[quote][b][url=/v3/forum/europe-14/topic/forces-a%C3%A9riennes-suisses-118/?post=41446#post-41446]ex-mills[/url] a dit le 13/08/2008 à 12:58 :[/b] Suite de notre revue de presse Suisse puisque hier le gripen à été présenté officiellement aux médias: 13.08.2008,le 24 heures journal quotidien romand ; article de Ron Hochuli [quote][b]Combat de chasseurs dans un épais «brouillard suisse»[/b] Un «sulfureux business». Même dans le giron des constructeurs qui s’affrontent pour livrer à la Suisse de nouveaux avions de combat, on n’hésite pas à le reconnaître. Officiellement, tout se joue sur l’aérodrome d’Emmen (LU), où se déroulent les tests des avions. Le Suédois Gripen (construit par Saab) a été présenté hier aux médias. Le Français Rafale (Dassault) et l’Européen Eurofighter Typhoon (EADS) suivront d’ici à la fin de l’année. En coulisses, pourtant, des enjeux commerciaux prennent le dessus, dans la perspective d’une transaction qui se chiffrera à 2,5 milliards de francs pour vingt à trente appareils voués à remplacer, à l’horizon 2015, les F-5 Tiger suisses, arrivés en fin de vie. [b] «Pas de vente sans corruption»[/b] EADS paraît quasi hors course. Appareils trop sophistiqués, trop coûteux, pas assez fiables, et plombés par une vente controversée en Autriche. Le Gripen, lui, fait office de favori, notamment sur le plan du rapport coût/prestations. Il apparaît en outre que la firme suédoise Saab est la plus agressive sur le plan commercial. Le cahier des charges soumis à chaque constructeur implique en effet que la facture finale envoyée à Berne soit compensée à valeur égale par des contrats commerciaux, dans le domaine militaire et civil. L’industrie suisse au sens large en sera la première bénéficiaire, mais les banques et les assurances, notamment, ne seront pas en reste. Plus de 600 réunions auraient déjà eu lieu entre ces trois constructeurs et les industriels suisses. Une délégation suédoise a déjà signé une vingtaine d’accords de collaboration, rapporte Le Temps . Parmi les principaux partenaires visés figureraient Rheinmetall Schweiz AG et le constructeur d’avions Pilatus. Les modalités des contrats restent pourtant nébuleuses. Et cette opacité alimente déjà les rumeurs qui accompagnent si souvent sur ce genre de «deals». «Gripen joue son avenir en Suisse», lâche un connaisseur. La chaîne de production suédoise pourrait être stoppée en 2012 si le carnet de commandes ne se remplit pas.» Voilà pourquoi Saab aurait fait le forcing ces dernières années pour exporter en Hongrie, en République tchèque ou en Afrique du Sud, explique un proche de la concurrence. «Autant de pays où il est impossible de vendre sans corrompre», attaque-t-il. Certes, en Suisse, Saab agit plus subtilement. Mais les méthodes restent ce qu’elles sont. Il est si facile de promettre un contrat, un poste, un salaire ou une commission à un interlocuteur clé…» Quoi qu’il en soit, l’offensive de Gripen, qui a l’avantage de provenir d’un pays neutre, paraît éclipser ses rivaux. Une discrétion tactique, explique-t-on chez Dassault. Le groupe, qui a, dans le passé, été accusé de transactions douteuses plus souvent qu’à son tour, tient désormais à jouer les élèves modèles. [b]Electricité française en prime?[/b] En France, on a d’ailleurs «tiré les enseignements» de l’achat d’hélicoptères d’EADS par la Suisse, entaché d’une plainte en raison d’une procédure d’évaluation hâtive. Dassault, qui entretient des relations quasi organiques avec l’Etat français, privilégie les canaux politiques pour se placer. Il ne serait d’ailleurs pas rare que le patron du groupe, Eric Trappier, déjeune à la table d’élus et d’experts suisses. Et si les contacts avec l’industrie helvétique ne manquent pas, l’atout majeur pourrait porter sur des contrats interétatiques. De source sûre, l’Elysée aurait, par exemple, demandé que de nouveaux contrats d’exportation de courant soient évalués, via EDF. Pour la Suisse, dont l’approvisionnement en électricité est menacé, l’argument ne serait pas négligeable. L’armée française, avec laquelle de nombreux accords de collaboration existent déjà, est également active sur le front de la