Bloch MB 120
Rappels
- Catégorie : Avion utilitaire
- Constructeur : Bloch
- Premier vol : 24 octobre 1932
- Production : 11 appareils construits (cellules neuves)
Historique
Le Bloch 120 est un avion dit « colonial », destiné aux opérations, civiles et militaires, en outre-mer.
Il résulte d'un programme officiel de 1932, pour un trimoteur de police coloniale, apte à effectuer des mission de transport, d'évacuation sanitaire, de reconnaissance, et même de bombardement léger. Les avions devaient être solides, et d'un entretien facile, y compris lors de longs déplacements en brousse, sans infrastructure.
Malgré l'annulation du programme, Bloch décide de construire un prototype à ses frais, en se basant sur le trimoteur postal MB 61. Il en résultat le MB 70, qui fit son premier vol en avril 1932. Il est rapidement transformé en MB 71, par adjonction d'un poste de tir dorsal. Devant le peu d'intérêt de l'Etat devant cet appareil militaire, Bloch le transforme alors en MB 120 civil, supprimant l'armement et aménageant l'intérieur pour le transport de 10 passagers.
Sous sa nouvelle forme de MB 120, il effectue son (troisième) premier vol le 24 octobre 1932. Après des essais, il est acheté par l'Etat, sous l'immatriculation F-AMSZ et le nom de baptême de « Scorpion ». Il sert d'avion de transport officiel au sein de la Division Ministérielle, et accomplit notamment un voyage en URSS, accompagnant le ministre de l'Air Pierre Cot.
En mai 1934, lors de la création de la régie Air Afrique, le gouvernement français lui affecte le prototype MB 120. Il reçoit de nouveau moteurs et des réservoirs supplémentaires. Entre le 16 et le 22 juin 1934, il est présenté aux autorités belges, dans l'espoir d'une commande de la Sabena, pour sa ligne Bruxelles – Léopoldville (actuellement Kinshasa, au Congo). Puis il rejoint l'Afrique, et entre en opération pour Air Afrique.
Une petite série de 10 exemplaires est construite pour les colonies, 6 rejoindront Air Afrique, et 4 les formation de l'Armée de l'Air en Afrique.
Trimoteur, monoplan à aile haute, de construction entièrement métallique, et train classique fixe. Il est propulsé par 3 moteurs en étoile Lorraine Algol 9Na, de 300ch, entrainant des hélices bipales métalliques à pas fixe. C'est un appareil simple, sans système compliqué (pas de volets par exemple), d'entretien facile, et très robuste. Il peut être aménagé pour des opérations militaires dites de « police », avec 2 mitrailleuses Lewis de 7,7 mm et 24 bombes de 10 kg.
En version civile, l'équipage se compose de 3 membres : un pilote, un radio et un mécanicien. Si la cabine peut accepter jusqu'à dix passagers, il est exploité avec seulement 4 sièges sur le réseau africain, afin de permettre d'emporter plus de courrier et d'avoir une autonomie plus importante.
Le principal utilisateur du Bloch 120 fut la régie Air Afrique. Elle effectua le premier service postal avec le prototype, entre Alger et Niamey le 7 septembre 1934. Les premiers passagers seront transportés le 27 avril 1935. Outre le prototype, 4 autres exemplaires sont mis en service, les F-ANJX, F-ANNX, F-APDB, et F-APZV. Ils effectuèrent des liaisons régulières entre Alger, Niamey, Fort Lamy (maintenant N'Djamena au Chad) et le Congo français.
Le Service de la Navigation Aérienne de Madagascar (aussi connu sous le nom de Régie Malgache) a utilisé deux appareils : F-ANTK, et F-ANVP, qui lui sont livrés en mai et juillet 1935. Ils assurèrent, outre les services intérieurs de la grande ile, la correspondance avec le service des Imperial Airways à Broken Hill (actuellement en Zambie). Mais au 1er janvier 1937, la régie Malgache est absorbée au sein de Air Afrique et les deux Bloch 120 lui sont reversés.
Lors de la déclaration de guerre de septembre 1939, la régie Air Afrique est dissoute et ses appareils intégrés à l'Armée de l'Air en Afrique. Cependant, le MB 120 n° 01, affecté à Madagascar, est pris en gérance par Air France.
L'Armée de l'Air reçut 4 exemplaires, livrés en 1935. Un fut affecté en AEF (Afrique Equatoriale Française) et basé à Bangui, les trois autres basés à Dakar, pour desservir l'AOF (Afrique Occidentale Française). Ils y rendirent des services très appréciés quoique sans gloire.
