[quote][b][url=/v3/forum/europe-14/topic/forces-a%C3%A9riennes-suisses-118/?post=41401#post-41401]ex-mills[/url] a dit le 11/08/2008 à 15:25 :[/b] Voici un article daté du 11.08.2008 concernant l acquisition d avions de combat. Publié dans [b]le Temps [/b]principal quotidien romand orienté centre droite: Dassault va devoir sérieusement se bouger.... [quote][[size=150]b]Bataille dans le ciel helvétique [/b][/size] Dès mardi, les candidats au remplacement des avions Tiger de l'armée suisse se présentent au public. Dans un contexte très difficile, au moment où le Département de la défense souffre de l'affaiblissement de Samuel Schmid. «Nous ne pouvions pas imaginer meilleure situation», exulte un membre du GSsA. En pleine récolte de paraphes dans le cadre de l'initiative pour un moratoire de dix ans sur l'achat d'un nouvel avion de combat, il affiche une mine réjouie. Au moment où l'armée s'apprête à livrer une âpre bataille, ces trois prochaines années, pour remplacer sa flotte obsolète de 54 Tiger, tous les voyants du Département de la défense semblent être au rouge. Mardi, à Emmen, le premier candidat, le suédois Gripen, se présentera au public. Il y a d'abord la situation du ministre de la Défense. Samuel ­Schmid sort lourdement affaibli de la crise estivale qui a frappé son ministère. Alors qu'il sera en première ligne au parlement et face au peuple pour défendre la nécessité de cet achat, il souffre, plus que jamais, d'un manque de crédibilité. A cela s'ajoute le fait que, au Conseil national, le dossier de l'armée est l'otage d'alliances contre nature entre la gauche et l'UDC pour des raisons idéologiques opposées. Cette union bloque presque systématiquement tous les crédits et les projets de réforme. Avec pour conséquence majeure que l'armée peine à percevoir ce que l'on attend d'elle et, a fortiori, à justifier son utilité. Pour les militaires, la retraite des Tiger aura pour conséquence de laisser orphelins les F/A-18 pour assurer l'espace aérien. Selon eux, cette mission ne pourrait dès lors pas être remplie 24 heures sur 24. La démission de Roland Nef et le temps perdu pour désigner un nouveau chef de l'armée n'arrangent rien à la situation puisque cela prive l'institution de son «général». Cette vacance pénalise l'armée qui devrait avancer ses pions dès maintenant afin de bétonner une acquisition évaluée à 2,5 milliards pour une trentaine d'appareils. [b]«Enterrer l'avion de combat»[/b] Ce contexte politique constitue une aubaine pour le GSsA. On imagine mal le groupement antimilitariste, qui aurait déjà réuni 30000 signatures en moins de trois mois, ne pas obtenir le soutien nécessaire pour parvenir à ses fins. Toutefois, avant que le peuple ne soit convoqué pour se prononcer, comme en 1993 sur les F/A-18 (57,2% de non), l'évaluation du besoin d'un nouvel avion de combat devra passer la rampe du parlement. Un passage qui n'aura rien d'une sinécure tant les majorités vont se jouer à quelques élus près au Conseil national. Deux refus d'entrée en matière suffiraient à couler le projet. A la Chambre basse, l'ensemble de la gauche, emmenée par l'écologiste zougois Josef Lang, s'y oppose catégoriquement. Elle est non seulement allergique à toute dépense militaire d'une telle ampleur, mais un remplacement des Tiger, compte tenu de la situation politique européenne, lui apparaît absurde. Selon elle, des accords avec les pays voisins suffiraient. Dernièrement, Hans Widmer (PS/LU) a saisi l'occasion de satisfaire sa conception humanitaire de l'armée, en avançant l'acquisition d'avions de transports comme substitution aux nouveaux jets. La gauche ne sera pas seule dans ce combat. Elle pourra aussi compter de précieux alliés dans les rangs de l'UDC, qui n'hésite pas à mettre des bâtons dans les roues de Samuel Schmid à chaque fois qu'une occasion se présente. Enfin, l'aile chrétienne-sociale ou les évangéliques du groupe