[quote][b][url=/v3/forum/allemagne-25/topic/ju-88188288388-808/?post=80658#post-80658]clansman[/url] a dit le 26/09/2012 à 10:50 :[/b] Le topo de vigi étant de l'escroquerie pure et simple... Voilà le mien. :mrgreen: En août 1935, le RLM (ministère de l'Air du Reich) réclama un bombardier rapide, non armé et ne comptant que sur sa vitesse pour se défendre. Il devait emporter 3 membres d'équipage et 800 à 1000 kg de charge offensive à 500 km/h. La firme Junkers proposa son projet en juin 1936, qui fut conçu par W.H. Evers et Alfred Gassner, sous la direction de Ernst Zindel. Ces deux personnes avaient travaillé auparavant pour des firmes américaines. Il fut opposé au Bf 162, au Hs 127 et à un autre produit de Junkers, le Ju 85. La construction de deux prototypes du Ju 88 fut approuvée. Le Ju 85 ne fut jamais construit, et ne se différenciait du Ju 88 que par sa double dérive. Le premier d'entre eux vola pour la première fois le 21 décembre 1936. Avec sa vitesse de 580 km/h, il dépassait les chasseurs de l'époque. Les deux prototypes étaient dotés de moteurs DB 600. 3 autres prototypes suivirent, motorisés par des Jumo 211 et dotés d'un armement défensif à l'arrière. Le 5e prototype battit un record sur 1000 km le 9 mars 1939, avec une vitesse de 517 km/h pour une charge utile de 2000 kg. A partir du 6e prototype apparut un train d'atterrissage se rétractant sur 90°, à la manière du P-40 : il allait devenir la norme sur le reste de la production. Jusqu'à 10 prototypes furent finalement construits. En octobre 1937 Ernst Udet, indfluencé par le succès du Ju 87, décida de faire du Ju 88 un bombardier en piqué : ses ailes furent renforcées, des freins de piqué ainsi qu'un 4e membre d'équipage ajoutés, le fuselage allongé. Le V4 servant de prototype vola pour la première fois le 13 avril 1938. Il mènera aux versions de série A-1 et A-4. Mais toutes ces modifications retardèrent sa mise en service. Elle était prévue pour 1938, mais trop peu d'exemplaires étaient enregimentés lors de l'attaque de la Pologne. 12 furent choisis par l'Erprobungskommando 88 (Ekdo 88) pour être testés en conditions opérationnelles. Leur influence fut nulle. Le Ju 88 fut réellement engagé pour la première fois au combat en Norvège. Utilisé dans son rôle de bombardier en piqué, il contribua à endommager l'HMS Rodney et à couler l'HMS Gurkha le 9 avril 1940. Mais le KG 30 qui le déployait perdit 4 exemplaires lors de l'attaque. Le Ju 88 fut engagé massivement lors de la Bataille de France. Il s'y montra efficace, que ce soit pour détruire des avions au sol ou des trains. Il coula aussi le paquebot RMS Lancastria près de St-Nazaire, provoquant la mort de 5800 personnes. Cependant, un fort taux d'accidents et de pertes au combat firent que les équipages avaient encore plus peur de leur avion que l'ennemi, au point de demander leur transfert dans une unité de He 111. Il est vrai que le Ju 88 était considéré à l'époque comme un appareil à haute performance. Il fallut d'une part ré-entraîner les pilotes, et d'autre part modifier la série A-1, au standard A-5. Plus encore que le Do 17 et le He 111, le Ju 88 souffrit lors de la Bataille d'Angleterre, avec pas moins de 313 pertes. Des modifications sur le terrain eurent lieu afin de le rendre moins vulnérable, dont un blindage et des mitrailleuses supplémentaires. Le 27 septembre 1940, un équipage abattu récupéra les armes de bord et se battit contre des soldats britanniques lors de la bataille de Graveney Marsh : ce fut la dernière bataille sur le sol anglais contre des envahisseurs. Il servit aussi au-dessus de l'Atlantique (version C-6), afin d'escorter les Fw 200 et de s'attaquer aux avions anti sous-marins. Ils y remporteront 109 victoires pour 117 pertes. Lors de l'été 1941, le Ju 88 remplaça le Do 17. Avec le He 