Dornier Do 32

Rappels

  • Catégorie : Hélicoptère
  • Constructeur : Dornier drapeau du pays
  • Premier vol : 29 juin 1962
  • Production : 4 appareils construits (cellules neuves)
Dornier Do 32

Historique

Le Dornier Do 32 est un hélicoptère pliable monoplace monoturbine, muni d’un rotor de sustentation bipale actionné à l’air comprimé, de patins et d’une dérive.

C’est au début des années 1960 que l’armée allemande fait part de son intérêt pour un petit hélicoptère d’observation et de communication qui pourrait être commandé à un millier d’exemplaires. Cet appareil devrait être peu encombrant, et si possible même être pliable, pour être transporté sur une remorque tirée par un véhicule tout-terrain de type Jeep. La formation des équipages doit être rapide : il est impensable que ce soit de véritables pilotes d’hélicoptères qui l’utilisent, il faut donc des commandes simples.

Le mode de propulsion retenu est le système appelé également "tip-jet" et qui, à l’époque, est déjà utilisé sur plusieurs autres hélicoptères légers comme les Sud-Ouest Djinn et Fairey Ultra-light Helicopter, ou plus lourd comme le Percival P.74. Ce système consiste à canaliser de l’air comprimé, produit par une turbine et un compresseur, dans l’arbre du rotor de sustentation puis le faire sortir par des buses situées à l’arrière des extrémités des pales, faisant ainsi tourner ces dernières. Ce système a plusieurs avantages : pas besoin d’arbres de transmissions lourds et complexes, pas besoin non plus d’un rotor de queue puisque le couple de l’hélice de sustentation est négligeable.

Le modèle de base, qui est désigné Do 32E, possède une structure en tube d’acier très simple. L’appareil repose sur une sorte de trépied dont les axes sont écartés d’environ 120° et qui sont terminés par des petits patins. Le pilote est sanglé sur une sorte de siège installé sur l’axe avant, ses deux pieds sont posés sur les pédales de palonnier situé à son extrémité. Derrière le siège du pilote se trouve une structure tubulaire protégeant l’axe du rotor de sustentation. Elle est prolongée à l’arrière par une poutre de queue relativement courte, de section carrée, qui se termine par une dérive rectangulaire et par un petit empennage en flèche. La turbine BMW 6012L de 67 kW (92 cv), qui est installée juste au-dessus de la poutre de queue, éjecte de l’air directement sur la dérive. Cette dernière, en acier résistant à des températures élevées, permet ainsi de diriger l’appareil en lacet. Le réservoir de carburant est situé au-dessous de l’axe du rotor, ce qui permet de ne pas modifier le centre de gravité durant le vol.
En plus du palonnier déjà cité, les commandes de vol sont constituées d’un petit levier horizontal situé à main gauche pour le contrôle du pas collectif et d’un long bras courbe, partant de l’axe du rotor et dont la poignée se situe devant le pilote, qui permet d’incliner le rotor et par conséquent régler la vitesse de déplacement horizontale.



Pour le transport, le Do 32 est partiellement démonté pour rentrer dans un conteneur mesurant 380×85×101cm équipé de roues pour être remorqué. Il peut également s’ouvrir pour servir de plateforme de décollage et d’atterrissage si le terrain environnant ne s’y prête pas. 

Le premier prototype, l’appareil V-1 immatriculé D-HOPA, effectue une centaine d’heure de test au sol. Durant cette phase de tests, toutes les fonctions de commandes et de contrôle sont testées à plusieurs reprises. Les valeurs obtenues sont enregistrées par différents appareils. Pour vérifier l’utilisation sur une durée plus importante que les 45 à 50 minutes d’autonomie offertes par le réservoir de carburant, la turbine est alimentée depuis un réservoir externe d’une capacité plus importante. À la fin de ces essais, l’appareil est démonté pour vérifier d’éventuelles traces d’usures et de possibles fissures structurelles. Aucun défaut n’ayant été remarqué, le V-1 est remonté pour effectuer son premier vol, retenu par des câbles de 0,5 mètres, le 29 juin 1962. Son premier vol libre est effectué le 3 juillet de la même année.
À ce moment, l’armée allemande ne parle plus que de 350 exemplaires potentiellement à commander.

