[quote][b][url=/v3/forum/europe-hors-france-30/topic/bac-tsr2-1149/?post=49734#post-49734]clansman[/url] a dit le 16/05/2010 à 10:52 :[/b] Il est des appareils promis à un brillant avenir, mais que les aléas de leur époque condamnèrent sans espoir de rémission, entraînant frustration, voire traumatisme, chez ceux qui ont participé à son aventure comme chez les passionnés. Le TSR.2 fut de ceux-là. Celui-ci a une origine comparable à celle du Mirage IV : à l'époque, juste après la crise de Suez, le besoin d'un bombardier de frappe nucléaire se fait sentir. Chez les anglais, le concept de bombardier rapide a mené au Mosquito et à son successeur, le Canberra. En mars 1957, le besoin de remplacer ce dernier se faisait sentir et la RAF demande à travers la spécification GOR.339 (plus tard OR.343) un bombardier de classe Mach 2, polyvalent et capable d'opérer à partir de courtes pistes. L'appareil devait être capable de pénétration à basse altitude, de reconnaissance, de frappe tactique nucléaire ou conventionnelle. Mais à l'époque, le tristement célèbre Livre Blanc de 1957 considérait les avions dépassés par rapport aux missiles, et agissait tel une épée de Damoclès sur la tête d'un projet à peine initié. La RAF donna aux sociétés jusqu'au 31 janvier 1958 pour soumettre leurs projets. Dans le même temps, le gouvernement les poussait à fusionner entre elles, afin de les rendre plus compétitives, et limiter les projets et les dépenses. Dès lors, la firme BAC (British Aircraft Corporation) regroupa Vickers-Armstrong Aircraft, English Electric Aviation,Bristol Aircraft et Hunting Aircraft en 1960. C'est ainsi que le TSR2 (pour Tactical Strike and Reconnaissance) naquit du projet d'English Electric P.17, mené par Teddy Potter et Freddie Page. Le Canberra devint alors rétrospectivement le TSR-1. Il s'agit d'un appareil biplace en tandem. Le pilote disposait d'un viseur tête haute projeté sur le pare-brise et le navigateur d'un viseur tête basse. Le TSR2 était équipé d'un radar voyant non seulement vers l'avant, mais aussi sur les côtés. Son aile haute aux saumons inclinés vers le bas (comme sur le XB-70) possédait une flèche importante. Le bord de fuite était équipé de volets soufflés permettant des capacités ADAC, lui permettant de décoller en 700 m. Le contrôle du roulis est assuré par un braquage asymétrique de l'empennage delta monobloc au lieu des ailerons. Son accélération était par contre supérieure au Lightning. L'appareil était donc complexe et les réacteurs Olympus 22R en particulier posèrent problèmes, car trop dangereux (au moins un explosa au sol lors d'essais) et très gourmands en essence. En effet, presque toute la cellule et les ailes constituent un réservoir de carburant, et l'appareil emportait 25 404 litres de carburant. Le premier prototype XR219 effectuera son vol inaugural le 27 septembre 1964 avec Roland P. Beamont aux commandes et D. J. Bowen dans le siège du navigateur. Le pilote dénonce une sous-motorisation latente et l'appareil sera équipé d'autres réacteurs avant son 2e vol, le 31 décembre. L'US Air Force marqua un temps un intérêt pour l'appareil, au point d'envisager de l'essayer. Le 6 avril 1965, le 1er ministre Harold Wilson déclare l'appareil trop cher, et enterre le programme. En effet, les estimations sont de 750 millions pour une production de 150 appareils soit un prix unitaire de 5 millions, plus de deux fois le prix du F-111 A. Il lui préfère les futurs F-111K, moins onéreux. Hélas, ceux-ci ne verront jamais le jour. A ce stade, le 2e prototype, XR220, était terminé et prêt à voler. Au total, le XR219 totalisa 24 vols, 13h 9 minutes de vol, et ne dépassa pas Mach 1,12. Le XR219 fut finalement feraillé en 1982. Le XR220 sera finalement conservé au Cosford Aerospace Museum. le 3e prototype, XR222, presque achevé, sera restauré à l'Imperial War Museum. Les autres exemplaires en cours de construction furent feraillés. La documentation technique ainsi que les enregistrements des vols furent détruits. Il s'agit, comme on le sait, d'une décision controversée, qui a fait dire à Sir Sidney Camm :"Un avion a 4 dimensions : la longueur, l'envergure, la hauteur et la politique. Le TSR.2 remplissait les 3 premières à merveille." Cependant, le TSR.2, équivalent du Mirage IV et lancé au même moment et pour les mêmes raisons, avait pris un retard énorme par rapport à son concurrent puisqu'il ne vola qu'au moment où l'appareil de Dassault entrait en service. Retard ajouté aux dépassements budgétaires, qui firent que la décision de Wilson, aussi douloureuse soit-elle, n'était peut-être pas complêtement injustifiée. TSR2 [b]Dimensions[/b] [i]Longueur : [/i]27,13 m [i]Envergure : [/i]11,28 m [i]Hauteur : [/i]7,32 m [i]Surface alaire : [/i]65 m² [b]Masses[/b] [i]A vide : [/i]20334 kg [i]maximale : [/i]24500 kg [b]Motorisation[/b] [i]Moteur : [/i]2 Bristol Siddeley Olympus Mk.320 [i]Poussée : [/i]2 X 13865 kgP [b]Performances[/b] [i]Vitesse maximale : [/i]2185 km/h [i]Plafond : [/i]16459 m [i]Distance franchissable : [/i]6860 km [i]Equipage : [/i]1 pilote et 1 navigateur [i]Armement : [/i]2600 kg de charge en soute et 2700 kg en externe. [i]Pays utilisateurs : [/i]Grande-Bretagne (prototype) http://fr.wikipedia.org/wiki/BAC_TSR-2 http://www.avionslegendaires.net/bac-tsr-2.php http://prototypes.free.fr/tsr2/tsr2-1.htm http://en.wikipedia.org/wiki/BAC_TSR-2 http://www.thunder-and-lightnings.co.uk/tsr2/history.php http://www.vectorsite.net/avtsr2.html http://www.militaryfactory.com/aircraft/detail.asp?aircraft_id=306 http://www.airliners.net/search/photo.search?aircraftsearch=BAC+TSR-2[/quote]