Trois MB 120 servirent au sein des Forces Aériennes Françaises Libres : le n° 8, ex exemplaire de l'AEF, le n° 7, le n° 8, et le n° 10, ex F-APDB d'Air Afrique. Dés aout 1940, ils assurèrent les liaisons entre les diverses possession africaine de la France combattante, desservant notamment Fort Lamy, Bangui, Douala, Libreville, Pointe Noire, Port gentil et Mayumba. Trois MB 120, ex Air Afrique sont aussi exploités par les Lignes Aériennes Militaires, créées en 1942.
Le Bloch 120 a bien mérité son surnom « d'increvable », assurant des services dans des contrées sans infrastructure, et dans des conditions d'exploitation très difficiles, et avec un personnel réduit et parfois peu qualifié. Seuls deux accident endeuillèrent sa carrière, en janvier et février 1939 (destruction des F-ANJX, et F-ANNX).
Aucun MB 120 ne survécut à la guerre.
Texte de JFF, avec son aimable autorisation.
Ancien pays utilisateur
- France : Armée de l'Air et de l'Espace (8 exemplaires)
Versions
- Bloch MB 70 : Première version du prototype.
- Bloch MB 71 : Prototype brièvement équipé d'une tourelle dorsale.
- Bloch MB 120 : Version de série. 10 exemplaires.
- Bloch MB 120.01 : Désignation du MB 71 après nouvelle modification.
Sur le forum…
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Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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… et si tout à coup tu devais avoir envie de bosser, mets toi aux fiches, et attends que ton envie passe!" J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch
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Jericho a écrit
Eh! Oh! JFF, qu'est-ce qu'il t'arrive? T'es victime d'une crise de Clansmanie aigue?
Lève le pied mon grand, pense au boulot ……….
Ben justement, quand je pense à tout le boulot en retard qui m'attend, ça me donne pas envie de bosser, mais plutot de faire des fiches pour me détendre,
mais du coup, il y a encore plus de boulot qui s'accumule
donc encore plus envie de faire des fiches …..
Je crois qu'il faut que je prenne des vacances -
T'es victime d'une crise de Clansmanie aigue?
Hum dangereux, ça.
Félicitations, ça fait plaisir de voir ça !Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres. -
Eh! Oh! JFF, qu'est-ce qu'il t'arrive? T'es victime d'une crise de Clansmanie aigue?
Lève le pied mon grand, pense au boulot qu'il faut pour les rentrer sur la base de donnée: y'en a pour trois semaines, là!
Et bravo quand-même, c'est des belles fiches!" J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch -
Un avion très peu connu, un des multiples sans grade, sans gloire, mais qui, infatigablement, assurent un service régulier, même dans les conditions les plus dures, désenclavant les territoires.
1 / Développement
Le Bloch 120 est un avion dit « colonial », destiné aux opérations, civiles et militaires, en outre-mer.
Il résulte d'un programme officiel de 1932, pour un trimoteur de police coloniale, apte à effectuer des mission de transport, d'évacuation sanitaire, de reconnaissance, et même de bombardement léger. Les avions devaient être solides, et d'un entretien facile, y compris lors de longs déplacements en brousse, sans infrastructure. Malgré l'annulation du programme, Bloch décide de construire un prototype à ses frais, en se basant sur le trimoteur postal MB 61. Il en résultat le MB 70, qui fit son premier vol en avril 1932. Il est rapidement transformé en MB 71, par adjonction d'un poste de tir dorsal. Devant le peu d'intérêt de l'Etat devant cet appareil militaire, Bloch le transforme alors en MB 120 civil, supprimant l'armement et aménageant l'intérieur pour le transport de 10 passagers.
Sous sa nouvelle forme de MB 120, il effectue son (troisième) premier vol le 24 octobre 1932. Après des essais, il est acheté par l'Etat, sous l'immatriculation F-AMSZ et le nom de baptême de « Scorpion ». Il sert d'avion de transport officiel au sein de la Division Ministérielle, et accomplit notamment un voyage en URSS, accompagnant le ministre de l'Air Pierre Cot.
En Mai 1934, lors de la création de la régie Air Afrique, le gouvernement français lui affecte le prototype MB 120. Il reçoit de nouveau moteurs et des réservoirs supplémentaires. Entre le 16 et le 22 juin 1934, il est présenté aux autorités belges, dans l'espoir d'une commande de la Sabena, pour sa ligne Bruxelles – Léopoldville (actuellement Kinshasa, au Congo). Puis il rejoint l'Afrique, et entre en opération pour Air Afrique.
