Fiat CR.1
Rappels
- Catégorie : Avion de combat
- Constructeur : Fiat
- Premier vol : 1923
- Production : 251 appareils construits (cellules neuves)
Historique
Au début des années 1920, l'immense majorité des avions militaires en service dans le monde étaient des modèles conçus et/ou fabriqués durant la Première Guerre Mondiale. Des centaines de bombardiers et de chasseurs en surplus étaient disponibles à la vente, ce qui permit à de nombreux pays de s'équiper à moindre frais. Toutefois, et malgré les restrictions budgétaires d'après-guerre, un effort de recherche fut maintenu pour développer des successeurs aux avions en service.
En Italie, l'aviation militaire (Regia Aeronautica) ne voulait pas se laisser distancer par les autres aviations européennes. L'entrée en service du chasseur français Nieuport 29 (connu sous la désignation Ni-D 29 dans sa version la plus courante), plus performant que tous ses concurrents de l'époque, poussa la Regia Aeronautica à lancer un programme d'acquisition. Tout en se procurant directement le Ni-D 29 (et en le faisant fabriquer sous licence par Caproni et Macchi), les militaires italiens démarchèrent les constructeurs italiens. Deux d'entre eux, Fiat et SIAI (Savoia-Marchetti) y répondirent favorablement.
L'ingénieur Celestino Rosatelli fut chargé par Fiat de concevoir un nouveau chasseur biplan. Il réalisa deux prototypes, baptisés MM.1 et MM.2, qui ne se différenciaient que par leur gouverne de direction et leur moteur (deux modèles d'Hispano-Suiza). Ces appareils, dont le premier vol eut lieu dans les deux cas en 1923, furent opposés au SIAI S.52. Ils se montrèrent plus performants que leur rival, aussi bien dans le domaine de la vitesse que de la manœuvrabilité. En 1924, le gouvernement italien accorda sa préférence au modèle de Fiat et passa commande de l'appareil, désormais désigné Fiat CR.1.
Le CR.1 était un chasseur biplan d'une configuration très originale. Il avait une voilure de type sesquiplan, mais celle-ci était inversée. Contrairement aux sesquiplans classiques, l'aile inférieure du CR.1 était plus grande que l'aile supérieure. Les deux ailes étaient en outre reliées non pas par de haubans, mais par des mâts de type Warren, reprenant la forme d'un "W". La cellule était construite majoritairement en bois, avec un fuselage de forme rectangulaire. Le train d'atterrissage était on ne peut plus ordinaire pour l'époque, avec deux jambes de train fixe et une béquille de queue rudimentaire sous la dérive.
Le pilote prenait place dans un habitacle ouvert, juste en arrière de la partie supérieure de la voilure. Il n'était protégé que par un petit pare-brise avant. Devant lui se trouvait le moteur, un Hispano-Suiza 42 de 8 cylindres en V, d'une puissance de 300 ch. Il entraînait une hélice bipale en bois et était alimenté par un radiateur au-dessus de l'hélice. La vitesse de pointe du CR.1, 272 km/h, surpassait celle du Nieuport Ni-D 29 (235 km/h) ou du Gloster Grebe Mk II (245 km/h), et son endurance était équivalente (2 h 35 contre 2 h 45 pour le Grebe). Deux mitrailleuses synchronisées fabriquées par le britannique Vickers étaient montés sur le capot moteur. En revanche, le CR.1 ne pouvait pas porter de bombes ou de charges extérieures.
En 1925, la production en série du CR.1 démarra. Environ 250 exemplaires furent construits, chez Fiat (109 exemplaires chez Fiat, 100 exemplaires chez SIAI, 40 chez OFM à Naples). Ils entrèrent en service la même année, intégrant la plupart des escadrons de chasse de la Regia Aeronautica. Ces appareils ne furent jamais engagés au combat, mais furent appréciés de leurs pilotes. Celestion Rosatelli y gagna une réputation non usurpée, qui lui permit de développer dès 1925 le successeur du CR.1, le CR.20 puis plusieurs autres types d'avions (CR.30, CR.32, CR.42…) qui devaient être encore utilisés au cours de la Seconde Guerre Mondiale.