Les essais en vol continuent avec également avec les deux autres prototypes construits par la suite (V-2 et V-3).

Ces appareils sont également démontés, transportés sur remorque, puis remontés pour être utilisés plusieurs kilomètres plus loin avec succès.
Les résultats obtenus sont tout à fait réjouissant, l’appareil étant facile à démonter, transporter et remonter. Sa mise en œuvre est facile et ses performances, avec une vitesse de croisière de 100 km/h et une endurance de 50 minutes tout à fait convenable pour le type de mission prévu.
De plus, la masse du rotor permet de descendre en autorotation de façon relativement sûre. Selon les estimations, le plus grand risque serait de tomber en panne de propulseur à une altitude de 10 à 25 m à une vitesse comprise entre 0 et 25 km/h, des conditions de vol à éviter si possible pour un pilote débutant. Lorsqu’au sol le rotor est poussé à sa vitesse maximale de 500 trs/min et que le pilote tire sur le pas collectif, l’appareil monte à 7 m/s jusqu’à 30 ou 40 m avant que le rotor ne retrouve sa vitesse normale de 400 trs/minutes.



Durant ces essais, qui se terminent en été 1963, les trois prototypes sont endommagés. Les V-1 et V-2 durant des vols de routine, le V-3 lors d’essais de déplacement du centre de gravité. Un quatrième prototype (V-4) est finalement construit pour effectuer des démonstrations en vol. Malheureusement, malgré ces résultats encourageants, l’armée allemande abandonne cette idée d’hélicoptère léger d’observation et de liaison et n’effectue aucune commande.

Le prototype V-4 est encore visible au Deutsche Museum de Munich avec l’immatriculation du V-1 (D-HOPA).

Les autres versions envisagées n’ont pas beaucoup plus de succès: le Do 32U sans pilote et le Do 32Z biplace motorisé par une turbine plus puissante sont également abandonnés. Seul le Do 32K, également sans pilote, mais aussi sans fuselage, voit son programme continuer pour donner naissance au drone Do 34 équipé d’un rotor entraîné à l’air comprimé.


Texte de Jéricho, avec son aimable autorisation.

Versions

  • Dornier Do 32E : Prototypes, 4 exemplaires.
  • Dornier Do 32K : Version télécommandée démunie du fuselage.
  • Dornier Do 32U : Version télécommandée semblable au Do 32E, démunie de siège; aucun appareil construit.
  • Dornier Do 32Z : Version biplace motorisée par une turbine de 185 kW (252 cv) ; aucun appareil construit.

Sur le forum…

  • Clansman a écrit

    La fiche sur le site
    Merci.


    Clansman a écrit

    Ben le Do 32K, on dirait plus un chauffe-eau ou une cocotte-minute qu'autre chose. J'ai vraiment hésité à mettre la photo. :mrgreen:
    Ouais, j'aurai bien aimé le voir en vol, même sur une vidéo, pour avoir une idée de la chose… :hehe:
    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
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  • Le Dornier Do 32 est un hélicoptère pliable monoplace monoturbine, muni d’un rotor de sustentation bipale actionné à l’air comprimé, de patins et d’une dérive.

    C’est au début des années 1960 que l’armée allemande fait part de son intérêt pour un petit hélicoptère d’observation et de communication qui pourrait être commandé à un millier d’exemplaires. Cet appareil devrait être peu encombrant, et si possible même être pliable, pour être transporté sur une remorque tirée par un véhicule tout-terrain de type Jeep. La formation des équipages doit être rapide : il est impensable que ce soit de véritables pilotes d’hélicoptères qui l’utilisent, il faut donc des commandes simples.
    Le mode de propulsion retenu est le système appelé également "tip-jet" et qui, à l’époque, est déjà utilisé sur plusieurs autres hélicoptères légers comme les Sud-Ouest Djinn et Fairey Ultra-light Helicopter, ou plus lourd comme le Percival P.74. Ce système consiste à canaliser de l’air comprimé, produit par une turbine et un compresseur, dans l’arbre du rotor de sustentation puis le faire sortir par des buses situées à l’arrière des extrémités des pales, faisant ainsi tourner ces dernières. Ce système a plusieurs avantages : pas besoin d’arbres de transmissions lourds et complexes, pas besoin non plus d’un rotor de queue puisque le couple de l’hélice de sustentation est négligeable.