démocrate-chrétien pourront encore grossir les rangs des opposants. Dans cette optique, le PS n'a pas manqué vendredi de saluer les menaces de l'UDC dans l'espoir d'«enterrer les avions de combat». [b]La charrue avant les bœufs [/b] Du côté du PDC et du PRD, la grande majorité des élus semblent convaincus de la nécessité de doter les Forces aériennes de nouveaux appareils. Pius Segmüller (PDC/LU) avance l'argument de la souveraineté nationale et insiste sur le fait que l'on doit donner à l'armée les moyens de remplir sa mission de police aérienne. Et de voir derrière les futures attaques de l'UDC contre cet achat la seule volonté d'affaiblir Samuel Schmid. Le radical Didier Burkhalter, conseiller aux Etats neuchâtelois, empoigne la problématique dans un autre sens. «Il faut impérativement imposer une vision globale des compétences que l'on souhaite donner à l'armée pour ensuite définir les moyens que l'on compte lui allouer», dit-il. Il milite désormais pour que le concept de programmes quadriennaux soit inclus dans le prochain rapport sur la politique de sécurité. Cela pour éviter que certaines dépenses soient refusées par des parlementaires qui perçoivent mal les enjeux de ces acquisitions par tranches. Pour convaincre les parlementaires et le peuple, Samuel Schmid sera contraint d'arrondir les angles. Pour des raisons politiques, il pourrait ainsi préférer un avion qui n'a pas trop des allures de jouet technologique ou dont le coût n'est pas trop élevé. A ce titre, pour les spécialistes, le Gripen suédois dispose d'une certaine longueur d'avance sur ses concurrents, Rafale et Euro­fighter, plus modernes et surtout plus chers. La composante «émission de bruit» jouera également un rôle important dans le choix final des appareils. Les arguments économiques vont aussi peser dans la balance, notamment les participations industrielles liées à cet achat militaire (lire ci-dessous). Les lobbyistes des avionneurs l'ont bien compris et multiplient les contacts. Le rachat de Saab Space par Ruag, il y a un mois, peut, par exemple, être interprété comme un signe. Toutefois, un rapport de l'administration vient de remettre en cause le poids des contre-affaires liées à l'achat d'armement, mettant à mal l'un des principaux arguments des partis de droite. Pour eux, pour Samuel ­Schmid et pour l'armée, la bataille des nouveaux avions de combat a des allures de parcours du combattant. [b]Les industries sont en embuscade [/b] Les contacts industriels ont débuté bien avant les tests techniques sur les avions. Philippe Miauton Six cents: c'est le nombre de rencontres organisées entre industriels étrangers et suisses. Cela bien avant qu'Armasuisse n'entreprenne les premiers tests sur les avions de combat en lice pour remplacer le Tiger. Pour l'industrie suisse, le type d'avion n'importe guère, ce qui pèse dans la balance, en revanche, c'est la qualité des participations directes - pour la fabrication complète ou partielle de l'avion sous licence - et indirectes contractées entre l'entreprise qui fournira l'appareil et le tissu industriel suisse. Pour Giovanni Giunta, secrétaire général du Groupe romand pour le matériel de défense et de sécurité (GRPM), une association d'entreprises actives sur le marché de la sécurité, «le modèle n'a pas d'importance, l'avion n'est qu'un outil pour que les entreprises romandes puissent décrocher au minimum 30% des participations indirectes». Dans le cadre de l'accord d'achat, figure en effet comme condition que l'entreprise mandatée s'engage à passer commande auprès de l'industrie suisse à hauteur d'un montant similaire. Cette somme a pour l'heure été fixée à 800 millions, mais sera adaptée à l'enveloppe finale. Le GRPM et son pendant alémanique Swissmem ont organisé deux plates-formes de contacts, l'une avec Saab, l'autre avec Dassault, des deux côtés de la Sarine. EADS, elle, n'a rencontré que les entreprises alémaniques. Et