communication. Pour souligner, notamment, que les bruyants vols d’entraînement du Rafale pourraient en partie se dérouler en France. Si, pour l’instant, les pilotes d’essai suisses tiennent la vedette dans les airs, les lobbyistes travaillent d’arrache-pied, dans l’ombre. Avocats et informateurs potentiels des médias ne sont pas loin. Au moindre faux pas de l’un des constructeurs, les autres ne manqueront pas de dégainer… [b]Le secret, toujours le secret…[/b] Quand ce n’est pas le secret défense, c’est le secret d’entreprise qu’invoque Armasuisse – qui officie sous la tutelle du Département de la défense – pour justifier l’opacité de la procédure de sélection. De quoi apporter de l’eau au moulin du Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) et des signatures à son initiative contre l’achat des chasseurs, qui n’en a pourtant pas besoin. Elle aurait récolté 30 000 paraphes en trois mois, dans un contexte certes très favorable, l’armée ayant été passablement écornée ces derniers temps. Le peuple devrait donc avoir le dernier mot, en 2010. Une fois l’avion choisi, il faudra d’abord franchir l’obstacle du parlement, mi-2009. Opposée aux chasseurs, la gauche pourrait recevoir le soutien de l’UDC, décidée à barrer la route à Samuel Schmid par tous les moyens. Pour l’heure, le GSsA réclame qu’on publie le cahier des charges soumis aux candidats (pour qu’il ne puisse pas être modifié par la suite) ainsi que les résultats de l’évaluation. «Les entreprises en lice sont en concurrence internationale, nous devons être très prudents», réagit Jürg Weber, directeur du projet chez Armasuisse. Secret d’entreprise oblige. Il ajoute que si la population n’a pas accès à ces données, les commissions parlementaires compétentes recevront des documents aussi détaillés que possible. Cela ne suffit pas, selon Josef Lang (Verts), membre du GSsA et de la commission du National. «Il y a eu des cas de corruption dans presque tous les pays où Gripen a vendu des avions. Le seul remède est de rendre la procédure publique. Si une entreprise veut conclure une affaire, elle devrait être prête à se soumettre à des exigences de transparence, puisqu’elles sont les mêmes pour tous les candidats.» Le GSsA demande également qu’Armasuisse ne traite qu’avec des sociétés qui communiquent les moyens engagés dans la procédure de sélection: budget, effectifs, identité des lobbyistes, ou rémunération des politiciens pour leurs conseils. Pour l’heure, face aux médias, les trois constructeurs entretiennent le flou. LUCIA SILLIG / EMMEN [b]GRIPEN [/b] Construit par la firme suédoise Saab, cet appareil est le meilleur marché des trois. Vendu environ 80 millions de francs l’unité, ce monoréacteur (moins bruyant), est disponible très rapidement. La maintenance est relativement aisée et bon marché. La fiabilité est reconnue, mais les possibilités de le doter, à terme, de nouvelles technologies sont faibles. Il serait suffisant pour la surveillance aérienne, jugent les experts, mais risque d’être rapidement dépassé. Paraît inadapté pour d’éventuelles missions de l’armée à l’étranger. [b]RAFALE [/b] Biréacteur construit par le Français Dassault, devisé à près de 100 millions de francs par unité. Appareil de la dernière génération, permettant un large spectre de missions, dont la maintenance est jugée relativement bon marché et qui pourrait être livré à brève échéance. Sa sophistication est néanmoins à double tranchant. Certains experts jurent «qu’un Rafale vaut deux Gripen». Pour d’autres, ce chasseur est au contraire «trop complexe». [b]EUROFIGHTER TYPHOON [/b] Produit en Allemagne par le consortium EADS, devisé à près de 100 millions d’euros l’unité, auxquels il faut ajouter des coûts de maintenance plus élevés que pour les autres candidats. Avion jeune, l’Eurofighter a permis des développements technologiques de pointe. Problème: la technologie ne tient pas toutes ses promesses, et la fiabilité s’en ressent. Six armées européennes volent sur cet avion, avec des fortunes diverses. «C’est comme une voiture de sport italienne, lâche un spécialiste. Magnifique à piloter, mais souvent au garage...» (rh) [/quote][/quote]