    Le modèle de base, qui est désigné Do 32E, possède une structure en tube d’acier très simple. L’appareil repose sur une sorte de trépied dont les axes sont écartés d’environ 120° et qui sont terminés par des petits patins. Le pilote est sanglé sur une sorte de siège installé sur l’axe avant, ses deux pieds sont posés sur les pédales de palonnier situé à son extrémité. Derrière le siège du pilote se trouve une structure tubulaire protégeant l’axe du rotor de sustentation. Elle est prolongée à l’arrière par une poutre de queue relativement courte, de section carrée, qui se termine par une dérive rectangulaire et par un petit empennage en flèche. La turbine BMW 6012L de 67kW (92cv), qui est installée juste au-dessus de la poutre de queue, éjecte de l’air directement sur la dérive. Cette dernière, en acier résistant à des températures élevées, permet ainsi de diriger l’appareil en lacet. Le réservoir de carburant est situé au-dessous de l’axe du rotor, ce qui permet de ne pas modifier le centre de gravité durant le vol.
    En plus du palonnier déjà cité, les commandes de vol sont constituées d’un petit levier horizontal situé à main gauche pour le contrôle du pas collectif et d’un long bras courbe, partant de l’axe du rotor et dont la poignée se situe devant le pilote, qui permet d’incliner le rotor et par conséquent régler la vitesse de déplacement horizontale.
    Pour le transport, le Do 32 est partiellement démonté pour rentrer dans un conteneur mesurant 380×85×101cm équipé de roues pour être remorqué. Il peut également s’ouvrir pour servir de plateforme de décollage et d’atterrissage si le terrain environnant ne s’y prête pas.

    Le premier prototype, l’appareil V-1 immatriculé D-HOPA, effectue une centaine d’heure de test au sol. Durant cette phase de tests, toutes les fonctions de commandes et de contrôle sont testées à plusieurs reprises. Les valeurs obtenues sont enregistrées par différents appareils. Pour vérifier l’utilisation sur une durée plus importante que les 45 à 50 minutes d’autonomie offertes par le réservoir de carburant, la turbine est alimentée depuis un réservoir externe d’une capacité plus importante. À la fin de ces essais, l’appareil est démonté pour vérifier d’éventuelles traces d’usures et de possibles fissures structurelles. Aucun défaut n’ayant été remarqué, le V-1 est remonté pour effectuer son premier vol, retenu par des câbles de 0,5 mètres, le 29 juin 1962. Son premier vol libre est effectué le 3 juillet de la même année.
    À ce moment, l’armée allemande ne parle plus que de 350 exemplaires potentiellement à commander.

    Les essais en vol continuent avec également avec les deux autres prototypes construits par la suite (V-2 et V-3).
    Ces appareils sont également démontés, transportés sur remorque, puis remontés pour être utilisés plusieurs kilomètres plus loin avec succès.
    Les résultats obtenus sont tout à fait réjouissant, l’appareil étant facile à démonter, transporter et remonter. Sa mise en œuvre est facile et ses performances, avec une vitesse de croisière de 100km/h et une endurance de 50 minutes tout à fait convenable pour le type de mission prévu.
    De plus, la masse du rotor permet de descendre en autorotation de façon relativement sûre. Selon les estimations, le plus grand risque serait de tomber en panne de propulseur à une altitude de 10 à 25m à une vitesse comprise entre 0 et 25km/h, des conditions de vol à éviter si possible pour un pilote débutant. Lorsqu’au sol le rotor est poussé à sa vitesse maximale de 500trs/min et que le pilote tire sur le pas collectif, l’appareil monte à 7m/s jusqu’à 30 ou 40m avant que le rotor ne retrouve sa vitesse normale de 400trs/minutes.