Fiat ne développa aucune autre variante du CR.1. Plusieurs essais de remotorisation eurent lieu, mais sans portée pratique. Un unique CR.2 fut construit avec un British Armstrong Siddeley Lynx, un CR.5 avec un Alfa Romeo Jupiter et un CR.10 avec un Fiat A.20. Quelques CR.1 de série furent dotés d'un moteur Isotta Fraschini de 440 ch, ce qui améliorait leurs performances.
L'intérêt suscité à l'étranger pour le CR.1 (notamment en Belgique et en Pologne) ne suscita qu'une seule commande ferme, en provenance de la Lettonie. Ce petit pays balte commanda neuf exemplaires, livrés entre 1926 et 1927, qui équipèrent une unité de chasse de la marine (passée en 1931 sous le contrôle de l'aviation). Ils disposaient d'un moteur Hispano-Suiza HS 8N8 de 300 ch. Les CR.1 lettons restèrent en service jusqu'en 1937, date à laquelle les ultimes appareils italiens étaient eux aussi retirés du service.
Texte de Ciders, avec son aimable autorisation.
Anciens pays utilisateurs
- Italie : Armée de l'air italienne royale (240 exemplaires)
- Lettonie : Armée de l'air lettone (9 exemplaires)
Versions
- Fiat CR.1 : Unique version de série, 249 exemplaires.
- Fiat CR.2 : Un exemplaire remotorisé avec un British Armstrong Siddeley Lynx.
- Fiat CR.5 : Un exemplaire remotorisé avec un Alfa Romeo Jupiter.
- Fiat CR.10 : Un exemplaire remotorisé avec un Fiat A.20.
- Fiat MM.1 : Premier prototype.
- Fiat MM.2 : Second prototype.
Sur le forum…
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Corrigé.Ah que je destroye tout ! Ou pas. Sur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18
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Petite répétition dans le dernier paragraphe
« passée en 1931 sous le contrôle de l'aviation en 1931 ».Entre la culture des perles finesEt ceux qui perlent l'incultureUn point commun domine :C'est le QI de l'huître(JBX) -
Historique :
Au début des années 1920, l'immense majorité des avions militaires en service dans le monde étaient des modèles conçus et/ou fabriqués durant la Première Guerre Mondiale. Des centaines de bombardiers et de chasseurs en surplus étaient disponibles à la vente, ce qui permit à de nombreux pays de s'équiper à moindre frais. Toutefois, et malgré les restrictions budgétaires d'après-guerre, un effort de recherche fut maintenu pour développer des successeurs aux avions en service.
En Italie, l'aviation militaire (Regia Aeronautica) ne voulait pas se laisser distancer par les autres aviations européennes. L'entrée en service du chasseur français Nieuport 29 (connu sous la désignation Ni-D 29 dans sa version la plus courante), plus performant que tous ses concurrents de l'époque, poussa la Regia Aeronautica à lancer un programme d'acquisition. Tout en se procurant directement le Ni-D 29 (et en le faisant fabriquer sous licence par Caproni et Macchi), les militaires italiens démarchèrent les constructeurs italiens. Deux d'entre eux, Fiat et SIAI (Savoia-Marchetti) y répondirent favorablement.
L'ingénieur Celestino Rosatelli fut chargé par Fiat de concevoir un nouveau chasseur biplan. Il réalisa deux prototypes, baptisés MM.1 et MM.2, qui ne se différenciaient que par leur gouverne de direction et leur moteur (deux modèles d'Hispano-Suiza). Ces appareils, dont le premier vol eut lieu dans les deux cas en 1923, furent opposés au SIAI S.52. Ils se montrèrent plus performants que leur rival, aussi bien dans le domaine de la vitesse que de la manœuvrabilité. En 1924, le gouvernement italien accorda sa préférence au modèle de Fiat et passa commande de l'appareil, désormais désigné Fiat CR.1.
Le CR.1 était un chasseur biplan d'une configuration très originale. Il avait une voilure de type sesquiplan, mais celle-ci était inversée. Contrairement aux sesquiplans classiques, l'aile inférieure du CR.1 était plus grande que l'aile supérieure. Les deux ailes étaient en outre reliées non pas par de haubans, mais par des mâts de type Warren, reprenant la forme d'un "W". La cellule était construite majoritairement en bois, avec un fuselage de forme rectangulaire. Le train d'atterrissage était on ne peut plus ordinaire pour l'époque, avec deux jambes de train fixe et une béquille de queue rudimentaire sous la dérive.