111, il devint le principal bombardier moyen de la Luftwaffe. Il se montra efficace lors de l'invasion de l'URSS dans la destruction de chars, de navires et d'avions au sol, mais subit 23 pertes dès le premier jour. Il dut aussi remplacer les Ju 87, trop peu nombreux à ce moment-là. On le reverra lors de la bataille de Normandie, mais fut complêtement surclassé par les appareils Alliés à ce moment-là. A partir de 1943, des équipages de Ju 88 feront défection vers la Grande-Bretagne. La Finlande acheta 24 Ju 88A-4 en avril 1943, alors qu'elle était en guerre contre l'URSS. Un des raids les plus mémorables fut la contre-attaque au-dessus de Leningrad, alors que Tallin venait de subir un raid des VVS, le 9 mars 1944. Ils furent également utilisé pour des raids de reconnaissance et d'attaques de colonnes motorisées allemandes lorsque la Finlande se retourna contre l'Allemagne, en septembre 1944. La dernière mission de guerre intervint le 4 avril 1945. Ils furent utilisés pour l'entraînement jusqu'en 1948, puis ferraillés. Le Ju 88 ne servit pas seulement comme bombardier : un grand nombre de versions furent construites pour des rôles très divers, comme la chasse lourde, l'assaut au sol, la lutte anti-chars, la chasse de nuit, la reconnaissance. Les Ju 88C, par exemple, étaient des chasseur-bombardier au nez plein contenant des mitrailleuses supplémentaires. Le Ju 88R qui en dérive est un chasseur de nuit, de même que le Ju 88G qui ne dispose cependant pas de nacelle ventrale "Bola". Les Ju 88D, Ju 88H et T sont des versions de reconnaissance à long rayon d'action (patrouille maritime et basés sur le Ju 88G dans le deuxième cas). Le Ju 88P était particulièrement destiné à la lutte anti-chars et était équipé d'un canon lourd, parfois de 88 mm. Le Ju 88S revenait au concept de bombardier rapide et fut la variante la plus rapide. Il servit de base au Ju 188, ainsi qu'au Kyūshū Q1W Tokai japonais. Il fut utilisé par la Bulgarie (peut-être), l'Espagne (10 Ju 88A-4 achetés et 15 internés), la Hongrie (83 Ju 88A-4, 1 Ju 88C-6, 30 Ju 88D-1 de 1942 à 1945), la Regia Aeronautica (45 Ju 88A et 1 Ju 88D-1 en 1943), la Roumanie (40 Ju 88A-4 et 10 Ju 88D-1 de 1942 à 1953) pendant la guerre. La RAF (au moins 5 exemplaires) et l'Union soviétique capturèrent des exemplaires, les évaluèrent et en opérèrent peut-être certains. Le Ju 88 influença fortement les Soviétiques, au point de vouloir faire du Tu-2 son équivalent. Enfin, la France utilisa 22 Ju 88A-4 de 1944 à 1951, et 38 d'une autre version, au sein de l'armée de l'air comme de la Marine. Un Ju 88S-3 fut également utilisé. 5 exemplaires furent utilisés par la Marine, dont un Ju 88A-17 et 3 Ju 88A-14. Ils seront intégrés à la 10S et serviront à l'essai de torpilles. Ils connaîtront de gros problèmes de pannes mécaniques, aggravés par le manque de pièces détachées. 14676 Ju 88 furent construits de 1936 à 1945, sans interruption et déclinés en 60 variantes (pour lesquelles on compte 104 prototypes). Il fut donc le bimoteur le plus produit de la Luftwaffe. Malgré des débuts et une mise au point difficile, il s'avéra un excellent appareil polyvalent, au point d'être comparé au Mosquito (il est vrai qu'ils ont été tous deux conçus comme bombardiers rapides). Cependant, il s'agissait aussi d'une machine complexe et difficile à piloter, qui souffrit de pertes. Aujourd'hui, 2 appareils sont exposés, complets, l'un au musée de l'USAF à Dayton et l'autre au musée de la RAF. 3 autres exemplaires ont été restaurés. Versions : Ju 88A-1 : Version initiale de série, dotée de moteurs Jumo 211B-1 de 1200 ch. Ju 88A-2 : Version dotée de moteurs Jumo 211 G-1. Ju 88A-3 : Version d'entraînement à doubles commandes. Ju 88A-4 : Version améliorée à l'envergure accrue. Ju 88A-5 : Ju 88A-1 portés au standard A-4. Ju 88A-14 : Version coupe-câbles. Ju 88A-15 : Version dotée d'une extension de soute à bombes en bois. Ju 88A-17 : Version emportant des torpilles pour la lutte anti-navires. Ju 88B-0 : Version au nez entièrement vitré, 10 exemplaires de présérie. Donnera naissance au Ju 188. Ju 88C-1 : Version prévue, dotée de moteurs BMW 801MA. Jamais construite. Ju 88C-2 : Version au nez plein pour la chasse. Un canon MG FF et 3 mitrailleuses MG 17 dans le nez. Ju 88C-4 : Version de chasse lourde et de reconnaissance. Ju 88C-5 : Version améliorée de chasse lourde. Ju 88C-6 : La sous-version C6a était améliorée par rapport au C-5. Les sous-variantes C6b et C6c étaient destinés à la chasse de nuit. Le C6b était doté d'un radar FuG 202 Lichtenstein BC et fut testé début 1942. Ju 88C-7 : Les sous-variantes C7a et b servaient à l'interdiction. Le C7c était une variante de chasse lourde. Ju 88D-1 : Version de reconnaissance photographique à long rayon d'action, basée sur le Ju 88A-4. Ju 88D-2 : Version de reconnaissance photographique à long rayon d'action, basée sur le Ju 88A-5. Ju 88D-3 : Version tropicalisée du Ju 88D-1. Ju 88D-4 : Version tropicalisée du Ju 88D-2. Ju 88D-5 : Pas de détails connus. Ju 88G-1 : Version construite exprès pour la chasse de nuit, dotée de moteurs BMW 801 de 1700 ch et du radar FuG 220 Lichtenstein SN-2. Dépourvue de la nacelle ventrale "Bola". Ju 88G-6 : Version de chasse de nuit dotée de moteurs Junkers Jumo 213A de 1750 ch, du radar FuG 220 Lichtenstein ou FuG 218 Neptun. 1 ou 2 canons Mg 15 disposés en oblique (70°) selon le système Schräge Musik. Ju 88G-7 : Version de chasse de nuit dotée de moteurs Jumo 213E pour la haute altitude, et du radar FuG 240 Berlin. 15 exemplaires construits avant la victoire. Ju 88H-1 : Version de patrouille maritime et de reconnaissance basée sur le Ju 88G. Ju 88H-2 : Version de chasse. Ju 88H-3 : Version de patrouille maritime et de reconnaissance basée sur le Ju 88G. Ju 88H-4 : Version de chasse. Ju 88P-1 : Version dotée d'un canon BK 75 de 75 mm dans une nacelle ventrale. Apparue à la mi-1942. 40 exemplaires. Ju 88P-2 : Version dotée de deux canons BK 37 de 37 mm en nacelle ventrale. Ju 88P-3 : Similaire au P-2, avec du blindage additionnel. Ju 88P-4 : Version dotée d'un canon BK 5 de 50 mm en nacelle ventrale, 32 exemplaires construits. Ju 88P-5 : Version dotée d'un canon de 88 mm. Franchement les mecs vous exagérez là. Ju 88R-1 : Ju 88C-6b de chasse de nuit, doté de moteurs BMW 801L de 1560 ch. Ju 88R-2 : Ju 88C-6b doté de moteurs BMW 801 G-2 de 1700 ch. Ju 88S-0 : Version bombardier rapide, avec deux moteurs BMW 801 G-2 et 14 bombes SD-65 de 65 kg. Ju 88S-1 : Version similaire au S-0, avec deux bombes SD1000 de 1000 kg. Est aussi doté du système GM-1 à base de protoxyde d'azote et donnant un surcroît de puissance. Le protoxyde d'azote est aussi connu sous le nom de... gaz hilarant. Ju 88S-2 : Version dotée de moteurs BMW 801J et de la soute à bombes en bois du A-15. Ju 88S-3 : Version dotée de moteurs Jumo 213A de 2240 ch et du système GM-1. Ju 88T-1 : Version de reconnaissance photographique basée sur le Ju 88S-1. Ju 88T-3 : Version de reconnaissance photographique basée sur le Ju 88S-3. http://fr.wikipedia.org/wiki/Junkers_Ju_88 http://www.avionslegendaires.net/junkers-ju-88.php http://www.ffaa.net/aircraft/ju-88/ju-88_fr.htm http://fandavion.free.fr/junkers_J-88.htm http://batfredland.free.fr/L08-ju88&ju188.htm viewtopic.php?f=35&t=970 http://en.wikipedia.org/wiki/Junkers_Ju_88 http://www.ju88.net/ http://www.uboat.net/technical/ju88.htm http://www.militaryfactory.com/aircraft/detail.asp?aircraft_id=98 http://www.battleofbritain1940.net/0016.html http://www.warbirdsresourcegroup.org/LRG/ju88.html http://www.world-war-2-planes.com/ju_88.html http://www.aviastar.org/air/germany/ju-88.php[/quote]