    Durant ces essais, qui se terminent en été 1963, les trois prototypes sont endommagés. Les V-1 et V-2 durant des vols de routine, le V-3 lors d’essais de déplacement du centre de gravité. Un quatrième prototype (V-4) est finalement construit pour effectuer des démonstrations en vol. Malheureusement, malgré ces résultats encourageants, l’armée allemande abandonne cette idée d’hélicoptère léger d’observation et de liaison et n’effectue aucune commande.
    Le prototype V-4 est encore visible au Deutsche Museum de Munich avec l’immatriculation du V-1 (D-HOPA).

    Les autres versions envisagées n’ont pas beaucoup plus de succès: le Do 32U sans pilote et le Do 32Z biplace motorisé par une turbine plus puissante sont également abandonnés. Seul le Do 32K, également sans pilote, mais aussi sans fuselage, voit son programme continuer pour donner naissance au drone Do 34 équipé d’un rotor entraîné à l’air comprimé.


    Versions :
    Do 32 : Désignation du programme concernant le développement d’un hélicoptère léger, monoplace, destiné à la reconnaissance, l’observation et les liaisons.

    Do 32E : Désignation des prototypes de base du Do 32 motorisés par une turbine BMW 6012L; quatre appareils construits.
    Ils sont désignés V-1 à V-4. Seuls les trois premiers sont utilisés pour les essais en vol, immatriculés dans l’ordre D-HOPA, D-HOPF et D-HOPS. Le quatrième est construit après que les trois premiers aient été détruits.
    Le D-HOPA a été détruit dans un accident au décollage, le pilote a été grièvement blessé.
    Le D-HOPF a été détruit après un atterrissage sur sol particulièrement mou, le pilote voulant dégager un patin enfoncé dans la terre, l’appareil s’est brusquement couché sur le côté gauche.
    Le D-HOPS a été détruit durant des essais consistant à déplacer le centre de gravité vers l’avant pour obtenir une vitesse supérieure… et permettre de se planter d’autant mieux dans le sol

    Do 32K : Version télécommandée démunie du fuselage, ressemblant à une sorte de cylindre vertical contenant la turbine, le réservoir de carburant, le système de guidage et l’axe du rotor. Son développement conduit à la mise au point du drone de reconnaissance Do 34.

    Do 32U : Version télécommandée semblable au Do 32E, démunie de siège; aucun appareil construit.

    Do 32Z : Version biplace motorisée par une turbine de 185kW (252cv); aucun appareil construit.


    Utilisateurs militaires :
    Aucun.
    Allemagne : En test au sein de la Luftwaffe.


    Caractéristiques :
    Equipage : 1
    Passagers : 0
    Longueur du fuselage : 3,42m
    Largeur de voie (patins) : 2,06m
    Hauteur : 1,89m
    Diamètre du rotor principal : 7,5m
    Surface du rotor principal: 44,2m2
    Masse à vide : 151kg
    Masse au décollage : 320kg
    Masse maximale au décollage : 321kg

    Moteurs :
    Une turbine BMW 6012L de 67kW (92cv).

    Performances :
    Vitesse max : 110km/h
    Vitesse de croisière : 90km/h
    Vitesse ascensionnelle : 2m/s
    Vitesse ascensionnelle initiale max : 7m/s
    Plafond opérationnel : 3’000m
    Plafond opérationnel en vol stationnaire: 300m
    Endurance : 50 minutes
    Distance franchissable : 90km
    Distance de décollage : 0m
    Distance d’atterrissage : 0m

    Armement :
    Sans.


    Liens internet :
    https://en.wikipedia.org/wiki/Dornier_Do_32

    https://de.wikipedia.org/wiki/Dornier_Do_32

    http://www.deutsches-museum.de/en/collections/transport/aeronautics/helicopters/dornier-do-32/

    http://www.aviastar.org/helicopters_eng/dorn_do-32.php
    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
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