les avionneurs ne sont pas venus seuls. «Une septantaine d'industriels français ainsi qu'une cinquantaine d'industries suédoises ont participé aux rassemblements», énumère Giovanni Giunta. Ces rencontres ont déjà porté leurs fruits puisque sept intentions de collaboration ont été signées par Dassault pour la seule Suisse romande. Pour Saab, les proches du dossier articulent un chiffre avoisinant la vingtaine sur l'ensemble de la Suisse. Saab se serait notamment entendu avec Rheinmetall Schweiz AG ainsi que Pilatus. Dassault aurait activement approché Swissmetal. Ces ententes jouent-elles vraiment un rôle dans le processus de désignation du futur jet? Suffisamment pour que les avionneurs aient jugé utile d'approcher très tôt les lobbies. Les pourparlers avec le GRPM ont ainsi débuté il y a cinq ans avec Saab, quatre ans avec Dassault et trois ans avec EADS. «Ces intentions sont une condition sine qua non du catalogue de prestations. Une analyse détaillée permet ensuite d'évaluer les meilleures intentions, celles qui offrent les transferts technologiques ou les transferts de compétences les plus intéressants pour l'industrie suisse», explique un membre d'Armasuisse. Ainsi, puisque le consortium européen EADS n'a pas répondu à l'appel des Romands, peut-on pour autant dire que l'Eurofighter a perdu du terrain sur ses concurrents? A Berne, beaucoup le pensent. «EADS semble maintenant rattraper son retard, mais le train est passé en ce qui concerne l'organisation d'un événement», répond de son côté Giovanni Giunta. EADS a, semble-t-il, préféré soigner ses contacts avec Ruag, avant tout concerné par les compensations directes. [b] Calendrier [/b] Philippe Miauton Août-décembre 2008: Essais en vol et au sol des appareils Janvier-avril 2009: Optimalisation des offres Juillet 2009: Choix du type d'avions Session d'automne 2009: Achat soumis aux Chambres Courant 2010: Eventuelle initiative du GSsA 2015-2016: Première livraison si les Chambres et le peuple approuvent l'achat [b] Rafale [/b] Philippe Miauton Producteur: Dassault Aviation (F) Prix: 50 à 60 millions d'euros l'unité de base, sans coût de maintenance Armée: France • Forces - Avion de combat multirôle à la pointe de la modernité - Disponibilité rapide - Eprouvé en opération, notamment en Afghanistan • Faiblesses - Son prix élevé, malgré un faible coût de maintenance - Jugé trop sophistiqué - Aucune commande n'a encore été enregistrée à l'exportation bien que le Rafale ait été noté positivement lors d'évaluations (Corée du Sud, Singapour, Pays-Bas, Australie, Brésil). Un problème dans la chaîne de livraison à moyen terme est souvent cité comme un motif dissuasif [b] Gripen [/b] Philippe Miauton Producteur: Saab (SWE) Prix: 50 millions d'euros l'unité de base, sans coût de maintenance Armées: Suède, République tchèque, Hongrie, Afrique du Sud, Thaïlande • Forces - Il est le moins cher des trois modèles tant du point de vue du prix d'achat que de la maintenance - Bonne compatibilité avec les F/A-18. Il peut notamment emporter le même armement et utilise le même réacteur, un Volvo RM-12 - Disponibilité rapide - Proposé dans sa version II, l'avion n'a plus de maladie de jeunesse • Faiblesses - Sa petite taille ne permet pas un ajout important de système de modernisation [b] Eurofighter [/b] Philippe Miauton Producteur: EADS (consortium européen) Prix: plus de 60 millions d'euros l'unité de base, sans coût de maintenance Armées: Allemagne, Espagne, Italie, Grande-Bretagne, Autriche, Arabie saoudite • Forces - Trois pays voisins de la Suisse en disposent - Décolle aisément sans post-combustion - Très bonne compatibilité de l'armement et des sous-systèmes • Faiblesses - L'Eurofighter est le plus cher des trois concurrents tant pour son coût de base que pour sa maintenance - Des maladies de jeunesse subsistent - A un radar considéré comme le moins performant du marché [/quote][/quote]