Le pilote prenait place dans un habitacle ouvert, juste en arrière de la partie supérieure de la voilure. Il n'était protégé que par un petit pare-brise avant. Devant lui se trouvait le moteur, un Hispano-Suiza 42 de 8 cylindres en V, d'une puissance de 300 ch. Il entraînait une hélice bipale en bois et était alimenté par un radiateur au-dessus de l'hélice. La vitesse de pointe du CR.1, 272 km/h, surpassait celle du Nieuport Ni-D 29 (235 km/h) ou du Gloster Grebe Mk II (245 km/h), et son endurance était équivalente (2 h 35 contre 2 h 45 pour le Grebe). Deux mitrailleuses synchronisées fabriquées par le britannique Vickers étaient montés sur le capot moteur. En revanche, le CR.1 ne pouvait pas porter de bombes ou de charges extérieures.
En 1925, la production en série du CR.1 démarra. Environ 250 exemplaires furent construits, chez Fiat (109 exemplaires chez Fiat, 100 exemplaires chez SIAI, 40 chez OFM à Naples). Ils entrèrent en service la même année, intégrant la plupart des escadrons de chasse de la Regia Aeronautica. Ces appareils ne furent jamais engagés au combat, mais furent appréciés de leurs pilotes. Celestion Rosatelli y gagna une réputation non usurpée, qui lui permit de développer dès 1925 le successeur du CR.1, le CR.20 puis plusieurs autres types d'avions (CR.30, CR.32, CR.42…) qui devaient être encore utilisés au cours de la Seconde Guerre Mondiale.
Fiat ne développa aucune autre variante du CR.1. Plusieurs essais de remotorisation eurent lieu, mais sans portée pratique. Un unique CR.2 fut construit avec un British Armstrong Siddeley Lynx, un CR.5 avec un Alfa Romeo Jupiter et un CR.10 avec un Fiat A.20. Quelques CR.1 de série furent dotés d'un moteur Isotta Fraschini de 440 ch, ce qui améliorait leurs performances.
L'intérêt suscité à l'étranger pour le CR.1 (notamment en Belgique et en Pologne) ne suscita qu'une seule commande ferme, en provenance de la Lettonie. Ce petit pays balte commanda neuf exemplaires, livrés entre 1926 et 1927, qui équipèrent une unité de chasse de la marine (passée en 1931 sous le contrôle de l'aviation). Ils disposaient d'un moteur Hispano-Suiza HS 8N8 de 300 ch. Les CR.1 lettons restèrent en service jusqu'en 1937, date à laquelle les ultimes appareils italiens étaient eux aussi retirés du service.
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Caractéristiques :
Version :
Fiat CR.1
Type :
Chasseur biplan
Équipage :
1 homme
Motorisation :
1 Hispano-Suiza 42 de 8 cylindres en V, à refroidissement par liquide, d'une puissance de 300 ch
Poids :
Masse à vide : 839 kg
Masse maximale au décollage : 1 154 kg
Performances :
Vitesse maximale : 272 km/h
Vitesse ascensionnelle : 5 000 m en 16 mn 27 s
Plafond pratique : 7 450 m
Distance franchissable maximale : 650 km
Autonomie : 2 h 35 mn
Dimensions :
Envergure : 8,95 m
Hauteur : 2,40 m
Longueur : 6,16 m
Surface alaire : 23 mètres carrés
Armement :
2 mitrailleuses synchronisées Vickers calibre 7,7 mm
Pays utilisateurs :
Italie, Lettonie
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Sources :
- Classic Military Aircraft, Éditions Amber, 2010
- http://www.dieselpunks.org/profiles/blogs/s-a-m-57-fiat-biplane-fighters
- http://it.wikipedia.org/wiki/Fiat_C.R.1
- http://www.historyofwar.org/articles/weapons_fiat_cr1.html
- http://latvianaviation.com/Fiat.html
- http://www.aviastar.org/air/italy/fiat_cr-1.php
- http://www.aleniaaermacchi100.it/aircrafts/fiat-cr-1-2?lang=en
- http://nibbio14.altervista.org/cr1.html
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Images :
Profil de CR.1
CR.1 letton vu de face
CR.1 au sol, de trois-quarts arrière
CR.1 letton vu de faceAh que je destroye tout ! Ou pas. Sur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18