Une petite série de 10 exemplaires est construite pour les colonies, 6 rejoindront Air Afrique, et 4 les formation de l'Armée de l'Air en Afrique.
2 / Description
Trimoteur, monoplan à aile haute, de construction entièrement métallique, et train classique fixe. Il est propulsé par 3 moteurs en étoile Lorraine Algol 9Na, de 300ch, entrainant des hélices bipales métalliques à pas fixe. C'est un appareil simple, sans système compliqué (pas de volets par exemple), d'entretien facile, et très robuste. Il peut être aménagé pour des opérations militaires dites de « police », avec 2 mitrailleuses Lewis de 7,7 mm et 24 bombes de 10 kg.
En version civile, l'équipage se compose de 3 membres : un pilote, un radio et un mécanicien. Si la cabine peut accepter jusqu'à dix passagers, il est exploité avec seulement 4 sièges sur le réseau africain, afin de permettre d'emporter plus de courrier et d'avoir une autonomie plus importante.
3 / Caractéristiques
Bloch 120 civil, avec trois moteurs Lorraine Algol, 9Na de 9 cylindres en étoile, 300 ch au décollage.
- Dimensions
longueur : 20,516 m
envergure : 15,60 m
hauteur : 5,10 m
surface alaire : 60 m²
poids à vide : 3436 kg
poids maximum au décollage : 6000 kg
- Performances
vitesse maximum : 239 km/h
vitesse de croisière : 200 km/h
autonomie maximale : 1340 km
plafond pratique : 6300 m
4 / Utilisation opérationnelle
Le principal utilisateur du Bloch 120 fut la régie Air Afrique. Elle effectua le premier service postal avec le prototype, entre Alger et Niamey le 7 septembre 1934. Les premiers passagers seront transportés le 27 avril 1935. Outre le prototype, 4 autres exemplaires sont mis en service, les F-ANJX, F-ANNX, F-APDB, et F-APZV. Ils effectuèrent des liaisons régulières entre Alger, Niamey, Fort Lamy (maintenant N'Djamena au Chad) et le Congo français.
Le Service de la Navigation Aérienne de Madagascar (aussi connu sous le nom de Régie Malgache) a utilisé deux appareils : F-ANTK, et F-ANVP, qui lui sont livrés en mai et juillet 1935. Ils assurèrent, outre les services intérieurs de la grande ile, la correspondance avec le service des Imperial Airways à Broken Hill (actuellement en Zambie). Mais au 1er janvier 1937, la régie Malgache est absorbée au sein de Air Afrique et les deux Bloch 120 lui sont reversés.
Lors de la déclaration de guerre de septembre 1939, la régie Air Afrique est dissoute et ses appareils intégrés à l'Armée de l'Air en Afrique. Cependant, le MB 120 n° 01, affecté à Madagascar, est pris en gérance par Air France.
L'Armée de l'Air reçut 4 exemplaires, livrés en 1935. Un fut affecté en AEF (Afrique Equatoriale Française) et basé à Bangui, les trois autres basés à Dakar, pour desservir l'AOF (Afrique Occidentale Française). Ils y rendirent des services très appréciés quoique sans gloire.
Trois MB 120 servirent au sein des Forces Aériennes Françaises Libres : le n° 8, ex exemplaire de l'AEF, le n° 7, le n° 8, et le n° 10, ex F-APDB d'Air Afrique. Dés aout 1940, ils assurèrent les liaisons entre les diverses possession africaine de la France combattante, desservant notamment Fort Lamy, Bangui, Douala, Libreville, Pointe Noire, Port gentil et Mayumba. Trois MB 120, ex Air Afrique sont aussi exploités par les Lignes Aériennes Militaires, crées en 1942
Le Bloch 120 a bien mérité son surnom « d'increvable », assurant des services dans des contrées sans infrastructure, et dans des conditions d'exploitation très difficiles, et avec un personnel réduit et parfois peu qualifié. Seuls deux accident endeuillèrent sa carrière, en janvier et février 1939 (destruction des F-ANJX, et F-ANNX).
Aucun MB 120 ne survécut à la guerre.
5 / Sources
Publications
- Pierre Gaillard, Les avions de transport civil français, Editions Larivière, 1997
- Les ailes françaises, Le transport aérien 1936-1945, vol 11 et 12
Liens web
http://www.dassault-aviation.com/fr/passion/avions/bloch-civils/mb-120.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bloch_MB.120