[quote][b][url=/v3/forum/reste-du-monde-53/topic/ekw-c-35-1629/?post=66193#post-66193]jericho[/url] a dit le 27/05/2011 à 11:16 :[/b] Bon, tout d’abord une petite précision concernant sa dénomination : EKW C-35 ou K+W C-35 ? La deuxième étant plus souvent utilisée sur des livres suisses assez récents, c’est aussi celle que j’ai mise sur le forum en proposant de faire la fiche… J’avoue que trouver la réponse à cette question est ce qui m’a pris le plus de temps et d’énergie. Je me suis même renseigné auprès d’amis travaillant à l’armée et dans la mécanique. Maintenant, j’ai la réponse et la voici : Cet appareil a été conçu dans les ateliers fédéraux de constructions de Thoune. Il y en avait deux autres (Emmen et Dübendorf). Ces ateliers avaient comme initiales de désignation « EKW » (pour « Eidgenössische Konstruktions Werkstätte »). En 1972, ils ont été renommés Farner Werke (F+W) ! Le C-35 étant antérieur à ce changement de nom, c’est donc bien un EKW C-35. Par contre, pour le C-36 (la rédaction de sa fiche est en cours) ce sera différent : les dernières versions seront des F+W C-36… Ce qui explique la confusion de beaucoup de personnes (moi y compris) qui ont surtout connus le F+W C-3605 ! :oops: Bon, trêve de bavardage : voici la fiche de cet avion quasi inconnu, en retard sur son temps, qui n’est entré ni dans l’histoire, ni dans la légende, mais qui a rendu de nombreux services à l’armée suisse durant la deuxième guerre mondiale et dont le seul exemplaire encore visible se trouve au Musée suisse des transports de Lucerne… [b]La fiche:[/b] En 1934, les Troupes d’aviations suisses demandent un appareil polyvalent possédant une vitesse maximale d’au moins 320km/h, afin de remplacer ses Fokker C-VE. Les tensions en Europe empêchent la Suisse de s’équiper en matériel neuf et performant à l’étranger. Le gouvernement décide alors d’investir dans le développement d’un nouvel appareil qui sera construit en Suisse. Les ateliers fédéraux de constructions de Thoune (Eidgenössische Konstruktions Werkstätte : EKW) proposent deux projets en octobre de la même année. Le C-35, un avion biplan classique, biplace avec train d’atterrissage fixe et ressemblant un peu à un Fokker C-VE amélioré. Et le C-36, un avion à la ligne plus moderne, monoplan à ailes basses, bidérive et train escamotable. En 1936, les autorités suisses choisissent la solution la plus avantageuse et la moins risquée en commandant 40 exemplaires de C-35. L’ingénieur en chef, M. Thouret, dégoutté que ce soit l’appareil le moins performant qui soit choisit, démissionne et rejoint la Société Aéronautique Française qui construit les Dewoïtine. L’EKW C-35 est armé d’un canon de 20 mm tirant à travers le moyeu de l’hélice, de deux mitrailleuses de 7,5 mm dans les ailes et d’une mitrailleuse mobile utilisable depuis la place arrière. Il peut aussi être équipé de petites bombes de 22kg accrochées sous les ailes. Malgré son apparence surannée, il possède quelques innovations pour un avion de conception suisse. C’est un effet le premier avion helvétique à voler avec un moteur consommant de l’essence avec plomb et qui fonctionne avec de l’huile minérale en remplacement de l’huile de ricin. Son système de refroidissement fonctionne avec un mélange d’eau et de glycol, de plus son réservoir de carburant est largable, ce qui permet au pilote d’éviter un incendie en cas d’atterrissage forcé. À leurs mises en services en 1937, ces appareils aux performances modestes sont déjà très largement dépassés. Malgré cela, 40 autres appareils sont commandés dans la foulée. 8 autres exemplaires furent encore fabriqués à partir de pièces de rechanges en 1941 et livrés aux Troupes d’aviations suisses avec les deux prototypes, portants à 90 le nombre de C-35 fabriqués. Ces appareils fournirent une contribution importante à la défense nationale suisse au début de la seconde guerre mondiale, durant laquelle ils ont surtout été utilisés pour des missions de reconnaissance à la frontière. En 1943, les 65 appareils parfaitement en état de vol sont transférés dans les premières unités (et les seules !) de chasseurs-bombardiers de nuit et remplacés en premières lignes par les K+W C-3603. Ils auront reçu quelques équipements supplémentaires et seront renommés C-35-1, avant d’être finalement retirés du service en 1954. Durant ces 17 ans de carrière, un appareil est abattu pendant un combat aérien en 1940 et 22 autres sont détruits pour diverses raisons. [u]Caractéristiques :[/u] Equipage : 1 pilote et 1 mitrailleur Longueur : 9,54 m Envergure : 13,08 m Hauteur : 3,75 m Masse à vide : 2'190 kg Masse maximale au décollage : 3'130 kg Surface des ailes : 32,0m2 [u]Moteur :[/u] Un moteur à pistons Hispano-Suiza HS-77 de 860 cv (642 kW) construit sous licence, entrainant une hélice tripale. [u]Performances : [/u] Vitesse maximale : 335 km/h Vitesse ascensionnelle : 690 m/s Plafond pratique : 8'000 m Rayon d’action : 750 km [u]Pays l’ayant utilisé:[/u] Suisse : 90 C-35 au total; 65 modifiés en C-35-1[/quote]