[quote][b][url=/v3/forum/france-29/topic/mirage-4000-230/?post=6673#post-6673]clansman[/url] a dit le 09/08/2006 à 23:43 :[/b] Parallèlement à la conception du Mirage 2000, Dassault étudia dès septembre 1976 un concept biréacteur basé sur le réacteur M-53. Cet appareil reprenait la plupart des concepts développés avec le 2000, dont le retour à l’aile delta et les commandes de vol électriques. Il était développé sur fonds propres par Dassault et les industriels participants au programme, qui avait espéré le faire financer par le gouvernement. L'appareil fut conçu sous la houlette de Bruno Revellin-Falcoz. Le nouvel avion, baptisé Super Mirage 4000, était construit en matériaux composites, possédait des plans canards ajustables en vol, une dérive en fibre de carbone contenant du carburant (une première à l'époque) et était nettement plus grand et plus lourd que le 2000. D’abord destiné à la supériorité aérienne, à la pénétration basse altitude et à la frappe nucléaire, il se posait donc en concurrent du F-15 par ses performances, sa manœuvrabilité, ses dimensions et son poids (il appartenait à la classe des 20 tonnes). Le 4000 avait notamment un rapport poussée/ poids supérieur à un, ce qui garantissait une excellente vitesse ascensionnelle. De fait, il était capable de voler à la verticale dès le décollage. La direction des essais en vol fut confiée alors à Jacques Desmazures. Le Mirage 4000 effectua son premier vol aux mains de Jean-Marie Saget le 9 mars 1979. Le vol dura 50 minutes et l'appareil dépassa Mach 1. D'emblée, le nouvel appareil laissa une excellente impression à son pilote d'essai, qui le jugea réussi du premier coup. Il franchit Mach 2 à son 6e vol, le 11 avril. Il montra sa capacité à atteindre 50000 pieds et Mach 2 en 3 minutes 50. Dès le mois de juin, l'appareil fut présenté en vol au salon du Bourget. Le Mirage 4000 étant un projet maison, sans commande officielle, aucun moteur ne lui était alloué et il volait avec des M-53 pris sur le programme du Mirage 2000, soit des M53-2, soit des M53-5. Entre août et octobre 1980, l'appareil fut équipée d'une nouvelle dérive en matériaux composites, et vola avec le 27 octobre de la même année. A cette époque, l'appareil avait déjà été présentée plusieurs fois à des délégations irakiennes qui se montraient intéressées, de même que le Shah d'Iran. Hélas, le début de la guerre Iran-Irak mit un terme au projet. En juin 1981, il vola de nouveau au Salon du Bourget, cette fois dans une configuration armée, avec notamment 6 maquettes de missiles Magic. Il fut également présenté à Farnborough en 1982. Cependant, les essais tournèrent cours après le salon du Bourget 1983. Aucune commande à l'export n'avait été enregistrée. Quand à l’armée de l’air, elle estimait cet appareil trop ambitieux, trop cher pour elle, jugeant le 2000 plus adapté à ses besoins. Malgré les commentaires élogieux de deux pilotes d'essais, l'un du CEV, l'autre du CEAM, la France n'estimait pas avoir besoin, selon l'un de ses généraux, "d'un appareil capable d'assurer la supériorité aérienne jusqu'à Vladivostok". Une présérie de cinq exemplaires fut évoquée, une escadrille expérimentale équipée de Mirage 4000 fut envisagée, voire même d'en faire le remplaçant des Mirage IV, mais aucune de ces idées ne fut concrétisée. En 183, il fut donc parqué en bout de piste à Istres, jusqu'en 1985. A cette époque, l'Arabie Saoudite, qui venait pourtant d'acheter 72 Tornado, manifesta de nouveau son intérêt pour le Mirage 4000. Au point d'envisager une commande de 100 exemplaires et de prendre l'industrialisation à sa charge, ce qui représentait un contrat de 100 milliards de francs. Les premiers exemplaires de série devaient être livrées en 1990. L'appareil avait été parqué à l'extérieur pendant 2 ans, mais