaires produits (jusqu'à la fin de l'année 1942), il en restait encore une centaine d'exemplaires en état de vol au printemps 1944.

    ………………………………………………………………………………………

    Caractéristiques :

    Version :

    Henschel Hs 126B-1

    Type :

    Appareil de reconnaissance

    Equipage :

    2 hommes

    Moteur :

    1 Bramo 323A-1 en étoile, d'une puissance de 850 ch

    Poids :

    A vide : 2 030 kg
    Maximal au décollage : 3 090 kg

    Performances :

    Vitesse maximale à 3 050 m : 354 km/h
    Vitesse maximale au niveau de la mer : 310 km/h
    Vitesse ascensionnelle : 550 mètres par minute
    Plafond pratique : 8 300 m
    Autonomie : 720 km

    Dimensions :

    Envergure : 14,50 m
    Hauteur : 3,75 m
    Longueur : 10,85 m
    Surface alaire : 31,60 mètres carrés

    Armement :

    1 mitrailleuse MG 17 de calibre 7,92 mm (montée à l'avant du fuselage)
    1 mitrailleuse MG 17 de calibre 7,92 mm (montée sur un axe, à l'arrière du cockpit)
    Possibilité d'emporter 1 bombe de 50 kg sous le fuselage, ou plusieurs bombes de 10 kg

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    Images :

    :arrow: Trois vues du Hs 126
    :arrow: Deux Hs 126 en vol
    :arrow: Autre vue d'un Hs 126 en vol
    Ah que je destroye tout ! Ou pas. :pSur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18
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    Il était assez bien blindé, paraît-il.
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