sa remise en état de vol fut plus courte qu'on ne le craignit, et la direction des essais en vol fut confiée à Marylène Hermitte. Les vols reprirent le 18 décembre 1985. Jean-Marie Saget, atteint par la limite d'âge, laissa la place à Louis Eon. Début 1986, le cockpit fut modifié afin de loger un système de navigation et d'attaque. On envisageait également un radar Thomson-CSF "Cyrano 500", un dérivé plus puissant du RDM, équipé d'une antenne de 80 cm. Il fut présenté de nouveau au salon de Farnborough en 1986. En 1987, on commença à tester l'appareil dans des configurations lourdes d'attaque au sol. L'appareil fut présenté au roi Fahd à Nice, et ce fut à cette occasion que Serge Dassault déclara "il n'y a pas que les américains qui savent faire des avions performants". Le 22 mai 1987, à l'occasion du 280e vol, l'appareil fut rééquipé de M53-P2, développant 6560 kg à sec et 9700 kg avec réchauffe. Cela nécessité de modifier légèrement les entrées d'air. Dans cette configuration, le 4000 était capable de voler pendant 18 minutes à Mach 2, ce qui est énorme. Il fut alors appelé simplement "Mirage 4000" et revêtit un camouflage de type désertique, lors du salon du Bourget 1987, toujours pour séduire l’Arabie Saoudite. Hélas, celle-ci s'était vue proposer le F-15, les américains jugeant apparemment eux-même le 4000 dangereux pour l'exportation de leurs propres produits. Le 8 janvier 1988, après 336 vols et 350 heures de vol, l’unique prototype du Mirage 4000 fut stocké à Istres à l'extérieur. Il rejoignit le Musée de l’Air et de l’Espace en 1992, mais en assez triste état et dû être restauré par des bénévoles avant d'être exposé, en 2002. Plus récemment, une rumeur a couru sur Internet sur un possible intérêt des Indiens pour le Mirage 4000, peut-être dans le cadre de leur propre programme MCA. Le Mirage 4000 était un formidable appareil, de la classe des F-15 et Su-27, dont les performances ont été prouvées par les essais en vol. S'il fut une réussite technique, il fut malheureusement un ratage commercial, les clients étrangers étant sans doute échaudés par le fait que l'armée de l'air n'en voulait pas et qu'ils allaient devoir financer l'industrialisation, en tout ou partie. Reste que l'appareil lui-même servit de base au Rafale, tant par sa configuration biréacteur et delta-canard que par ses commandes de vol électriques. Si le Rafale est plus petit que son grand frère le Mirage 4000, il est plus performant dans bien des domaines, sauf peut-être celui de la vitesse pure. Longueur : 18,72 m. Envergure : 11,93 m. Hauteur : 5 ,96 m. Surface alaire : 72,7 m². Masse à vide : 13490 kg. Masse maximale : 32000 kg. Motorisation : 2 réacteurs Snecma M53-P2 de 6500 kgp (9700 avec PC) Vitesse maximale : Mach 2,3 Vitesse ascensionnelle : supérieure à 305 m/s. Plafond : 20000 m. Distance franchissable : 2000 km. Armement (prévu) : 2 canons DEFA 554 de 30 mm, 8000 kg de charges externes réparties sur 12 points d’emport. Un Radar RDM avec une antenne de près d’un mètre de diamètre (80 cm d'après certaines sources) Sources : http://www.dassault-aviation.com/fr/passion/avions/dassault-militaires/mirage-4000.html http://aircraftstories.free.fr/mono/4000/mirage4000/mirage4000.htm http://www.chez.com/stef76/aviation/futur/sm4000.htm http://fr.wikipedia.org/wiki/Dassault_Mirage_4000 http://avions.legendaires.free.fr/supermirage4000.php http://jets.for.ever.pagesperso-orange.fr/Pages/super-mirage%204000.htm http://en.wikipedia.org/wiki/Dassault_Mirage_4000 http://www.vectorsite.net/avmir2k.html#m8 http://www.aviastar.org/air/france/dassault-4000.php [i]Le fana de l'aviation[/i] n° 418, septembre 2004. Et maintenant, imaginons ce qu'aurait donné un Mirage 4000-5 :cry: :mrgreen: Ou en biplace avec un RIO derrière. :cry: :mrgreen:[/quote]